Jazz live
Publié le 3 Juil 2013

Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Diane Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Dianne Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Diane Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Dianne Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Diane Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Dianne Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Diane Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum

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Cécile McLorin Salvant. Paris, Café de la Danse, 02/07.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Rodney Green (dm).

Pour qui a découvert Cécile McLorin en public voici deux ans et n’a eu depuis l’occasion que d’écouter son récent disque (début d’une carrière prometteuse), une chose est évidente : Miss McLorin (qui porte — il n’y a pas de hasard — le prénom de la sainte-patronne des musiciens) est une rusée, une maligne, bref une futée.


Quoi ? De ce qu’elle laissait entendre sur la scène de Jazz à Vienne en 2011, mettant le public du Théâtre Antique sens dessus dessous, en joie voire en délire… De ce qu’elle fit subir à l’auditoire de Jazz à Frontenay (dans le Jura, quelques semaines plus tard) en compagnie du trio Jobic Le Masson/Peter Giron/John Betsch — à savoir un festival de swing moderne d’une qualité éblouissante parsemé de traits de virtuosité d’un goût toujours exquis aussi bien en termes de tessiture (extravagante), de phrasé (ahurissant), d’inflexions (renversantes) qui ne laissa aucun doute à quiconque : celle qui devait succéder à Dianne Reeves dans la lignée des Grandes était bien devant nous… De tout cela, au Café de la Danse ce soir (comme d’ailleurs sur le disque « WomanChild ») il ne reste qu’une manière de quintessence que Cécile distille avec une aisance incroyable et une économie de moyens (à quelques fulgurances près) qui ne frustrent que ceux qui ont découvert, voici deux ans… (voir plus haut).

Accompagnée par un trio au savoir-faire accompli (Aaron Diehl/Paul Sikivie/Rodney Green), elle égrène un répertoire où se mêlent standards immortels (« Yesterdays », « Jitterbug Waltz »…), blues revisité (« John Henry ») et morceaux originaux telle « Le front caché sur tes genoux », cette merveilleuse ballade composée par Miss McLorin sur les mots de la poétesse haïtienne Ida Faubert. Ce faisant, Cécile n’a aucune difficulté à subjuguer le public. De growls en halètements suggestifs, sa voix module — avec une candeur et une sensualité de… « womanchild » — une gamme d’émotions à laquelle personne ne pourrait résister. Mais quasiment nulle trace de cette virtuosité présente voici deux ans, ni de cette capacité — par exemple — à interpréter « Jitterbug Waltz » seule au piano, réalisant sur les 88 touches un morphing du jeu de Fats Waller et de celui de Thelonious Monk, tandis que la voix canaille donne une nouvelle vie aux paroles de ce vieux Fats. Comment expliquer ce mystère ?

Une seule hypothèse : Miss McLorin s’économise, ce qui est une preuve de maturité supplémentaire (en termes de « gestion de carrière ») — celle qu’elle affiche sur le plan strictement musical étant par ailleurs parfaitement avérée. Elle ne jette pas à la tête du public une surdose de dons dont il ne saurait sans doute que faire et qui pourrait le conduire à terme à la lassitude. Elle met surtout en avant ses qualités les moins spectaculaires et les moins potentiellement tape-à-l’oreille, et se gagne ainsi la partie la plus « basique » de l’auditoire (toujours sensible au beau chant et au feeling sincère) mais aussi la partie la plus musicienne (qui devine qu’une telle maîtrise et un tel engagement artistique sont la matrice d’un grand talent en devenir). Elle nous mène, en quelque sorte, par le bout du nez tout en prenant nos oreilles en otage. Et c’est nous, pauvre public ravi, qui la mènerons par notre enthousiasme aussi légitime que captif à l’endroit — et au moment où — elle voudra bien nous révéler l’intégralité (on peut toujours rêver) de son art du chant. Chapeau bas ! Thierry Quénum