Jazz live
Publié le 9 Oct 2018

20 pianistes à suivre : #7 Aaron Parks

Chaque jour pendant tout le mois d’octobre, les fines plumes de Jazz Magazine vous révèlent leurs coups de cœur et braquent les projecteurs sur la nouvelle génération des pianistes qui comptent sur la scène jazz internationale. Aujourd’hui, Aaron Parks

Choisi par François Marinot

À 18 ans, en 2001, il rejoint Terence Blanchard et s’impose en studio deux ans plus tard sur l’album “Bounce” du trompettiste dont il compose l’ouverture The Verge. Mesure à cinq temps (amour générationnel de l’impair), ostinato enivrant (boucles du minimalisme, transes techno, lyrisme “nu-pop”), un thème qui fait chanter à tue-tête deux poignées de notes, puis un bref et intense solo où l’héritage de Bach semble se mêler à celui de Lennie Tristano, Bud Powell, Keith Jarrett… Comme les pianistes de son âge passés par la Manhattan School (où il est entré à 16 ans pour étudier avec Kenny Barron), il a déjà bien assimilé l’encyclopédie du jazz et promet d’y figurer bientôt. Quinze ans plus tard, il y a sa notice et posé son empreinte sur une multitude d’autres : de Christian Scott (“Anthem”) au quartette James Farm dont il est le co-fondateur avec Joshua Redman, Matt Penman et Eric Harland. Un faux supergroup, tant l’idée n’est pas là d’un all stars d’“instrumental heroe”, plutôt d’un collectif de compositeur-improvisateur moins soucieux de performance que de poétique musicale. Sa carrière a pris un tournant chez ECM avec “Arborescence” (2011) qui soumet son imagination au seul exercice de l’improvisation et “Find The Way” (2015) où il reprend la plume pour la soumettre à l’expertise de Ben Street et Billy Hart, abordant la formule du trio dont il s’était jusque-là tenu à distance sous la double influence d’Alice Coltrane et Shirley Horn. Attendu dans les bacs, son nouvel album “ Little Big” sera en quartette avec guitare, une formule qui lui est chère depuis son premier disque “Invisible Cinema” (Blue Note, 2008).
• François Marinot

“Find The Way” (ECM, 2015)