Jazz live
Publié le 18 Oct 2015

Tourcoing Jazz Festival (2): Quatre mains pour Lee Konitz

Lee Konitz sagement assis sur sa chaise écoute le duo, un léger sourire au coin des lèvres, une lueur éclairant ses yeux derrière  d’éternelles lunettes rondes. Le trio de circonstance a déjà égrené deux improbables rappels. Mais le public affamé en a réclamé un troisième après les salutations d’usage. Derrière le clavier du Steinway deux pianistes jouent collés serrés. A quatre mains lâchées sur les notes d’un standard revisité avec mile fioritures et autant de frises improvisées. Brad Meldhau a rejoint Dan Tepfer. Leur inspiration combinée célèbre un  artiste de l’alto que l’on voudrait éternel. Le saxophoniste un peu épuisé clôture le thème. Surprise: montant du théâtre, du parterre comme des balcons des centaines de voix  entonnent a capella un joyeux « Happy Birthday to you Lee ! » Fêtant ses 88 ans plus un jour, le public ch’ti ne se résout pas se séparer de  l’espiègle invité du soir… 

 

 

Tourcoing Jazz Festival, Théatre Raymond Devos, 15 octobre

Brad Meldhau (piano)

Chez Brad Meldhau l’art du piano solo relève d’un travail d’orfèvre. Il procède par étape. Il commence par soigneusement prélever des extraits de fibres de matière organique aussi différenciées que celle de chansons façon Neil Young (Don’t let it bring you down), Brian  Wilson des Bee Gees (Till I die), les Beatles (The cool on the hill), un thème de rock opéra signé The Who (Pinball  Wizard) une mélodie folk étiquetée sud US profond (le Flop Eard Mulede de Tommy Wilson) ou même un standard des standards de la maison Gershwin (How long has this been going on). Il les prend alors délicatement du bout des doigts, prend soin de les installer entre touches noires et blanches sur le clavier de son piano. Le traitement musical peut alors commencer dans un travail artisanal réalisé à façon. Méthodique. Il se saisit d’une cellule rythmique, d’un angle de mélodie. Le voilà maintenant qui les soupèse, les étale, les retourne avant de les polir, les mouler, les dorer sous d’autres contours. Le pianiste toujours très concentré, les livre enfin au public sous le faisceau d’une lumière appropriée. Le produit fini, on le perçoit alors sous d’autres échos sonores, floqués d’une griffe personnelle. Livré à lui même face à son instrument, Brad Meldhau se mue en un drôle d’ alchimiste.

 

Lee Konitz (as), Dan Tepfer (p)

Lee Konitz et Dan Tepfer jouent au chat et à a souris. Le saxophoniste octogénaire badine sur sa capacité à pouvoir jouer encore. Le jeune pianiste du duo lance les accords de All The things you are. Mais Lee, ne veut rien savoir, n’en fait qu’à sa tête. Trois minutes durant il chantonne d’une voix douce, rentrée, se cantonnant à une sorte de scat  l’alto posé sur les genoux. Il finit par prendre son sax, souffle en douceur dans le bec comme il sied à son savoir faire jazzistique. Cinq, dix mesures peut-être. Et le pianiste, non sans élégance, repart dans son intervention solo. What is this thing call love, Cherokee, d’autres standards subissent la même interprétation, le même traitement d’improvisation dans une écume légère de cuivre entrelardée d’un vocal en cerise sur le gâteau. Au beau milieu du set Lee Konitz glisse une phrase à son pianiste en baissant la voix. Dan Tepfer vient au micro pour une autre annonce surprise « Lee me demande de jouer quelques variations Goldberg pour reprendre son souffle… » M. Konitz, sourit toujours, jambes croisées sur sa chaise. Et du doigt, père tranquille, décontracté il marque le tempo des variations de Bach (brillamment) ré-nterprétées.

Au final il aura joué malgré tout, sonorité moelleuse reconnaissable, discours toujours clair, phrases précises, un peu moins aventureux sans doute dans ses explorations. Moins d’envie donc moins de densité, plus de retenue dans le discours. Qui dans ces conditions pourrait lui en vouloir ? A la sortie un organisateur de concerts nordiste confiait même que l’on parlait d’une tournée de Lee Kunitz l’année prochaine encore…A voir. Le respect de l’homme et de l’artiste, la clairvoyance, ce peut être (confère le désastre dans le cas BB King) de savoir, un jour, ne pas trop tirer sur la corde.

 

Maison Folie Hospice d’Havé

Laurent Coulondre (p, org), Rémi Bouyssière (b, elb), Martin Wangermée (dm)

En ouverture de soirée, en formule jazz club le trio de Laurent Coulondre avait ouvert le feu. Formule originale: le triangle instrumental allie l’espace piano avec les souffles de l’orgue Hammond, en alternance. Un mode de power trio tant les trois musiciens font preuve d’énergie et de contrôle sur des compositions personnelles d’une architecture plutôt savante. Du doigté, de l’écoute mutuelle sur les parties plus acoustiques. De l’intensité, du groove pour marquer la place du Hammond B3 avec (ça devient rare) le renfort des basses au pied. Plus quelques passages où Laurent Coulondre fait le pari d’utiliser simultanément les deux instruments à la fois, fort du soutien d’une rythmique très libre. A suivre.

 

Robert Latxague

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Lee Konitz sagement assis sur sa chaise écoute le duo, un léger sourire au coin des lèvres, une lueur éclairant ses yeux derrière  d’éternelles lunettes rondes. Le trio de circonstance a déjà égrené deux improbables rappels. Mais le public affamé en a réclamé un troisième après les salutations d’usage. Derrière le clavier du Steinway deux pianistes jouent collés serrés. A quatre mains lâchées sur les notes d’un standard revisité avec mile fioritures et autant de frises improvisées. Brad Meldhau a rejoint Dan Tepfer. Leur inspiration combinée célèbre un  artiste de l’alto que l’on voudrait éternel. Le saxophoniste un peu épuisé clôture le thème. Surprise: montant du théâtre, du parterre comme des balcons des centaines de voix  entonnent a capella un joyeux « Happy Birthday to you Lee ! » Fêtant ses 88 ans plus un jour, le public ch’ti ne se résout pas se séparer de  l’espiègle invité du soir… 

 

 

Tourcoing Jazz Festival, Théatre Raymond Devos, 15 octobre

Brad Meldhau (piano)

Chez Brad Meldhau l’art du piano solo relève d’un travail d’orfèvre. Il procède par étape. Il commence par soigneusement prélever des extraits de fibres de matière organique aussi différenciées que celle de chansons façon Neil Young (Don’t let it bring you down), Brian  Wilson des Bee Gees (Till I die), les Beatles (The cool on the hill), un thème de rock opéra signé The Who (Pinball  Wizard) une mélodie folk étiquetée sud US profond (le Flop Eard Mulede de Tommy Wilson) ou même un standard des standards de la maison Gershwin (How long has this been going on). Il les prend alors délicatement du bout des doigts, prend soin de les installer entre touches noires et blanches sur le clavier de son piano. Le traitement musical peut alors commencer dans un travail artisanal réalisé à façon. Méthodique. Il se saisit d’une cellule rythmique, d’un angle de mélodie. Le voilà maintenant qui les soupèse, les étale, les retourne avant de les polir, les mouler, les dorer sous d’autres contours. Le pianiste toujours très concentré, les livre enfin au public sous le faisceau d’une lumière appropriée. Le produit fini, on le perçoit alors sous d’autres échos sonores, floqués d’une griffe personnelle. Livré à lui même face à son instrument, Brad Meldhau se mue en un drôle d’ alchimiste.

 

Lee Konitz (as), Dan Tepfer (p)

Lee Konitz et Dan Tepfer jouent au chat et à a souris. Le saxophoniste octogénaire badine sur sa capacité à pouvoir jouer encore. Le jeune pianiste du duo lance les accords de All The things you are. Mais Lee, ne veut rien savoir, n’en fait qu’à sa tête. Trois minutes durant il chantonne d’une voix douce, rentrée, se cantonnant à une sorte de scat  l’alto posé sur les genoux. Il finit par prendre son sax, souffle en douceur dans le bec comme il sied à son savoir faire jazzistique. Cinq, dix mesures peut-être. Et le pianiste, non sans élégance, repart dans son intervention solo. What is this thing call love, Cherokee, d’autres standards subissent la même interprétation, le même traitement d’improvisation dans une écume légère de cuivre entrelardée d’un vocal en cerise sur le gâteau. Au beau milieu du set Lee Konitz glisse une phrase à son pianiste en baissant la voix. Dan Tepfer vient au micro pour une autre annonce surprise « Lee me demande de jouer quelques variations Goldberg pour reprendre son souffle… » M. Konitz, sourit toujours, jambes croisées sur sa chaise. Et du doigt, père tranquille, décontracté il marque le tempo des variations de Bach (brillamment) ré-nterprétées.

Au final il aura joué malgré tout, sonorité moelleuse reconnaissable, discours toujours clair, phrases précises, un peu moins aventureux sans doute dans ses explorations. Moins d’envie donc moins de densité, plus de retenue dans le discours. Qui dans ces conditions pourrait lui en vouloir ? A la sortie un organisateur de concerts nordiste confiait même que l’on parlait d’une tournée de Lee Kunitz l’année prochaine encore…A voir. Le respect de l’homme et de l’artiste, la clairvoyance, ce peut être (confère le désastre dans le cas BB King) de savoir, un jour, ne pas trop tirer sur la corde.

 

Maison Folie Hospice d’Havé

Laurent Coulondre (p, org), Rémi Bouyssière (b, elb), Martin Wangermée (dm)

En ouverture de soirée, en formule jazz club le trio de Laurent Coulondre avait ouvert le feu. Formule originale: le triangle instrumental allie l’espace piano avec les souffles de l’orgue Hammond, en alternance. Un mode de power trio tant les trois musiciens font preuve d’énergie et de contrôle sur des compositions personnelles d’une architecture plutôt savante. Du doigté, de l’écoute mutuelle sur les parties plus acoustiques. De l’intensité, du groove pour marquer la place du Hammond B3 avec (ça devient rare) le renfort des basses au pied. Plus quelques passages où Laurent Coulondre fait le pari d’utiliser simultanément les deux instruments à la fois, fort du soutien d’une rythmique très libre. A suivre.

 

Robert Latxague

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Lee Konitz sagement assis sur sa chaise écoute le duo, un léger sourire au coin des lèvres, une lueur éclairant ses yeux derrière  d’éternelles lunettes rondes. Le trio de circonstance a déjà égrené deux improbables rappels. Mais le public affamé en a réclamé un troisième après les salutations d’usage. Derrière le clavier du Steinway deux pianistes jouent collés serrés. A quatre mains lâchées sur les notes d’un standard revisité avec mile fioritures et autant de frises improvisées. Brad Meldhau a rejoint Dan Tepfer. Leur inspiration combinée célèbre un  artiste de l’alto que l’on voudrait éternel. Le saxophoniste un peu épuisé clôture le thème. Surprise: montant du théâtre, du parterre comme des balcons des centaines de voix  entonnent a capella un joyeux « Happy Birthday to you Lee ! » Fêtant ses 88 ans plus un jour, le public ch’ti ne se résout pas se séparer de  l’espiègle invité du soir… 

 

 

Tourcoing Jazz Festival, Théatre Raymond Devos, 15 octobre

Brad Meldhau (piano)

Chez Brad Meldhau l’art du piano solo relève d’un travail d’orfèvre. Il procède par étape. Il commence par soigneusement prélever des extraits de fibres de matière organique aussi différenciées que celle de chansons façon Neil Young (Don’t let it bring you down), Brian  Wilson des Bee Gees (Till I die), les Beatles (The cool on the hill), un thème de rock opéra signé The Who (Pinball  Wizard) une mélodie folk étiquetée sud US profond (le Flop Eard Mulede de Tommy Wilson) ou même un standard des standards de la maison Gershwin (How long has this been going on). Il les prend alors délicatement du bout des doigts, prend soin de les installer entre touches noires et blanches sur le clavier de son piano. Le traitement musical peut alors commencer dans un travail artisanal réalisé à façon. Méthodique. Il se saisit d’une cellule rythmique, d’un angle de mélodie. Le voilà maintenant qui les soupèse, les étale, les retourne avant de les polir, les mouler, les dorer sous d’autres contours. Le pianiste toujours très concentré, les livre enfin au public sous le faisceau d’une lumière appropriée. Le produit fini, on le perçoit alors sous d’autres échos sonores, floqués d’une griffe personnelle. Livré à lui même face à son instrument, Brad Meldhau se mue en un drôle d’ alchimiste.

 

Lee Konitz (as), Dan Tepfer (p)

Lee Konitz et Dan Tepfer jouent au chat et à a souris. Le saxophoniste octogénaire badine sur sa capacité à pouvoir jouer encore. Le jeune pianiste du duo lance les accords de All The things you are. Mais Lee, ne veut rien savoir, n’en fait qu’à sa tête. Trois minutes durant il chantonne d’une voix douce, rentrée, se cantonnant à une sorte de scat  l’alto posé sur les genoux. Il finit par prendre son sax, souffle en douceur dans le bec comme il sied à son savoir faire jazzistique. Cinq, dix mesures peut-être. Et le pianiste, non sans élégance, repart dans son intervention solo. What is this thing call love, Cherokee, d’autres standards subissent la même interprétation, le même traitement d’improvisation dans une écume légère de cuivre entrelardée d’un vocal en cerise sur le gâteau. Au beau milieu du set Lee Konitz glisse une phrase à son pianiste en baissant la voix. Dan Tepfer vient au micro pour une autre annonce surprise « Lee me demande de jouer quelques variations Goldberg pour reprendre son souffle… » M. Konitz, sourit toujours, jambes croisées sur sa chaise. Et du doigt, père tranquille, décontracté il marque le tempo des variations de Bach (brillamment) ré-nterprétées.

Au final il aura joué malgré tout, sonorité moelleuse reconnaissable, discours toujours clair, phrases précises, un peu moins aventureux sans doute dans ses explorations. Moins d’envie donc moins de densité, plus de retenue dans le discours. Qui dans ces conditions pourrait lui en vouloir ? A la sortie un organisateur de concerts nordiste confiait même que l’on parlait d’une tournée de Lee Kunitz l’année prochaine encore…A voir. Le respect de l’homme et de l’artiste, la clairvoyance, ce peut être (confère le désastre dans le cas BB King) de savoir, un jour, ne pas trop tirer sur la corde.

 

Maison Folie Hospice d’Havé

Laurent Coulondre (p, org), Rémi Bouyssière (b, elb), Martin Wangermée (dm)

En ouverture de soirée, en formule jazz club le trio de Laurent Coulondre avait ouvert le feu. Formule originale: le triangle instrumental allie l’espace piano avec les souffles de l’orgue Hammond, en alternance. Un mode de power trio tant les trois musiciens font preuve d’énergie et de contrôle sur des compositions personnelles d’une architecture plutôt savante. Du doigté, de l’écoute mutuelle sur les parties plus acoustiques. De l’intensité, du groove pour marquer la place du Hammond B3 avec (ça devient rare) le renfort des basses au pied. Plus quelques passages où Laurent Coulondre fait le pari d’utiliser simultanément les deux instruments à la fois, fort du soutien d’une rythmique très libre. A suivre.

 

Robert Latxague

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Lee Konitz sagement assis sur sa chaise écoute le duo, un léger sourire au coin des lèvres, une lueur éclairant ses yeux derrière  d’éternelles lunettes rondes. Le trio de circonstance a déjà égrené deux improbables rappels. Mais le public affamé en a réclamé un troisième après les salutations d’usage. Derrière le clavier du Steinway deux pianistes jouent collés serrés. A quatre mains lâchées sur les notes d’un standard revisité avec mile fioritures et autant de frises improvisées. Brad Meldhau a rejoint Dan Tepfer. Leur inspiration combinée célèbre un  artiste de l’alto que l’on voudrait éternel. Le saxophoniste un peu épuisé clôture le thème. Surprise: montant du théâtre, du parterre comme des balcons des centaines de voix  entonnent a capella un joyeux « Happy Birthday to you Lee ! » Fêtant ses 88 ans plus un jour, le public ch’ti ne se résout pas se séparer de  l’espiègle invité du soir… 

 

 

Tourcoing Jazz Festival, Théatre Raymond Devos, 15 octobre

Brad Meldhau (piano)

Chez Brad Meldhau l’art du piano solo relève d’un travail d’orfèvre. Il procède par étape. Il commence par soigneusement prélever des extraits de fibres de matière organique aussi différenciées que celle de chansons façon Neil Young (Don’t let it bring you down), Brian  Wilson des Bee Gees (Till I die), les Beatles (The cool on the hill), un thème de rock opéra signé The Who (Pinball  Wizard) une mélodie folk étiquetée sud US profond (le Flop Eard Mulede de Tommy Wilson) ou même un standard des standards de la maison Gershwin (How long has this been going on). Il les prend alors délicatement du bout des doigts, prend soin de les installer entre touches noires et blanches sur le clavier de son piano. Le traitement musical peut alors commencer dans un travail artisanal réalisé à façon. Méthodique. Il se saisit d’une cellule rythmique, d’un angle de mélodie. Le voilà maintenant qui les soupèse, les étale, les retourne avant de les polir, les mouler, les dorer sous d’autres contours. Le pianiste toujours très concentré, les livre enfin au public sous le faisceau d’une lumière appropriée. Le produit fini, on le perçoit alors sous d’autres échos sonores, floqués d’une griffe personnelle. Livré à lui même face à son instrument, Brad Meldhau se mue en un drôle d’ alchimiste.

 

Lee Konitz (as), Dan Tepfer (p)

Lee Konitz et Dan Tepfer jouent au chat et à a souris. Le saxophoniste octogénaire badine sur sa capacité à pouvoir jouer encore. Le jeune pianiste du duo lance les accords de All The things you are. Mais Lee, ne veut rien savoir, n’en fait qu’à sa tête. Trois minutes durant il chantonne d’une voix douce, rentrée, se cantonnant à une sorte de scat  l’alto posé sur les genoux. Il finit par prendre son sax, souffle en douceur dans le bec comme il sied à son savoir faire jazzistique. Cinq, dix mesures peut-être. Et le pianiste, non sans élégance, repart dans son intervention solo. What is this thing call love, Cherokee, d’autres standards subissent la même interprétation, le même traitement d’improvisation dans une écume légère de cuivre entrelardée d’un vocal en cerise sur le gâteau. Au beau milieu du set Lee Konitz glisse une phrase à son pianiste en baissant la voix. Dan Tepfer vient au micro pour une autre annonce surprise « Lee me demande de jouer quelques variations Goldberg pour reprendre son souffle… » M. Konitz, sourit toujours, jambes croisées sur sa chaise. Et du doigt, père tranquille, décontracté il marque le tempo des variations de Bach (brillamment) ré-nterprétées.

Au final il aura joué malgré tout, sonorité moelleuse reconnaissable, discours toujours clair, phrases précises, un peu moins aventureux sans doute dans ses explorations. Moins d’envie donc moins de densité, plus de retenue dans le discours. Qui dans ces conditions pourrait lui en vouloir ? A la sortie un organisateur de concerts nordiste confiait même que l’on parlait d’une tournée de Lee Kunitz l’année prochaine encore…A voir. Le respect de l’homme et de l’artiste, la clairvoyance, ce peut être (confère le désastre dans le cas BB King) de savoir, un jour, ne pas trop tirer sur la corde.

 

Maison Folie Hospice d’Havé

Laurent Coulondre (p, org), Rémi Bouyssière (b, elb), Martin Wangermée (dm)

En ouverture de soirée, en formule jazz club le trio de Laurent Coulondre avait ouvert le feu. Formule originale: le triangle instrumental allie l’espace piano avec les souffles de l’orgue Hammond, en alternance. Un mode de power trio tant les trois musiciens font preuve d’énergie et de contrôle sur des compositions personnelles d’une architecture plutôt savante. Du doigté, de l’écoute mutuelle sur les parties plus acoustiques. De l’intensité, du groove pour marquer la place du Hammond B3 avec (ça devient rare) le renfort des basses au pied. Plus quelques passages où Laurent Coulondre fait le pari d’utiliser simultanément les deux instruments à la fois, fort du soutien d’une rythmique très libre. A suivre.

 

Robert Latxague