Jazz Magazine n°672 - mai 2015

Prelude to a Keith par Frédéric Goaty

“Début décembre 1969. Ce dimanche-là, je reçois un coup de fil de Pascal, le boss du Caméléon : ‘Tu es libre pour une audition demain ?’ Un pianiste américain qui vient d’arriver à Paris cherche un batteur pour une série de concerts en trio. ‘Je ne le connais pas, mais on m’a dit qu’il est bon, il s’appelle Keith Jarrett.’ Je lui demande de répéter son nom, je n’en crois pas mes oreilles. Keith Jarrett, oui ! Incroyable. Tout ce que je cherche depuis des années est réuni chez ce musicien. (…) Le lendemain, je me pointe au Caméléon à 17 heures.
Keith est là. (…) Je joue deux morceaux avec lui, il se retourne et fait : ‘OK.’ Mon bonheur est total. Commence alors une semaine de rêve.” Dans son autobiographie, Ne joue pas fort, joue loin (éd. Equateurs), Aldo Romano dit toute son admiration pour le pianiste, et raconte avec émotion les moments forts vécus à ses côtés lors de cette mémorable tournée européenne, levant un voile pudique sur certains aspects de sa personnalité qui surprendraient plus d’un spectateur de la Salle Pleyel. Aldo Romano évoque aussi l’apparition, au Caméléon, d’un célèbre trompettiste qui… lire notre “Jour J” page 46 ! J pour jazz, mais aussi pour Jarrett, à qui nous consacrons un dossier exceptionnel. Pour l’occasion, il nous a accordé un entretien exclusif qui fera date, au même titre que celui de Manfred Eicher. Keith Jarrett, Manfred Eicher, ECM : un pianiste novateur, son producteur de toujours, un label pour lequel demain est plus que jamais la question. J’ai beau chercher, je ne trouve pas d’autres exemples d’une collaboration aussi longue et fructueuse. Ils ont déjà fait l’histoire, mais ils sont toujours d’actualité. C’est ça aussi, le jazz.

2
2
2
2
2
2

Ne manquez rien des dernières actualités de Jazz Magazine !

Chaque mois, recevez les dernières actualités en exclusivité, nos derniers dossiers et autres publications et informations sur le marché.