Jazz live
Publié le 22 Avr 2017

Orléans, "Jazz Or Jazz", Quatuor Machaut, ONJ "Oslo"

Le hall du théâtre d’Orléans et ses entours sont parfaits pour accueillir le quatuor Machaut, qui sait jouer avec les échos, les distances, les cachettes, et autres versions propres à provoquer certains effets de résonance. Avec ce nom, explicitement en référence au compositeur Guillaume de Machaut (XIV° siècle), le quatuor recrée une écoute digne des cathédrales sans en avoir les dimensions explicitement religieuses.

Quatuor Machaut : Quentin Biardeau saxophone ténor, Simon Couratier saxophone baryton, Francis Lecointe saxophone alto et baryton, Gabriel Lemaire saxophone alto et baryton

Et ceux qui ignoraient ce que peut donner de plaisir d’écoute un quatuor de saxophones auront été ravis de l’aubaine. Car ça s’écoute depuis le bas ventre jusqu’au sommet du crâne, et si l’on prend un peu de distance par rapport aux instrumentistes, ça vous a des timbres qui évoquent le trombone, à moins que ce ne soit l’oreille qui vous joue des tours…

(À l’heure et à l’endroit où j’écris ces lignes, je vois passer Misterioso, je la hèle mais elle ne m’entend pas. Tant pis je lui aurais offert un café pendant que son époux écoute les groupes du tremplin… Ah ces « jazz critics » toujours mobilisés !)

ONJ « Oslo » : Olivier Benoit compositions, guitare, Hans Petter Blad textes, Maria Laura Baccarini voix, Jean Dousteyssier clarinettes, Alexandra Grimal saxophone ténor, Hugues Mayot saxophone alto, Fabrice Martinez trompette, Aloïs Benoit trombone, Théo Ceccaldi violon, Sophie Agnel piano, Paul Brousseau claviers, Sylvain Daniel basse électrique, Eric Echampard batterie

Fabrice Martinez

Fabrice Martinez

IMG_6027

Berlin, Rome, Paris ou Oslo, cet ONJ est une splendeur. Et comme je ne connaissais pas (« shame on me ») Maria Laura Baccarini, vous pensez quel choc ce fut pour moi d’écouter en direct ce programme. J’ai fini par comprendre (« gardez-vous de comprendre« , tant pis je me risque) que cette chanteuse, danseuse, interprète de textes, est un peu à Régis Huby ce que Julie Driscoll devenue Tippets fut (et reste) à Keith Tippett, et donc vous voyez  encore mieux. Enfin j’ose, comme disent les suisses de culture romane. Maria Laura n’a rien perdu de son abattage et de sa splendeur scénique du passé (j’invente) et elle a tout gagné à chanter ces textes traduits du norvégien. Dans le registre intime, elle me fait penser à Susanne Abbuehl, et dans le registre extime, ou extrême, à personne d’autre qu’elle même, puissance, maîtrise, expression. Le reste est affaire de composition et d’arrangements. Affaire de solos (Alexandra Grimal au ténor, quel plaisir de retrouver ce son, et cette manière de débouler), d’autres solos (Fabrice Martinez, maître de la sourdine wouah wouah), de duos (Ceccaldi/Dousteyssier, sublimes), de solos encore (Paul Brousseau, colosse du Rhodes – merci Christian Taillemite de me donner ce bon mot !), et de tutti bien sûr. Et puis la partie si essentielle de Sophie Agnel. Et puis la mise en route de la pulse rythmique, qu’on devine à voir Éric Échampard et Sylvain Daniel en train d’échanger des regards. À part une très légère façon de construire les choses à partir du rien jusqu’à l’éclat, qui se reproduit parfois de pièce en pièce, cette évocation/invocation est magnifique. Accueillie comme il se doit, avec force rappels.

Philippe Méziat|Le hall du théâtre d’Orléans et ses entours sont parfaits pour accueillir le quatuor Machaut, qui sait jouer avec les échos, les distances, les cachettes, et autres versions propres à provoquer certains effets de résonance. Avec ce nom, explicitement en référence au compositeur Guillaume de Machaut (XIV° siècle), le quatuor recrée une écoute digne des cathédrales sans en avoir les dimensions explicitement religieuses.

Quatuor Machaut : Quentin Biardeau saxophone ténor, Simon Couratier saxophone baryton, Francis Lecointe saxophone alto et baryton, Gabriel Lemaire saxophone alto et baryton

Et ceux qui ignoraient ce que peut donner de plaisir d’écoute un quatuor de saxophones auront été ravis de l’aubaine. Car ça s’écoute depuis le bas ventre jusqu’au sommet du crâne, et si l’on prend un peu de distance par rapport aux instrumentistes, ça vous a des timbres qui évoquent le trombone, à moins que ce ne soit l’oreille qui vous joue des tours…

(À l’heure et à l’endroit où j’écris ces lignes, je vois passer Misterioso, je la hèle mais elle ne m’entend pas. Tant pis je lui aurais offert un café pendant que son époux écoute les groupes du tremplin… Ah ces « jazz critics » toujours mobilisés !)

ONJ « Oslo » : Olivier Benoit compositions, guitare, Hans Petter Blad textes, Maria Laura Baccarini voix, Jean Dousteyssier clarinettes, Alexandra Grimal saxophone ténor, Hugues Mayot saxophone alto, Fabrice Martinez trompette, Aloïs Benoit trombone, Théo Ceccaldi violon, Sophie Agnel piano, Paul Brousseau claviers, Sylvain Daniel basse électrique, Eric Echampard batterie

Fabrice Martinez

Fabrice Martinez

IMG_6027

Berlin, Rome, Paris ou Oslo, cet ONJ est une splendeur. Et comme je ne connaissais pas (« shame on me ») Maria Laura Baccarini, vous pensez quel choc ce fut pour moi d’écouter en direct ce programme. J’ai fini par comprendre (« gardez-vous de comprendre« , tant pis je me risque) que cette chanteuse, danseuse, interprète de textes, est un peu à Régis Huby ce que Julie Driscoll devenue Tippets fut (et reste) à Keith Tippett, et donc vous voyez  encore mieux. Enfin j’ose, comme disent les suisses de culture romane. Maria Laura n’a rien perdu de son abattage et de sa splendeur scénique du passé (j’invente) et elle a tout gagné à chanter ces textes traduits du norvégien. Dans le registre intime, elle me fait penser à Susanne Abbuehl, et dans le registre extime, ou extrême, à personne d’autre qu’elle même, puissance, maîtrise, expression. Le reste est affaire de composition et d’arrangements. Affaire de solos (Alexandra Grimal au ténor, quel plaisir de retrouver ce son, et cette manière de débouler), d’autres solos (Fabrice Martinez, maître de la sourdine wouah wouah), de duos (Ceccaldi/Dousteyssier, sublimes), de solos encore (Paul Brousseau, colosse du Rhodes – merci Christian Taillemite de me donner ce bon mot !), et de tutti bien sûr. Et puis la partie si essentielle de Sophie Agnel. Et puis la mise en route de la pulse rythmique, qu’on devine à voir Éric Échampard et Sylvain Daniel en train d’échanger des regards. À part une très légère façon de construire les choses à partir du rien jusqu’à l’éclat, qui se reproduit parfois de pièce en pièce, cette évocation/invocation est magnifique. Accueillie comme il se doit, avec force rappels.

Philippe Méziat