Jazz live
Publié le 23 Avr 2018

Alban Darche et ses flonflons

A l’occasion de la sortie du merveilleux « Atomic flonflons » , Alban Darche et l’Orphicube ont joué en live à l’espace Selmer quelques uns des morceaux de leur dernier disque.

Alban Darche et l’orphicube , Alban Darche (baryton Selmer, soprano Selmer, alto Selmer), Nathalie darche (piano), Didier Uthursarry (accordéon) Stéphane Payen (sax alto) ,  Matthieu Donarier (clarinette), Olivier Laisney (trompette), sébastien Boisseau (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie), espace Selmer, 12 avril 2018

La semaine précédente, il se trouve que j’avais écouté assidûment le disque de l’Orphicube, « Atomic flonflons ». Non seulement parce que je devais en faire la chronique pour le prochain Jazz magazine, en vente d’ici peu, mais aussi parce que je le trouvais éblouissant (lui décernant un Choc amplement mérité) Je n’arrêtais donc pas de me le repasser, profitant d’un de ces instants où le plaisir et la conscience professionnelle s’épousent.

Une semaine plus tard, un peu par hasard, je m’aperçois que l’orchestre est dans le coin, c’est à dire à Paris, à l’espace Selmer. Belle occasion de voir  si l’impression auditive ajoutait quelque chose à l’impression visuelle. Et donc, ce soir là, j’écoute une musique dont je connais certains passages par coeur, une musique originale car elle fait du saute-mouton entre les genres (java, tango, rag time, standards, musique classique…) sans vraiment les parodier, sans vraiment les détourner non plus systématiquement, mais plutôt en jouant avec eux, fraternellement. Tout au long de la soirée, je vérifie  aussi l’allégresse qui émane de ce disque. Les musiciens (ici augmentés de Mathieu Donarier à la clarinette) s’emparent des arrangements d’Alban Darche avec une joie  intense, palpable.

A écouter l’orchestre en direct, on prend aussi conscience de certains détails, comme du rôle très important de l’accordéoniste Didier Ithursarry dans les arrangements, auxquels il apporte une texture très originale (par exemple sur I’m a fool to want you) sans parler de la complicité de ses dialogues avec Alban Darche.

L’un des grandes révélation du disque est la prestation de la chanteuse Chloé Cailleton, que l’on entend dans tous les états, dans tous les registres, et qui se sort haut la main de tous les traquenards harmoniques et rhythmiques qui lui sont tendus. Je me rends compte ce soir-là à quel point sa voix est également utilisée dans la ligne des soufflants, contribuant ainsi à lui donner une couleur originale.

Il y a dans ce disque un passage que j’affectionne particulièrement. Il se situe dans I’ll be seeing you, après l’énoncé du thème. C’est un passage instrumental, irréel et gracieux, où la musique fait des pirouettes dans l’azur.  Il m’a semblé, en voyant la mine réjouie des musiciens, qu’ils y prenaient autant de plaisir que moi. L’orphicube sera en tournée dans l’ouest de la France au début du mois de mai. Rater ça serait une erreur.

texte : JF Mondot

Dessins: AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures, à découvrir sur son site  www.annie-claire.com  Pour acheter un des dessins figurant sur ce compte-rendu, il suffit d’écrire à l’artiste : annie_claire @hotmail.com)