Jazz live
Publié le 12 Sep 2016

Craig Taborn, Geri Allen & The McCoy Tyner Trio. Jazz à la Vilette, La Philarmonie 11/09

Intrigant, ce programme du dernier jour du festival de La Villette : trois pianistes — et non des moindres, couvrant trois générations — et un seul piano sur scène. Dès le début du concert on comprend qu’ils vont se succéder sur le tabouret, du plus jeune au vétéran. Craig Taborn attaque avec un “Passion Dance” introduit par un lent prélude avant de prendre une vitesse de croisière plus en adéquation avec son titre. Même si le pianiste affirme que Tyner est son héros, on se demande un peu pourquoi il a été choisi pour faire partie de cette triade, lui qui ne joue quasiment jamais de standards, même modernes comme ceux auxquels il s’attaque cet après-midi avec des accompagnateurs qui lui sont peu familiers. Le morceau suivant, plus méditatif, est joué en solo et permet davantage à Taborn d’exprimer sa sensibilité qui, quoi qu’on puisse penser de son évolution au cours de la décennie passée, reste attachée à la tradition. C’est donc avec une magnifique sonorité de piano et un jeu rubato d’une grande luminosité qu’il donne sa version de “Hope”. Et, oui, il y a bien du Tyner dans cette façon de faire sonner l’instrument avec ampleur et une assise rythmique impressionnante.

Puis vint Geri Allen, objectivement plus proche de McCoy au niveau du jeu, ne serait-ce que par la place qu’elle accorde à la mélodie et à l’harmonie sans négliger pour autant le rythme, qui est une de ses grandes forces. Elle est également plus habituée à jouer en trio, ce qui rend sans doute ses reprises de thèmes de Tyner moins surprenantes que celles de Taborn. Il y a chez Allen un art d’asseoir le thème dans un écrin harmonico-rythmique à partir duquel s’épanouit la mélodie et s’envolent les improvisations. Mais la pianiste n’est pas pour autant conventionnelle. Après-tout elle a joué avec des partenaires de la génération de McCoy tels que Ron Carter et Tony Williams. Elle est donc à même de donner une version personnelle de quelques thèmes de Tyner, mais ce court concert (d’une demi-heure, comme celui de Taborn) ne bouleversera pas sa carrière et ne s’inscrira pas dans la lignée de ses projets en cours. Sur “You Taught My Heart to Sing”, Allen déploie ensuite ses grandes capacités lyriques et l’on sent clairement en quoi elle est une héritière de Tyner (dont elle reprendra ensuite “Four by Five” en solo) par sa façon de convoquer l’ensemble du clavier sans en faire trop au niveau du toucher — ce qui est parfois le défaut de son aîné. On se demande pourtant quelle est la logique de ce concert où l’on demande à des pianistes du calibre de Geri Allen, Craig Taborn et McCoy Tyner de jouer trois petits airs et puis s’en vont.

Car pour le dédicataire de cette soirée il en alla de même : trois morceaux plus un rappel avec une mise en avant de la rythmique qui permet au leader de s’économiser. Certes Tyner n’est plus tout jeune mais, sans démériter, il ne donna pas cet après-midi une prestation inoubliable. Ce n’est donc pas “The Real McCoy” qu’on entendit à la Philarmonie de Paris, mais un musicien qui appartient à l’histoire et deux de ses successeurs qui ont depuis longtemps tracé leur propre sillon et mériteraient d’être invités sous leur nom à un tel festival. Mais le public plébiscite Tyner à l’applaudimètre et face à un auditoire venu voir et entendre l’Histoire défiler sous ses yeux et ses oreilles on aurait tort de se priver de lui servir des plats copieux en termes de noms plus que de musique vivante. Un ballade en solo vint cependant rappeler de quoi Tyner est capable quand il laisse parler sa veine lyrique et le concert se conclut par un blues en tempo médium très dans la tradition de ceux auxquels le pianiste aurait lui même pu rendre hommage. Thierry Quénum|Intrigant, ce programme du dernier jour du festival de La Villette : trois pianistes — et non des moindres, couvrant trois générations — et un seul piano sur scène. Dès le début du concert on comprend qu’ils vont se succéder sur le tabouret, du plus jeune au vétéran. Craig Taborn attaque avec un “Passion Dance” introduit par un lent prélude avant de prendre une vitesse de croisière plus en adéquation avec son titre. Même si le pianiste affirme que Tyner est son héros, on se demande un peu pourquoi il a été choisi pour faire partie de cette triade, lui qui ne joue quasiment jamais de standards, même modernes comme ceux auxquels il s’attaque cet après-midi avec des accompagnateurs qui lui sont peu familiers. Le morceau suivant, plus méditatif, est joué en solo et permet davantage à Taborn d’exprimer sa sensibilité qui, quoi qu’on puisse penser de son évolution au cours de la décennie passée, reste attachée à la tradition. C’est donc avec une magnifique sonorité de piano et un jeu rubato d’une grande luminosité qu’il donne sa version de “Hope”. Et, oui, il y a bien du Tyner dans cette façon de faire sonner l’instrument avec ampleur et une assise rythmique impressionnante.

Puis vint Geri Allen, objectivement plus proche de McCoy au niveau du jeu, ne serait-ce que par la place qu’elle accorde à la mélodie et à l’harmonie sans négliger pour autant le rythme, qui est une de ses grandes forces. Elle est également plus habituée à jouer en trio, ce qui rend sans doute ses reprises de thèmes de Tyner moins surprenantes que celles de Taborn. Il y a chez Allen un art d’asseoir le thème dans un écrin harmonico-rythmique à partir duquel s’épanouit la mélodie et s’envolent les improvisations. Mais la pianiste n’est pas pour autant conventionnelle. Après-tout elle a joué avec des partenaires de la génération de McCoy tels que Ron Carter et Tony Williams. Elle est donc à même de donner une version personnelle de quelques thèmes de Tyner, mais ce court concert (d’une demi-heure, comme celui de Taborn) ne bouleversera pas sa carrière et ne s’inscrira pas dans la lignée de ses projets en cours. Sur “You Taught My Heart to Sing”, Allen déploie ensuite ses grandes capacités lyriques et l’on sent clairement en quoi elle est une héritière de Tyner (dont elle reprendra ensuite “Four by Five” en solo) par sa façon de convoquer l’ensemble du clavier sans en faire trop au niveau du toucher — ce qui est parfois le défaut de son aîné. On se demande pourtant quelle est la logique de ce concert où l’on demande à des pianistes du calibre de Geri Allen, Craig Taborn et McCoy Tyner de jouer trois petits airs et puis s’en vont.

Car pour le dédicataire de cette soirée il en alla de même : trois morceaux plus un rappel avec une mise en avant de la rythmique qui permet au leader de s’économiser. Certes Tyner n’est plus tout jeune mais, sans démériter, il ne donna pas cet après-midi une prestation inoubliable. Ce n’est donc pas “The Real McCoy” qu’on entendit à la Philarmonie de Paris, mais un musicien qui appartient à l’histoire et deux de ses successeurs qui ont depuis longtemps tracé leur propre sillon et mériteraient d’être invités sous leur nom à un tel festival. Mais le public plébiscite Tyner à l’applaudimètre et face à un auditoire venu voir et entendre l’Histoire défiler sous ses yeux et ses oreilles on aurait tort de se priver de lui servir des plats copieux en termes de noms plus que de musique vivante. Un ballade en solo vint cependant rappeler de quoi Tyner est capable quand il laisse parler sa veine lyrique et le concert se conclut par un blues en tempo médium très dans la tradition de ceux auxquels le pianiste aurait lui même pu rendre hommage. Thierry Quénum|Intrigant, ce programme du dernier jour du festival de La Villette : trois pianistes — et non des moindres, couvrant trois générations — et un seul piano sur scène. Dès le début du concert on comprend qu’ils vont se succéder sur le tabouret, du plus jeune au vétéran. Craig Taborn attaque avec un “Passion Dance” introduit par un lent prélude avant de prendre une vitesse de croisière plus en adéquation avec son titre. Même si le pianiste affirme que Tyner est son héros, on se demande un peu pourquoi il a été choisi pour faire partie de cette triade, lui qui ne joue quasiment jamais de standards, même modernes comme ceux auxquels il s’attaque cet après-midi avec des accompagnateurs qui lui sont peu familiers. Le morceau suivant, plus méditatif, est joué en solo et permet davantage à Taborn d’exprimer sa sensibilité qui, quoi qu’on puisse penser de son évolution au cours de la décennie passée, reste attachée à la tradition. C’est donc avec une magnifique sonorité de piano et un jeu rubato d’une grande luminosité qu’il donne sa version de “Hope”. Et, oui, il y a bien du Tyner dans cette façon de faire sonner l’instrument avec ampleur et une assise rythmique impressionnante.

Puis vint Geri Allen, objectivement plus proche de McCoy au niveau du jeu, ne serait-ce que par la place qu’elle accorde à la mélodie et à l’harmonie sans négliger pour autant le rythme, qui est une de ses grandes forces. Elle est également plus habituée à jouer en trio, ce qui rend sans doute ses reprises de thèmes de Tyner moins surprenantes que celles de Taborn. Il y a chez Allen un art d’asseoir le thème dans un écrin harmonico-rythmique à partir duquel s’épanouit la mélodie et s’envolent les improvisations. Mais la pianiste n’est pas pour autant conventionnelle. Après-tout elle a joué avec des partenaires de la génération de McCoy tels que Ron Carter et Tony Williams. Elle est donc à même de donner une version personnelle de quelques thèmes de Tyner, mais ce court concert (d’une demi-heure, comme celui de Taborn) ne bouleversera pas sa carrière et ne s’inscrira pas dans la lignée de ses projets en cours. Sur “You Taught My Heart to Sing”, Allen déploie ensuite ses grandes capacités lyriques et l’on sent clairement en quoi elle est une héritière de Tyner (dont elle reprendra ensuite “Four by Five” en solo) par sa façon de convoquer l’ensemble du clavier sans en faire trop au niveau du toucher — ce qui est parfois le défaut de son aîné. On se demande pourtant quelle est la logique de ce concert où l’on demande à des pianistes du calibre de Geri Allen, Craig Taborn et McCoy Tyner de jouer trois petits airs et puis s’en vont.

Car pour le dédicataire de cette soirée il en alla de même : trois morceaux plus un rappel avec une mise en avant de la rythmique qui permet au leader de s’économiser. Certes Tyner n’est plus tout jeune mais, sans démériter, il ne donna pas cet après-midi une prestation inoubliable. Ce n’est donc pas “The Real McCoy” qu’on entendit à la Philarmonie de Paris, mais un musicien qui appartient à l’histoire et deux de ses successeurs qui ont depuis longtemps tracé leur propre sillon et mériteraient d’être invités sous leur nom à un tel festival. Mais le public plébiscite Tyner à l’applaudimètre et face à un auditoire venu voir et entendre l’Histoire défiler sous ses yeux et ses oreilles on aurait tort de se priver de lui servir des plats copieux en termes de noms plus que de musique vivante. Un ballade en solo vint cependant rappeler de quoi Tyner est capable quand il laisse parler sa veine lyrique et le concert se conclut par un blues en tempo médium très dans la tradition de ceux auxquels le pianiste aurait lui même pu rendre hommage. Thierry Quénum|Intrigant, ce programme du dernier jour du festival de La Villette : trois pianistes — et non des moindres, couvrant trois générations — et un seul piano sur scène. Dès le début du concert on comprend qu’ils vont se succéder sur le tabouret, du plus jeune au vétéran. Craig Taborn attaque avec un “Passion Dance” introduit par un lent prélude avant de prendre une vitesse de croisière plus en adéquation avec son titre. Même si le pianiste affirme que Tyner est son héros, on se demande un peu pourquoi il a été choisi pour faire partie de cette triade, lui qui ne joue quasiment jamais de standards, même modernes comme ceux auxquels il s’attaque cet après-midi avec des accompagnateurs qui lui sont peu familiers. Le morceau suivant, plus méditatif, est joué en solo et permet davantage à Taborn d’exprimer sa sensibilité qui, quoi qu’on puisse penser de son évolution au cours de la décennie passée, reste attachée à la tradition. C’est donc avec une magnifique sonorité de piano et un jeu rubato d’une grande luminosité qu’il donne sa version de “Hope”. Et, oui, il y a bien du Tyner dans cette façon de faire sonner l’instrument avec ampleur et une assise rythmique impressionnante.

Puis vint Geri Allen, objectivement plus proche de McCoy au niveau du jeu, ne serait-ce que par la place qu’elle accorde à la mélodie et à l’harmonie sans négliger pour autant le rythme, qui est une de ses grandes forces. Elle est également plus habituée à jouer en trio, ce qui rend sans doute ses reprises de thèmes de Tyner moins surprenantes que celles de Taborn. Il y a chez Allen un art d’asseoir le thème dans un écrin harmonico-rythmique à partir duquel s’épanouit la mélodie et s’envolent les improvisations. Mais la pianiste n’est pas pour autant conventionnelle. Après-tout elle a joué avec des partenaires de la génération de McCoy tels que Ron Carter et Tony Williams. Elle est donc à même de donner une version personnelle de quelques thèmes de Tyner, mais ce court concert (d’une demi-heure, comme celui de Taborn) ne bouleversera pas sa carrière et ne s’inscrira pas dans la lignée de ses projets en cours. Sur “You Taught My Heart to Sing”, Allen déploie ensuite ses grandes capacités lyriques et l’on sent clairement en quoi elle est une héritière de Tyner (dont elle reprendra ensuite “Four by Five” en solo) par sa façon de convoquer l’ensemble du clavier sans en faire trop au niveau du toucher — ce qui est parfois le défaut de son aîné. On se demande pourtant quelle est la logique de ce concert où l’on demande à des pianistes du calibre de Geri Allen, Craig Taborn et McCoy Tyner de jouer trois petits airs et puis s’en vont.

Car pour le dédicataire de cette soirée il en alla de même : trois morceaux plus un rappel avec une mise en avant de la rythmique qui permet au leader de s’économiser. Certes Tyner n’est plus tout jeune mais, sans démériter, il ne donna pas cet après-midi une prestation inoubliable. Ce n’est donc pas “The Real McCoy” qu’on entendit à la Philarmonie de Paris, mais un musicien qui appartient à l’histoire et deux de ses successeurs qui ont depuis longtemps tracé leur propre sillon et mériteraient d’être invités sous leur nom à un tel festival. Mais le public plébiscite Tyner à l’applaudimètre et face à un auditoire venu voir et entendre l’Histoire défiler sous ses yeux et ses oreilles on aurait tort de se priver de lui servir des plats copieux en termes de noms plus que de musique vivante. Un ballade en solo vint cependant rappeler de quoi Tyner est capable quand il laisse parler sa veine lyrique et le concert se conclut par un blues en tempo médium très dans la tradition de ceux auxquels le pianiste aurait lui même pu rendre hommage. Thierry Quénum