Jazz live
Publié le 21 Avr 2012

Kenny Barron à Marciac

A chacun de ses concerts en France, Stan Getz avait coutume de le présenter ainsi : « Monsieur le Baron ». Outre l’à-peu-près sur son patronyme, clin d’oeil destiné au seul public français, peut-être s’agissait-il d’une manière d’adoubement. Une façon de signifier que Kenny Barron, l’un des musiciens les plus fins qu’il ait jamais employés, appartenait bien à l’aristocratie des pianistes. En quoi Getz parlait en orfèvre.


Comment ne pas souscrire à ce jugement ? Dès le I Hear A Rhapsody inaugural, détaillé avec une délicatesse qui n’a d’égale que l’économie des moyens utilisés, le climat est créé, qui perdurera tout du long. Feutré, intimiste. Une densité et une profondeur qui se défient des traits brillants parce qu’ils sont, en définitive, superfétatoires. Barron ne montre jamais ses muscles, ce qui ne signifie pas qu’il pèche par on ne sait quel déficit technique. Non seulement sa maîtrise instrumentale n’est jamais en défaut, mais il connaît l’art d’insuffler sa propre sensibilité aux thèmes les plus ressassés, standards du bop (en l’occurrence, Be Bop de Gillespie et Au Privave de Parker, donné en rappel), aux ballades, (My Funny Valentine, un medley d’Ellington-Strayhorn en solo), à sa composition Lullaby, dédiée à Thelonious Monk dont l’ombre immense plane sur le concert.


A cette élégance, à ce raffinement qui se défie de toute manifestation ostentatoire, contribuent des partenaires dont la connivence avec leur leader s’est rodée au fil des années. Kiyoshi Kitagawa est un bassiste solide, accompagnateur d’une sûreté à toute épreuve, soliste inventif au beau son boisé. Quant à Johnattan Blake, auteur d’un spectaculaire solo sur Calypso, son jeu dense, foisonnant, pourrait parfois sembler invasif s’il n’était assorti d’une écoute attentive et d’une capacité à relancer le soliste qui fait merveille dans les échanges avec le pianiste.


Il faut, une fois encore, souligner la qualité acoustique de L’Astrada. Elle a contribué, à l’évidence, à la réussite d’un concert qui laisse bien augurer de la soirée du 10 août prochain. Kenny Barron y retrouvera en effet, cette fois sous le chapiteau de Jazz in Marciac, trois de ses confrères, et non des moindres : Mulgrew Miller, Benny Green et Eric Reed. A ne rater sous aucun prétexte !


Jacques Aboucaya


Kenny Barron Trio

Kenny Barron (p), Kiyoshi Kitagawa (b), Johnattan Blake (dm). Marciac, L’Astrada, 21 avril.


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A chacun de ses concerts en France, Stan Getz avait coutume de le présenter ainsi : « Monsieur le Baron ». Outre l’à-peu-près sur son patronyme, clin d’oeil destiné au seul public français, peut-être s’agissait-il d’une manière d’adoubement. Une façon de signifier que Kenny Barron, l’un des musiciens les plus fins qu’il ait jamais employés, appartenait bien à l’aristocratie des pianistes. En quoi Getz parlait en orfèvre.


Comment ne pas souscrire à ce jugement ? Dès le I Hear A Rhapsody inaugural, détaillé avec une délicatesse qui n’a d’égale que l’économie des moyens utilisés, le climat est créé, qui perdurera tout du long. Feutré, intimiste. Une densité et une profondeur qui se défient des traits brillants parce qu’ils sont, en définitive, superfétatoires. Barron ne montre jamais ses muscles, ce qui ne signifie pas qu’il pèche par on ne sait quel déficit technique. Non seulement sa maîtrise instrumentale n’est jamais en défaut, mais il connaît l’art d’insuffler sa propre sensibilité aux thèmes les plus ressassés, standards du bop (en l’occurrence, Be Bop de Gillespie et Au Privave de Parker, donné en rappel), aux ballades, (My Funny Valentine, un medley d’Ellington-Strayhorn en solo), à sa composition Lullaby, dédiée à Thelonious Monk dont l’ombre immense plane sur le concert.


A cette élégance, à ce raffinement qui se défie de toute manifestation ostentatoire, contribuent des partenaires dont la connivence avec leur leader s’est rodée au fil des années. Kiyoshi Kitagawa est un bassiste solide, accompagnateur d’une sûreté à toute épreuve, soliste inventif au beau son boisé. Quant à Johnattan Blake, auteur d’un spectaculaire solo sur Calypso, son jeu dense, foisonnant, pourrait parfois sembler invasif s’il n’était assorti d’une écoute attentive et d’une capacité à relancer le soliste qui fait merveille dans les échanges avec le pianiste.


Il faut, une fois encore, souligner la qualité acoustique de L’Astrada. Elle a contribué, à l’évidence, à la réussite d’un concert qui laisse bien augurer de la soirée du 10 août prochain. Kenny Barron y retrouvera en effet, cette fois sous le chapiteau de Jazz in Marciac, trois de ses confrères, et non des moindres : Mulgrew Miller, Benny Green et Eric Reed. A ne rater sous aucun prétexte !


Jacques Aboucaya


Kenny Barron Trio

Kenny Barron (p), Kiyoshi Kitagawa (b), Johnattan Blake (dm). Marciac, L’Astrada, 21 avril.


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A chacun de ses concerts en France, Stan Getz avait coutume de le présenter ainsi : « Monsieur le Baron ». Outre l’à-peu-près sur son patronyme, clin d’oeil destiné au seul public français, peut-être s’agissait-il d’une manière d’adoubement. Une façon de signifier que Kenny Barron, l’un des musiciens les plus fins qu’il ait jamais employés, appartenait bien à l’aristocratie des pianistes. En quoi Getz parlait en orfèvre.


Comment ne pas souscrire à ce jugement ? Dès le I Hear A Rhapsody inaugural, détaillé avec une délicatesse qui n’a d’égale que l’économie des moyens utilisés, le climat est créé, qui perdurera tout du long. Feutré, intimiste. Une densité et une profondeur qui se défient des traits brillants parce qu’ils sont, en définitive, superfétatoires. Barron ne montre jamais ses muscles, ce qui ne signifie pas qu’il pèche par on ne sait quel déficit technique. Non seulement sa maîtrise instrumentale n’est jamais en défaut, mais il connaît l’art d’insuffler sa propre sensibilité aux thèmes les plus ressassés, standards du bop (en l’occurrence, Be Bop de Gillespie et Au Privave de Parker, donné en rappel), aux ballades, (My Funny Valentine, un medley d’Ellington-Strayhorn en solo), à sa composition Lullaby, dédiée à Thelonious Monk dont l’ombre immense plane sur le concert.


A cette élégance, à ce raffinement qui se défie de toute manifestation ostentatoire, contribuent des partenaires dont la connivence avec leur leader s’est rodée au fil des années. Kiyoshi Kitagawa est un bassiste solide, accompagnateur d’une sûreté à toute épreuve, soliste inventif au beau son boisé. Quant à Johnattan Blake, auteur d’un spectaculaire solo sur Calypso, son jeu dense, foisonnant, pourrait parfois sembler invasif s’il n’était assorti d’une écoute attentive et d’une capacité à relancer le soliste qui fait merveille dans les échanges avec le pianiste.


Il faut, une fois encore, souligner la qualité acoustique de L’Astrada. Elle a contribué, à l’évidence, à la réussite d’un concert qui laisse bien augurer de la soirée du 10 août prochain. Kenny Barron y retrouvera en effet, cette fois sous le chapiteau de Jazz in Marciac, trois de ses confrères, et non des moindres : Mulgrew Miller, Benny Green et Eric Reed. A ne rater sous aucun prétexte !


Jacques Aboucaya


Kenny Barron Trio

Kenny Barron (p), Kiyoshi Kitagawa (b), Johnattan Blake (dm). Marciac, L’Astrada, 21 avril.


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A chacun de ses concerts en France, Stan Getz avait coutume de le présenter ainsi : « Monsieur le Baron ». Outre l’à-peu-près sur son patronyme, clin d’oeil destiné au seul public français, peut-être s’agissait-il d’une manière d’adoubement. Une façon de signifier que Kenny Barron, l’un des musiciens les plus fins qu’il ait jamais employés, appartenait bien à l’aristocratie des pianistes. En quoi Getz parlait en orfèvre.


Comment ne pas souscrire à ce jugement ? Dès le I Hear A Rhapsody inaugural, détaillé avec une délicatesse qui n’a d’égale que l’économie des moyens utilisés, le climat est créé, qui perdurera tout du long. Feutré, intimiste. Une densité et une profondeur qui se défient des traits brillants parce qu’ils sont, en définitive, superfétatoires. Barron ne montre jamais ses muscles, ce qui ne signifie pas qu’il pèche par on ne sait quel déficit technique. Non seulement sa maîtrise instrumentale n’est jamais en défaut, mais il connaît l’art d’insuffler sa propre sensibilité aux thèmes les plus ressassés, standards du bop (en l’occurrence, Be Bop de Gillespie et Au Privave de Parker, donné en rappel), aux ballades, (My Funny Valentine, un medley d’Ellington-Strayhorn en solo), à sa composition Lullaby, dédiée à Thelonious Monk dont l’ombre immense plane sur le concert.


A cette élégance, à ce raffinement qui se défie de toute manifestation ostentatoire, contribuent des partenaires dont la connivence avec leur leader s’est rodée au fil des années. Kiyoshi Kitagawa est un bassiste solide, accompagnateur d’une sûreté à toute épreuve, soliste inventif au beau son boisé. Quant à Johnattan Blake, auteur d’un spectaculaire solo sur Calypso, son jeu dense, foisonnant, pourrait parfois sembler invasif s’il n’était assorti d’une écoute attentive et d’une capacité à relancer le soliste qui fait merveille dans les échanges avec le pianiste.


Il faut, une fois encore, souligner la qualité acoustique de L’Astrada. Elle a contribué, à l’évidence, à la réussite d’un concert qui laisse bien augurer de la soirée du 10 août prochain. Kenny Barron y retrouvera en effet, cette fois sous le chapiteau de Jazz in Marciac, trois de ses confrères, et non des moindres : Mulgrew Miller, Benny Green et Eric Reed. A ne rater sous aucun prétexte !


Jacques Aboucaya


Kenny Barron Trio

Kenny Barron (p), Kiyoshi Kitagawa (b), Johnattan Blake (dm). Marciac, L’Astrada, 21 avril.