Jazz live
Publié le 19 Oct 2016

Tourcoing Jazz Festival (1) : l'alto de Géraldine et la Planète Chet

Quatre solos en guise de développement. Quatre travaux pratiques à deux mains libres sur le clavier. Et chaque fois réitérées, des idées claires, une intensité manifeste maintenue dans un jeu hors cliché. Plus quelques éclairs fulgurants Paul Lay, pianiste d’Orthez sème ses pierres précieuses de Petit Poucet qui grandit vite. Au piano.

Géraldine Laurent (as), Paul Lay (p), Yon Zelnik (b), David Kontomanou (dm)

Autour de Chet : Sandra Nkake, Piers Faccini, José James, Hugh Coleman (voc), Airelle Besson, Stéphane Belmondo, Erik Truffaz (tp), Bojan Z (p, elp, keyb), Cyril Ateef (dm, perc), Christophe Mink (b, harp), Pierre François « Titi » Dufour (cel, dm), Camille Borsarllo, Christelle Lassort (vl), Clément Ducol (compo, réal)

Planètes Jazz Festival, Tourcoing, 18 octobre

La petite salle cosy de la Maison Folie Hospice d’Havré incrustée dans le décor extérieur de briques rouges comme sceau des bâtiments du Nord, enceinte sacralisée lors de Lille 2004 capitale Européenne de la Culture. Un jazz bien d’aujourd’hui au sein d’un…Hospice. Clin d’oeil d’un festival pur ch’ti. Elle, elle garde cette sonorité d’alto teintée d’une certaine chaleur, d’un peu d’acidité aussi. Reconnaissable immédiatement. Plus un réel contrôle du phrasé jusque dans les cadences les plus enlevées. Mais Géraldine Laurent, expérience oblige, a clairement élargi son registre. La saxophoniste applique désormais un savoir faire particulier sur un type de tempo pris médium voire lent. Travail d’intensité sur le souffle, un effet de grain: la tonalité du discours propre à son instrument coule telle un flux de parole personnelle prolongée. Le travail entamé à l’occasion de son dernier album, At Work, porte ses fruits. L’entourage de ses musiciens, leur part prise notamment dans la version scène, leur engagement donne une cohésion, une personnalité à la matérialisation du projet. Avec Paul Lay en fer de lance porteur d’une riche palette de couleurs (cf l’intro). Yon Zelnik, David Kontomanou à égalité dans leur apport respectif, soit souligner, impulser dépassent de fait la seule vocation rythmique. On note un vrai boulot d’orchestre. Abouti.

Quatre voix, trois trompettes (Luca Aquino, déclaré forfait…), un quatuor de cordes…il doit être lourd à porter sinon transmettre l’héritage de Chet Baker, trompettiste, chanteur, dandy maudit de l’histoire du jazz de la deuxième partie du XXe siècle…Pour prolonger l’album Autour de Chet produit par Clément Ducol pour Universal (bâti autour de duos), la version scène montée notamment cet été à l’occasion de Jazz à Vienne, puis la Philharmonie à Paris il y a peu, réunit une quinzaine de musiciens. Deux heures de contenu musical pour, au final, un sentiment diffus sinon mitigé. Que retenir en priorité de ce flot ininterrompu de musiques diverses ? Que tout ne tient pas (pour ceux qui connaissent, ont écouté, vu les images des documents, films) à la seule marque tracée en encres fortes de histoire de Chet. Ce soir ce il reste les tableaux exposés d’une fresque étirée, les séquences de ce qui aurait pu se matérialiser dans une comédie musicale -s’il y avait eu la volonté d’un récit construit – que l’on se remémore au final. Dans un bain d’émotions prolongées, à l’évidence.

Au premier chef un trio de trompettes- A Besson, S Belmondo, E Truffaz- sonorités particulières, très belles, diffusées jointes à capella pour illustrer Moon and Sand impulsé par Erik Truffaz (au passage, l’occasion d’écouter le musicien suisse au bugle, pas si fréquent dans ses propres concerts)  Deux: My Funny Valentine, titre icône du trompettiste californien, la voix de Sandra Nkake, les notes choisies, travaillées, bien senties -il admire, il a connu de près, il a lui joué avec Chet– de Stéphane Belmondo. Trois: un duo produit avec du brio, un feeling profond Belmondo/Bojan Z. Quatre: deux manières de femmes, un moment de musique d’apaisement, de finesses conjuguées (hommage peut-être à cette part féminine que l’on prête à l’art de Chet Baker) la voix filtrée de Sandra Nkaké, les notes  d’Airelle Besson propres à suspendre leur vol au dessus d’un violoncelle.  Pour le reste, on voit défiler en flashs back la qualité d’intervention toujours à propos de Bojan Z, claviers acoustiques ou boostés électriques-numériques- malgré un piètre exemplaire de piano droit mis à sa disposition. Le côté baroque, la faculté d’adaptation de « Titi » Dufour enfin, apte de par son imagination à changer de registre à tous moments, batterie, violoncelle, percussions etc…

Une version languissante de Taste of Honey trop nappée de notes ou harmonies sucrées et qui n’en finit pas. Un bis sur un jet du Concerto d’Aranjuez qui ne s’imposait pas suite à l’insistance d’un public qui refuse de laisser la salle vide…

Autour de Chet, beaucoup de choses avaient déjà été dites, non ?

Robert Latxague

|

Quatre solos en guise de développement. Quatre travaux pratiques à deux mains libres sur le clavier. Et chaque fois réitérées, des idées claires, une intensité manifeste maintenue dans un jeu hors cliché. Plus quelques éclairs fulgurants Paul Lay, pianiste d’Orthez sème ses pierres précieuses de Petit Poucet qui grandit vite. Au piano.

Géraldine Laurent (as), Paul Lay (p), Yon Zelnik (b), David Kontomanou (dm)

Autour de Chet : Sandra Nkake, Piers Faccini, José James, Hugh Coleman (voc), Airelle Besson, Stéphane Belmondo, Erik Truffaz (tp), Bojan Z (p, elp, keyb), Cyril Ateef (dm, perc), Christophe Mink (b, harp), Pierre François « Titi » Dufour (cel, dm), Camille Borsarllo, Christelle Lassort (vl), Clément Ducol (compo, réal)

Planètes Jazz Festival, Tourcoing, 18 octobre

La petite salle cosy de la Maison Folie Hospice d’Havré incrustée dans le décor extérieur de briques rouges comme sceau des bâtiments du Nord, enceinte sacralisée lors de Lille 2004 capitale Européenne de la Culture. Un jazz bien d’aujourd’hui au sein d’un…Hospice. Clin d’oeil d’un festival pur ch’ti. Elle, elle garde cette sonorité d’alto teintée d’une certaine chaleur, d’un peu d’acidité aussi. Reconnaissable immédiatement. Plus un réel contrôle du phrasé jusque dans les cadences les plus enlevées. Mais Géraldine Laurent, expérience oblige, a clairement élargi son registre. La saxophoniste applique désormais un savoir faire particulier sur un type de tempo pris médium voire lent. Travail d’intensité sur le souffle, un effet de grain: la tonalité du discours propre à son instrument coule telle un flux de parole personnelle prolongée. Le travail entamé à l’occasion de son dernier album, At Work, porte ses fruits. L’entourage de ses musiciens, leur part prise notamment dans la version scène, leur engagement donne une cohésion, une personnalité à la matérialisation du projet. Avec Paul Lay en fer de lance porteur d’une riche palette de couleurs (cf l’intro). Yon Zelnik, David Kontomanou à égalité dans leur apport respectif, soit souligner, impulser dépassent de fait la seule vocation rythmique. On note un vrai boulot d’orchestre. Abouti.

Quatre voix, trois trompettes (Luca Aquino, déclaré forfait…), un quatuor de cordes…il doit être lourd à porter sinon transmettre l’héritage de Chet Baker, trompettiste, chanteur, dandy maudit de l’histoire du jazz de la deuxième partie du XXe siècle…Pour prolonger l’album Autour de Chet produit par Clément Ducol pour Universal (bâti autour de duos), la version scène montée notamment cet été à l’occasion de Jazz à Vienne, puis la Philharmonie à Paris il y a peu, réunit une quinzaine de musiciens. Deux heures de contenu musical pour, au final, un sentiment diffus sinon mitigé. Que retenir en priorité de ce flot ininterrompu de musiques diverses ? Que tout ne tient pas (pour ceux qui connaissent, ont écouté, vu les images des documents, films) à la seule marque tracée en encres fortes de histoire de Chet. Ce soir ce il reste les tableaux exposés d’une fresque étirée, les séquences de ce qui aurait pu se matérialiser dans une comédie musicale -s’il y avait eu la volonté d’un récit construit – que l’on se remémore au final. Dans un bain d’émotions prolongées, à l’évidence.

Au premier chef un trio de trompettes- A Besson, S Belmondo, E Truffaz- sonorités particulières, très belles, diffusées jointes à capella pour illustrer Moon and Sand impulsé par Erik Truffaz (au passage, l’occasion d’écouter le musicien suisse au bugle, pas si fréquent dans ses propres concerts)  Deux: My Funny Valentine, titre icône du trompettiste californien, la voix de Sandra Nkake, les notes choisies, travaillées, bien senties -il admire, il a connu de près, il a lui joué avec Chet– de Stéphane Belmondo. Trois: un duo produit avec du brio, un feeling profond Belmondo/Bojan Z. Quatre: deux manières de femmes, un moment de musique d’apaisement, de finesses conjuguées (hommage peut-être à cette part féminine que l’on prête à l’art de Chet Baker) la voix filtrée de Sandra Nkaké, les notes  d’Airelle Besson propres à suspendre leur vol au dessus d’un violoncelle.  Pour le reste, on voit défiler en flashs back la qualité d’intervention toujours à propos de Bojan Z, claviers acoustiques ou boostés électriques-numériques- malgré un piètre exemplaire de piano droit mis à sa disposition. Le côté baroque, la faculté d’adaptation de « Titi » Dufour enfin, apte de par son imagination à changer de registre à tous moments, batterie, violoncelle, percussions etc…

Une version languissante de Taste of Honey trop nappée de notes ou harmonies sucrées et qui n’en finit pas. Un bis sur un jet du Concerto d’Aranjuez qui ne s’imposait pas suite à l’insistance d’un public qui refuse de laisser la salle vide…

Autour de Chet, beaucoup de choses avaient déjà été dites, non ?

Robert Latxague

|

Quatre solos en guise de développement. Quatre travaux pratiques à deux mains libres sur le clavier. Et chaque fois réitérées, des idées claires, une intensité manifeste maintenue dans un jeu hors cliché. Plus quelques éclairs fulgurants Paul Lay, pianiste d’Orthez sème ses pierres précieuses de Petit Poucet qui grandit vite. Au piano.

Géraldine Laurent (as), Paul Lay (p), Yon Zelnik (b), David Kontomanou (dm)

Autour de Chet : Sandra Nkake, Piers Faccini, José James, Hugh Coleman (voc), Airelle Besson, Stéphane Belmondo, Erik Truffaz (tp), Bojan Z (p, elp, keyb), Cyril Ateef (dm, perc), Christophe Mink (b, harp), Pierre François « Titi » Dufour (cel, dm), Camille Borsarllo, Christelle Lassort (vl), Clément Ducol (compo, réal)

Planètes Jazz Festival, Tourcoing, 18 octobre

La petite salle cosy de la Maison Folie Hospice d’Havré incrustée dans le décor extérieur de briques rouges comme sceau des bâtiments du Nord, enceinte sacralisée lors de Lille 2004 capitale Européenne de la Culture. Un jazz bien d’aujourd’hui au sein d’un…Hospice. Clin d’oeil d’un festival pur ch’ti. Elle, elle garde cette sonorité d’alto teintée d’une certaine chaleur, d’un peu d’acidité aussi. Reconnaissable immédiatement. Plus un réel contrôle du phrasé jusque dans les cadences les plus enlevées. Mais Géraldine Laurent, expérience oblige, a clairement élargi son registre. La saxophoniste applique désormais un savoir faire particulier sur un type de tempo pris médium voire lent. Travail d’intensité sur le souffle, un effet de grain: la tonalité du discours propre à son instrument coule telle un flux de parole personnelle prolongée. Le travail entamé à l’occasion de son dernier album, At Work, porte ses fruits. L’entourage de ses musiciens, leur part prise notamment dans la version scène, leur engagement donne une cohésion, une personnalité à la matérialisation du projet. Avec Paul Lay en fer de lance porteur d’une riche palette de couleurs (cf l’intro). Yon Zelnik, David Kontomanou à égalité dans leur apport respectif, soit souligner, impulser dépassent de fait la seule vocation rythmique. On note un vrai boulot d’orchestre. Abouti.

Quatre voix, trois trompettes (Luca Aquino, déclaré forfait…), un quatuor de cordes…il doit être lourd à porter sinon transmettre l’héritage de Chet Baker, trompettiste, chanteur, dandy maudit de l’histoire du jazz de la deuxième partie du XXe siècle…Pour prolonger l’album Autour de Chet produit par Clément Ducol pour Universal (bâti autour de duos), la version scène montée notamment cet été à l’occasion de Jazz à Vienne, puis la Philharmonie à Paris il y a peu, réunit une quinzaine de musiciens. Deux heures de contenu musical pour, au final, un sentiment diffus sinon mitigé. Que retenir en priorité de ce flot ininterrompu de musiques diverses ? Que tout ne tient pas (pour ceux qui connaissent, ont écouté, vu les images des documents, films) à la seule marque tracée en encres fortes de histoire de Chet. Ce soir ce il reste les tableaux exposés d’une fresque étirée, les séquences de ce qui aurait pu se matérialiser dans une comédie musicale -s’il y avait eu la volonté d’un récit construit – que l’on se remémore au final. Dans un bain d’émotions prolongées, à l’évidence.

Au premier chef un trio de trompettes- A Besson, S Belmondo, E Truffaz- sonorités particulières, très belles, diffusées jointes à capella pour illustrer Moon and Sand impulsé par Erik Truffaz (au passage, l’occasion d’écouter le musicien suisse au bugle, pas si fréquent dans ses propres concerts)  Deux: My Funny Valentine, titre icône du trompettiste californien, la voix de Sandra Nkake, les notes choisies, travaillées, bien senties -il admire, il a connu de près, il a lui joué avec Chet– de Stéphane Belmondo. Trois: un duo produit avec du brio, un feeling profond Belmondo/Bojan Z. Quatre: deux manières de femmes, un moment de musique d’apaisement, de finesses conjuguées (hommage peut-être à cette part féminine que l’on prête à l’art de Chet Baker) la voix filtrée de Sandra Nkaké, les notes  d’Airelle Besson propres à suspendre leur vol au dessus d’un violoncelle.  Pour le reste, on voit défiler en flashs back la qualité d’intervention toujours à propos de Bojan Z, claviers acoustiques ou boostés électriques-numériques- malgré un piètre exemplaire de piano droit mis à sa disposition. Le côté baroque, la faculté d’adaptation de « Titi » Dufour enfin, apte de par son imagination à changer de registre à tous moments, batterie, violoncelle, percussions etc…

Une version languissante de Taste of Honey trop nappée de notes ou harmonies sucrées et qui n’en finit pas. Un bis sur un jet du Concerto d’Aranjuez qui ne s’imposait pas suite à l’insistance d’un public qui refuse de laisser la salle vide…

Autour de Chet, beaucoup de choses avaient déjà été dites, non ?

Robert Latxague

|

Quatre solos en guise de développement. Quatre travaux pratiques à deux mains libres sur le clavier. Et chaque fois réitérées, des idées claires, une intensité manifeste maintenue dans un jeu hors cliché. Plus quelques éclairs fulgurants Paul Lay, pianiste d’Orthez sème ses pierres précieuses de Petit Poucet qui grandit vite. Au piano.

Géraldine Laurent (as), Paul Lay (p), Yon Zelnik (b), David Kontomanou (dm)

Autour de Chet : Sandra Nkake, Piers Faccini, José James, Hugh Coleman (voc), Airelle Besson, Stéphane Belmondo, Erik Truffaz (tp), Bojan Z (p, elp, keyb), Cyril Ateef (dm, perc), Christophe Mink (b, harp), Pierre François « Titi » Dufour (cel, dm), Camille Borsarllo, Christelle Lassort (vl), Clément Ducol (compo, réal)

Planètes Jazz Festival, Tourcoing, 18 octobre

La petite salle cosy de la Maison Folie Hospice d’Havré incrustée dans le décor extérieur de briques rouges comme sceau des bâtiments du Nord, enceinte sacralisée lors de Lille 2004 capitale Européenne de la Culture. Un jazz bien d’aujourd’hui au sein d’un…Hospice. Clin d’oeil d’un festival pur ch’ti. Elle, elle garde cette sonorité d’alto teintée d’une certaine chaleur, d’un peu d’acidité aussi. Reconnaissable immédiatement. Plus un réel contrôle du phrasé jusque dans les cadences les plus enlevées. Mais Géraldine Laurent, expérience oblige, a clairement élargi son registre. La saxophoniste applique désormais un savoir faire particulier sur un type de tempo pris médium voire lent. Travail d’intensité sur le souffle, un effet de grain: la tonalité du discours propre à son instrument coule telle un flux de parole personnelle prolongée. Le travail entamé à l’occasion de son dernier album, At Work, porte ses fruits. L’entourage de ses musiciens, leur part prise notamment dans la version scène, leur engagement donne une cohésion, une personnalité à la matérialisation du projet. Avec Paul Lay en fer de lance porteur d’une riche palette de couleurs (cf l’intro). Yon Zelnik, David Kontomanou à égalité dans leur apport respectif, soit souligner, impulser dépassent de fait la seule vocation rythmique. On note un vrai boulot d’orchestre. Abouti.

Quatre voix, trois trompettes (Luca Aquino, déclaré forfait…), un quatuor de cordes…il doit être lourd à porter sinon transmettre l’héritage de Chet Baker, trompettiste, chanteur, dandy maudit de l’histoire du jazz de la deuxième partie du XXe siècle…Pour prolonger l’album Autour de Chet produit par Clément Ducol pour Universal (bâti autour de duos), la version scène montée notamment cet été à l’occasion de Jazz à Vienne, puis la Philharmonie à Paris il y a peu, réunit une quinzaine de musiciens. Deux heures de contenu musical pour, au final, un sentiment diffus sinon mitigé. Que retenir en priorité de ce flot ininterrompu de musiques diverses ? Que tout ne tient pas (pour ceux qui connaissent, ont écouté, vu les images des documents, films) à la seule marque tracée en encres fortes de histoire de Chet. Ce soir ce il reste les tableaux exposés d’une fresque étirée, les séquences de ce qui aurait pu se matérialiser dans une comédie musicale -s’il y avait eu la volonté d’un récit construit – que l’on se remémore au final. Dans un bain d’émotions prolongées, à l’évidence.

Au premier chef un trio de trompettes- A Besson, S Belmondo, E Truffaz- sonorités particulières, très belles, diffusées jointes à capella pour illustrer Moon and Sand impulsé par Erik Truffaz (au passage, l’occasion d’écouter le musicien suisse au bugle, pas si fréquent dans ses propres concerts)  Deux: My Funny Valentine, titre icône du trompettiste californien, la voix de Sandra Nkake, les notes choisies, travaillées, bien senties -il admire, il a connu de près, il a lui joué avec Chet– de Stéphane Belmondo. Trois: un duo produit avec du brio, un feeling profond Belmondo/Bojan Z. Quatre: deux manières de femmes, un moment de musique d’apaisement, de finesses conjuguées (hommage peut-être à cette part féminine que l’on prête à l’art de Chet Baker) la voix filtrée de Sandra Nkaké, les notes  d’Airelle Besson propres à suspendre leur vol au dessus d’un violoncelle.  Pour le reste, on voit défiler en flashs back la qualité d’intervention toujours à propos de Bojan Z, claviers acoustiques ou boostés électriques-numériques- malgré un piètre exemplaire de piano droit mis à sa disposition. Le côté baroque, la faculté d’adaptation de « Titi » Dufour enfin, apte de par son imagination à changer de registre à tous moments, batterie, violoncelle, percussions etc…

Une version languissante de Taste of Honey trop nappée de notes ou harmonies sucrées et qui n’en finit pas. Un bis sur un jet du Concerto d’Aranjuez qui ne s’imposait pas suite à l’insistance d’un public qui refuse de laisser la salle vide…

Autour de Chet, beaucoup de choses avaient déjà été dites, non ?

Robert Latxague