Jazz live
Publié le 31 Juil 2021

Simon Moullier enflamme le Baiser Salé

Le vendredi 30 juillet, le vibraphoniste était de passage dans la Capitale pour un concert éblouissant dans un Baiser Salé refait à neuf.

Depuis le temps qu’on écoute ses deux premiers albums, “Spirit Song” (2019) et “Countdown” (2021), on attendait avec impatience l’occasion de vivre la musique de Simon Moullier au plus près. Dans un Baiser Salé dont la salle vient d’être transformée, et où trône désormais un superbe piano à queue, la scène agrandie, agencée dans la longueur est pile à la bonne taille pour ce nouveau quintette.

Le vibraphoniste est parti pour deux sets dont il ne tarde pas à nous révéler qu’ils seront constitué d’une musique inédite qu’il a composée ces dernières semaines, en préparation d’un troisième album qu’il espère enregistrer en octobre prochain. Raté pour retrouver nos morceaux préférés, mais la patte sonore dont il s’est déjà fait une signature est bien là, avec ces atmosphères sombres et rêveuses et cette façon de charpenter ses thèmes sur les temps pour mieux en jaillir par une volée de notes ou une pêche aux contours fantomatiques.

Fabricio-Nicolas Garcia (basse), Simon Moullier (vibraphone), Karl-Henrich Ousbäck (batterie) et Pierre Carbonneaux (sax ténor).

Sur ce répertoire encore nouveau, Simon Moullier doit agir autant comme musicien que comme chef d’orchestre, mais il peut compter sur une section rythmique qui n’a cessé de se surpasser jusqu’à la fin : le batteur suédois Karl-Henrich Ousbäck, au swing sidérant, formait ce soir-là un bloc de choc avec le contrebassiste Fabricio Nicolas-Garcia et le pianiste Julian Leprince, tandis qu’en frontline officiait le saxophoniste ténor Pierre Carbonneaux, dont le jeu pensif et introspectif se marrie à merveille avec l’univers du vibraphoniste.

Le leader multiplie les modes de jeux, utilise chaque partie de ses mailloches voire ses mains nues pour conjurer des lames de métal ce qu’on jurerait être des voix, au point qu’on se surprend à guetter le moindre geste susceptible de révéler quelque secret de ces sons inouïs qu’il parvient à tirer de son instrument – avouons-le, sans succès. On est tout aussi absorbé par ce quintette qui donne corps à ces ambiances qui évoquent celles de “Spirit Song”, qui bientôt se parent de couleurs latines, tandis que les quelques titres de morceaux qui sont annoncés évoquent d’autres contrées (FujiiBlue LotusOlympus…).

Les deux sets sont passés à la vitesse de l’éclair, le second nous montrant qu’avec le premier on avait encore rien vu, et nous laissent avec l’impression qu’attendre jusqu’au troisième album, ou même au prochain concert de cette formation hors-normes ne va pas être facile. A son prochain passage près de chez vous, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Yazid Kouloughli

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