Jazz live
Publié le 9 Sep 2015

Magic Malik réagit

Malik Mezzadri a réagi à mon compte rendu sur les concerts de Steve Coleman, en particulier aux formulations allusives concernant la prestation de son groupe dont je reconnais la maladresse et la rapidité d’écriture (qu’induit hélas souvent la réactivité de mes blogs). Je lui suis d’autant plus reconnaissant de sa réaction que, tout en restant jalousement attaché à ma liberté critique, je partage un bonne partie de ses analyses, faute d’avoir su les formuler… parce que la parole des musiciens nourrit notre connaissance dans ce domaine dont ils sont les acteurs, la musique. Son courrier ci-dessous. Franck Bergerot

Après lecture de l’article de Franck Bergerot sur les passages de Steve Coleman a La Villette je voudrais me permettre quelques réactions face a certains raccourcis que j’aimerai rallonger.

Je le cite : « Et il est passionnant aujourd’hui de voir l’étendue et la diversité que recouvre aujourd’hui l’héritage de Steve Coleman, souvent combiné à celui de Berne, des clones saxophonistiques  (Denis Guivarch’ avec Malik, le 5 sur le même plateau) aux instrumentistes héritiers lointains (Magic Malik… »

Je réagis : Faut il être a ce point borné par l’envie d’écrire une phrase toute faite dans laquelle on dispose un cliché réthorique qui n’en fini plus et dessert nos artistes hexagonaux par trop souvent ? Denis Guivarch est l’anti-clone de Steve Coleman. Il suffit d’écouter 30 secondes pour se rendre compte qu’ils n’ont strictement rien a voir si ce n’est d’être des contemporains.

Et oui messieurs les journalistes « Historiens » !, car vous avez l’impression d’écrire les livres d’histoire en installant dans vos démonstrations des chronologies de calendrier qui ne tiennent pas compte du fait que la genèse d’idées même si elles sont chronologiquement organisables car soumises simplement à des dates de naissances différentes, et donc une accession à l’expression à des moment de vies différents, à des destins de médiatisations différents, peuvent être considérées comme d’authentiques point de départs sans forcément de liens de causalités des plus anciennes aux plus récentes si ce n’est qu’elles se rejoignent dans ce qui fait l’héritage des « contemporains ».

Aussi bien que Denis n’est pas un clone de Steve Coleman car il est mu par ses propres idées et une simple écoute et, allons y gaiement comparaison, du son, des notes, du phrasé etc. suffit à en faire la preuve, et si vous vouliez en avoir le coeur net, ayez la curiosité d’aller lui demander ce qu’il en pense avant de catapulter ce genre d’affirmation (car ce sont bien des affirmations dans l’article), je ne suis pas un lointain descendant de Steve Coleman, je suis un « contemporain » de Steve Coleman, et donc nous sommes, comme beaucoup d’autres de mes contemporains préoccupés par le même legs et les façons de le faire évoluer se rejoignent inévitablement. Nous sommes simplement les héritiers de ce que tous les autres contemporains en leur temps nous ont laissés avec les germes de leurs évolutions possibles que nous faisons germer et grandir de notre mieux.

Notre génération (dont Steve Coleman fait partie) s’intéresse entre autres choses à la dépolarisation rythmique dans la musique de jazz au sens large de toutes ses influences – populaires (de danse) ou savante – et l’utilisation de langages harmoniques et mélodiques empruntant parfois à la tradition écrite occidentale contemporaine ou passée (comme le sérialisme, ou Olivier Messiaen dans mon cas entre autre). 

 

Steve Coleman s’y est intéressé a sa façon. Je m’y suis intéressé à ma façon ainsi que Denis Guivarch. Denis Guivarch est un musicien qui participe au jazz contemporain de façon unique et il doit être gratifié pour cela plutôt que d’être taxé de façon caricaturale et improductive de « clone de Steve Coleman ». Ce trait de plume n’est pas a la hauteur de ce que laisse présumer de la compétence de son rédacteur beaucoup des analyses dans l’article.

Alors oui, nous aboutissons au mêmes régions comme les générations de « hard bopeurs », de « free jazzeurs », de « swingueur », de… ??? Ah comment s’appelle ce jazz que nous faisons maintenant si il faut le nommer ? Je dirai le Jazz « polymétrique » dont Steve Coleman est une des figure emblématique et sans aucun doute l’un de ceux qui lui donna l’une de ses plus belles impulsions (les germes de ces approches plus systématisées dans notre génération sont présents chez beaucoup de Jazzmen de la, ou des générations précédentes. Je laisse le soins aux journalistes d’en faire une études plus approfondie et de nous la faire partager au lieu de planter des disposions pyramidales et généalogiques sans aucune subtilité avec la réalité, le monde du vivant de l’art) sans en faire le possesseur qui ferait de tous les autres qui s’intéressent dignement et avec originalité à cet aspect de notre jazz contemporain ses « Clones » ou ses descendants. Déjà il n’est pas mort le Steve !!! et c’est une grâce car il a encore tant a apporter à notre musique. Alors, voilà, je suis le premier à apprécier à sa valeur inestimable le travail de Steve et ce don qu’il nous fait à tous de ses recherches et de son Art, et il le sait car c’est un témoignage que je lui manifeste souvent, sans lui notre Jazz contemporain aurait manqué certes d’une essence primordiale, mais diantre les journalistes cessez de prendre les choses à une dimension sur des droites et voyez que les choses sont souvent des buissons des spirales des cercles qui ont parfois, même s’ils se croisent et s’imbriquent, leur propres débuts et leur propres fins. Et que ce sont ces pelotes de lignes et de destins et de musiques contemporaines qui définissent par la suite une pensée que l’on voudra placer dans une « histoire » de la musique, pas l’idole d’un homme, mais les signe d’un temps, d’un même temps partagé de leurs vivants par nous autres, artistes de Jazz Contemporain. En quoi reconnait-on que nous sommes contemporains ?, et bien souvent, par les points communs de nos interrogation, nos recherches, nos expressions, et la France ainsi que certains de ses musiciens s’inscrivent dans cette contemporanité et participent de sa genèse et de sa vitalité, de ses subtilités tout autant que Steve Coleman Gary Thomas, Dave Holland Greg Osby, Etc. Nous sommes tous les créateurs de cette musique contemporaine qui appartient au Jazz et qui se caractérise entre autre par son interêt pour les polymétries. Malik Mezzadri

PS je me permet de réagir car j’ai imaginé les fondations d’une grande partie de mes approches musicales sans me soucier de Steve Coleman ou de qui que ce soit sinon des questions auxquelles je voulais répondre face à mes nécessités intrinsèques. Les résultats auxquels j’arrive jouxtent parfois les siens ou ceux d’autres
de mes contemporains. Ce qui nous a valu de très beaux échanges et moments musicaux ensemble. Si Steve Coleman m’a indiqué comme faisant partie du mouvement M-Base (et je n’en fait pas une identité) croyez vous que c’est parce qu’il pense que je suis son lointain descendant ? Non, il sait que nous partageons un but commun, une passion commune, un temps et un héritage commun ainsi que tous ceux qui travaillent avec moi et avec lesquels je travaille comme Denis Guivarch, Jean-Luc Lehr, Maxime Zampieri, Vincent Lafont et tous ceux qui ont collaboré a ce Jazz contemporain par l’intermédiaire de mon groupe, sans oublier les leurs (de groupes). Pensez vous que l’estime qu’a Steve Coleman pour Denis Guivarch (eh oui monsieur !) vient du fait qu’il voit en lui son « clone » ?

Quand je me suis positionné parfois sur les approches rythmiques je m’intéressais tout autant a celles de Geoffroy de Mazur, d’un Stéphane Payens ou d’un Bo Van de Werf, ou d’un Fabricio Cassol avec son Aka Moon, et les considéraient toutes comme faisant partie d’une même idée en ayant chacune leur originalité et amenant leur pierre, précieuse à cet édifice qu’est notre jazz contemporain. Je ne me suis jamais dit qu’il s’agissait de clones ou de descendants de Steve Coleman.

 

Dira-t-on de tous ceux qui s’intéressent à la micro-tonalité et l’héritage de la musique spectrale dans le Jazz qu’ils sont des Clones de Steve Lehman ? Ne vous découragez pas musiciens ! les journalistes ont parfois des raccourcis qui, au demeurant, n’enlèvent rien à l’interêt de leurs analyses et a leur professionnalisme.

Une dernière chose! je vous cite : «  le tout servi par une qualité de sonorisation que je n’aurais jamais espéré de cette salle (et qui, rétrospectivement, rendait assez ridicule la disproportion de la basse électrique de Jean-Luc Lehr au sein du Magic Malik Orchestra en première partie). »

Je réagis : Vous laissez entendre (je sais que ce n’est pas intentionnel) par la façon dont vous tournez la phrase que Jean-Luc Lehr serait responsable de ce fait (un son disproportionnellement fort). Je vous assure qu’il y a des quantité de choses plus intéressantes à dire sur Jean-Luc Lehr (mêmes si elles s’avéraient être des positions négatives de votre part car évidement ce n’est pas de cela dont il s’agit dans ma réaction et la liberté d’opinion et sa démonstration est un pilier de votre métier de journaliste que je respecte profondément) que de l’associer à la disproportion désagréable de sa basse. Il aurait mieux valu parler du son de basse et de son volume qui vous dérangea sans l’associer à Jean-Luc Lehr. A mon sens.

Sur ce, soyez sur que je respecte votre travail et l’érudition qui l’accompagne.

 

 

 

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Malik Mezzadri a réagi à mon compte rendu sur les concerts de Steve Coleman, en particulier aux formulations allusives concernant la prestation de son groupe dont je reconnais la maladresse et la rapidité d’écriture (qu’induit hélas souvent la réactivité de mes blogs). Je lui suis d’autant plus reconnaissant de sa réaction que, tout en restant jalousement attaché à ma liberté critique, je partage un bonne partie de ses analyses, faute d’avoir su les formuler… parce que la parole des musiciens nourrit notre connaissance dans ce domaine dont ils sont les acteurs, la musique. Son courrier ci-dessous. Franck Bergerot

Après lecture de l’article de Franck Bergerot sur les passages de Steve Coleman a La Villette je voudrais me permettre quelques réactions face a certains raccourcis que j’aimerai rallonger.

Je le cite : « Et il est passionnant aujourd’hui de voir l’étendue et la diversité que recouvre aujourd’hui l’héritage de Steve Coleman, souvent combiné à celui de Berne, des clones saxophonistiques  (Denis Guivarch’ avec Malik, le 5 sur le même plateau) aux instrumentistes héritiers lointains (Magic Malik… »

Je réagis : Faut il être a ce point borné par l’envie d’écrire une phrase toute faite dans laquelle on dispose un cliché réthorique qui n’en fini plus et dessert nos artistes hexagonaux par trop souvent ? Denis Guivarch est l’anti-clone de Steve Coleman. Il suffit d’écouter 30 secondes pour se rendre compte qu’ils n’ont strictement rien a voir si ce n’est d’être des contemporains.

Et oui messieurs les journalistes « Historiens » !, car vous avez l’impression d’écrire les livres d’histoire en installant dans vos démonstrations des chronologies de calendrier qui ne tiennent pas compte du fait que la genèse d’idées même si elles sont chronologiquement organisables car soumises simplement à des dates de naissances différentes, et donc une accession à l’expression à des moment de vies différents, à des destins de médiatisations différents, peuvent être considérées comme d’authentiques point de départs sans forcément de liens de causalités des plus anciennes aux plus récentes si ce n’est qu’elles se rejoignent dans ce qui fait l’héritage des « contemporains ».

Aussi bien que Denis n’est pas un clone de Steve Coleman car il est mu par ses propres idées et une simple écoute et, allons y gaiement comparaison, du son, des notes, du phrasé etc. suffit à en faire la preuve, et si vous vouliez en avoir le coeur net, ayez la curiosité d’aller lui demander ce qu’il en pense avant de catapulter ce genre d’affirmation (car ce sont bien des affirmations dans l’article), je ne suis pas un lointain descendant de Steve Coleman, je suis un « contemporain » de Steve Coleman, et donc nous sommes, comme beaucoup d’autres de mes contemporains préoccupés par le même legs et les façons de le faire évoluer se rejoignent inévitablement. Nous sommes simplement les héritiers de ce que tous les autres contemporains en leur temps nous ont laissés avec les germes de leurs évolutions possibles que nous faisons germer et grandir de notre mieux.

Notre génération (dont Steve Coleman fait partie) s’intéresse entre autres choses à la dépolarisation rythmique dans la musique de jazz au sens large de toutes ses influences – populaires (de danse) ou savante – et l’utilisation de langages harmoniques et mélodiques empruntant parfois à la tradition écrite occidentale contemporaine ou passée (comme le sérialisme, ou Olivier Messiaen dans mon cas entre autre). 

 

Steve Coleman s’y est intéressé a sa façon. Je m’y suis intéressé à ma façon ainsi que Denis Guivarch. Denis Guivarch est un musicien qui participe au jazz contemporain de façon unique et il doit être gratifié pour cela plutôt que d’être taxé de façon caricaturale et improductive de « clone de Steve Coleman ». Ce trait de plume n’est pas a la hauteur de ce que laisse présumer de la compétence de son rédacteur beaucoup des analyses dans l’article.

Alors oui, nous aboutissons au mêmes régions comme les générations de « hard bopeurs », de « free jazzeurs », de « swingueur », de… ??? Ah comment s’appelle ce jazz que nous faisons maintenant si il faut le nommer ? Je dirai le Jazz « polymétrique » dont Steve Coleman est une des figure emblématique et sans aucun doute l’un de ceux qui lui donna l’une de ses plus belles impulsions (les germes de ces approches plus systématisées dans notre génération sont présents chez beaucoup de Jazzmen de la, ou des générations précédentes. Je laisse le soins aux journalistes d’en faire une études plus approfondie et de nous la faire partager au lieu de planter des disposions pyramidales et généalogiques sans aucune subtilité avec la réalité, le monde du vivant de l’art) sans en faire le possesseur qui ferait de tous les autres qui s’intéressent dignement et avec originalité à cet aspect de notre jazz contemporain ses « Clones » ou ses descendants. Déjà il n’est pas mort le Steve !!! et c’est une grâce car il a encore tant a apporter à notre musique. Alors, voilà, je suis le premier à apprécier à sa valeur inestimable le travail de Steve et ce don qu’il nous fait à tous de ses recherches et de son Art, et il le sait car c’est un témoignage que je lui manifeste souvent, sans lui notre Jazz contemporain aurait manqué certes d’une essence primordiale, mais diantre les journalistes cessez de prendre les choses à une dimension sur des droites et voyez que les choses sont souvent des buissons des spirales des cercles qui ont parfois, même s’ils se croisent et s’imbriquent, leur propres débuts et leur propres fins. Et que ce sont ces pelotes de lignes et de destins et de musiques contemporaines qui définissent par la suite une pensée que l’on voudra placer dans une « histoire » de la musique, pas l’idole d’un homme, mais les signe d’un temps, d’un même temps partagé de leurs vivants par nous autres, artistes de Jazz Contemporain. En quoi reconnait-on que nous sommes contemporains ?, et bien souvent, par les points communs de nos interrogation, nos recherches, nos expressions, et la France ainsi que certains de ses musiciens s’inscrivent dans cette contemporanité et participent de sa genèse et de sa vitalité, de ses subtilités tout autant que Steve Coleman Gary Thomas, Dave Holland Greg Osby, Etc. Nous sommes tous les créateurs de cette musique contemporaine qui appartient au Jazz et qui se caractérise entre autre par son interêt pour les polymétries. Malik Mezzadri

PS je me permet de réagir car j’ai imaginé les fondations d’une grande partie de mes approches musicales sans me soucier de Steve Coleman ou de qui que ce soit sinon des questions auxquelles je voulais répondre face à mes nécessités intrinsèques. Les résultats auxquels j’arrive jouxtent parfois les siens ou ceux d’autres
de mes contemporains. Ce qui nous a valu de très beaux échanges et moments musicaux ensemble. Si Steve Coleman m’a indiqué comme faisant partie du mouvement M-Base (et je n’en fait pas une identité) croyez vous que c’est parce qu’il pense que je suis son lointain descendant ? Non, il sait que nous partageons un but commun, une passion commune, un temps et un héritage commun ainsi que tous ceux qui travaillent avec moi et avec lesquels je travaille comme Denis Guivarch, Jean-Luc Lehr, Maxime Zampieri, Vincent Lafont et tous ceux qui ont collaboré a ce Jazz contemporain par l’intermédiaire de mon groupe, sans oublier les leurs (de groupes). Pensez vous que l’estime qu’a Steve Coleman pour Denis Guivarch (eh oui monsieur !) vient du fait qu’il voit en lui son « clone » ?

Quand je me suis positionné parfois sur les approches rythmiques je m’intéressais tout autant a celles de Geoffroy de Mazur, d’un Stéphane Payens ou d’un Bo Van de Werf, ou d’un Fabricio Cassol avec son Aka Moon, et les considéraient toutes comme faisant partie d’une même idée en ayant chacune leur originalité et amenant leur pierre, précieuse à cet édifice qu’est notre jazz contemporain. Je ne me suis jamais dit qu’il s’agissait de clones ou de descendants de Steve Coleman.

 

Dira-t-on de tous ceux qui s’intéressent à la micro-tonalité et l’héritage de la musique spectrale dans le Jazz qu’ils sont des Clones de Steve Lehman ? Ne vous découragez pas musiciens ! les journalistes ont parfois des raccourcis qui, au demeurant, n’enlèvent rien à l’interêt de leurs analyses et a leur professionnalisme.

Une dernière chose! je vous cite : «  le tout servi par une qualité de sonorisation que je n’aurais jamais espéré de cette salle (et qui, rétrospectivement, rendait assez ridicule la disproportion de la basse électrique de Jean-Luc Lehr au sein du Magic Malik Orchestra en première partie). »

Je réagis : Vous laissez entendre (je sais que ce n’est pas intentionnel) par la façon dont vous tournez la phrase que Jean-Luc Lehr serait responsable de ce fait (un son disproportionnellement fort). Je vous assure qu’il y a des quantité de choses plus intéressantes à dire sur Jean-Luc Lehr (mêmes si elles s’avéraient être des positions négatives de votre part car évidement ce n’est pas de cela dont il s’agit dans ma réaction et la liberté d’opinion et sa démonstration est un pilier de votre métier de journaliste que je respecte profondément) que de l’associer à la disproportion désagréable de sa basse. Il aurait mieux valu parler du son de basse et de son volume qui vous dérangea sans l’associer à Jean-Luc Lehr. A mon sens.

Sur ce, soyez sur que je respecte votre travail et l’érudition qui l’accompagne.

 

 

 

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Malik Mezzadri a réagi à mon compte rendu sur les concerts de Steve Coleman, en particulier aux formulations allusives concernant la prestation de son groupe dont je reconnais la maladresse et la rapidité d’écriture (qu’induit hélas souvent la réactivité de mes blogs). Je lui suis d’autant plus reconnaissant de sa réaction que, tout en restant jalousement attaché à ma liberté critique, je partage un bonne partie de ses analyses, faute d’avoir su les formuler… parce que la parole des musiciens nourrit notre connaissance dans ce domaine dont ils sont les acteurs, la musique. Son courrier ci-dessous. Franck Bergerot

Après lecture de l’article de Franck Bergerot sur les passages de Steve Coleman a La Villette je voudrais me permettre quelques réactions face a certains raccourcis que j’aimerai rallonger.

Je le cite : « Et il est passionnant aujourd’hui de voir l’étendue et la diversité que recouvre aujourd’hui l’héritage de Steve Coleman, souvent combiné à celui de Berne, des clones saxophonistiques  (Denis Guivarch’ avec Malik, le 5 sur le même plateau) aux instrumentistes héritiers lointains (Magic Malik… »

Je réagis : Faut il être a ce point borné par l’envie d’écrire une phrase toute faite dans laquelle on dispose un cliché réthorique qui n’en fini plus et dessert nos artistes hexagonaux par trop souvent ? Denis Guivarch est l’anti-clone de Steve Coleman. Il suffit d’écouter 30 secondes pour se rendre compte qu’ils n’ont strictement rien a voir si ce n’est d’être des contemporains.

Et oui messieurs les journalistes « Historiens » !, car vous avez l’impression d’écrire les livres d’histoire en installant dans vos démonstrations des chronologies de calendrier qui ne tiennent pas compte du fait que la genèse d’idées même si elles sont chronologiquement organisables car soumises simplement à des dates de naissances différentes, et donc une accession à l’expression à des moment de vies différents, à des destins de médiatisations différents, peuvent être considérées comme d’authentiques point de départs sans forcément de liens de causalités des plus anciennes aux plus récentes si ce n’est qu’elles se rejoignent dans ce qui fait l’héritage des « contemporains ».

Aussi bien que Denis n’est pas un clone de Steve Coleman car il est mu par ses propres idées et une simple écoute et, allons y gaiement comparaison, du son, des notes, du phrasé etc. suffit à en faire la preuve, et si vous vouliez en avoir le coeur net, ayez la curiosité d’aller lui demander ce qu’il en pense avant de catapulter ce genre d’affirmation (car ce sont bien des affirmations dans l’article), je ne suis pas un lointain descendant de Steve Coleman, je suis un « contemporain » de Steve Coleman, et donc nous sommes, comme beaucoup d’autres de mes contemporains préoccupés par le même legs et les façons de le faire évoluer se rejoignent inévitablement. Nous sommes simplement les héritiers de ce que tous les autres contemporains en leur temps nous ont laissés avec les germes de leurs évolutions possibles que nous faisons germer et grandir de notre mieux.

Notre génération (dont Steve Coleman fait partie) s’intéresse entre autres choses à la dépolarisation rythmique dans la musique de jazz au sens large de toutes ses influences – populaires (de danse) ou savante – et l’utilisation de langages harmoniques et mélodiques empruntant parfois à la tradition écrite occidentale contemporaine ou passée (comme le sérialisme, ou Olivier Messiaen dans mon cas entre autre). 

 

Steve Coleman s’y est intéressé a sa façon. Je m’y suis intéressé à ma façon ainsi que Denis Guivarch. Denis Guivarch est un musicien qui participe au jazz contemporain de façon unique et il doit être gratifié pour cela plutôt que d’être taxé de façon caricaturale et improductive de « clone de Steve Coleman ». Ce trait de plume n’est pas a la hauteur de ce que laisse présumer de la compétence de son rédacteur beaucoup des analyses dans l’article.

Alors oui, nous aboutissons au mêmes régions comme les générations de « hard bopeurs », de « free jazzeurs », de « swingueur », de… ??? Ah comment s’appelle ce jazz que nous faisons maintenant si il faut le nommer ? Je dirai le Jazz « polymétrique » dont Steve Coleman est une des figure emblématique et sans aucun doute l’un de ceux qui lui donna l’une de ses plus belles impulsions (les germes de ces approches plus systématisées dans notre génération sont présents chez beaucoup de Jazzmen de la, ou des générations précédentes. Je laisse le soins aux journalistes d’en faire une études plus approfondie et de nous la faire partager au lieu de planter des disposions pyramidales et généalogiques sans aucune subtilité avec la réalité, le monde du vivant de l’art) sans en faire le possesseur qui ferait de tous les autres qui s’intéressent dignement et avec originalité à cet aspect de notre jazz contemporain ses « Clones » ou ses descendants. Déjà il n’est pas mort le Steve !!! et c’est une grâce car il a encore tant a apporter à notre musique. Alors, voilà, je suis le premier à apprécier à sa valeur inestimable le travail de Steve et ce don qu’il nous fait à tous de ses recherches et de son Art, et il le sait car c’est un témoignage que je lui manifeste souvent, sans lui notre Jazz contemporain aurait manqué certes d’une essence primordiale, mais diantre les journalistes cessez de prendre les choses à une dimension sur des droites et voyez que les choses sont souvent des buissons des spirales des cercles qui ont parfois, même s’ils se croisent et s’imbriquent, leur propres débuts et leur propres fins. Et que ce sont ces pelotes de lignes et de destins et de musiques contemporaines qui définissent par la suite une pensée que l’on voudra placer dans une « histoire » de la musique, pas l’idole d’un homme, mais les signe d’un temps, d’un même temps partagé de leurs vivants par nous autres, artistes de Jazz Contemporain. En quoi reconnait-on que nous sommes contemporains ?, et bien souvent, par les points communs de nos interrogation, nos recherches, nos expressions, et la France ainsi que certains de ses musiciens s’inscrivent dans cette contemporanité et participent de sa genèse et de sa vitalité, de ses subtilités tout autant que Steve Coleman Gary Thomas, Dave Holland Greg Osby, Etc. Nous sommes tous les créateurs de cette musique contemporaine qui appartient au Jazz et qui se caractérise entre autre par son interêt pour les polymétries. Malik Mezzadri

PS je me permet de réagir car j’ai imaginé les fondations d’une grande partie de mes approches musicales sans me soucier de Steve Coleman ou de qui que ce soit sinon des questions auxquelles je voulais répondre face à mes nécessités intrinsèques. Les résultats auxquels j’arrive jouxtent parfois les siens ou ceux d’autres
de mes contemporains. Ce qui nous a valu de très beaux échanges et moments musicaux ensemble. Si Steve Coleman m’a indiqué comme faisant partie du mouvement M-Base (et je n’en fait pas une identité) croyez vous que c’est parce qu’il pense que je suis son lointain descendant ? Non, il sait que nous partageons un but commun, une passion commune, un temps et un héritage commun ainsi que tous ceux qui travaillent avec moi et avec lesquels je travaille comme Denis Guivarch, Jean-Luc Lehr, Maxime Zampieri, Vincent Lafont et tous ceux qui ont collaboré a ce Jazz contemporain par l’intermédiaire de mon groupe, sans oublier les leurs (de groupes). Pensez vous que l’estime qu’a Steve Coleman pour Denis Guivarch (eh oui monsieur !) vient du fait qu’il voit en lui son « clone » ?

Quand je me suis positionné parfois sur les approches rythmiques je m’intéressais tout autant a celles de Geoffroy de Mazur, d’un Stéphane Payens ou d’un Bo Van de Werf, ou d’un Fabricio Cassol avec son Aka Moon, et les considéraient toutes comme faisant partie d’une même idée en ayant chacune leur originalité et amenant leur pierre, précieuse à cet édifice qu’est notre jazz contemporain. Je ne me suis jamais dit qu’il s’agissait de clones ou de descendants de Steve Coleman.

 

Dira-t-on de tous ceux qui s’intéressent à la micro-tonalité et l’héritage de la musique spectrale dans le Jazz qu’ils sont des Clones de Steve Lehman ? Ne vous découragez pas musiciens ! les journalistes ont parfois des raccourcis qui, au demeurant, n’enlèvent rien à l’interêt de leurs analyses et a leur professionnalisme.

Une dernière chose! je vous cite : «  le tout servi par une qualité de sonorisation que je n’aurais jamais espéré de cette salle (et qui, rétrospectivement, rendait assez ridicule la disproportion de la basse électrique de Jean-Luc Lehr au sein du Magic Malik Orchestra en première partie). »

Je réagis : Vous laissez entendre (je sais que ce n’est pas intentionnel) par la façon dont vous tournez la phrase que Jean-Luc Lehr serait responsable de ce fait (un son disproportionnellement fort). Je vous assure qu’il y a des quantité de choses plus intéressantes à dire sur Jean-Luc Lehr (mêmes si elles s’avéraient être des positions négatives de votre part car évidement ce n’est pas de cela dont il s’agit dans ma réaction et la liberté d’opinion et sa démonstration est un pilier de votre métier de journaliste que je respecte profondément) que de l’associer à la disproportion désagréable de sa basse. Il aurait mieux valu parler du son de basse et de son volume qui vous dérangea sans l’associer à Jean-Luc Lehr. A mon sens.

Sur ce, soyez sur que je respecte votre travail et l’érudition qui l’accompagne.

 

 

 

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Malik Mezzadri a réagi à mon compte rendu sur les concerts de Steve Coleman, en particulier aux formulations allusives concernant la prestation de son groupe dont je reconnais la maladresse et la rapidité d’écriture (qu’induit hélas souvent la réactivité de mes blogs). Je lui suis d’autant plus reconnaissant de sa réaction que, tout en restant jalousement attaché à ma liberté critique, je partage un bonne partie de ses analyses, faute d’avoir su les formuler… parce que la parole des musiciens nourrit notre connaissance dans ce domaine dont ils sont les acteurs, la musique. Son courrier ci-dessous. Franck Bergerot

Après lecture de l’article de Franck Bergerot sur les passages de Steve Coleman a La Villette je voudrais me permettre quelques réactions face a certains raccourcis que j’aimerai rallonger.

Je le cite : « Et il est passionnant aujourd’hui de voir l’étendue et la diversité que recouvre aujourd’hui l’héritage de Steve Coleman, souvent combiné à celui de Berne, des clones saxophonistiques  (Denis Guivarch’ avec Malik, le 5 sur le même plateau) aux instrumentistes héritiers lointains (Magic Malik… »

Je réagis : Faut il être a ce point borné par l’envie d’écrire une phrase toute faite dans laquelle on dispose un cliché réthorique qui n’en fini plus et dessert nos artistes hexagonaux par trop souvent ? Denis Guivarch est l’anti-clone de Steve Coleman. Il suffit d’écouter 30 secondes pour se rendre compte qu’ils n’ont strictement rien a voir si ce n’est d’être des contemporains.

Et oui messieurs les journalistes « Historiens » !, car vous avez l’impression d’écrire les livres d’histoire en installant dans vos démonstrations des chronologies de calendrier qui ne tiennent pas compte du fait que la genèse d’idées même si elles sont chronologiquement organisables car soumises simplement à des dates de naissances différentes, et donc une accession à l’expression à des moment de vies différents, à des destins de médiatisations différents, peuvent être considérées comme d’authentiques point de départs sans forcément de liens de causalités des plus anciennes aux plus récentes si ce n’est qu’elles se rejoignent dans ce qui fait l’héritage des « contemporains ».

Aussi bien que Denis n’est pas un clone de Steve Coleman car il est mu par ses propres idées et une simple écoute et, allons y gaiement comparaison, du son, des notes, du phrasé etc. suffit à en faire la preuve, et si vous vouliez en avoir le coeur net, ayez la curiosité d’aller lui demander ce qu’il en pense avant de catapulter ce genre d’affirmation (car ce sont bien des affirmations dans l’article), je ne suis pas un lointain descendant de Steve Coleman, je suis un « contemporain » de Steve Coleman, et donc nous sommes, comme beaucoup d’autres de mes contemporains préoccupés par le même legs et les façons de le faire évoluer se rejoignent inévitablement. Nous sommes simplement les héritiers de ce que tous les autres contemporains en leur temps nous ont laissés avec les germes de leurs évolutions possibles que nous faisons germer et grandir de notre mieux.

Notre génération (dont Steve Coleman fait partie) s’intéresse entre autres choses à la dépolarisation rythmique dans la musique de jazz au sens large de toutes ses influences – populaires (de danse) ou savante – et l’utilisation de langages harmoniques et mélodiques empruntant parfois à la tradition écrite occidentale contemporaine ou passée (comme le sérialisme, ou Olivier Messiaen dans mon cas entre autre). 

 

Steve Coleman s’y est intéressé a sa façon. Je m’y suis intéressé à ma façon ainsi que Denis Guivarch. Denis Guivarch est un musicien qui participe au jazz contemporain de façon unique et il doit être gratifié pour cela plutôt que d’être taxé de façon caricaturale et improductive de « clone de Steve Coleman ». Ce trait de plume n’est pas a la hauteur de ce que laisse présumer de la compétence de son rédacteur beaucoup des analyses dans l’article.

Alors oui, nous aboutissons au mêmes régions comme les générations de « hard bopeurs », de « free jazzeurs », de « swingueur », de… ??? Ah comment s’appelle ce jazz que nous faisons maintenant si il faut le nommer ? Je dirai le Jazz « polymétrique » dont Steve Coleman est une des figure emblématique et sans aucun doute l’un de ceux qui lui donna l’une de ses plus belles impulsions (les germes de ces approches plus systématisées dans notre génération sont présents chez beaucoup de Jazzmen de la, ou des générations précédentes. Je laisse le soins aux journalistes d’en faire une études plus approfondie et de nous la faire partager au lieu de planter des disposions pyramidales et généalogiques sans aucune subtilité avec la réalité, le monde du vivant de l’art) sans en faire le possesseur qui ferait de tous les autres qui s’intéressent dignement et avec originalité à cet aspect de notre jazz contemporain ses « Clones » ou ses descendants. Déjà il n’est pas mort le Steve !!! et c’est une grâce car il a encore tant a apporter à notre musique. Alors, voilà, je suis le premier à apprécier à sa valeur inestimable le travail de Steve et ce don qu’il nous fait à tous de ses recherches et de son Art, et il le sait car c’est un témoignage que je lui manifeste souvent, sans lui notre Jazz contemporain aurait manqué certes d’une essence primordiale, mais diantre les journalistes cessez de prendre les choses à une dimension sur des droites et voyez que les choses sont souvent des buissons des spirales des cercles qui ont parfois, même s’ils se croisent et s’imbriquent, leur propres débuts et leur propres fins. Et que ce sont ces pelotes de lignes et de destins et de musiques contemporaines qui définissent par la suite une pensée que l’on voudra placer dans une « histoire » de la musique, pas l’idole d’un homme, mais les signe d’un temps, d’un même temps partagé de leurs vivants par nous autres, artistes de Jazz Contemporain. En quoi reconnait-on que nous sommes contemporains ?, et bien souvent, par les points communs de nos interrogation, nos recherches, nos expressions, et la France ainsi que certains de ses musiciens s’inscrivent dans cette contemporanité et participent de sa genèse et de sa vitalité, de ses subtilités tout autant que Steve Coleman Gary Thomas, Dave Holland Greg Osby, Etc. Nous sommes tous les créateurs de cette musique contemporaine qui appartient au Jazz et qui se caractérise entre autre par son interêt pour les polymétries. Malik Mezzadri

PS je me permet de réagir car j’ai imaginé les fondations d’une grande partie de mes approches musicales sans me soucier de Steve Coleman ou de qui que ce soit sinon des questions auxquelles je voulais répondre face à mes nécessités intrinsèques. Les résultats auxquels j’arrive jouxtent parfois les siens ou ceux d’autres
de mes contemporains. Ce qui nous a valu de très beaux échanges et moments musicaux ensemble. Si Steve Coleman m’a indiqué comme faisant partie du mouvement M-Base (et je n’en fait pas une identité) croyez vous que c’est parce qu’il pense que je suis son lointain descendant ? Non, il sait que nous partageons un but commun, une passion commune, un temps et un héritage commun ainsi que tous ceux qui travaillent avec moi et avec lesquels je travaille comme Denis Guivarch, Jean-Luc Lehr, Maxime Zampieri, Vincent Lafont et tous ceux qui ont collaboré a ce Jazz contemporain par l’intermédiaire de mon groupe, sans oublier les leurs (de groupes). Pensez vous que l’estime qu’a Steve Coleman pour Denis Guivarch (eh oui monsieur !) vient du fait qu’il voit en lui son « clone » ?

Quand je me suis positionné parfois sur les approches rythmiques je m’intéressais tout autant a celles de Geoffroy de Mazur, d’un Stéphane Payens ou d’un Bo Van de Werf, ou d’un Fabricio Cassol avec son Aka Moon, et les considéraient toutes comme faisant partie d’une même idée en ayant chacune leur originalité et amenant leur pierre, précieuse à cet édifice qu’est notre jazz contemporain. Je ne me suis jamais dit qu’il s’agissait de clones ou de descendants de Steve Coleman.

 

Dira-t-on de tous ceux qui s’intéressent à la micro-tonalité et l’héritage de la musique spectrale dans le Jazz qu’ils sont des Clones de Steve Lehman ? Ne vous découragez pas musiciens ! les journalistes ont parfois des raccourcis qui, au demeurant, n’enlèvent rien à l’interêt de leurs analyses et a leur professionnalisme.

Une dernière chose! je vous cite : «  le tout servi par une qualité de sonorisation que je n’aurais jamais espéré de cette salle (et qui, rétrospectivement, rendait assez ridicule la disproportion de la basse électrique de Jean-Luc Lehr au sein du Magic Malik Orchestra en première partie). »

Je réagis : Vous laissez entendre (je sais que ce n’est pas intentionnel) par la façon dont vous tournez la phrase que Jean-Luc Lehr serait responsable de ce fait (un son disproportionnellement fort). Je vous assure qu’il y a des quantité de choses plus intéressantes à dire sur Jean-Luc Lehr (mêmes si elles s’avéraient être des positions négatives de votre part car évidement ce n’est pas de cela dont il s’agit dans ma réaction et la liberté d’opinion et sa démonstration est un pilier de votre métier de journaliste que je respecte profondément) que de l’associer à la disproportion désagréable de sa basse. Il aurait mieux valu parler du son de basse et de son volume qui vous dérangea sans l’associer à Jean-Luc Lehr. A mon sens.

Sur ce, soyez sur que je respecte votre travail et l’érudition qui l’accompagne.