Jazz live
Publié le 30 Juin 2017

Alain Tercinet nous a quitté

Nous venons d’apprendre le décès d’Alain Tercinet, journaliste et historien du jazz, des suites d’un long cancer. Un service est prévu à l’église de Nogent-sur-Marne mardi après-midi.

Je me souviens de la photo de l’équipe de Jazz Hot prise par Jean-Pierre Leloir, dans je ne sais plus quel numéro, du temps où le rédacteur en chef était Laurent Godet. Lecteur, je tentais de rapprocher les visages et les plumes, attiré par les moustaches : Alain Tercinet, Jean Delmas, Jean Buzelin, Jacques Chesnel, Alex Dutilh… Lorsque je fus accueilli au sein de l’équipe, le contact avec les quatre derniers fut tout naturel. Pour Alain Tercinet qui était au moins aussi timide que moi, il y a fallu plus de temps. Mais je me souviens de cette interview menée par Tercinet et son ami Claude Carrière, d’un Stan Getz, sur un banc des arènes de Cimiez à Nice, plus préoccupé par le choix des anches pour le concert du soir, que par les questions des deux interlocuteurs que l’on voyait, à l’arrière-plan dans le viseur de Jean-Pierre Leloir, ne perdant pas une miette des propos du saxophoniste.

Bref, j’ai d’abord lu Tercinet… de plus en plus. Chroniques de disques, liner notes, interviews, papiers de fond, puis une longue parenthèse après la démission massive de l’équipe de Jazz Hot en 1979 suite au licenciement de Laurent Godet. Alain Tercinet, maquettiste à l’Action Automobile, prêtait ses compétences à la mise en page de Jazz Hot. Des années qu’il mit à profit pour écrire West Coast Jazz (1986, P.O.L., mis à jour en 2015 chez Parenthèses), Stan Getz (1989, Ed. du Limon), Be-Bop (1991, P.O.L.), Parker’s Mood (rédigé pour Le Seuil au moment de la mort de la collection Solfèges, et finalement paru chez Parenthèses, 1998), plus collaboration au Dictionnaire de Jazz (Bouquins), à la collection de rééditions Masters of Jazz et ces dernières années, souvent en partenariat avec Alain Gerber, aux rééditions de Frémeaux & Associés pour qui il réalisa une intégrale des enregistrements de Charlie Parker.

J’y ai appris beaucoup et notamment, comme auprès (ou même de loin) de quelques autres (Philippe Baudoin, Claude Carrière, Jean-Pierre Lion, Daniel Nevers, Daniel Richard), le goût de l’Histoire du Jazz avec grand J et de l’érudition. Entre temps, ses compétences avaient connu de nouvelles sollicitations  de la part d’Alex Dutilh pour Jazzman, Daniel Richard pour Universal Jazz, puis dans le sillage d’Universal, François Lê Xuan pour la collection Jazz in Paris dont, en écrivant ces lignes, je caresse du regard le dos bien, en vue sur mes étagères, des quatre coffrets Montmartre, Champs-Elysées, Saint-Germain-des-Près, Rive gauche. C’est dans les bureaux de Jazzman que nous avons appris à nous apprécier et depuis la disparition de Jazzman, et jusqu’à la maladie à laquelle il vient de succomber, nous avions pris l’habitude de nous retrouver périodiquement dans un petit restaurant très calme du quartier des Halles, qui lui ressemblait, qui ressemblait en tout cas un peu à notre amitié et à une certaine nostalgie. Car s’il avait aimé un certain jazz moderne (ce matin, quelques minutes avant d’apprendre sa mort, je m’apprêtais à l’appeler espérant trouver la réponse à une question que je me posais sur la venue de Gary Burton à Paris en 1967), son amour pour le jazz connaissait une sorte de reflux vers le jazz des origines, avec un intérêt particulier pour le jazz blanc dont il aimait remonter le fil de Zoot Sims et Don Joseph, à Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer.

De quoi parlions-nous ? De tout et de rien, avec mille souvenirs que je regrette aujourd’hui de ne pas avoir notés, de Chambéry pendant la guerre aux premiers concerts de bop en région Rhônes-Alpes, où il remontait les rangs de spectateurs pour arracher les sifflets des mains des disciples d’Hugues Panassié venu perturber… et aussi de la Haute-Savoie que son épouse Nicole Tercinet, aquarelliste, aimait peindre. Nous nous associons à sa douleur. • Franck Bergerot|Nous venons d’apprendre le décès d’Alain Tercinet, journaliste et historien du jazz, des suites d’un long cancer. Un service est prévu à l’église de Nogent-sur-Marne mardi après-midi.

Je me souviens de la photo de l’équipe de Jazz Hot prise par Jean-Pierre Leloir, dans je ne sais plus quel numéro, du temps où le rédacteur en chef était Laurent Godet. Lecteur, je tentais de rapprocher les visages et les plumes, attiré par les moustaches : Alain Tercinet, Jean Delmas, Jean Buzelin, Jacques Chesnel, Alex Dutilh… Lorsque je fus accueilli au sein de l’équipe, le contact avec les quatre derniers fut tout naturel. Pour Alain Tercinet qui était au moins aussi timide que moi, il y a fallu plus de temps. Mais je me souviens de cette interview menée par Tercinet et son ami Claude Carrière, d’un Stan Getz, sur un banc des arènes de Cimiez à Nice, plus préoccupé par le choix des anches pour le concert du soir, que par les questions des deux interlocuteurs que l’on voyait, à l’arrière-plan dans le viseur de Jean-Pierre Leloir, ne perdant pas une miette des propos du saxophoniste.

Bref, j’ai d’abord lu Tercinet… de plus en plus. Chroniques de disques, liner notes, interviews, papiers de fond, puis une longue parenthèse après la démission massive de l’équipe de Jazz Hot en 1979 suite au licenciement de Laurent Godet. Alain Tercinet, maquettiste à l’Action Automobile, prêtait ses compétences à la mise en page de Jazz Hot. Des années qu’il mit à profit pour écrire West Coast Jazz (1986, P.O.L., mis à jour en 2015 chez Parenthèses), Stan Getz (1989, Ed. du Limon), Be-Bop (1991, P.O.L.), Parker’s Mood (rédigé pour Le Seuil au moment de la mort de la collection Solfèges, et finalement paru chez Parenthèses, 1998), plus collaboration au Dictionnaire de Jazz (Bouquins), à la collection de rééditions Masters of Jazz et ces dernières années, souvent en partenariat avec Alain Gerber, aux rééditions de Frémeaux & Associés pour qui il réalisa une intégrale des enregistrements de Charlie Parker.

J’y ai appris beaucoup et notamment, comme auprès (ou même de loin) de quelques autres (Philippe Baudoin, Claude Carrière, Jean-Pierre Lion, Daniel Nevers, Daniel Richard), le goût de l’Histoire du Jazz avec grand J et de l’érudition. Entre temps, ses compétences avaient connu de nouvelles sollicitations  de la part d’Alex Dutilh pour Jazzman, Daniel Richard pour Universal Jazz, puis dans le sillage d’Universal, François Lê Xuan pour la collection Jazz in Paris dont, en écrivant ces lignes, je caresse du regard le dos bien, en vue sur mes étagères, des quatre coffrets Montmartre, Champs-Elysées, Saint-Germain-des-Près, Rive gauche. C’est dans les bureaux de Jazzman que nous avons appris à nous apprécier et depuis la disparition de Jazzman, et jusqu’à la maladie à laquelle il vient de succomber, nous avions pris l’habitude de nous retrouver périodiquement dans un petit restaurant très calme du quartier des Halles, qui lui ressemblait, qui ressemblait en tout cas un peu à notre amitié et à une certaine nostalgie. Car s’il avait aimé un certain jazz moderne (ce matin, quelques minutes avant d’apprendre sa mort, je m’apprêtais à l’appeler espérant trouver la réponse à une question que je me posais sur la venue de Gary Burton à Paris en 1967), son amour pour le jazz connaissait une sorte de reflux vers le jazz des origines, avec un intérêt particulier pour le jazz blanc dont il aimait remonter le fil de Zoot Sims et Don Joseph, à Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer.

De quoi parlions-nous ? De tout et de rien, avec mille souvenirs que je regrette aujourd’hui de ne pas avoir notés, de Chambéry pendant la guerre aux premiers concerts de bop en région Rhônes-Alpes, où il remontait les rangs de spectateurs pour arracher les sifflets des mains des disciples d’Hugues Panassié venu perturber… et aussi de la Haute-Savoie que son épouse Nicole Tercinet, aquarelliste, aimait peindre. Nous nous associons à sa douleur. • Franck Bergerot|Nous venons d’apprendre le décès d’Alain Tercinet, journaliste et historien du jazz, des suites d’un long cancer. Un service est prévu à l’église de Nogent-sur-Marne mardi après-midi.

Je me souviens de la photo de l’équipe de Jazz Hot prise par Jean-Pierre Leloir, dans je ne sais plus quel numéro, du temps où le rédacteur en chef était Laurent Godet. Lecteur, je tentais de rapprocher les visages et les plumes, attiré par les moustaches : Alain Tercinet, Jean Delmas, Jean Buzelin, Jacques Chesnel, Alex Dutilh… Lorsque je fus accueilli au sein de l’équipe, le contact avec les quatre derniers fut tout naturel. Pour Alain Tercinet qui était au moins aussi timide que moi, il y a fallu plus de temps. Mais je me souviens de cette interview menée par Tercinet et son ami Claude Carrière, d’un Stan Getz, sur un banc des arènes de Cimiez à Nice, plus préoccupé par le choix des anches pour le concert du soir, que par les questions des deux interlocuteurs que l’on voyait, à l’arrière-plan dans le viseur de Jean-Pierre Leloir, ne perdant pas une miette des propos du saxophoniste.

Bref, j’ai d’abord lu Tercinet… de plus en plus. Chroniques de disques, liner notes, interviews, papiers de fond, puis une longue parenthèse après la démission massive de l’équipe de Jazz Hot en 1979 suite au licenciement de Laurent Godet. Alain Tercinet, maquettiste à l’Action Automobile, prêtait ses compétences à la mise en page de Jazz Hot. Des années qu’il mit à profit pour écrire West Coast Jazz (1986, P.O.L., mis à jour en 2015 chez Parenthèses), Stan Getz (1989, Ed. du Limon), Be-Bop (1991, P.O.L.), Parker’s Mood (rédigé pour Le Seuil au moment de la mort de la collection Solfèges, et finalement paru chez Parenthèses, 1998), plus collaboration au Dictionnaire de Jazz (Bouquins), à la collection de rééditions Masters of Jazz et ces dernières années, souvent en partenariat avec Alain Gerber, aux rééditions de Frémeaux & Associés pour qui il réalisa une intégrale des enregistrements de Charlie Parker.

J’y ai appris beaucoup et notamment, comme auprès (ou même de loin) de quelques autres (Philippe Baudoin, Claude Carrière, Jean-Pierre Lion, Daniel Nevers, Daniel Richard), le goût de l’Histoire du Jazz avec grand J et de l’érudition. Entre temps, ses compétences avaient connu de nouvelles sollicitations  de la part d’Alex Dutilh pour Jazzman, Daniel Richard pour Universal Jazz, puis dans le sillage d’Universal, François Lê Xuan pour la collection Jazz in Paris dont, en écrivant ces lignes, je caresse du regard le dos bien, en vue sur mes étagères, des quatre coffrets Montmartre, Champs-Elysées, Saint-Germain-des-Près, Rive gauche. C’est dans les bureaux de Jazzman que nous avons appris à nous apprécier et depuis la disparition de Jazzman, et jusqu’à la maladie à laquelle il vient de succomber, nous avions pris l’habitude de nous retrouver périodiquement dans un petit restaurant très calme du quartier des Halles, qui lui ressemblait, qui ressemblait en tout cas un peu à notre amitié et à une certaine nostalgie. Car s’il avait aimé un certain jazz moderne (ce matin, quelques minutes avant d’apprendre sa mort, je m’apprêtais à l’appeler espérant trouver la réponse à une question que je me posais sur la venue de Gary Burton à Paris en 1967), son amour pour le jazz connaissait une sorte de reflux vers le jazz des origines, avec un intérêt particulier pour le jazz blanc dont il aimait remonter le fil de Zoot Sims et Don Joseph, à Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer.

De quoi parlions-nous ? De tout et de rien, avec mille souvenirs que je regrette aujourd’hui de ne pas avoir notés, de Chambéry pendant la guerre aux premiers concerts de bop en région Rhônes-Alpes, où il remontait les rangs de spectateurs pour arracher les sifflets des mains des disciples d’Hugues Panassié venu perturber… et aussi de la Haute-Savoie que son épouse Nicole Tercinet, aquarelliste, aimait peindre. Nous nous associons à sa douleur. • Franck Bergerot|Nous venons d’apprendre le décès d’Alain Tercinet, journaliste et historien du jazz, des suites d’un long cancer. Un service est prévu à l’église de Nogent-sur-Marne mardi après-midi.

Je me souviens de la photo de l’équipe de Jazz Hot prise par Jean-Pierre Leloir, dans je ne sais plus quel numéro, du temps où le rédacteur en chef était Laurent Godet. Lecteur, je tentais de rapprocher les visages et les plumes, attiré par les moustaches : Alain Tercinet, Jean Delmas, Jean Buzelin, Jacques Chesnel, Alex Dutilh… Lorsque je fus accueilli au sein de l’équipe, le contact avec les quatre derniers fut tout naturel. Pour Alain Tercinet qui était au moins aussi timide que moi, il y a fallu plus de temps. Mais je me souviens de cette interview menée par Tercinet et son ami Claude Carrière, d’un Stan Getz, sur un banc des arènes de Cimiez à Nice, plus préoccupé par le choix des anches pour le concert du soir, que par les questions des deux interlocuteurs que l’on voyait, à l’arrière-plan dans le viseur de Jean-Pierre Leloir, ne perdant pas une miette des propos du saxophoniste.

Bref, j’ai d’abord lu Tercinet… de plus en plus. Chroniques de disques, liner notes, interviews, papiers de fond, puis une longue parenthèse après la démission massive de l’équipe de Jazz Hot en 1979 suite au licenciement de Laurent Godet. Alain Tercinet, maquettiste à l’Action Automobile, prêtait ses compétences à la mise en page de Jazz Hot. Des années qu’il mit à profit pour écrire West Coast Jazz (1986, P.O.L., mis à jour en 2015 chez Parenthèses), Stan Getz (1989, Ed. du Limon), Be-Bop (1991, P.O.L.), Parker’s Mood (rédigé pour Le Seuil au moment de la mort de la collection Solfèges, et finalement paru chez Parenthèses, 1998), plus collaboration au Dictionnaire de Jazz (Bouquins), à la collection de rééditions Masters of Jazz et ces dernières années, souvent en partenariat avec Alain Gerber, aux rééditions de Frémeaux & Associés pour qui il réalisa une intégrale des enregistrements de Charlie Parker.

J’y ai appris beaucoup et notamment, comme auprès (ou même de loin) de quelques autres (Philippe Baudoin, Claude Carrière, Jean-Pierre Lion, Daniel Nevers, Daniel Richard), le goût de l’Histoire du Jazz avec grand J et de l’érudition. Entre temps, ses compétences avaient connu de nouvelles sollicitations  de la part d’Alex Dutilh pour Jazzman, Daniel Richard pour Universal Jazz, puis dans le sillage d’Universal, François Lê Xuan pour la collection Jazz in Paris dont, en écrivant ces lignes, je caresse du regard le dos bien, en vue sur mes étagères, des quatre coffrets Montmartre, Champs-Elysées, Saint-Germain-des-Près, Rive gauche. C’est dans les bureaux de Jazzman que nous avons appris à nous apprécier et depuis la disparition de Jazzman, et jusqu’à la maladie à laquelle il vient de succomber, nous avions pris l’habitude de nous retrouver périodiquement dans un petit restaurant très calme du quartier des Halles, qui lui ressemblait, qui ressemblait en tout cas un peu à notre amitié et à une certaine nostalgie. Car s’il avait aimé un certain jazz moderne (ce matin, quelques minutes avant d’apprendre sa mort, je m’apprêtais à l’appeler espérant trouver la réponse à une question que je me posais sur la venue de Gary Burton à Paris en 1967), son amour pour le jazz connaissait une sorte de reflux vers le jazz des origines, avec un intérêt particulier pour le jazz blanc dont il aimait remonter le fil de Zoot Sims et Don Joseph, à Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer.

De quoi parlions-nous ? De tout et de rien, avec mille souvenirs que je regrette aujourd’hui de ne pas avoir notés, de Chambéry pendant la guerre aux premiers concerts de bop en région Rhônes-Alpes, où il remontait les rangs de spectateurs pour arracher les sifflets des mains des disciples d’Hugues Panassié venu perturber… et aussi de la Haute-Savoie que son épouse Nicole Tercinet, aquarelliste, aimait peindre. Nous nous associons à sa douleur. • Franck Bergerot