Jazz live
Publié le 1 Juil 2015

Marcus Miller et Jazz à Vienne, une histoire d’amour

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Mardi 30 juin, le plus francophile des bassistes afro-américains a fait preuve d’une générosité, d’une humanité et d’une musicalité décidément sans égal. Avec l’Orchestre National de Lyon et son groupe de jeunes loups surdoués, il a une fois de plus fait chavirer de bonheur les 8000 spectateurs du Théâtre Antique.


Marcus Miller (basse électrique, clarinette basse, chant, guembri), Lee Hogans (trompette), Alex han (saxophone alto et soprano), Brett Williams (piano, claviers)  Mino Cinelu (percussions, chant), Louis Cato (batterie, chant). Jazz à Vienne, Théâtre Antique, mardi 30 juin.

 

Flashback. Quelques jours après ce 7 janvier de sinistre mémoire, lors de la soirée de remise des prix de l’Académie du Jazz, Ambrose Akinmusire avait rendu un hommage aux victimes des attentats barbares et des meurtres racistes proférés des deux côtés de l’Atlantique qui avait laissé tout le monde sans voix.

 

Hier soir, juste avant d’interpréter Gorée, son Time After Time, son Purple Rain à lui, qu’il interprète à la clarinette basse et ne manque jamais de dédier à ses « ancêtres esclaves », Marcus Miller a évoqué à son tour avec une émotion non-feinte les drames de « Charlie, de Tunisie et de Caroline du Sud ». Sur France Inter, qui retransmettait en direct le concert du bassiste, notre consœur Elsa Boublil n’a pas manqué de souligner ses propos – quelques minutes plus tôt, votre humble serviteur, invité dans le petit studio niché backstage, avait rappelé l’impact décisif de Say It Loud (I’m Black And I’m Proud), la célèbre protest song de James Brown, sur un gamin brooklynien de 9 ans nommé Marcus Miller…

 

Sans évidemment avoir eu la même influence sur le cours de l’Histoire du jazz – qui d’autre ? –, Marcus Miller est aux années 2010 ce que Miles Davis fut aux années 1980. Pour ce sacro-saint “grand public” avec lequel les festivals d’envergure sont obligés de composer sous peine de voir la courbe de leur affluence fléchir, l’homme au pork pie hat (en vente au stand merchandising pour 80 € !) est une bénédiction. C’est une figure charismatique, un instrumentiste hors-normes, un leader cool aux allures de grand-frère protecteur (alors qu’il pourrait être le père de la plupart de ses musiciens, Mino Cinelu excepté bien sûr…), un interlocuteur volontiers chaleureux, malicieux ou émouvant qui, comme chacun sait, s’exprime dans un français toujours plus impeccable (même aux conférences de presse, même à la radio).

 

J’ai depuis longtemps cessé de comptabiliser le nombre de fois où j’ai pu voir sur scène Marcus Miller. Je me souviens qu’au début des années 1990, tandis qu’il commençait déjà de tourner intensément en France et en Europe dans le sillage de ses deux premiers albums instrumentaux, “The Sun Don’t Lie” et “Tales” (Dreyfus Jazz, 1993 et 1995), ses concerts sacrifiaient parfois à la surenchère. Ses détracteurs raillaient l’omniprésence de la basse électrique, la surdose de soli slappés, et ils n’avaient peut-être pas tort. Vingt ans après, tout a changé. Marcus Miller est toujours un bassiste phénoménal, mais son instrument est devenu le cœur battant de sa musique, plus seulement son porte-voix. Frédéric Goaty


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Mardi 30 juin, le plus francophile des bassistes afro-américains a fait preuve d’une générosité, d’une humanité et d’une musicalité décidément sans égal. Avec l’Orchestre National de Lyon et son groupe de jeunes loups surdoués, il a une fois de plus fait chavirer de bonheur les 8000 spectateurs du Théâtre Antique.


Marcus Miller (basse électrique, clarinette basse, chant, guembri), Lee Hogans (trompette), Alex han (saxophone alto et soprano), Brett Williams (piano, claviers)  Mino Cinelu (percussions, chant), Louis Cato (batterie, chant). Jazz à Vienne, Théâtre Antique, mardi 30 juin.

 

Flashback. Quelques jours après ce 7 janvier de sinistre mémoire, lors de la soirée de remise des prix de l’Académie du Jazz, Ambrose Akinmusire avait rendu un hommage aux victimes des attentats barbares et des meurtres racistes proférés des deux côtés de l’Atlantique qui avait laissé tout le monde sans voix.

 

Hier soir, juste avant d’interpréter Gorée, son Time After Time, son Purple Rain à lui, qu’il interprète à la clarinette basse et ne manque jamais de dédier à ses « ancêtres esclaves », Marcus Miller a évoqué à son tour avec une émotion non-feinte les drames de « Charlie, de Tunisie et de Caroline du Sud ». Sur France Inter, qui retransmettait en direct le concert du bassiste, notre consœur Elsa Boublil n’a pas manqué de souligner ses propos – quelques minutes plus tôt, votre humble serviteur, invité dans le petit studio niché backstage, avait rappelé l’impact décisif de Say It Loud (I’m Black And I’m Proud), la célèbre protest song de James Brown, sur un gamin brooklynien de 9 ans nommé Marcus Miller…

 

Sans évidemment avoir eu la même influence sur le cours de l’Histoire du jazz – qui d’autre ? –, Marcus Miller est aux années 2010 ce que Miles Davis fut aux années 1980. Pour ce sacro-saint “grand public” avec lequel les festivals d’envergure sont obligés de composer sous peine de voir la courbe de leur affluence fléchir, l’homme au pork pie hat (en vente au stand merchandising pour 80 € !) est une bénédiction. C’est une figure charismatique, un instrumentiste hors-normes, un leader cool aux allures de grand-frère protecteur (alors qu’il pourrait être le père de la plupart de ses musiciens, Mino Cinelu excepté bien sûr…), un interlocuteur volontiers chaleureux, malicieux ou émouvant qui, comme chacun sait, s’exprime dans un français toujours plus impeccable (même aux conférences de presse, même à la radio).

 

J’ai depuis longtemps cessé de comptabiliser le nombre de fois où j’ai pu voir sur scène Marcus Miller. Je me souviens qu’au début des années 1990, tandis qu’il commençait déjà de tourner intensément en France et en Europe dans le sillage de ses deux premiers albums instrumentaux, “The Sun Don’t Lie” et “Tales” (Dreyfus Jazz, 1993 et 1995), ses concerts sacrifiaient parfois à la surenchère. Ses détracteurs raillaient l’omniprésence de la basse électrique, la surdose de soli slappés, et ils n’avaient peut-être pas tort. Vingt ans après, tout a changé. Marcus Miller est toujours un bassiste phénoménal, mais son instrument est devenu le cœur battant de sa musique, plus seulement son porte-voix. Frédéric Goaty


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Mardi 30 juin, le plus francophile des bassistes afro-américains a fait preuve d’une générosité, d’une humanité et d’une musicalité décidément sans égal. Avec l’Orchestre National de Lyon et son groupe de jeunes loups surdoués, il a une fois de plus fait chavirer de bonheur les 8000 spectateurs du Théâtre Antique.


Marcus Miller (basse électrique, clarinette basse, chant, guembri), Lee Hogans (trompette), Alex han (saxophone alto et soprano), Brett Williams (piano, claviers)  Mino Cinelu (percussions, chant), Louis Cato (batterie, chant). Jazz à Vienne, Théâtre Antique, mardi 30 juin.

 

Flashback. Quelques jours après ce 7 janvier de sinistre mémoire, lors de la soirée de remise des prix de l’Académie du Jazz, Ambrose Akinmusire avait rendu un hommage aux victimes des attentats barbares et des meurtres racistes proférés des deux côtés de l’Atlantique qui avait laissé tout le monde sans voix.

 

Hier soir, juste avant d’interpréter Gorée, son Time After Time, son Purple Rain à lui, qu’il interprète à la clarinette basse et ne manque jamais de dédier à ses « ancêtres esclaves », Marcus Miller a évoqué à son tour avec une émotion non-feinte les drames de « Charlie, de Tunisie et de Caroline du Sud ». Sur France Inter, qui retransmettait en direct le concert du bassiste, notre consœur Elsa Boublil n’a pas manqué de souligner ses propos – quelques minutes plus tôt, votre humble serviteur, invité dans le petit studio niché backstage, avait rappelé l’impact décisif de Say It Loud (I’m Black And I’m Proud), la célèbre protest song de James Brown, sur un gamin brooklynien de 9 ans nommé Marcus Miller…

 

Sans évidemment avoir eu la même influence sur le cours de l’Histoire du jazz – qui d’autre ? –, Marcus Miller est aux années 2010 ce que Miles Davis fut aux années 1980. Pour ce sacro-saint “grand public” avec lequel les festivals d’envergure sont obligés de composer sous peine de voir la courbe de leur affluence fléchir, l’homme au pork pie hat (en vente au stand merchandising pour 80 € !) est une bénédiction. C’est une figure charismatique, un instrumentiste hors-normes, un leader cool aux allures de grand-frère protecteur (alors qu’il pourrait être le père de la plupart de ses musiciens, Mino Cinelu excepté bien sûr…), un interlocuteur volontiers chaleureux, malicieux ou émouvant qui, comme chacun sait, s’exprime dans un français toujours plus impeccable (même aux conférences de presse, même à la radio).

 

J’ai depuis longtemps cessé de comptabiliser le nombre de fois où j’ai pu voir sur scène Marcus Miller. Je me souviens qu’au début des années 1990, tandis qu’il commençait déjà de tourner intensément en France et en Europe dans le sillage de ses deux premiers albums instrumentaux, “The Sun Don’t Lie” et “Tales” (Dreyfus Jazz, 1993 et 1995), ses concerts sacrifiaient parfois à la surenchère. Ses détracteurs raillaient l’omniprésence de la basse électrique, la surdose de soli slappés, et ils n’avaient peut-être pas tort. Vingt ans après, tout a changé. Marcus Miller est toujours un bassiste phénoménal, mais son instrument est devenu le cœur battant de sa musique, plus seulement son porte-voix. Frédéric Goaty


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Mardi 30 juin, le plus francophile des bassistes afro-américains a fait preuve d’une générosité, d’une humanité et d’une musicalité décidément sans égal. Avec l’Orchestre National de Lyon et son groupe de jeunes loups surdoués, il a une fois de plus fait chavirer de bonheur les 8000 spectateurs du Théâtre Antique.


Marcus Miller (basse électrique, clarinette basse, chant, guembri), Lee Hogans (trompette), Alex han (saxophone alto et soprano), Brett Williams (piano, claviers)  Mino Cinelu (percussions, chant), Louis Cato (batterie, chant). Jazz à Vienne, Théâtre Antique, mardi 30 juin.

 

Flashback. Quelques jours après ce 7 janvier de sinistre mémoire, lors de la soirée de remise des prix de l’Académie du Jazz, Ambrose Akinmusire avait rendu un hommage aux victimes des attentats barbares et des meurtres racistes proférés des deux côtés de l’Atlantique qui avait laissé tout le monde sans voix.

 

Hier soir, juste avant d’interpréter Gorée, son Time After Time, son Purple Rain à lui, qu’il interprète à la clarinette basse et ne manque jamais de dédier à ses « ancêtres esclaves », Marcus Miller a évoqué à son tour avec une émotion non-feinte les drames de « Charlie, de Tunisie et de Caroline du Sud ». Sur France Inter, qui retransmettait en direct le concert du bassiste, notre consœur Elsa Boublil n’a pas manqué de souligner ses propos – quelques minutes plus tôt, votre humble serviteur, invité dans le petit studio niché backstage, avait rappelé l’impact décisif de Say It Loud (I’m Black And I’m Proud), la célèbre protest song de James Brown, sur un gamin brooklynien de 9 ans nommé Marcus Miller…

 

Sans évidemment avoir eu la même influence sur le cours de l’Histoire du jazz – qui d’autre ? –, Marcus Miller est aux années 2010 ce que Miles Davis fut aux années 1980. Pour ce sacro-saint “grand public” avec lequel les festivals d’envergure sont obligés de composer sous peine de voir la courbe de leur affluence fléchir, l’homme au pork pie hat (en vente au stand merchandising pour 80 € !) est une bénédiction. C’est une figure charismatique, un instrumentiste hors-normes, un leader cool aux allures de grand-frère protecteur (alors qu’il pourrait être le père de la plupart de ses musiciens, Mino Cinelu excepté bien sûr…), un interlocuteur volontiers chaleureux, malicieux ou émouvant qui, comme chacun sait, s’exprime dans un français toujours plus impeccable (même aux conférences de presse, même à la radio).

 

J’ai depuis longtemps cessé de comptabiliser le nombre de fois où j’ai pu voir sur scène Marcus Miller. Je me souviens qu’au début des années 1990, tandis qu’il commençait déjà de tourner intensément en France et en Europe dans le sillage de ses deux premiers albums instrumentaux, “The Sun Don’t Lie” et “Tales” (Dreyfus Jazz, 1993 et 1995), ses concerts sacrifiaient parfois à la surenchère. Ses détracteurs raillaient l’omniprésence de la basse électrique, la surdose de soli slappés, et ils n’avaient peut-être pas tort. Vingt ans après, tout a changé. Marcus Miller est toujours un bassiste phénoménal, mais son instrument est devenu le cœur battant de sa musique, plus seulement son porte-voix. Frédéric Goaty