Jazz live
Publié le 17 Nov 2016

Matthieu Donarier Trio : merveilleux airs à fuir et fuite d’eau

Une heure inhabituellement précoce, 19h30, pour un concert au Sunside, une fuite d’eau qui me retient dans les locaux de Jazz Magazine… Résultat, j’arrive le concert du trio de Matthieu Donarier déjà commencé.

Sunside, Paris (75), le 17 novembre 2016.

Matthieu Donarier (saxes soprano), Manu Codjia (guitare électrique), Joe Quitzke (batterie).

J’arrive donc en retard, sur une violente cavalcade emmenée par un ténor passablement méchant auquel succède une ballade aux mailloches caressantes et où le saxophone se fait crémeux… comme les mains de la laitière.

Puis, se saisissant de son soprano, Matthieu Donarier en tire des sonorités boisées de clarinette qu’il fait babiller, courcailler, fringoter, grisoler, pépier, piauter, pupuler et triduler, comme en une volière à l’approche de la nuit et lorsqu’elle est tout à fait tombée (la nuit), guitare et batterie font sortir de l’obscurité de gentils géants dont le feu du saxophone éclaire des visages en forme de poires avec des yeux à la Eva Gardner, des moustaches de chat, une dentition de requin pèlerin et de pieds de chameau – très important les pieds de chameau, mais il n’est pas temps de dire pourquoi, car, si gentils soient-ils, il leur arrive d’être méchants (les géants) par simple inadvertance ou pure distraction. Aussi prenons nous la fuite pour retrouver, traversant une forêt miraculeuse, le monde des Humains qui s’avère plus cauchemardesque que celui des gentils géants à pieds de chameau dont on oublie la raison (les pieds de chameau) sous les regards et l’haleine menaçante d’une assemblée d’affreux penchés sur vous – Trump, Sarkozy, Poutine, El Hassad, Morandini… – alors on prend la fuite avec la guitare qui s’envole en solo vers un sommet très escarpé. Très escarpé parce qu’il interrompt (le guitariste) constamment la course de ses doigts sur le manche pour se hisser à la force de rudes progressions d’accords, mais il parvient à nous faire rejoindre le monde des gentils géants qui n’étaient finalement pas si dangereux, tout ça c’était pour rire et l’on dirait du Satie. D’ailleurs, c’en est annonce Matthieu Donarier, les Airs à faire fuir.

Tandis que je note ces âneries sur un ticket de métro, je n’écoute évidemment pas la suite qui pourtant m’enchante insidieusement d’un nouvel emprunt… en fait pas si nouveau et je me rappellerai avoir déjà entendu Donarier jouer ça lorsqu’il annoncera La Gondole lugubre, merveilleuse pièce du Frantz Liszt de la fin.

Je n’ajouterai pas de la métaphore à ce titre qui parle de lui-même. Déjà un dernier morceau, où le saxophone se fait rythmique, concurrençant Joe Quitzke qui passe de la gouache à l’aquarelle, du couteau au pinceau, et Manu Codjia en profite pour s’échapper en solo en faisant tout à la fois la contrebasse, le piano et la section de cuivres. Tout ça léger, posé, élancé, d’une intonation élégante, d’une invention insolente, d’une plénitude aérienne, tendre, opiniâtre ou rageuse et à nouveau tendre… Ce trio, ça fait près 17 ans que je ferais des kilomètres et qu’il me ferait quitter les plus grands concerts pour aller l’écouter. D’ailleurs, j’oubliais ma fuite d’eau ! Dans quel état vais-je retrouver les locaux de Jazzmag ? Et dans quel état laisserez vous votre appartement lorsque vous appendrez qu’il joue demain au Mans, le 19 à Saint-Nazaire, le 22 à Toulouse, le 23 à Lyon, le 25 à Aix (en Provence), le 26 en Avignon (toujours en Provence). Franck Bergerot|Une heure inhabituellement précoce, 19h30, pour un concert au Sunside, une fuite d’eau qui me retient dans les locaux de Jazz Magazine… Résultat, j’arrive le concert du trio de Matthieu Donarier déjà commencé.

Sunside, Paris (75), le 17 novembre 2016.

Matthieu Donarier (saxes soprano), Manu Codjia (guitare électrique), Joe Quitzke (batterie).

J’arrive donc en retard, sur une violente cavalcade emmenée par un ténor passablement méchant auquel succède une ballade aux mailloches caressantes et où le saxophone se fait crémeux… comme les mains de la laitière.

Puis, se saisissant de son soprano, Matthieu Donarier en tire des sonorités boisées de clarinette qu’il fait babiller, courcailler, fringoter, grisoler, pépier, piauter, pupuler et triduler, comme en une volière à l’approche de la nuit et lorsqu’elle est tout à fait tombée (la nuit), guitare et batterie font sortir de l’obscurité de gentils géants dont le feu du saxophone éclaire des visages en forme de poires avec des yeux à la Eva Gardner, des moustaches de chat, une dentition de requin pèlerin et de pieds de chameau – très important les pieds de chameau, mais il n’est pas temps de dire pourquoi, car, si gentils soient-ils, il leur arrive d’être méchants (les géants) par simple inadvertance ou pure distraction. Aussi prenons nous la fuite pour retrouver, traversant une forêt miraculeuse, le monde des Humains qui s’avère plus cauchemardesque que celui des gentils géants à pieds de chameau dont on oublie la raison (les pieds de chameau) sous les regards et l’haleine menaçante d’une assemblée d’affreux penchés sur vous – Trump, Sarkozy, Poutine, El Hassad, Morandini… – alors on prend la fuite avec la guitare qui s’envole en solo vers un sommet très escarpé. Très escarpé parce qu’il interrompt (le guitariste) constamment la course de ses doigts sur le manche pour se hisser à la force de rudes progressions d’accords, mais il parvient à nous faire rejoindre le monde des gentils géants qui n’étaient finalement pas si dangereux, tout ça c’était pour rire et l’on dirait du Satie. D’ailleurs, c’en est annonce Matthieu Donarier, les Airs à faire fuir.

Tandis que je note ces âneries sur un ticket de métro, je n’écoute évidemment pas la suite qui pourtant m’enchante insidieusement d’un nouvel emprunt… en fait pas si nouveau et je me rappellerai avoir déjà entendu Donarier jouer ça lorsqu’il annoncera La Gondole lugubre, merveilleuse pièce du Frantz Liszt de la fin.

Je n’ajouterai pas de la métaphore à ce titre qui parle de lui-même. Déjà un dernier morceau, où le saxophone se fait rythmique, concurrençant Joe Quitzke qui passe de la gouache à l’aquarelle, du couteau au pinceau, et Manu Codjia en profite pour s’échapper en solo en faisant tout à la fois la contrebasse, le piano et la section de cuivres. Tout ça léger, posé, élancé, d’une intonation élégante, d’une invention insolente, d’une plénitude aérienne, tendre, opiniâtre ou rageuse et à nouveau tendre… Ce trio, ça fait près 17 ans que je ferais des kilomètres et qu’il me ferait quitter les plus grands concerts pour aller l’écouter. D’ailleurs, j’oubliais ma fuite d’eau ! Dans quel état vais-je retrouver les locaux de Jazzmag ? Et dans quel état laisserez vous votre appartement lorsque vous appendrez qu’il joue demain au Mans, le 19 à Saint-Nazaire, le 22 à Toulouse, le 23 à Lyon, le 25 à Aix (en Provence), le 26 en Avignon (toujours en Provence). Franck Bergerot|Une heure inhabituellement précoce, 19h30, pour un concert au Sunside, une fuite d’eau qui me retient dans les locaux de Jazz Magazine… Résultat, j’arrive le concert du trio de Matthieu Donarier déjà commencé.

Sunside, Paris (75), le 17 novembre 2016.

Matthieu Donarier (saxes soprano), Manu Codjia (guitare électrique), Joe Quitzke (batterie).

J’arrive donc en retard, sur une violente cavalcade emmenée par un ténor passablement méchant auquel succède une ballade aux mailloches caressantes et où le saxophone se fait crémeux… comme les mains de la laitière.

Puis, se saisissant de son soprano, Matthieu Donarier en tire des sonorités boisées de clarinette qu’il fait babiller, courcailler, fringoter, grisoler, pépier, piauter, pupuler et triduler, comme en une volière à l’approche de la nuit et lorsqu’elle est tout à fait tombée (la nuit), guitare et batterie font sortir de l’obscurité de gentils géants dont le feu du saxophone éclaire des visages en forme de poires avec des yeux à la Eva Gardner, des moustaches de chat, une dentition de requin pèlerin et de pieds de chameau – très important les pieds de chameau, mais il n’est pas temps de dire pourquoi, car, si gentils soient-ils, il leur arrive d’être méchants (les géants) par simple inadvertance ou pure distraction. Aussi prenons nous la fuite pour retrouver, traversant une forêt miraculeuse, le monde des Humains qui s’avère plus cauchemardesque que celui des gentils géants à pieds de chameau dont on oublie la raison (les pieds de chameau) sous les regards et l’haleine menaçante d’une assemblée d’affreux penchés sur vous – Trump, Sarkozy, Poutine, El Hassad, Morandini… – alors on prend la fuite avec la guitare qui s’envole en solo vers un sommet très escarpé. Très escarpé parce qu’il interrompt (le guitariste) constamment la course de ses doigts sur le manche pour se hisser à la force de rudes progressions d’accords, mais il parvient à nous faire rejoindre le monde des gentils géants qui n’étaient finalement pas si dangereux, tout ça c’était pour rire et l’on dirait du Satie. D’ailleurs, c’en est annonce Matthieu Donarier, les Airs à faire fuir.

Tandis que je note ces âneries sur un ticket de métro, je n’écoute évidemment pas la suite qui pourtant m’enchante insidieusement d’un nouvel emprunt… en fait pas si nouveau et je me rappellerai avoir déjà entendu Donarier jouer ça lorsqu’il annoncera La Gondole lugubre, merveilleuse pièce du Frantz Liszt de la fin.

Je n’ajouterai pas de la métaphore à ce titre qui parle de lui-même. Déjà un dernier morceau, où le saxophone se fait rythmique, concurrençant Joe Quitzke qui passe de la gouache à l’aquarelle, du couteau au pinceau, et Manu Codjia en profite pour s’échapper en solo en faisant tout à la fois la contrebasse, le piano et la section de cuivres. Tout ça léger, posé, élancé, d’une intonation élégante, d’une invention insolente, d’une plénitude aérienne, tendre, opiniâtre ou rageuse et à nouveau tendre… Ce trio, ça fait près 17 ans que je ferais des kilomètres et qu’il me ferait quitter les plus grands concerts pour aller l’écouter. D’ailleurs, j’oubliais ma fuite d’eau ! Dans quel état vais-je retrouver les locaux de Jazzmag ? Et dans quel état laisserez vous votre appartement lorsque vous appendrez qu’il joue demain au Mans, le 19 à Saint-Nazaire, le 22 à Toulouse, le 23 à Lyon, le 25 à Aix (en Provence), le 26 en Avignon (toujours en Provence). Franck Bergerot|Une heure inhabituellement précoce, 19h30, pour un concert au Sunside, une fuite d’eau qui me retient dans les locaux de Jazz Magazine… Résultat, j’arrive le concert du trio de Matthieu Donarier déjà commencé.

Sunside, Paris (75), le 17 novembre 2016.

Matthieu Donarier (saxes soprano), Manu Codjia (guitare électrique), Joe Quitzke (batterie).

J’arrive donc en retard, sur une violente cavalcade emmenée par un ténor passablement méchant auquel succède une ballade aux mailloches caressantes et où le saxophone se fait crémeux… comme les mains de la laitière.

Puis, se saisissant de son soprano, Matthieu Donarier en tire des sonorités boisées de clarinette qu’il fait babiller, courcailler, fringoter, grisoler, pépier, piauter, pupuler et triduler, comme en une volière à l’approche de la nuit et lorsqu’elle est tout à fait tombée (la nuit), guitare et batterie font sortir de l’obscurité de gentils géants dont le feu du saxophone éclaire des visages en forme de poires avec des yeux à la Eva Gardner, des moustaches de chat, une dentition de requin pèlerin et de pieds de chameau – très important les pieds de chameau, mais il n’est pas temps de dire pourquoi, car, si gentils soient-ils, il leur arrive d’être méchants (les géants) par simple inadvertance ou pure distraction. Aussi prenons nous la fuite pour retrouver, traversant une forêt miraculeuse, le monde des Humains qui s’avère plus cauchemardesque que celui des gentils géants à pieds de chameau dont on oublie la raison (les pieds de chameau) sous les regards et l’haleine menaçante d’une assemblée d’affreux penchés sur vous – Trump, Sarkozy, Poutine, El Hassad, Morandini… – alors on prend la fuite avec la guitare qui s’envole en solo vers un sommet très escarpé. Très escarpé parce qu’il interrompt (le guitariste) constamment la course de ses doigts sur le manche pour se hisser à la force de rudes progressions d’accords, mais il parvient à nous faire rejoindre le monde des gentils géants qui n’étaient finalement pas si dangereux, tout ça c’était pour rire et l’on dirait du Satie. D’ailleurs, c’en est annonce Matthieu Donarier, les Airs à faire fuir.

Tandis que je note ces âneries sur un ticket de métro, je n’écoute évidemment pas la suite qui pourtant m’enchante insidieusement d’un nouvel emprunt… en fait pas si nouveau et je me rappellerai avoir déjà entendu Donarier jouer ça lorsqu’il annoncera La Gondole lugubre, merveilleuse pièce du Frantz Liszt de la fin.

Je n’ajouterai pas de la métaphore à ce titre qui parle de lui-même. Déjà un dernier morceau, où le saxophone se fait rythmique, concurrençant Joe Quitzke qui passe de la gouache à l’aquarelle, du couteau au pinceau, et Manu Codjia en profite pour s’échapper en solo en faisant tout à la fois la contrebasse, le piano et la section de cuivres. Tout ça léger, posé, élancé, d’une intonation élégante, d’une invention insolente, d’une plénitude aérienne, tendre, opiniâtre ou rageuse et à nouveau tendre… Ce trio, ça fait près 17 ans que je ferais des kilomètres et qu’il me ferait quitter les plus grands concerts pour aller l’écouter. D’ailleurs, j’oubliais ma fuite d’eau ! Dans quel état vais-je retrouver les locaux de Jazzmag ? Et dans quel état laisserez vous votre appartement lorsque vous appendrez qu’il joue demain au Mans, le 19 à Saint-Nazaire, le 22 à Toulouse, le 23 à Lyon, le 25 à Aix (en Provence), le 26 en Avignon (toujours en Provence). Franck Bergerot