Jazz live
Publié le 18 Nov 2017

Monte Carlo Jazz Festival 2 : Laurent Coulondre, l’alchimiste

Stacey a fait un caprice. Prévue en seconde partie de concert à l’Opéra Garnier elle a fait des pieds, des mains et de la voix qu’elle a d’ordinaire si douce auprès de Jean-René Palacio Directeur Artistique pour débuter la soirée. Bad feeling de diva supposée: Laurent Coulondre doit affronter le public de fin de soirée.

Stacey Kent (voc), Jim Tomlinson (ts, ss, fl), Graham Harvey (p), Jeremy Brown (b), Josh Morrison (dm) + Orchestre Philarmonique de Monte Carlo
Laurent Coulondre (p, keyb), Yoann Serra (dm)

Monte Carlo Jazz Festival, Monaco, Opéra Garnier, 17 novembre

On aime ou on aime pas le grain donné au visage de sa musique. Mais bon, l’album I know I dream a confirmé la ligne, la patte sonore sous le poinçon apposé par Jim Tomlinson « mon saxophoniste, compositeur, producteur et mon mari aussi » comme aime à le présenter Stacey Kent. Du travail à façon, bien fait, bien présenté. Projeté sur la scène monégasque l’effet un peu lisse de la voix de la chanteuse américaine cadre plutôt bien avec l’apport de l’Orchestre Symphonique de la Principauté. En tant que supplément de volume, de strates harmoniques ainsi ajoutées. La grosse machine dès lors tourne rond. La voix de Stacey Kent, naturellement moelleuse, porte les compositions de Tomlinson comme les mélodies de Gainsbourg (Les Amours perdues), Nino Ferrer (La rua Madureira) ou Benjamin Biolay (Jardin d’hiver) Sauf que le boost symphonique ne marche pas automatiquement et à tout coup. Les thèmes ambiancés Brésil réclament aussi parfois un souffle d’intimité. Pas forcément l’emphase suscitée par exemple en conclusion de la chanson Photograph d’Antonio Carlos Jobim. Question de dosage. Ou de singularité à rechercher. Quand aux amateurs de montée en tension, d’alternance dans les volumes offerts, de puissance dans le moteur orchestral (pas si nombreux ce soir là sans doute) avec Stacey Kent symphonisé, à Monaco ce jour là ils se sont trompés de circuit…

Stacey Kent

Stacey Kent

Du volume, du beat, des aspérités ou des angles, la musique distillée façon Laurent Coulondre l’alchimiste averti, au contraire en regorgerait plutôt. Le titre du premier morceau joué, fusse un jeu de mots (Nitro) l’accrédite si besoin était. Du niveau de son, une fougue certaine donné aux assauts d’accords sur les claviers comme dans l’ordonnancement des frappes de Yoann Serra. Physiquement le duo se présente clairement dans le cadre d’un face à face instrumental. Le jeu très productif entamé à deux se lit aisément: claviers (positionnés en carré) et tambours se provoquent et s’écoutent en alternance. La musique sécrète de l’explosivité (Gravity Zéro, titre éponyme de l’album enregistré avec deux autres batteurs André Ceccarelli et Martin Wangermee) aussi bien qu’une forme de classicisme singulier lorsque Coulondre fait une incursion acoustique sur le piano caché entre Moog et synthés. Cette richesse thématique, le contenu musical ainsi diversifié plaît au public qui sûrement était venu pour Stacey Kent plus que pour le duo de jeunes musiciens moins connus. Les flashs sonores produits se trouvent également soulignés très à propos par le travail des éclairagistes de la salle monégasque, sans doute l’un des meilleurs dans le lot des festivals índoor de l’hexagone. On peut certes songer à un effet Zawinul du temps de Weather Report dans le traitement des sons. Pourtant à l’écoute on retient plutôt l’originalité dans l’inspiration, la variation dans des climats (sonorites/séquences rythmiques) créés (Egyptian Queen)
Comme quoi dans un festival positionner de jeunes musiciens en première partie d’un orchestre classé en haut d’affiche demeure une solution simple autant qu’efficace. A condition que, lorsque les programmateurs en prennent l’initIative judicieuse, les artistes reconnus jouent le jeu. Formule pas si paradoxale, non? dans l’enceinte du Casino de Monte Carlo !

Robert Latxague

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Stacey a fait un caprice. Prévue en seconde partie de concert à l’Opéra Garnier elle a fait des pieds, des mains et de la voix qu’elle a d’ordinaire si douce auprès de Jean-René Palacio Directeur Artistique pour débuter la soirée. Bad feeling de diva supposée: Laurent Coulondre doit affronter le public de fin de soirée.

Stacey Kent (voc), Jim Tomlinson (ts, ss, fl), Graham Harvey (p), Jeremy Brown (b), Josh Morrison (dm) + Orchestre Philarmonique de Monte Carlo
Laurent Coulondre (p, keyb), Yoann Serra (dm)

Monte Carlo Jazz Festival, Monaco, Opéra Garnier, 17 novembre

On aime ou on aime pas le grain donné au visage de sa musique. Mais bon, l’album I know I dream a confirmé la ligne, la patte sonore sous le poinçon apposé par Jim Tomlinson « mon saxophoniste, compositeur, producteur et mon mari aussi » comme aime à le présenter Stacey Kent. Du travail à façon, bien fait, bien présenté. Projeté sur la scène monégasque l’effet un peu lisse de la voix de la chanteuse américaine cadre plutôt bien avec l’apport de l’Orchestre Symphonique de la Principauté. En tant que supplément de volume, de strates harmoniques ainsi ajoutées. La grosse machine dès lors tourne rond. La voix de Stacey Kent, naturellement moelleuse, porte les compositions de Tomlinson comme les mélodies de Gainsbourg (Les Amours perdues), Nino Ferrer (La rua Madureira) ou Benjamin Biolay (Jardin d’hiver) Sauf que le boost symphonique ne marche pas automatiquement et à tout coup. Les thèmes ambiancés Brésil réclament aussi parfois un souffle d’intimité. Pas forcément l’emphase suscitée par exemple en conclusion de la chanson Photograph d’Antonio Carlos Jobim. Question de dosage. Ou de singularité à rechercher. Quand aux amateurs de montée en tension, d’alternance dans les volumes offerts, de puissance dans le moteur orchestral (pas si nombreux ce soir là sans doute) avec Stacey Kent symphonisé, à Monaco ce jour là ils se sont trompés de circuit…

Stacey Kent

Stacey Kent

Du volume, du beat, des aspérités ou des angles, la musique distillée façon Laurent Coulondre l’alchimiste averti, au contraire en regorgerait plutôt. Le titre du premier morceau joué, fusse un jeu de mots (Nitro) l’accrédite si besoin était. Du niveau de son, une fougue certaine donné aux assauts d’accords sur les claviers comme dans l’ordonnancement des frappes de Yoann Serra. Physiquement le duo se présente clairement dans le cadre d’un face à face instrumental. Le jeu très productif entamé à deux se lit aisément: claviers (positionnés en carré) et tambours se provoquent et s’écoutent en alternance. La musique sécrète de l’explosivité (Gravity Zéro, titre éponyme de l’album enregistré avec deux autres batteurs André Ceccarelli et Martin Wangermee) aussi bien qu’une forme de classicisme singulier lorsque Coulondre fait une incursion acoustique sur le piano caché entre Moog et synthés. Cette richesse thématique, le contenu musical ainsi diversifié plaît au public qui sûrement était venu pour Stacey Kent plus que pour le duo de jeunes musiciens moins connus. Les flashs sonores produits se trouvent également soulignés très à propos par le travail des éclairagistes de la salle monégasque, sans doute l’un des meilleurs dans le lot des festivals índoor de l’hexagone. On peut certes songer à un effet Zawinul du temps de Weather Report dans le traitement des sons. Pourtant à l’écoute on retient plutôt l’originalité dans l’inspiration, la variation dans des climats (sonorites/séquences rythmiques) créés (Egyptian Queen)
Comme quoi dans un festival positionner de jeunes musiciens en première partie d’un orchestre classé en haut d’affiche demeure une solution simple autant qu’efficace. A condition que, lorsque les programmateurs en prennent l’initIative judicieuse, les artistes reconnus jouent le jeu. Formule pas si paradoxale, non? dans l’enceinte du Casino de Monte Carlo !

Robert Latxague

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Stacey a fait un caprice. Prévue en seconde partie de concert à l’Opéra Garnier elle a fait des pieds, des mains et de la voix qu’elle a d’ordinaire si douce auprès de Jean-René Palacio Directeur Artistique pour débuter la soirée. Bad feeling de diva supposée: Laurent Coulondre doit affronter le public de fin de soirée.

Stacey Kent (voc), Jim Tomlinson (ts, ss, fl), Graham Harvey (p), Jeremy Brown (b), Josh Morrison (dm) + Orchestre Philarmonique de Monte Carlo
Laurent Coulondre (p, keyb), Yoann Serra (dm)

Monte Carlo Jazz Festival, Monaco, Opéra Garnier, 17 novembre

On aime ou on aime pas le grain donné au visage de sa musique. Mais bon, l’album I know I dream a confirmé la ligne, la patte sonore sous le poinçon apposé par Jim Tomlinson « mon saxophoniste, compositeur, producteur et mon mari aussi » comme aime à le présenter Stacey Kent. Du travail à façon, bien fait, bien présenté. Projeté sur la scène monégasque l’effet un peu lisse de la voix de la chanteuse américaine cadre plutôt bien avec l’apport de l’Orchestre Symphonique de la Principauté. En tant que supplément de volume, de strates harmoniques ainsi ajoutées. La grosse machine dès lors tourne rond. La voix de Stacey Kent, naturellement moelleuse, porte les compositions de Tomlinson comme les mélodies de Gainsbourg (Les Amours perdues), Nino Ferrer (La rua Madureira) ou Benjamin Biolay (Jardin d’hiver) Sauf que le boost symphonique ne marche pas automatiquement et à tout coup. Les thèmes ambiancés Brésil réclament aussi parfois un souffle d’intimité. Pas forcément l’emphase suscitée par exemple en conclusion de la chanson Photograph d’Antonio Carlos Jobim. Question de dosage. Ou de singularité à rechercher. Quand aux amateurs de montée en tension, d’alternance dans les volumes offerts, de puissance dans le moteur orchestral (pas si nombreux ce soir là sans doute) avec Stacey Kent symphonisé, à Monaco ce jour là ils se sont trompés de circuit…

Stacey Kent

Stacey Kent

Du volume, du beat, des aspérités ou des angles, la musique distillée façon Laurent Coulondre l’alchimiste averti, au contraire en regorgerait plutôt. Le titre du premier morceau joué, fusse un jeu de mots (Nitro) l’accrédite si besoin était. Du niveau de son, une fougue certaine donné aux assauts d’accords sur les claviers comme dans l’ordonnancement des frappes de Yoann Serra. Physiquement le duo se présente clairement dans le cadre d’un face à face instrumental. Le jeu très productif entamé à deux se lit aisément: claviers (positionnés en carré) et tambours se provoquent et s’écoutent en alternance. La musique sécrète de l’explosivité (Gravity Zéro, titre éponyme de l’album enregistré avec deux autres batteurs André Ceccarelli et Martin Wangermee) aussi bien qu’une forme de classicisme singulier lorsque Coulondre fait une incursion acoustique sur le piano caché entre Moog et synthés. Cette richesse thématique, le contenu musical ainsi diversifié plaît au public qui sûrement était venu pour Stacey Kent plus que pour le duo de jeunes musiciens moins connus. Les flashs sonores produits se trouvent également soulignés très à propos par le travail des éclairagistes de la salle monégasque, sans doute l’un des meilleurs dans le lot des festivals índoor de l’hexagone. On peut certes songer à un effet Zawinul du temps de Weather Report dans le traitement des sons. Pourtant à l’écoute on retient plutôt l’originalité dans l’inspiration, la variation dans des climats (sonorites/séquences rythmiques) créés (Egyptian Queen)
Comme quoi dans un festival positionner de jeunes musiciens en première partie d’un orchestre classé en haut d’affiche demeure une solution simple autant qu’efficace. A condition que, lorsque les programmateurs en prennent l’initIative judicieuse, les artistes reconnus jouent le jeu. Formule pas si paradoxale, non? dans l’enceinte du Casino de Monte Carlo !

Robert Latxague

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Stacey a fait un caprice. Prévue en seconde partie de concert à l’Opéra Garnier elle a fait des pieds, des mains et de la voix qu’elle a d’ordinaire si douce auprès de Jean-René Palacio Directeur Artistique pour débuter la soirée. Bad feeling de diva supposée: Laurent Coulondre doit affronter le public de fin de soirée.

Stacey Kent (voc), Jim Tomlinson (ts, ss, fl), Graham Harvey (p), Jeremy Brown (b), Josh Morrison (dm) + Orchestre Philarmonique de Monte Carlo
Laurent Coulondre (p, keyb), Yoann Serra (dm)

Monte Carlo Jazz Festival, Monaco, Opéra Garnier, 17 novembre

On aime ou on aime pas le grain donné au visage de sa musique. Mais bon, l’album I know I dream a confirmé la ligne, la patte sonore sous le poinçon apposé par Jim Tomlinson « mon saxophoniste, compositeur, producteur et mon mari aussi » comme aime à le présenter Stacey Kent. Du travail à façon, bien fait, bien présenté. Projeté sur la scène monégasque l’effet un peu lisse de la voix de la chanteuse américaine cadre plutôt bien avec l’apport de l’Orchestre Symphonique de la Principauté. En tant que supplément de volume, de strates harmoniques ainsi ajoutées. La grosse machine dès lors tourne rond. La voix de Stacey Kent, naturellement moelleuse, porte les compositions de Tomlinson comme les mélodies de Gainsbourg (Les Amours perdues), Nino Ferrer (La rua Madureira) ou Benjamin Biolay (Jardin d’hiver) Sauf que le boost symphonique ne marche pas automatiquement et à tout coup. Les thèmes ambiancés Brésil réclament aussi parfois un souffle d’intimité. Pas forcément l’emphase suscitée par exemple en conclusion de la chanson Photograph d’Antonio Carlos Jobim. Question de dosage. Ou de singularité à rechercher. Quand aux amateurs de montée en tension, d’alternance dans les volumes offerts, de puissance dans le moteur orchestral (pas si nombreux ce soir là sans doute) avec Stacey Kent symphonisé, à Monaco ce jour là ils se sont trompés de circuit…

Stacey Kent

Stacey Kent

Du volume, du beat, des aspérités ou des angles, la musique distillée façon Laurent Coulondre l’alchimiste averti, au contraire en regorgerait plutôt. Le titre du premier morceau joué, fusse un jeu de mots (Nitro) l’accrédite si besoin était. Du niveau de son, une fougue certaine donné aux assauts d’accords sur les claviers comme dans l’ordonnancement des frappes de Yoann Serra. Physiquement le duo se présente clairement dans le cadre d’un face à face instrumental. Le jeu très productif entamé à deux se lit aisément: claviers (positionnés en carré) et tambours se provoquent et s’écoutent en alternance. La musique sécrète de l’explosivité (Gravity Zéro, titre éponyme de l’album enregistré avec deux autres batteurs André Ceccarelli et Martin Wangermee) aussi bien qu’une forme de classicisme singulier lorsque Coulondre fait une incursion acoustique sur le piano caché entre Moog et synthés. Cette richesse thématique, le contenu musical ainsi diversifié plaît au public qui sûrement était venu pour Stacey Kent plus que pour le duo de jeunes musiciens moins connus. Les flashs sonores produits se trouvent également soulignés très à propos par le travail des éclairagistes de la salle monégasque, sans doute l’un des meilleurs dans le lot des festivals índoor de l’hexagone. On peut certes songer à un effet Zawinul du temps de Weather Report dans le traitement des sons. Pourtant à l’écoute on retient plutôt l’originalité dans l’inspiration, la variation dans des climats (sonorites/séquences rythmiques) créés (Egyptian Queen)
Comme quoi dans un festival positionner de jeunes musiciens en première partie d’un orchestre classé en haut d’affiche demeure une solution simple autant qu’efficace. A condition que, lorsque les programmateurs en prennent l’initIative judicieuse, les artistes reconnus jouent le jeu. Formule pas si paradoxale, non? dans l’enceinte du Casino de Monte Carlo !

Robert Latxague