Jazz Magazine n°688 - octobre 2016

Comme dans un film

Quincy Jones ? Impossible de rester de marbre face à un tel géant de la musique. La tête vous tourne quand au gré de la conversation il évoque ses rencontres, ses collaborations, ses amitiés et ses amours. De Lionel Hampton à Miles Davis, de Frank Sinatra à Michael Jackson, de Toots Thielemans à Count Basie, d’Ella Fitzgerald à Ray Charles, la vie de cet éternel jeune homme se confond avec l’histoire de tous les jazz – ou presque – et de ses musiques tangentielles. From bebop to hip-hop : on connaît le slogan qui lui est associé depuis des lustres, et il faut le voir s’enthousiasmer à propos de son nouveau protégé, Jacob Collier… Quincy Jones n’aime rien tant que relier les gens entre eux, rassembler les énergies et pousser ceux qui l’entourent à donner le meilleur d’eux-mêmes, qu’il s’agisse d’un musicien de studio dévoué à son travail de l’ombre ou d’une superstar en quête de lumières. « On dit que la souffrance perceptible dans le jeu de saxophone de John Coltrane est celle des esclaves venus d’Afrique, de Cuba ou du Brésil qui criaient dans les champs. L’espace sacré entre douleur et joie est la source ultime de mon expression musicale et de l’oeuvre de ma vie : écoutez. » C’est ainsi qu’il concluait son autobiographie, Quincy (éd. Robert Laffont). Preuve que s’il a toujours compris avant les autres où il devait aller, c’est parce qu’il savait d’où il venait. La vie de Quincy Jones, ce n’est pas du cinéma, même si, ce mois-ci, on a l’impression de regarder un film en lisant son interview…

Frédéric Goaty, directeur de la rédaction

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