Jazz live
Publié le 6 Mai 2012

Yves Rousseau Quartet à Enghien-les-Bains

Une première, une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique.

 

Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Le 5 mai 2012, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains accueillait la dernière création d’une résidence de trois ans du contrebassiste Yves Rousseau, “Akasha”, suite audio-vidéo pour quartette, mise en image par Patrick Volve sur le thème des quatre éléments. Soit quatre mouvements plus un épilogue plus ancien, ce dernier laissant à penser que ce  nouveau programme, prétexte à faire sonner la somme de quatre personnalités aux gestes et aux sonorités sublimes, n’a pas encore dit son dernier mot.


Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

 

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Une première,une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique. Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Une première, une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique.

 

Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Le 5 mai 2012, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains accueillait la dernière création d’une résidence de trois ans du contrebassiste Yves Rousseau, “Akasha”, suite audio-vidéo pour quartette, mise en image par Patrick Volve sur le thème des quatre éléments. Soit quatre mouvements plus un épilogue plus ancien, ce dernier laissant à penser que ce  nouveau programme, prétexte à faire sonner la somme de quatre personnalités aux gestes et aux sonorités sublimes, n’a pas encore dit son dernier mot.


Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

 

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Une première,une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique. Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Une première, une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique.

 

Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Le 5 mai 2012, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains accueillait la dernière création d’une résidence de trois ans du contrebassiste Yves Rousseau, “Akasha”, suite audio-vidéo pour quartette, mise en image par Patrick Volve sur le thème des quatre éléments. Soit quatre mouvements plus un épilogue plus ancien, ce dernier laissant à penser que ce  nouveau programme, prétexte à faire sonner la somme de quatre personnalités aux gestes et aux sonorités sublimes, n’a pas encore dit son dernier mot.


Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

 

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Une première,une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique. Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Une première, une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique.

 

Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot

|

Le 5 mai 2012, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains accueillait la dernière création d’une résidence de trois ans du contrebassiste Yves Rousseau, “Akasha”, suite audio-vidéo pour quartette, mise en image par Patrick Volve sur le thème des quatre éléments. Soit quatre mouvements plus un épilogue plus ancien, ce dernier laissant à penser que ce  nouveau programme, prétexte à faire sonner la somme de quatre personnalités aux gestes et aux sonorités sublimes, n’a pas encore dit son dernier mot.


Centre des Arts, Enghien-les-Bains (95), le 5 mai 2012.

 

“Akasha” par le Yves Rousseau Quartet : Jean-Marc Larché (ss, as), Régis Huby (vln), Yves Rousseau (b), Christophe Marguet (dm). Création vidéo : Patrick Volve.

 

Une première,une création – il faut la juger comme telle –, et un prétexte : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, pour une suite en quatre mouvements accompagnée d’une création vidéo. Je retiens en premier lieu que cet orchestre sonne, j’y reviendrais parce que c’est là le plus important. Le vrai prétexte est là. Pour ce qui est de la thématique, pourquoi pas ? Pour ce qui est de la vidéo, disons que ça n’est pas ma tasse de thé. Les prouesses techniques qui président à sa mise en place avec ses « pêches » et « tutti » musique-image m’auront au moins distrait, peut-être hélas de la musique. Est-ce pourquoi j’ai trouvé que ces quatre mouvements manquaient de contraste pour me convaincre qu’il y avait là quatre illustrations distinctes des quatre éléments, dont je ne nie pas qu’ils puissent être un puissant moteur à l’écriture. L’écriture rappelle des procédés et des motifs déjà entendus chez Henri Texier et Louis Sclavis, sur des pédales et des ostinatos énergiques et pugnaces qui portent à l’épique, avec de lentes montées dramatiques et de frissonnants dénouements mélodiques, le tout à travers un vrai son d’orchestre, qui est la somme de quatre personnalités aux sons et aux gestes magnifiques. La qualité principale et l’originalité de l’écriture de Rousseau depuis qu’il a créé ce quartette, c’est justement de faire sonner cette somme. Avec pour ce nouveau programme, un gros travail de Régis Huby sur les effets, qui donne au quartette un contour différent que par le passé, l’enveloppant admirablement au risque de masquer un peu le son autrefois plus détaillé – plus acoustique ? – de la contrebasse. Mais au profit d’un projet plus organique où le solo n’est pas central… il y en aura quatre, un par mouvement. Tous d’une admirable économie dramatique qui fait partie des atouts du groupe.

 

Partageant mes impressions d’après-concert avec Christophe Marguet – après avoir pris des nouvelles de sa prochaine création le 17 mai à Jazz sous les pommiers avec le Constellation Sextet (Steve Swallow, Cuong Vu, Chris Cheek, Régis Huby et Benjamin Moussay) –, ce dernier me ramène à la réalité de ce concert : une première. La musique d’Yves Rousseau est tout à la fois très écrite et très ouverte. Comme pour ses programmes précédents, elle ne demande qu’à être remodelée pour donner à chacun des mouvements son propre relief, sa dynamique singulière. Si le solo n’y est pas central, la qualité du “jouage” collectif y est prédominante et c’est au fil des concert qu’il trouvera sa place, son épaisseur, son grain. Et Marguet de rebondir sur ma préférence pour le “cinquième” mouvement.

 

Car il y a un cinquième mouvement en forme d’épilogue aux quatre autres. C’est lui qui donne son titre à la suite, Akasha, mot sanscrit qui désigne le cinquième élément, tout à la fois l’espace et le son, merveilleux amalgame de la cosmogonie indienne. Ce n’est pas un hasard si c’est la pièce qui existe le mieux, alors que la qualité première de ce groupe est justement le son et la façon d’occuper l’espace. Or, remarque Marguet, c’est la seule pièce qui a déjà eu sa vie propre au sein du groupe, pour avoir été composée très en amont. Ce qui me laisse à penser que cette œuvre nouvelle dont la création marquait la fin d’une résidence de trois ans à Enghien, ne fait que sortir des limbes. Comme « Sarsara »

qui la précéda en 2004, elle a un bel avenir devant elle et ne demande à présent qu’à sonner sur d’autres scènes. Rendez-vous le 18 juillet au Festival Radio France de Montpellier.

 

Franck Bergerot