Jazz live
Publié le 5 Fév 2016

Craig Taborn, concert "Diva" au Rocher de Palmer, à Cenon, vivats !!!

Les habitants de l’agglomération bordelaise, un peu sevrés de jazz vif, se sont pressés dans le « salon de musique » du Rocher de Palmer à Cenon (33) hier soir 4 février, pour y écouter un solo de Craig Taborn, pianiste qui avait joué la veille à Strasbourg, dans le cadre d’une tournée européenne. Récent et brillant artiste ECM, Craig Taborn a donc improvisé pendant une heure devant plus de 150 personnes ravies de l’aubaine, et de la dégustation amicale qui suivait le concert, offerte par la société DIVA, au nom déjà très musical.

Une première approche du piano – un grand Steinway – en grande douceur, le pianiste tourne autour de « But Not For Me », caresse ce standard diversement, fait planer des effluves typiquement « Broadway », il égrène, touche avec infiniment de doigté. Ce sera, en gros, le seul moment vraiment tendre de la soirée. Car ensuite ça gronde et ça tonnerre assez vite, dans une ambiance qui fait un peu penser à un certain Mal Waldron, sans en emprunter totalement les chemins néanmoins. En quelques pièces improvisées, construites dans l’instant, martelées, usants de motifs répétitifs, Craig Taborn révèle une pensée musicale charpentée, obsédante, que seuls de petits sourires viennent de temps en temps illuminer de brèves ouvertures. En ces moments là, étrangement, il rappelle le Bix Beiderbecke de « In The Mist », à moins que soient remémorées des atmosphères debussystes. Pour le reste, s’il peut aussi évoquer Eddie Costa pour cette belle insistance dans le registre grave, il développe aussi ce qu’un confrère appelle la « variation amplifiante », un peu comme le fait Brad Mehldau, mais à mon sens de façon plus convaincante. Rappelé deux fois, il se laisse volontiers convaincre, mais doit aussi composer avec le démarrage d’un concert dans la grande salle voisine, qui a fait le plein de jeunes adolescents. Le « Rocher de Palmer », grand et bel équipement culturel de la rive droite, se doit d’accueillir à la fois les amateurs de jazz et ceux qui cherchent des sensations plus en rapport avec leur âge.

Les « soirées DIVA » se terminent par une dégustation de vins, et c’est l’occasion pour des personnes qui sont nombreuses à se connaître et à partager leur désir de jazz, de parler, rencontrer les artistes, et ce jusqu’à… plus soif ! Ainsi François Corneloup est venu dialoguer avec Craig, mais on relève aussi la présence des responsables d’Action Jazz, dont le concours de jeunes formations girondines a eu lieu la semaine dernière, sans oublier Hans Kuijper venu de son Périgord, et tous les amis, Christian, Anne-Marie, Philippe, Dominique, Jean-Philippe, Marion et j’en oublie…

Philippe Méziat|Les habitants de l’agglomération bordelaise, un peu sevrés de jazz vif, se sont pressés dans le « salon de musique » du Rocher de Palmer à Cenon (33) hier soir 4 février, pour y écouter un solo de Craig Taborn, pianiste qui avait joué la veille à Strasbourg, dans le cadre d’une tournée européenne. Récent et brillant artiste ECM, Craig Taborn a donc improvisé pendant une heure devant plus de 150 personnes ravies de l’aubaine, et de la dégustation amicale qui suivait le concert, offerte par la société DIVA, au nom déjà très musical.

Une première approche du piano – un grand Steinway – en grande douceur, le pianiste tourne autour de « But Not For Me », caresse ce standard diversement, fait planer des effluves typiquement « Broadway », il égrène, touche avec infiniment de doigté. Ce sera, en gros, le seul moment vraiment tendre de la soirée. Car ensuite ça gronde et ça tonnerre assez vite, dans une ambiance qui fait un peu penser à un certain Mal Waldron, sans en emprunter totalement les chemins néanmoins. En quelques pièces improvisées, construites dans l’instant, martelées, usants de motifs répétitifs, Craig Taborn révèle une pensée musicale charpentée, obsédante, que seuls de petits sourires viennent de temps en temps illuminer de brèves ouvertures. En ces moments là, étrangement, il rappelle le Bix Beiderbecke de « In The Mist », à moins que soient remémorées des atmosphères debussystes. Pour le reste, s’il peut aussi évoquer Eddie Costa pour cette belle insistance dans le registre grave, il développe aussi ce qu’un confrère appelle la « variation amplifiante », un peu comme le fait Brad Mehldau, mais à mon sens de façon plus convaincante. Rappelé deux fois, il se laisse volontiers convaincre, mais doit aussi composer avec le démarrage d’un concert dans la grande salle voisine, qui a fait le plein de jeunes adolescents. Le « Rocher de Palmer », grand et bel équipement culturel de la rive droite, se doit d’accueillir à la fois les amateurs de jazz et ceux qui cherchent des sensations plus en rapport avec leur âge.

Les « soirées DIVA » se terminent par une dégustation de vins, et c’est l’occasion pour des personnes qui sont nombreuses à se connaître et à partager leur désir de jazz, de parler, rencontrer les artistes, et ce jusqu’à… plus soif ! Ainsi François Corneloup est venu dialoguer avec Craig, mais on relève aussi la présence des responsables d’Action Jazz, dont le concours de jeunes formations girondines a eu lieu la semaine dernière, sans oublier Hans Kuijper venu de son Périgord, et tous les amis, Christian, Anne-Marie, Philippe, Dominique, Jean-Philippe, Marion et j’en oublie…

Philippe Méziat