Jazz live
Publié le 25 Mai 2017

Pat Metheny, songs in the key of jazz

Dans la foulée du concert parisien de l’Olympia, le tour bus de Pat Metheny a voyagé toute la nuit pour rejoindre Coutances et présenter son nouveau quartette au public de Jazz Sous Les Pommiers.

« Mais dites-moi, monsieur Roy Haynes, pourquoi prenez vous tant de plaisir à jouer avec Pat Metheny ? – For the songs man, I like his songs you know ? » Voilà ce qui arrive quand vous demandez à l’un des plus grands maîtres du jazz de ces soixante-dix dernières années pourquoi il prend un plaisir fou à jouer avec l’un des plus grands maîtres du jazz de ces quarante dernières années : il ne vous parle pas de swing ou d’interplay, et encore moins de technique – pourtant, souvenons-nous du grandiose “Question And Answer” de 1989… –, mais de songs, de chansons, avec cette lueur d’admiration et de malice mêlées dans le regard, genre « Tu vois ce que je veux dire, petit ? ». [Même quand les musiciens de jazz américains vous parlent d’un morceau instrumental, ils utilisent le mot songs, c’est comme ça.]
En pénétrant dans la Salle Marcel-Hélie hier soir aux alentours de 21 heures, juste après avoir refait le monde avec les nouveaux musiciens de Youn Sun Nah (on y reviendra ici-même sans tarder, restez branché), j’ai immédiatement repensé à la réponse que m’avait donné le Roi Haynes il y a quelques années, tandis qu’il chantait Yesterday des Beatles à l’arrière du taxi, en regardant défiler Paris à travers la vitre (les songs, toujours les songs mon bon monsieur).

METHENY PhotoPat Metheny, cela va sans dire, et l’on ne vous apprendra rien, est un immense guitariste, mais plus encore que sa toujours aussi fluide virtuosité, son toucher de soie (ce medley à la guitare acoustique, mazette, que d’émotion), c’est encore et toujours sa singularité harmonique et mélodique qui nous touche toujours aussi profondément, et nous rappelle à quel point cet homme a sû installer, depuis la fin des années 1970 et l’avènement du Pat Metheny Group, un univers à la fois accueillant, stimulant et en constante évolution. Car il a beau rejouer ses standards (Phase Dance en duo guitare-piano, forcément, on chavire), mais la façon dont il les réincarne en dit long sur sa capacité à se renouveler. À ses côtés le pianiste Gwilym Simcock, la contrebassiste Linda May Han Oh et le batteur Antonio Sanchez sonnent tous magnifiquement, et servent avec ce qu’il faut d’inventivité et de sobriété une musique qui ne demande qu’à être en tous sens habitée.
Dans cette grande salle plus chaleureuse qu’il n’y paraît quand elle est peuplée par un public dont la qualité d’écoute a forcément dû les inspirer, Pat Metheny, Gwilym Simcock, Linda May Han Oh et Antonio Sanchez nous ont rappelé à quel point la musique instrumentale, quand elle atteint un tel degré de finesse et de sophistication, fait honneur au passé et au futur jazz. See you soon, Mister Metheny. •

Pat Metheny (guitare électrique et acoustique), Gwilym Simcock (piano, claviers), Linda May Han Oh (contrebasse), Antonio Sanchez (batterie). Salle Marcel-Hélie, Coutances, Jazz Sous Les Pommiers, mercredi 24 mai.
Prochains concerts : vendredi 26 mai à Lyon (Cité Internationale, Salle 3000), mercredi 31 mai à Marseille (Le Silo).|Dans la foulée du concert parisien de l’Olympia, le tour bus de Pat Metheny a voyagé toute la nuit pour rejoindre Coutances et présenter son nouveau quartette au public de Jazz Sous Les Pommiers.

« Mais dites-moi, monsieur Roy Haynes, pourquoi prenez vous tant de plaisir à jouer avec Pat Metheny ? – For the songs man, I like his songs you know ? » Voilà ce qui arrive quand vous demandez à l’un des plus grands maîtres du jazz de ces soixante-dix dernières années pourquoi il prend un plaisir fou à jouer avec l’un des plus grands maîtres du jazz de ces quarante dernières années : il ne vous parle pas de swing ou d’interplay, et encore moins de technique – pourtant, souvenons-nous du grandiose “Question And Answer” de 1989… –, mais de songs, de chansons, avec cette lueur d’admiration et de malice mêlées dans le regard, genre « Tu vois ce que je veux dire, petit ? ». [Même quand les musiciens de jazz américains vous parlent d’un morceau instrumental, ils utilisent le mot songs, c’est comme ça.]
En pénétrant dans la Salle Marcel-Hélie hier soir aux alentours de 21 heures, juste après avoir refait le monde avec les nouveaux musiciens de Youn Sun Nah (on y reviendra ici-même sans tarder, restez branché), j’ai immédiatement repensé à la réponse que m’avait donné le Roi Haynes il y a quelques années, tandis qu’il chantait Yesterday des Beatles à l’arrière du taxi, en regardant défiler Paris à travers la vitre (les songs, toujours les songs mon bon monsieur).

METHENY PhotoPat Metheny, cela va sans dire, et l’on ne vous apprendra rien, est un immense guitariste, mais plus encore que sa toujours aussi fluide virtuosité, son toucher de soie (ce medley à la guitare acoustique, mazette, que d’émotion), c’est encore et toujours sa singularité harmonique et mélodique qui nous touche toujours aussi profondément, et nous rappelle à quel point cet homme a sû installer, depuis la fin des années 1970 et l’avènement du Pat Metheny Group, un univers à la fois accueillant, stimulant et en constante évolution. Car il a beau rejouer ses standards (Phase Dance en duo guitare-piano, forcément, on chavire), mais la façon dont il les réincarne en dit long sur sa capacité à se renouveler. À ses côtés le pianiste Gwilym Simcock, la contrebassiste Linda May Han Oh et le batteur Antonio Sanchez sonnent tous magnifiquement, et servent avec ce qu’il faut d’inventivité et de sobriété une musique qui ne demande qu’à être en tous sens habitée.
Dans cette grande salle plus chaleureuse qu’il n’y paraît quand elle est peuplée par un public dont la qualité d’écoute a forcément dû les inspirer, Pat Metheny, Gwilym Simcock, Linda May Han Oh et Antonio Sanchez nous ont rappelé à quel point la musique instrumentale, quand elle atteint un tel degré de finesse et de sophistication, fait honneur au passé et au futur jazz. See you soon, Mister Metheny. •

Pat Metheny (guitare électrique et acoustique), Gwilym Simcock (piano, claviers), Linda May Han Oh (contrebasse), Antonio Sanchez (batterie). Salle Marcel-Hélie, Coutances, Jazz Sous Les Pommiers, mercredi 24 mai.
Prochains concerts : vendredi 26 mai à Lyon (Cité Internationale, Salle 3000), mercredi 31 mai à Marseille (Le Silo).|Dans la foulée du concert parisien de l’Olympia, le tour bus de Pat Metheny a voyagé toute la nuit pour rejoindre Coutances et présenter son nouveau quartette au public de Jazz Sous Les Pommiers.

« Mais dites-moi, monsieur Roy Haynes, pourquoi prenez vous tant de plaisir à jouer avec Pat Metheny ? – For the songs man, I like his songs you know ? » Voilà ce qui arrive quand vous demandez à l’un des plus grands maîtres du jazz de ces soixante-dix dernières années pourquoi il prend un plaisir fou à jouer avec l’un des plus grands maîtres du jazz de ces quarante dernières années : il ne vous parle pas de swing ou d’interplay, et encore moins de technique – pourtant, souvenons-nous du grandiose “Question And Answer” de 1989… –, mais de songs, de chansons, avec cette lueur d’admiration et de malice mêlées dans le regard, genre « Tu vois ce que je veux dire, petit ? ». [Même quand les musiciens de jazz américains vous parlent d’un morceau instrumental, ils utilisent le mot songs, c’est comme ça.]
En pénétrant dans la Salle Marcel-Hélie hier soir aux alentours de 21 heures, juste après avoir refait le monde avec les nouveaux musiciens de Youn Sun Nah (on y reviendra ici-même sans tarder, restez branché), j’ai immédiatement repensé à la réponse que m’avait donné le Roi Haynes il y a quelques années, tandis qu’il chantait Yesterday des Beatles à l’arrière du taxi, en regardant défiler Paris à travers la vitre (les songs, toujours les songs mon bon monsieur).

METHENY PhotoPat Metheny, cela va sans dire, et l’on ne vous apprendra rien, est un immense guitariste, mais plus encore que sa toujours aussi fluide virtuosité, son toucher de soie (ce medley à la guitare acoustique, mazette, que d’émotion), c’est encore et toujours sa singularité harmonique et mélodique qui nous touche toujours aussi profondément, et nous rappelle à quel point cet homme a sû installer, depuis la fin des années 1970 et l’avènement du Pat Metheny Group, un univers à la fois accueillant, stimulant et en constante évolution. Car il a beau rejouer ses standards (Phase Dance en duo guitare-piano, forcément, on chavire), mais la façon dont il les réincarne en dit long sur sa capacité à se renouveler. À ses côtés le pianiste Gwilym Simcock, la contrebassiste Linda May Han Oh et le batteur Antonio Sanchez sonnent tous magnifiquement, et servent avec ce qu’il faut d’inventivité et de sobriété une musique qui ne demande qu’à être en tous sens habitée.
Dans cette grande salle plus chaleureuse qu’il n’y paraît quand elle est peuplée par un public dont la qualité d’écoute a forcément dû les inspirer, Pat Metheny, Gwilym Simcock, Linda May Han Oh et Antonio Sanchez nous ont rappelé à quel point la musique instrumentale, quand elle atteint un tel degré de finesse et de sophistication, fait honneur au passé et au futur jazz. See you soon, Mister Metheny. •

Pat Metheny (guitare électrique et acoustique), Gwilym Simcock (piano, claviers), Linda May Han Oh (contrebasse), Antonio Sanchez (batterie). Salle Marcel-Hélie, Coutances, Jazz Sous Les Pommiers, mercredi 24 mai.
Prochains concerts : vendredi 26 mai à Lyon (Cité Internationale, Salle 3000), mercredi 31 mai à Marseille (Le Silo).|Dans la foulée du concert parisien de l’Olympia, le tour bus de Pat Metheny a voyagé toute la nuit pour rejoindre Coutances et présenter son nouveau quartette au public de Jazz Sous Les Pommiers.

« Mais dites-moi, monsieur Roy Haynes, pourquoi prenez vous tant de plaisir à jouer avec Pat Metheny ? – For the songs man, I like his songs you know ? » Voilà ce qui arrive quand vous demandez à l’un des plus grands maîtres du jazz de ces soixante-dix dernières années pourquoi il prend un plaisir fou à jouer avec l’un des plus grands maîtres du jazz de ces quarante dernières années : il ne vous parle pas de swing ou d’interplay, et encore moins de technique – pourtant, souvenons-nous du grandiose “Question And Answer” de 1989… –, mais de songs, de chansons, avec cette lueur d’admiration et de malice mêlées dans le regard, genre « Tu vois ce que je veux dire, petit ? ». [Même quand les musiciens de jazz américains vous parlent d’un morceau instrumental, ils utilisent le mot songs, c’est comme ça.]
En pénétrant dans la Salle Marcel-Hélie hier soir aux alentours de 21 heures, juste après avoir refait le monde avec les nouveaux musiciens de Youn Sun Nah (on y reviendra ici-même sans tarder, restez branché), j’ai immédiatement repensé à la réponse que m’avait donné le Roi Haynes il y a quelques années, tandis qu’il chantait Yesterday des Beatles à l’arrière du taxi, en regardant défiler Paris à travers la vitre (les songs, toujours les songs mon bon monsieur).

METHENY PhotoPat Metheny, cela va sans dire, et l’on ne vous apprendra rien, est un immense guitariste, mais plus encore que sa toujours aussi fluide virtuosité, son toucher de soie (ce medley à la guitare acoustique, mazette, que d’émotion), c’est encore et toujours sa singularité harmonique et mélodique qui nous touche toujours aussi profondément, et nous rappelle à quel point cet homme a sû installer, depuis la fin des années 1970 et l’avènement du Pat Metheny Group, un univers à la fois accueillant, stimulant et en constante évolution. Car il a beau rejouer ses standards (Phase Dance en duo guitare-piano, forcément, on chavire), mais la façon dont il les réincarne en dit long sur sa capacité à se renouveler. À ses côtés le pianiste Gwilym Simcock, la contrebassiste Linda May Han Oh et le batteur Antonio Sanchez sonnent tous magnifiquement, et servent avec ce qu’il faut d’inventivité et de sobriété une musique qui ne demande qu’à être en tous sens habitée.
Dans cette grande salle plus chaleureuse qu’il n’y paraît quand elle est peuplée par un public dont la qualité d’écoute a forcément dû les inspirer, Pat Metheny, Gwilym Simcock, Linda May Han Oh et Antonio Sanchez nous ont rappelé à quel point la musique instrumentale, quand elle atteint un tel degré de finesse et de sophistication, fait honneur au passé et au futur jazz. See you soon, Mister Metheny. •

Pat Metheny (guitare électrique et acoustique), Gwilym Simcock (piano, claviers), Linda May Han Oh (contrebasse), Antonio Sanchez (batterie). Salle Marcel-Hélie, Coutances, Jazz Sous Les Pommiers, mercredi 24 mai.
Prochains concerts : vendredi 26 mai à Lyon (Cité Internationale, Salle 3000), mercredi 31 mai à Marseille (Le Silo).