Jazz live
Publié le 7 Sep 2015

Belgian Jazz Meeting 2015, la suite !

Nous en étions restés à ce Lennie Knows dédié à Lennie Tristano, sur lequel, au sein d’un trio Loriers/Aerts/Postma,  Tineke Postma nous a tant impressionnés. La soirée, toujours au Concertgebouw (j’adore écrire ce mot, je me crois alors à Amsterdam, à l’époque où Bernard Haitink dirigeait l’orchestre du même nom, et parfois, vous allez comprendre, je remonte même plus haut, du temps de Wilhelm Mengelberg…), donc la soirée, toujours dans le salon de musique de chambre du Concertgebouw, allait être d’un genre assez différent, marquée cependant d’une prestation bien enlevée, et de quelques autres plus discrètes, ou pas encore rodées. 

C’est ainsi que Pierre de Surgères (p), avec Félix Zurtrassen (b) et Lieven Venken (dm) nous a semblé – malgré un très joli modelé au piano – un rien trop axé sur une joliesse de son incontestable, mais dont la musique, trop sage, trop policée, trop dans l’esprit des trios piano/basse/batterie actuels, ne profite pas. Le LG Jazz Collective part d’une intention manifestement excellente (écriture, arrangements, jeunesse d’ensemble des exécutants) mais il y faudrait un engagement beaucoup plus affirmé, et sans doute davantage de répétitions. Avec le même contrebassiste que le trio d’avant, et Guillaume Vierset (g) qui en est le leader, Jean-Paul Estiévenart (tp), Steven Delannoye (ts, ss), Rob Banken (as), Igor Gehenot (p) et Antoine Pierre (dm). Nous avons été par contre assez emballés par le trio qui a suivi, sous le titre « De Beren Gieren« , avec Fulco Ottervanger (p), Lieven Van Pee (b) et Simon Segers (dm). Là aussi, un tout récent CD sur le label Clean Feed documente cette prestation : une musique très ouverte, déployée sur un registre contemporain et aventureux, encore très frâiche, qui gagnera sans doute à se canaliser un peu, et à trancher plus avant entre les manières proposées. Et je rappelle encore une fois que les prestations n’ont duré que trente minutes pour chaque groupe.

J’ai manqué les deux derniers groupes du samedi. Je sais que ce n’est pas bien. Mais j’avais engagé un dialogue au sujet d’un musicien maintenant âgé, malade et retiré de la scène, et je n’ai pas souhaité l’interrompre. C’est ainsi que parfois on rate de belles choses. Mais l’amitié qu’on porte et qu’on continue à porter a aussi son poids.

Dimanche matin, de retour au « De Werf », nous avons entendu deux formations très différentes, l’une constituée de deux très jeunes gens (17 et 19 ans) talentueux, mais dont on attendra la suite (Schntzl, soit Hendrik Lasure, piano et Casper Van de Velde, batterie), l’autre formée de quatre « stars » de la scène belge et qui, sous le titre « Secrets » propose une sorte de théâtre musical de la meilleure venue. Les quatre musiciens sont : Michel Massot (tuba), décidément très présent et surtout instrumentiste superlatif, Tuur Florizoone (acc) qui est un peu leur Vincent Perrani local, très au service du projet musical d’ensemble, Marine Horbaczewski (violoncelle), toute jeune soliste bien intégrée, et la formidable soprano Claron McFadden, la révélation du « meeting » (pour moi en tous cas). Il s’est agi, si j’ai bien compris, d’aller chercher des témoignages textuels auprès de personnes âgées, et d’en rapporter certains contenus « mis en musique » par le groupe. La façon dont Claron McFadden s’empare de ce matériel, brillamment, avec verve, lucidité, humour, et par dessus tout une santé vocale et humaine éclatante, vous réconcilierait avec un monde bien pire que le notre. Les organisateurs avaient sans doute un peu prévu la chose. Car c’est sur ces bonnes nouvelles que nous avons pris congé.

Philippe Méziat

 

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Nous en étions restés à ce Lennie Knows dédié à Lennie Tristano, sur lequel, au sein d’un trio Loriers/Aerts/Postma,  Tineke Postma nous a tant impressionnés. La soirée, toujours au Concertgebouw (j’adore écrire ce mot, je me crois alors à Amsterdam, à l’époque où Bernard Haitink dirigeait l’orchestre du même nom, et parfois, vous allez comprendre, je remonte même plus haut, du temps de Wilhelm Mengelberg…), donc la soirée, toujours dans le salon de musique de chambre du Concertgebouw, allait être d’un genre assez différent, marquée cependant d’une prestation bien enlevée, et de quelques autres plus discrètes, ou pas encore rodées. 

C’est ainsi que Pierre de Surgères (p), avec Félix Zurtrassen (b) et Lieven Venken (dm) nous a semblé – malgré un très joli modelé au piano – un rien trop axé sur une joliesse de son incontestable, mais dont la musique, trop sage, trop policée, trop dans l’esprit des trios piano/basse/batterie actuels, ne profite pas. Le LG Jazz Collective part d’une intention manifestement excellente (écriture, arrangements, jeunesse d’ensemble des exécutants) mais il y faudrait un engagement beaucoup plus affirmé, et sans doute davantage de répétitions. Avec le même contrebassiste que le trio d’avant, et Guillaume Vierset (g) qui en est le leader, Jean-Paul Estiévenart (tp), Steven Delannoye (ts, ss), Rob Banken (as), Igor Gehenot (p) et Antoine Pierre (dm). Nous avons été par contre assez emballés par le trio qui a suivi, sous le titre « De Beren Gieren« , avec Fulco Ottervanger (p), Lieven Van Pee (b) et Simon Segers (dm). Là aussi, un tout récent CD sur le label Clean Feed documente cette prestation : une musique très ouverte, déployée sur un registre contemporain et aventureux, encore très frâiche, qui gagnera sans doute à se canaliser un peu, et à trancher plus avant entre les manières proposées. Et je rappelle encore une fois que les prestations n’ont duré que trente minutes pour chaque groupe.

J’ai manqué les deux derniers groupes du samedi. Je sais que ce n’est pas bien. Mais j’avais engagé un dialogue au sujet d’un musicien maintenant âgé, malade et retiré de la scène, et je n’ai pas souhaité l’interrompre. C’est ainsi que parfois on rate de belles choses. Mais l’amitié qu’on porte et qu’on continue à porter a aussi son poids.

Dimanche matin, de retour au « De Werf », nous avons entendu deux formations très différentes, l’une constituée de deux très jeunes gens (17 et 19 ans) talentueux, mais dont on attendra la suite (Schntzl, soit Hendrik Lasure, piano et Casper Van de Velde, batterie), l’autre formée de quatre « stars » de la scène belge et qui, sous le titre « Secrets » propose une sorte de théâtre musical de la meilleure venue. Les quatre musiciens sont : Michel Massot (tuba), décidément très présent et surtout instrumentiste superlatif, Tuur Florizoone (acc) qui est un peu leur Vincent Perrani local, très au service du projet musical d’ensemble, Marine Horbaczewski (violoncelle), toute jeune soliste bien intégrée, et la formidable soprano Claron McFadden, la révélation du « meeting » (pour moi en tous cas). Il s’est agi, si j’ai bien compris, d’aller chercher des témoignages textuels auprès de personnes âgées, et d’en rapporter certains contenus « mis en musique » par le groupe. La façon dont Claron McFadden s’empare de ce matériel, brillamment, avec verve, lucidité, humour, et par dessus tout une santé vocale et humaine éclatante, vous réconcilierait avec un monde bien pire que le notre. Les organisateurs avaient sans doute un peu prévu la chose. Car c’est sur ces bonnes nouvelles que nous avons pris congé.

Philippe Méziat

 

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Nous en étions restés à ce Lennie Knows dédié à Lennie Tristano, sur lequel, au sein d’un trio Loriers/Aerts/Postma,  Tineke Postma nous a tant impressionnés. La soirée, toujours au Concertgebouw (j’adore écrire ce mot, je me crois alors à Amsterdam, à l’époque où Bernard Haitink dirigeait l’orchestre du même nom, et parfois, vous allez comprendre, je remonte même plus haut, du temps de Wilhelm Mengelberg…), donc la soirée, toujours dans le salon de musique de chambre du Concertgebouw, allait être d’un genre assez différent, marquée cependant d’une prestation bien enlevée, et de quelques autres plus discrètes, ou pas encore rodées. 

C’est ainsi que Pierre de Surgères (p), avec Félix Zurtrassen (b) et Lieven Venken (dm) nous a semblé – malgré un très joli modelé au piano – un rien trop axé sur une joliesse de son incontestable, mais dont la musique, trop sage, trop policée, trop dans l’esprit des trios piano/basse/batterie actuels, ne profite pas. Le LG Jazz Collective part d’une intention manifestement excellente (écriture, arrangements, jeunesse d’ensemble des exécutants) mais il y faudrait un engagement beaucoup plus affirmé, et sans doute davantage de répétitions. Avec le même contrebassiste que le trio d’avant, et Guillaume Vierset (g) qui en est le leader, Jean-Paul Estiévenart (tp), Steven Delannoye (ts, ss), Rob Banken (as), Igor Gehenot (p) et Antoine Pierre (dm). Nous avons été par contre assez emballés par le trio qui a suivi, sous le titre « De Beren Gieren« , avec Fulco Ottervanger (p), Lieven Van Pee (b) et Simon Segers (dm). Là aussi, un tout récent CD sur le label Clean Feed documente cette prestation : une musique très ouverte, déployée sur un registre contemporain et aventureux, encore très frâiche, qui gagnera sans doute à se canaliser un peu, et à trancher plus avant entre les manières proposées. Et je rappelle encore une fois que les prestations n’ont duré que trente minutes pour chaque groupe.

J’ai manqué les deux derniers groupes du samedi. Je sais que ce n’est pas bien. Mais j’avais engagé un dialogue au sujet d’un musicien maintenant âgé, malade et retiré de la scène, et je n’ai pas souhaité l’interrompre. C’est ainsi que parfois on rate de belles choses. Mais l’amitié qu’on porte et qu’on continue à porter a aussi son poids.

Dimanche matin, de retour au « De Werf », nous avons entendu deux formations très différentes, l’une constituée de deux très jeunes gens (17 et 19 ans) talentueux, mais dont on attendra la suite (Schntzl, soit Hendrik Lasure, piano et Casper Van de Velde, batterie), l’autre formée de quatre « stars » de la scène belge et qui, sous le titre « Secrets » propose une sorte de théâtre musical de la meilleure venue. Les quatre musiciens sont : Michel Massot (tuba), décidément très présent et surtout instrumentiste superlatif, Tuur Florizoone (acc) qui est un peu leur Vincent Perrani local, très au service du projet musical d’ensemble, Marine Horbaczewski (violoncelle), toute jeune soliste bien intégrée, et la formidable soprano Claron McFadden, la révélation du « meeting » (pour moi en tous cas). Il s’est agi, si j’ai bien compris, d’aller chercher des témoignages textuels auprès de personnes âgées, et d’en rapporter certains contenus « mis en musique » par le groupe. La façon dont Claron McFadden s’empare de ce matériel, brillamment, avec verve, lucidité, humour, et par dessus tout une santé vocale et humaine éclatante, vous réconcilierait avec un monde bien pire que le notre. Les organisateurs avaient sans doute un peu prévu la chose. Car c’est sur ces bonnes nouvelles que nous avons pris congé.

Philippe Méziat

 

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Nous en étions restés à ce Lennie Knows dédié à Lennie Tristano, sur lequel, au sein d’un trio Loriers/Aerts/Postma,  Tineke Postma nous a tant impressionnés. La soirée, toujours au Concertgebouw (j’adore écrire ce mot, je me crois alors à Amsterdam, à l’époque où Bernard Haitink dirigeait l’orchestre du même nom, et parfois, vous allez comprendre, je remonte même plus haut, du temps de Wilhelm Mengelberg…), donc la soirée, toujours dans le salon de musique de chambre du Concertgebouw, allait être d’un genre assez différent, marquée cependant d’une prestation bien enlevée, et de quelques autres plus discrètes, ou pas encore rodées. 

C’est ainsi que Pierre de Surgères (p), avec Félix Zurtrassen (b) et Lieven Venken (dm) nous a semblé – malgré un très joli modelé au piano – un rien trop axé sur une joliesse de son incontestable, mais dont la musique, trop sage, trop policée, trop dans l’esprit des trios piano/basse/batterie actuels, ne profite pas. Le LG Jazz Collective part d’une intention manifestement excellente (écriture, arrangements, jeunesse d’ensemble des exécutants) mais il y faudrait un engagement beaucoup plus affirmé, et sans doute davantage de répétitions. Avec le même contrebassiste que le trio d’avant, et Guillaume Vierset (g) qui en est le leader, Jean-Paul Estiévenart (tp), Steven Delannoye (ts, ss), Rob Banken (as), Igor Gehenot (p) et Antoine Pierre (dm). Nous avons été par contre assez emballés par le trio qui a suivi, sous le titre « De Beren Gieren« , avec Fulco Ottervanger (p), Lieven Van Pee (b) et Simon Segers (dm). Là aussi, un tout récent CD sur le label Clean Feed documente cette prestation : une musique très ouverte, déployée sur un registre contemporain et aventureux, encore très frâiche, qui gagnera sans doute à se canaliser un peu, et à trancher plus avant entre les manières proposées. Et je rappelle encore une fois que les prestations n’ont duré que trente minutes pour chaque groupe.

J’ai manqué les deux derniers groupes du samedi. Je sais que ce n’est pas bien. Mais j’avais engagé un dialogue au sujet d’un musicien maintenant âgé, malade et retiré de la scène, et je n’ai pas souhaité l’interrompre. C’est ainsi que parfois on rate de belles choses. Mais l’amitié qu’on porte et qu’on continue à porter a aussi son poids.

Dimanche matin, de retour au « De Werf », nous avons entendu deux formations très différentes, l’une constituée de deux très jeunes gens (17 et 19 ans) talentueux, mais dont on attendra la suite (Schntzl, soit Hendrik Lasure, piano et Casper Van de Velde, batterie), l’autre formée de quatre « stars » de la scène belge et qui, sous le titre « Secrets » propose une sorte de théâtre musical de la meilleure venue. Les quatre musiciens sont : Michel Massot (tuba), décidément très présent et surtout instrumentiste superlatif, Tuur Florizoone (acc) qui est un peu leur Vincent Perrani local, très au service du projet musical d’ensemble, Marine Horbaczewski (violoncelle), toute jeune soliste bien intégrée, et la formidable soprano Claron McFadden, la révélation du « meeting » (pour moi en tous cas). Il s’est agi, si j’ai bien compris, d’aller chercher des témoignages textuels auprès de personnes âgées, et d’en rapporter certains contenus « mis en musique » par le groupe. La façon dont Claron McFadden s’empare de ce matériel, brillamment, avec verve, lucidité, humour, et par dessus tout une santé vocale et humaine éclatante, vous réconcilierait avec un monde bien pire que le notre. Les organisateurs avaient sans doute un peu prévu la chose. Car c’est sur ces bonnes nouvelles que nous avons pris congé.

Philippe Méziat