Jazz live
Publié le 7 Fév 2017

Canonge Zenino: des invités pas standards au Baiser

Ils ont rendez-vous en duo tous les mercredis au Baiser Salé, rue des Lombards, chez Maria. Cette semaine pourtant pour une carte joker Mario Canonge et Michel Zenino ont convoqué des copains pour une partie supplément d’âme jazz.

Mario Canonge (p), Michel Zenino (b), invités : François Jeanneau (ss), Sylvain Luc (g)

Baiser Salé, Paris,  3 février

Hier ce fut le violon de Didier Lockwood. Ce soir montent à l’étage du club François Jeanneau et Sylvain Luc. Histoire de rejouer à quatre une sorte de belote jazz. Avec comme simple règle de départ un seul atout: le standard. Et comme postulat: ne jamais connaître les cartes titres avant  distribution. Ainsi, jouer reprend son sens premier dans le rôle de musicien ou la  musique à faire live. Comme de bien entendu dans cette formule l’humeur est à l’humour et les petites provocs  donnent du piment au propos.  Le public se trouve nommément invité à partager la partie engagée. Un des joueurs lance le thème choisi en mode de distributeur de cartes, les autres embrayent à sa suite une fois le jeu identifié puis exposé à la salle. Tout devient alors question de connaissance, de savoir faire…de capacité d’adaptation également.

A ce titre François Jeanneau fait parler l’expérience. On sent derrière son visage de calme et de réflexion exposés le poids de l’expérience, les heures passées sur les planches à mouliner du grain  dans le répertoire. La sonorité du saxophone soprano est toujours là reconnaissable, teintée d’un peu d’acidité ou infléchie d’un zeste de douceur câline, au choix, au besoin. En mode soliste, le saxophoniste octogénaire ne cherche pas ses phrases. Elle viennent au naturel, placées là où il faut quand il le faut. Les notes de François Jeanneau, pilote aux mille heures de vol jazz atterrissent à l’heure prévue quel que soit le contexte de l’aérologie localement rencontrée. Un petit sourire aux lèvres au final malgré tout. Avec Sylvain Luc comme co-pilote le voyage musical jamais ne manque d’agrément.  A contrario le parcours s’illustre dès lors de nombreuses surprises. Le guitariste bayonnais se régale toujours d’indices inattendus, de soudaines saillies, de citations surprises  sinon intempestives.  En phrases vertigineuses ou accords decortiqués il décore le stand des standards de couleurs, de trames singulières. Sylvain Luc depuis toujours se plait à jouer et  « déjouer » (dixit un jour Lubat impressionné) avec l’objet standard comme avec d’autres clairs objets de désir jazz ou pas. Sa guitare se place naturellement au centre de la table de jeu, on croirait lui entendre dire, petit défi lancé aux musiciens partenaires : « Faites vos jeux ! »

De toutes ces digressions Mario Canonge s’en amuse. Il encadre,  relance, assure les liaisons nécessaires.  Et lorsque vient le temps du chorus il déroule les chapelets de bonnes notes avec son aisance habituelle, producteur inspirés d’accents aigus ou graves, façon particulière de juste souligner la phrase. Bref un mode très personnel d’ouvrir le dictionnaire des standards (France Dance de Miles, Pent-up house, de Rollins, Bye bye black bird etc.) de jazz « Depuis le temps, grâce à cette formule des mercredis du Baiser Salé j’ai du en défricher plus d’une centaine… » Reste le quatrième joueur, complice habituel du pianiste martiniquais, donc force invitante lui aussi, habile à rebattre les brèmes des thèmes éternels. Michel Zenino les prend un par un et en deux temps. Un en guise de métronome histoire de garder la mesure, les fondamentaux du tempo. Un autre pour développer à son  tour, parler basses, tracer un sillon mélodique,  breveter ses inventions sur quatre cordes graves. Sur ce type de partition Zenino, enfant de Marseille  et de la balle reste un attaquant né.

Mario Canonge Michel Zenino en duo, chaque mercredi  19 h au Baiser Salé: l’aventure continue. Et pour  bientôt un disque à venir…en quintet cette fois. A suivre

Robert Latxague

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Ils ont rendez-vous en duo tous les mercredis au Baiser Salé, rue des Lombards, chez Maria. Cette semaine pourtant pour une carte joker Mario Canonge et Michel Zenino ont convoqué des copains pour une partie supplément d’âme jazz.

Mario Canonge (p), Michel Zenino (b), invités : François Jeanneau (ss), Sylvain Luc (g)

Baiser Salé, Paris,  3 février

Hier ce fut le violon de Didier Lockwood. Ce soir montent à l’étage du club François Jeanneau et Sylvain Luc. Histoire de rejouer à quatre une sorte de belote jazz. Avec comme simple règle de départ un seul atout: le standard. Et comme postulat: ne jamais connaître les cartes titres avant  distribution. Ainsi, jouer reprend son sens premier dans le rôle de musicien ou la  musique à faire live. Comme de bien entendu dans cette formule l’humeur est à l’humour et les petites provocs  donnent du piment au propos.  Le public se trouve nommément invité à partager la partie engagée. Un des joueurs lance le thème choisi en mode de distributeur de cartes, les autres embrayent à sa suite une fois le jeu identifié puis exposé à la salle. Tout devient alors question de connaissance, de savoir faire…de capacité d’adaptation également.

A ce titre François Jeanneau fait parler l’expérience. On sent derrière son visage de calme et de réflexion exposés le poids de l’expérience, les heures passées sur les planches à mouliner du grain  dans le répertoire. La sonorité du saxophone soprano est toujours là reconnaissable, teintée d’un peu d’acidité ou infléchie d’un zeste de douceur câline, au choix, au besoin. En mode soliste, le saxophoniste octogénaire ne cherche pas ses phrases. Elle viennent au naturel, placées là où il faut quand il le faut. Les notes de François Jeanneau, pilote aux mille heures de vol jazz atterrissent à l’heure prévue quel que soit le contexte de l’aérologie localement rencontrée. Un petit sourire aux lèvres au final malgré tout. Avec Sylvain Luc comme co-pilote le voyage musical jamais ne manque d’agrément.  A contrario le parcours s’illustre dès lors de nombreuses surprises. Le guitariste bayonnais se régale toujours d’indices inattendus, de soudaines saillies, de citations surprises  sinon intempestives.  En phrases vertigineuses ou accords decortiqués il décore le stand des standards de couleurs, de trames singulières. Sylvain Luc depuis toujours se plait à jouer et  « déjouer » (dixit un jour Lubat impressionné) avec l’objet standard comme avec d’autres clairs objets de désir jazz ou pas. Sa guitare se place naturellement au centre de la table de jeu, on croirait lui entendre dire, petit défi lancé aux musiciens partenaires : « Faites vos jeux ! »

De toutes ces digressions Mario Canonge s’en amuse. Il encadre,  relance, assure les liaisons nécessaires.  Et lorsque vient le temps du chorus il déroule les chapelets de bonnes notes avec son aisance habituelle, producteur inspirés d’accents aigus ou graves, façon particulière de juste souligner la phrase. Bref un mode très personnel d’ouvrir le dictionnaire des standards (France Dance de Miles, Pent-up house, de Rollins, Bye bye black bird etc.) de jazz « Depuis le temps, grâce à cette formule des mercredis du Baiser Salé j’ai du en défricher plus d’une centaine… » Reste le quatrième joueur, complice habituel du pianiste martiniquais, donc force invitante lui aussi, habile à rebattre les brèmes des thèmes éternels. Michel Zenino les prend un par un et en deux temps. Un en guise de métronome histoire de garder la mesure, les fondamentaux du tempo. Un autre pour développer à son  tour, parler basses, tracer un sillon mélodique,  breveter ses inventions sur quatre cordes graves. Sur ce type de partition Zenino, enfant de Marseille  et de la balle reste un attaquant né.

Mario Canonge Michel Zenino en duo, chaque mercredi  19 h au Baiser Salé: l’aventure continue. Et pour  bientôt un disque à venir…en quintet cette fois. A suivre

Robert Latxague

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Ils ont rendez-vous en duo tous les mercredis au Baiser Salé, rue des Lombards, chez Maria. Cette semaine pourtant pour une carte joker Mario Canonge et Michel Zenino ont convoqué des copains pour une partie supplément d’âme jazz.

Mario Canonge (p), Michel Zenino (b), invités : François Jeanneau (ss), Sylvain Luc (g)

Baiser Salé, Paris,  3 février

Hier ce fut le violon de Didier Lockwood. Ce soir montent à l’étage du club François Jeanneau et Sylvain Luc. Histoire de rejouer à quatre une sorte de belote jazz. Avec comme simple règle de départ un seul atout: le standard. Et comme postulat: ne jamais connaître les cartes titres avant  distribution. Ainsi, jouer reprend son sens premier dans le rôle de musicien ou la  musique à faire live. Comme de bien entendu dans cette formule l’humeur est à l’humour et les petites provocs  donnent du piment au propos.  Le public se trouve nommément invité à partager la partie engagée. Un des joueurs lance le thème choisi en mode de distributeur de cartes, les autres embrayent à sa suite une fois le jeu identifié puis exposé à la salle. Tout devient alors question de connaissance, de savoir faire…de capacité d’adaptation également.

A ce titre François Jeanneau fait parler l’expérience. On sent derrière son visage de calme et de réflexion exposés le poids de l’expérience, les heures passées sur les planches à mouliner du grain  dans le répertoire. La sonorité du saxophone soprano est toujours là reconnaissable, teintée d’un peu d’acidité ou infléchie d’un zeste de douceur câline, au choix, au besoin. En mode soliste, le saxophoniste octogénaire ne cherche pas ses phrases. Elle viennent au naturel, placées là où il faut quand il le faut. Les notes de François Jeanneau, pilote aux mille heures de vol jazz atterrissent à l’heure prévue quel que soit le contexte de l’aérologie localement rencontrée. Un petit sourire aux lèvres au final malgré tout. Avec Sylvain Luc comme co-pilote le voyage musical jamais ne manque d’agrément.  A contrario le parcours s’illustre dès lors de nombreuses surprises. Le guitariste bayonnais se régale toujours d’indices inattendus, de soudaines saillies, de citations surprises  sinon intempestives.  En phrases vertigineuses ou accords decortiqués il décore le stand des standards de couleurs, de trames singulières. Sylvain Luc depuis toujours se plait à jouer et  « déjouer » (dixit un jour Lubat impressionné) avec l’objet standard comme avec d’autres clairs objets de désir jazz ou pas. Sa guitare se place naturellement au centre de la table de jeu, on croirait lui entendre dire, petit défi lancé aux musiciens partenaires : « Faites vos jeux ! »

De toutes ces digressions Mario Canonge s’en amuse. Il encadre,  relance, assure les liaisons nécessaires.  Et lorsque vient le temps du chorus il déroule les chapelets de bonnes notes avec son aisance habituelle, producteur inspirés d’accents aigus ou graves, façon particulière de juste souligner la phrase. Bref un mode très personnel d’ouvrir le dictionnaire des standards (France Dance de Miles, Pent-up house, de Rollins, Bye bye black bird etc.) de jazz « Depuis le temps, grâce à cette formule des mercredis du Baiser Salé j’ai du en défricher plus d’une centaine… » Reste le quatrième joueur, complice habituel du pianiste martiniquais, donc force invitante lui aussi, habile à rebattre les brèmes des thèmes éternels. Michel Zenino les prend un par un et en deux temps. Un en guise de métronome histoire de garder la mesure, les fondamentaux du tempo. Un autre pour développer à son  tour, parler basses, tracer un sillon mélodique,  breveter ses inventions sur quatre cordes graves. Sur ce type de partition Zenino, enfant de Marseille  et de la balle reste un attaquant né.

Mario Canonge Michel Zenino en duo, chaque mercredi  19 h au Baiser Salé: l’aventure continue. Et pour  bientôt un disque à venir…en quintet cette fois. A suivre

Robert Latxague

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Ils ont rendez-vous en duo tous les mercredis au Baiser Salé, rue des Lombards, chez Maria. Cette semaine pourtant pour une carte joker Mario Canonge et Michel Zenino ont convoqué des copains pour une partie supplément d’âme jazz.

Mario Canonge (p), Michel Zenino (b), invités : François Jeanneau (ss), Sylvain Luc (g)

Baiser Salé, Paris,  3 février

Hier ce fut le violon de Didier Lockwood. Ce soir montent à l’étage du club François Jeanneau et Sylvain Luc. Histoire de rejouer à quatre une sorte de belote jazz. Avec comme simple règle de départ un seul atout: le standard. Et comme postulat: ne jamais connaître les cartes titres avant  distribution. Ainsi, jouer reprend son sens premier dans le rôle de musicien ou la  musique à faire live. Comme de bien entendu dans cette formule l’humeur est à l’humour et les petites provocs  donnent du piment au propos.  Le public se trouve nommément invité à partager la partie engagée. Un des joueurs lance le thème choisi en mode de distributeur de cartes, les autres embrayent à sa suite une fois le jeu identifié puis exposé à la salle. Tout devient alors question de connaissance, de savoir faire…de capacité d’adaptation également.

A ce titre François Jeanneau fait parler l’expérience. On sent derrière son visage de calme et de réflexion exposés le poids de l’expérience, les heures passées sur les planches à mouliner du grain  dans le répertoire. La sonorité du saxophone soprano est toujours là reconnaissable, teintée d’un peu d’acidité ou infléchie d’un zeste de douceur câline, au choix, au besoin. En mode soliste, le saxophoniste octogénaire ne cherche pas ses phrases. Elle viennent au naturel, placées là où il faut quand il le faut. Les notes de François Jeanneau, pilote aux mille heures de vol jazz atterrissent à l’heure prévue quel que soit le contexte de l’aérologie localement rencontrée. Un petit sourire aux lèvres au final malgré tout. Avec Sylvain Luc comme co-pilote le voyage musical jamais ne manque d’agrément.  A contrario le parcours s’illustre dès lors de nombreuses surprises. Le guitariste bayonnais se régale toujours d’indices inattendus, de soudaines saillies, de citations surprises  sinon intempestives.  En phrases vertigineuses ou accords decortiqués il décore le stand des standards de couleurs, de trames singulières. Sylvain Luc depuis toujours se plait à jouer et  « déjouer » (dixit un jour Lubat impressionné) avec l’objet standard comme avec d’autres clairs objets de désir jazz ou pas. Sa guitare se place naturellement au centre de la table de jeu, on croirait lui entendre dire, petit défi lancé aux musiciens partenaires : « Faites vos jeux ! »

De toutes ces digressions Mario Canonge s’en amuse. Il encadre,  relance, assure les liaisons nécessaires.  Et lorsque vient le temps du chorus il déroule les chapelets de bonnes notes avec son aisance habituelle, producteur inspirés d’accents aigus ou graves, façon particulière de juste souligner la phrase. Bref un mode très personnel d’ouvrir le dictionnaire des standards (France Dance de Miles, Pent-up house, de Rollins, Bye bye black bird etc.) de jazz « Depuis le temps, grâce à cette formule des mercredis du Baiser Salé j’ai du en défricher plus d’une centaine… » Reste le quatrième joueur, complice habituel du pianiste martiniquais, donc force invitante lui aussi, habile à rebattre les brèmes des thèmes éternels. Michel Zenino les prend un par un et en deux temps. Un en guise de métronome histoire de garder la mesure, les fondamentaux du tempo. Un autre pour développer à son  tour, parler basses, tracer un sillon mélodique,  breveter ses inventions sur quatre cordes graves. Sur ce type de partition Zenino, enfant de Marseille  et de la balle reste un attaquant né.

Mario Canonge Michel Zenino en duo, chaque mercredi  19 h au Baiser Salé: l’aventure continue. Et pour  bientôt un disque à venir…en quintet cette fois. A suivre

Robert Latxague