Jazz live
Publié le 10 Nov 2016

Peirani Wollny: valse et mèches folles au Rocher de Palmer

Jeux de main instrumentalisés en duo dans des chevelures folles. Michaël, pianiste issu de Silésie rejette ses mèches rebelles. Vincent, accordéoniste remet en place avec obsession des boucles électrisées sur un crâne haut perché. Et le justifie: « Ce duo, décidément, a un problème capillaire »
Rocher de Palmer, Cenon, 8 nov
Macha Gharibian (voc, p), Fabrice Moreau (dm), Alexandra Grimal (ss, ts), Tosha Vukmirovic (ts, kaval),Michael Joussein (tb), David Potaux-Razel (g), Théo Girard (b)

Sur scène on note tout de suite une évidence : l’orchestre s’organise autour de blocs matérialisés vents, rythmique- avec une batterie isolée, poussée à l’extrême du plateau- piano/guitare. A l’occasion de ce premier concert suite à la parution de l’album (Trans Extended, JazzVillage/Harmonia Mundi) la mise en place scénique à partir d’un travail spécifique sur les lumières est bien l’objet de ces deux jours de résidence passés au Rocher de Palmer. On présente souvent Macha Gharibian comme une chanteuse jazz tendance world. Elle, s’affiche tout aussi bien pianiste de jazz, fruit d’un travail accompli notamment auprès de Jason Moran à New York. Du coup la surprise viendrait plutôt de moments forts générés en mode instrumental stricto sensu. De quoi dégager des espaces d’expression pour les sax (soprano surtout de la part d’Alexandra Grimal qui assure également un travail d’appui vocal), la clarinette ou le zaval du musicien bulgare Tosha Vukmirovic, le trombone, (Michael Joussein) sonorité pleine, phrasé précis, très articulé autour de la mélodie. Dans ce premier travail collectif livré live le guitariste intervient la majorité du temps en mode coloriste. Macha Gharibian, pianiste, possède un autre atout: sa voix, profonde, porteuse de nuances, plutôt teintée de grave. Un vocal qui s’intègre parfaitement au contexte musical du groupe. Ses échappées en voix solo lorsque, quittant le piano, elle chante seule au devant de la scène ou même aidée d’un seul instrument -hors l’épisode d’un duo voix/basse marquant sur un texte en langue arménienne- paraissent frappés de moins de pertinence. Le son global est avant tout celui de l’orchestre. Restent en mémoire dès lors des arrangements de cuivres et bois (substance sonore originale apportée par le zaval, sorte de hautbois arménien) lesquels renforcent notablement l’effet de séduisantes lignes mélodiques. Les concerts, la pratique de la scène pour et par le groupe des musicien(ne)s réunis à cet effet ne manqueront pas d’amplifier cette marque de qualité.


Vincent Peirani (accord, melodica), Michaël Wollny (p)

Une musique offerte ainsi en flux (plus ou moins) tendu, en mouvement permanent, en pulsations contrôlées représente à l’évidence un corps vivant. Un cœur battant. Pour parler de jazz (étiquette commode en forme de plus petit dénominateur commun dans un répertoire diversifié façon valse, tango, swing, sonorités de musique contemporaine) et d’improvisations -à ce niveau l’un pousse l’autre sous le signe du défi partagé- le résultat sonore s’avère très abouti, très expressionniste au registre des signes, du sens, des images produites également à l’instar du qualificatif octroyé au cinéma allemand du début XXe dans la lignée de Murnau. L’effet dû au direct s’avère plus intense que celui ressenti à l’écoute du CD sorti cette année. Témoin I mean you de Monk entamé à cent à l’heure. Mais surtout la version de Vignette, thème miniature écrit par Gary Peacok « avec lequel Michaël avait joué en duo avant l’enregistrement sans que je le sache, pudeur du pianiste oblige  » nous explique tranquillement Vincent Peirani. Occasion d’une mélodie soulignée, de pièces rythmiques ciselée à deux avec une précision d’orfèvre. Et puis comme avec Peirani, quel que soit son complice du jour, le discours est toujours vivant, teinté d’humour, on retiendra la séquence ludique donnée à partir du titre Michel P, composition du clarinettiste répondant à ces initiales. Une valse vit ainsi pleinement sous le souffle du jeu provoqué, d’un virtuosité bien sentie. Ce contenu à trois temps pourrait relever tout aussi bien d’une veine danse griffée  Bartok, d’une chanson populaire ès guinguette voire d’un délire de notes accélérées façon Joachim Khun. Au final, pulsé par le piano et l’accordéon soit deux instruments aux ressources dit de « petits orchestres » on découvre une sorte d’OVNI -Objet Valse Néo Improvisée- parfaitement en accord avec l’esprit no limit (batsarrou en langue gasconne des bords de l’Adour) de Portal, son géniteur bayonnais. Jouée souple au fond du temps, directe, libre. Sans besoin de couper les cheveux en quatre.

PS: A signaler également une exposition intéressante proposée dans les coursives du Rocher de Palmer pour célébrer les cinquante années d’existence de Jazzaldia, le festival de Jazz de San Sebastian, au Pays Basque. Soit autant d’affiches originales qui disent l’évolution de cette musique et d’un art graphique qui va avec dans un esprit créatif ayant évolué en parallèle un demi siècle durant.

Robert Latxague|Jeux de main instrumentalisés en duo dans des chevelures folles. Michaël, pianiste issu de Silésie rejette ses mèches rebelles. Vincent, accordéoniste remet en place avec obsession des boucles électrisées sur un crâne haut perché. Et le justifie: « Ce duo, décidément, a un problème capillaire »
Rocher de Palmer, Cenon, 8 nov
Macha Gharibian (voc, p), Fabrice Moreau (dm), Alexandra Grimal (ss, ts), Tosha Vukmirovic (ts, kaval),Michael Joussein (tb), David Potaux-Razel (g), Théo Girard (b)

Sur scène on note tout de suite une évidence : l’orchestre s’organise autour de blocs matérialisés vents, rythmique- avec une batterie isolée, poussée à l’extrême du plateau- piano/guitare. A l’occasion de ce premier concert suite à la parution de l’album (Trans Extended, JazzVillage/Harmonia Mundi) la mise en place scénique à partir d’un travail spécifique sur les lumières est bien l’objet de ces deux jours de résidence passés au Rocher de Palmer. On présente souvent Macha Gharibian comme une chanteuse jazz tendance world. Elle, s’affiche tout aussi bien pianiste de jazz, fruit d’un travail accompli notamment auprès de Jason Moran à New York. Du coup la surprise viendrait plutôt de moments forts générés en mode instrumental stricto sensu. De quoi dégager des espaces d’expression pour les sax (soprano surtout de la part d’Alexandra Grimal qui assure également un travail d’appui vocal), la clarinette ou le zaval du musicien bulgare Tosha Vukmirovic, le trombone, (Michael Joussein) sonorité pleine, phrasé précis, très articulé autour de la mélodie. Dans ce premier travail collectif livré live le guitariste intervient la majorité du temps en mode coloriste. Macha Gharibian, pianiste, possède un autre atout: sa voix, profonde, porteuse de nuances, plutôt teintée de grave. Un vocal qui s’intègre parfaitement au contexte musical du groupe. Ses échappées en voix solo lorsque, quittant le piano, elle chante seule au devant de la scène ou même aidée d’un seul instrument -hors l’épisode d’un duo voix/basse marquant sur un texte en langue arménienne- paraissent frappés de moins de pertinence. Le son global est avant tout celui de l’orchestre. Restent en mémoire dès lors des arrangements de cuivres et bois (substance sonore originale apportée par le zaval, sorte de hautbois arménien) lesquels renforcent notablement l’effet de séduisantes lignes mélodiques. Les concerts, la pratique de la scène pour et par le groupe des musicien(ne)s réunis à cet effet ne manqueront pas d’amplifier cette marque de qualité.


Vincent Peirani (accord, melodica), Michaël Wollny (p)

Une musique offerte ainsi en flux (plus ou moins) tendu, en mouvement permanent, en pulsations contrôlées représente à l’évidence un corps vivant. Un cœur battant. Pour parler de jazz (étiquette commode en forme de plus petit dénominateur commun dans un répertoire diversifié façon valse, tango, swing, sonorités de musique contemporaine) et d’improvisations -à ce niveau l’un pousse l’autre sous le signe du défi partagé- le résultat sonore s’avère très abouti, très expressionniste au registre des signes, du sens, des images produites également à l’instar du qualificatif octroyé au cinéma allemand du début XXe dans la lignée de Murnau. L’effet dû au direct s’avère plus intense que celui ressenti à l’écoute du CD sorti cette année. Témoin I mean you de Monk entamé à cent à l’heure. Mais surtout la version de Vignette, thème miniature écrit par Gary Peacok « avec lequel Michaël avait joué en duo avant l’enregistrement sans que je le sache, pudeur du pianiste oblige  » nous explique tranquillement Vincent Peirani. Occasion d’une mélodie soulignée, de pièces rythmiques ciselée à deux avec une précision d’orfèvre. Et puis comme avec Peirani, quel que soit son complice du jour, le discours est toujours vivant, teinté d’humour, on retiendra la séquence ludique donnée à partir du titre Michel P, composition du clarinettiste répondant à ces initiales. Une valse vit ainsi pleinement sous le souffle du jeu provoqué, d’un virtuosité bien sentie. Ce contenu à trois temps pourrait relever tout aussi bien d’une veine danse griffée  Bartok, d’une chanson populaire ès guinguette voire d’un délire de notes accélérées façon Joachim Khun. Au final, pulsé par le piano et l’accordéon soit deux instruments aux ressources dit de « petits orchestres » on découvre une sorte d’OVNI -Objet Valse Néo Improvisée- parfaitement en accord avec l’esprit no limit (batsarrou en langue gasconne des bords de l’Adour) de Portal, son géniteur bayonnais. Jouée souple au fond du temps, directe, libre. Sans besoin de couper les cheveux en quatre.

PS: A signaler également une exposition intéressante proposée dans les coursives du Rocher de Palmer pour célébrer les cinquante années d’existence de Jazzaldia, le festival de Jazz de San Sebastian, au Pays Basque. Soit autant d’affiches originales qui disent l’évolution de cette musique et d’un art graphique qui va avec dans un esprit créatif ayant évolué en parallèle un demi siècle durant.

Robert Latxague|Jeux de main instrumentalisés en duo dans des chevelures folles. Michaël, pianiste issu de Silésie rejette ses mèches rebelles. Vincent, accordéoniste remet en place avec obsession des boucles électrisées sur un crâne haut perché. Et le justifie: « Ce duo, décidément, a un problème capillaire »
Rocher de Palmer, Cenon, 8 nov
Macha Gharibian (voc, p), Fabrice Moreau (dm), Alexandra Grimal (ss, ts), Tosha Vukmirovic (ts, kaval),Michael Joussein (tb), David Potaux-Razel (g), Théo Girard (b)

Sur scène on note tout de suite une évidence : l’orchestre s’organise autour de blocs matérialisés vents, rythmique- avec une batterie isolée, poussée à l’extrême du plateau- piano/guitare. A l’occasion de ce premier concert suite à la parution de l’album (Trans Extended, JazzVillage/Harmonia Mundi) la mise en place scénique à partir d’un travail spécifique sur les lumières est bien l’objet de ces deux jours de résidence passés au Rocher de Palmer. On présente souvent Macha Gharibian comme une chanteuse jazz tendance world. Elle, s’affiche tout aussi bien pianiste de jazz, fruit d’un travail accompli notamment auprès de Jason Moran à New York. Du coup la surprise viendrait plutôt de moments forts générés en mode instrumental stricto sensu. De quoi dégager des espaces d’expression pour les sax (soprano surtout de la part d’Alexandra Grimal qui assure également un travail d’appui vocal), la clarinette ou le zaval du musicien bulgare Tosha Vukmirovic, le trombone, (Michael Joussein) sonorité pleine, phrasé précis, très articulé autour de la mélodie. Dans ce premier travail collectif livré live le guitariste intervient la majorité du temps en mode coloriste. Macha Gharibian, pianiste, possède un autre atout: sa voix, profonde, porteuse de nuances, plutôt teintée de grave. Un vocal qui s’intègre parfaitement au contexte musical du groupe. Ses échappées en voix solo lorsque, quittant le piano, elle chante seule au devant de la scène ou même aidée d’un seul instrument -hors l’épisode d’un duo voix/basse marquant sur un texte en langue arménienne- paraissent frappés de moins de pertinence. Le son global est avant tout celui de l’orchestre. Restent en mémoire dès lors des arrangements de cuivres et bois (substance sonore originale apportée par le zaval, sorte de hautbois arménien) lesquels renforcent notablement l’effet de séduisantes lignes mélodiques. Les concerts, la pratique de la scène pour et par le groupe des musicien(ne)s réunis à cet effet ne manqueront pas d’amplifier cette marque de qualité.


Vincent Peirani (accord, melodica), Michaël Wollny (p)

Une musique offerte ainsi en flux (plus ou moins) tendu, en mouvement permanent, en pulsations contrôlées représente à l’évidence un corps vivant. Un cœur battant. Pour parler de jazz (étiquette commode en forme de plus petit dénominateur commun dans un répertoire diversifié façon valse, tango, swing, sonorités de musique contemporaine) et d’improvisations -à ce niveau l’un pousse l’autre sous le signe du défi partagé- le résultat sonore s’avère très abouti, très expressionniste au registre des signes, du sens, des images produites également à l’instar du qualificatif octroyé au cinéma allemand du début XXe dans la lignée de Murnau. L’effet dû au direct s’avère plus intense que celui ressenti à l’écoute du CD sorti cette année. Témoin I mean you de Monk entamé à cent à l’heure. Mais surtout la version de Vignette, thème miniature écrit par Gary Peacok « avec lequel Michaël avait joué en duo avant l’enregistrement sans que je le sache, pudeur du pianiste oblige  » nous explique tranquillement Vincent Peirani. Occasion d’une mélodie soulignée, de pièces rythmiques ciselée à deux avec une précision d’orfèvre. Et puis comme avec Peirani, quel que soit son complice du jour, le discours est toujours vivant, teinté d’humour, on retiendra la séquence ludique donnée à partir du titre Michel P, composition du clarinettiste répondant à ces initiales. Une valse vit ainsi pleinement sous le souffle du jeu provoqué, d’un virtuosité bien sentie. Ce contenu à trois temps pourrait relever tout aussi bien d’une veine danse griffée  Bartok, d’une chanson populaire ès guinguette voire d’un délire de notes accélérées façon Joachim Khun. Au final, pulsé par le piano et l’accordéon soit deux instruments aux ressources dit de « petits orchestres » on découvre une sorte d’OVNI -Objet Valse Néo Improvisée- parfaitement en accord avec l’esprit no limit (batsarrou en langue gasconne des bords de l’Adour) de Portal, son géniteur bayonnais. Jouée souple au fond du temps, directe, libre. Sans besoin de couper les cheveux en quatre.

PS: A signaler également une exposition intéressante proposée dans les coursives du Rocher de Palmer pour célébrer les cinquante années d’existence de Jazzaldia, le festival de Jazz de San Sebastian, au Pays Basque. Soit autant d’affiches originales qui disent l’évolution de cette musique et d’un art graphique qui va avec dans un esprit créatif ayant évolué en parallèle un demi siècle durant.

Robert Latxague|Jeux de main instrumentalisés en duo dans des chevelures folles. Michaël, pianiste issu de Silésie rejette ses mèches rebelles. Vincent, accordéoniste remet en place avec obsession des boucles électrisées sur un crâne haut perché. Et le justifie: « Ce duo, décidément, a un problème capillaire »
Rocher de Palmer, Cenon, 8 nov
Macha Gharibian (voc, p), Fabrice Moreau (dm), Alexandra Grimal (ss, ts), Tosha Vukmirovic (ts, kaval),Michael Joussein (tb), David Potaux-Razel (g), Théo Girard (b)

Sur scène on note tout de suite une évidence : l’orchestre s’organise autour de blocs matérialisés vents, rythmique- avec une batterie isolée, poussée à l’extrême du plateau- piano/guitare. A l’occasion de ce premier concert suite à la parution de l’album (Trans Extended, JazzVillage/Harmonia Mundi) la mise en place scénique à partir d’un travail spécifique sur les lumières est bien l’objet de ces deux jours de résidence passés au Rocher de Palmer. On présente souvent Macha Gharibian comme une chanteuse jazz tendance world. Elle, s’affiche tout aussi bien pianiste de jazz, fruit d’un travail accompli notamment auprès de Jason Moran à New York. Du coup la surprise viendrait plutôt de moments forts générés en mode instrumental stricto sensu. De quoi dégager des espaces d’expression pour les sax (soprano surtout de la part d’Alexandra Grimal qui assure également un travail d’appui vocal), la clarinette ou le zaval du musicien bulgare Tosha Vukmirovic, le trombone, (Michael Joussein) sonorité pleine, phrasé précis, très articulé autour de la mélodie. Dans ce premier travail collectif livré live le guitariste intervient la majorité du temps en mode coloriste. Macha Gharibian, pianiste, possède un autre atout: sa voix, profonde, porteuse de nuances, plutôt teintée de grave. Un vocal qui s’intègre parfaitement au contexte musical du groupe. Ses échappées en voix solo lorsque, quittant le piano, elle chante seule au devant de la scène ou même aidée d’un seul instrument -hors l’épisode d’un duo voix/basse marquant sur un texte en langue arménienne- paraissent frappés de moins de pertinence. Le son global est avant tout celui de l’orchestre. Restent en mémoire dès lors des arrangements de cuivres et bois (substance sonore originale apportée par le zaval, sorte de hautbois arménien) lesquels renforcent notablement l’effet de séduisantes lignes mélodiques. Les concerts, la pratique de la scène pour et par le groupe des musicien(ne)s réunis à cet effet ne manqueront pas d’amplifier cette marque de qualité.


Vincent Peirani (accord, melodica), Michaël Wollny (p)

Une musique offerte ainsi en flux (plus ou moins) tendu, en mouvement permanent, en pulsations contrôlées représente à l’évidence un corps vivant. Un cœur battant. Pour parler de jazz (étiquette commode en forme de plus petit dénominateur commun dans un répertoire diversifié façon valse, tango, swing, sonorités de musique contemporaine) et d’improvisations -à ce niveau l’un pousse l’autre sous le signe du défi partagé- le résultat sonore s’avère très abouti, très expressionniste au registre des signes, du sens, des images produites également à l’instar du qualificatif octroyé au cinéma allemand du début XXe dans la lignée de Murnau. L’effet dû au direct s’avère plus intense que celui ressenti à l’écoute du CD sorti cette année. Témoin I mean you de Monk entamé à cent à l’heure. Mais surtout la version de Vignette, thème miniature écrit par Gary Peacok « avec lequel Michaël avait joué en duo avant l’enregistrement sans que je le sache, pudeur du pianiste oblige  » nous explique tranquillement Vincent Peirani. Occasion d’une mélodie soulignée, de pièces rythmiques ciselée à deux avec une précision d’orfèvre. Et puis comme avec Peirani, quel que soit son complice du jour, le discours est toujours vivant, teinté d’humour, on retiendra la séquence ludique donnée à partir du titre Michel P, composition du clarinettiste répondant à ces initiales. Une valse vit ainsi pleinement sous le souffle du jeu provoqué, d’un virtuosité bien sentie. Ce contenu à trois temps pourrait relever tout aussi bien d’une veine danse griffée  Bartok, d’une chanson populaire ès guinguette voire d’un délire de notes accélérées façon Joachim Khun. Au final, pulsé par le piano et l’accordéon soit deux instruments aux ressources dit de « petits orchestres » on découvre une sorte d’OVNI -Objet Valse Néo Improvisée- parfaitement en accord avec l’esprit no limit (batsarrou en langue gasconne des bords de l’Adour) de Portal, son géniteur bayonnais. Jouée souple au fond du temps, directe, libre. Sans besoin de couper les cheveux en quatre.

PS: A signaler également une exposition intéressante proposée dans les coursives du Rocher de Palmer pour célébrer les cinquante années d’existence de Jazzaldia, le festival de Jazz de San Sebastian, au Pays Basque. Soit autant d’affiches originales qui disent l’évolution de cette musique et d’un art graphique qui va avec dans un esprit créatif ayant évolué en parallèle un demi siècle durant.

Robert Latxague