Jazz live
Publié le 17 Oct 2018

Le Trio Œstetik remporte le 2ème Tremplin de JazzContreBand

Le 11 octobre, au Château rouge d’Annemasse, un jury présidé par la pianiste Sylvie Courvoisier a décerné au quartette Œstetik le prix du deuxième tremplin du festival transfrontalier JazzContreBand.

Alors que la veille le quintette Oggy & the Phonics jouait aux Carrés d’Annecy l’avant-dernière des six dates offertes par le festival JazzContreBand, de part et d’autre de la frontière franco-suisse, au gagnant de la première édition du Tremplin JazzContreband, la deuxième édition s’est tenue dans le bel équipement dévolu au musiques actuelles, le Château rouge  d’Annemasse. La présidente du jury, Sylvie Courvoisier, a fait preuve d’une humanité rare dans ce genre de manifestation, en s’adressant aux groupes avant et après l’épreuve, pour encourager, rassurer, conseiller, en souvenir de l’époque où elle-même fréquentait concours et tremplin.

Des six candidats, c’est le quartette romand Œstetik  qui l’a emporté à la quasi unanimité du jury (où l’on croisait également les saxophonistes François Jeanneau et Stefano Saccon), sensible à la dimension poétique du répertoire et du discours improvisé, servie par la cohésion collective dont ont fait preuve le saxophoniste Basile Rosselet, le pianiste Alvin Schwaar, le contrebassiste Virgile Rosselet et le batteur Noé Franklé. L’an prochain, ce sont eux qui ouvriront la 23ème édition de JazzContreBand, premier concert d’une nouvelle tournée du vainqueur.

Lors de la proclamation des prix, le jury a aussi tenu à saluer la prestation du quartette Mohs issu de l’Hemu (Haute Ecole de musique) de Lausanne, soit Zacharie Ksyk (trompette, électronique), Erwan Valazza (guitare, électronique), Gaspard Colin (basse électrique) et, déjà très remarqué lors de la précédente édition présidée par Daniel Humair, Nathan Vanderbuckle. Dessinant des paysages électroniques d’un grand raffinement, l’orchestre a souffert d’avoir voulu survoler trop largement son répertoire, sans s’accorder le temps du développement. Une formation à suivre sur la durée d’une vrai concert qui ne saurait tarder.

L’envoyé de Jazzmag n’a enfin pas été seul à noter les noms du très jeune (entre 17 et 22 ans) Nowhere Times Quintet venu de Lyon : Jean-Salim Charvet (sax alto), Paul Sanson (saxes ténor et soprano), Noé Sécula (piano), Felipe Silva Men (contrebasse), Adrien Bernet (batterie). Encore frais, fragile et tendu face à l’épreuve, mais sur un répertoire original et des discours improvisés qui témoignent d’un potentiel de développement certain, avec une mention spéciale pour le Noé Sécula qui s’est déjà approprié un vocabulaires pianistique très large, de Chick Corea à Brad Mehldau, avec un vrai sens de la dramatisation d’un solo.

JazzContreBand continue jusqu’au 28 octobre avec notamment le dernier concert de la tournée d’Oggy & the Phonics le 19 à la ferme-Asile de de Sion. Si j’avais pu rester dans la région, je crois que j’aurais réservé ma soirée du 26 pour aller écouter à l’AMR de Genève le jeune trompettiste Shems Bendali dont j’avais noté le nom l’an passé lors du tremplin. Il s’y produira à la tête de son quintette avec au piano Gauthier Toux qui ne nous est plus tout à fait inconnu. • Franck Bergerot