Jazz live
Publié le 14 Avr 2014

Daniel Humair à La Nouvelle Seine

Ce soir 14 avril la péniche La Nouvelle Seine, en face de Notre-Dame de Paris, ouvrait pour la seconde fois ses portes au jazz avec Daniel Humair et ses complices Vincent Lê Quang et Stéphane Kerecki.

 

Péniche La Nouvelle Seine, Paris (75), le 14 avril 2014.


Vincent Lê Quang (saxes soprano et ténor), Stéphane Kerecki (contrebasse), Daniel Humair (batterie).


Voici longtemps que je n’avais pas été entendre Daniel Humair et je retrouvais ce soir quelques unes des impressions que j’éprouvais les premières fois que je le vis jouer, vers le milieu des années 70, Martial Solal et le trio Jeanneau-Texier Humair. Une impression qui fait surement cliché, mais qui persiste, de tendresse bourrue. Un bonheur de jouer amoureux, tantôt fervent, tantôt facétieux. Impression qui s’est enrichie d’un autre cliché : le rapprochement avec le geste du peintre du même nom, dans le coup de balai qui ressemble à la façon dont il brosse des tableaux, dans le goût plastique du coup de griffe sur les peaux et les cymbales, dans la palette de couleurs notamment sur les cymbales qui prévaut sur les impératifs de ce que les Américains appellent le time. Ce qui n’est pas lui dénier tout sens du time, mais il y met une élasticité – que je ne perçois pas de façon négative – qui s’est creusée avec l’âge et le désir de n’en faire qu’à sa tête du moment qu’il y établit complicité avec son bassiste. D’où cette danse de l’olive de baguette sur ses cymbales qu’il fait chanter d’un timbre à l’autre lorsqu’il bat le tempo. Plus un répertoire de quasi standards pour qui le fréquente depuis les années 70, dont il fait mine de négliger les titres parce qu’ils ne sont plus un problème en eux-mêmes, le seul problème étant de les quitter, de s’y rendre, d’aller de l’un à l’autre ou de l’un de ses exposés à l’autre, voir de les escamoter pour mieux les faire entendre. Un problème qu’il conçoit gaiement…


Vincent Lê Quang fut l’un des protégés de Daniel Humair au CNSM et les connaisseurs firent sa connaissance en sa compagnie ou lors du Concours national de jazz de la Défense 2003 où il remporta le 1er prix d’orchestre en duo avec Vincent Peirani, ainsi que le premier prix de soliste. Moins extraverti que d’autres de sa génération, dans un premier temps plus concentré sur une approche très rigoriste du saxophone soprano, il a fait une carrière discrète en dépit d’un activisme tous azimuts, notamment au sein du trio Yes Is a Pleasant Country qu’il partageait avec le pianiste Bruno Ruder et la chanteuse Jeanne Added. Il partagea surtout avec Bruno Ruder le fait que les médias ne retinrent souvent que le nom de Jeanne Added alors que la spécificité de ce trio était justement d’être un vrai trio et non une chanteuse accompagnée. C’était un vrai bonheur de le retrouver ce soir tant au ténor qu’au soprano, se prêtant au jeu de la palette des couleurs avec le batteur (après tout n’est-il pas devenu un spécialiste du soundpainting ?) avec un mélange de rigueur dans la conduite de ses solos et d’imagination dans les choix sonores et d’émission, de notes et de phrasé, avec un sens de l’espace qui permit une admirable circulation du son et des idées au sein de ce trio dont je ne dirai rien ce soir de Stéphane Kerecki parce qu’il est tard et que j’ai école demain… Mais il ne perd rien pour attendre, car il vient de signer un disque admirable en compagnie d’Emile Parisien, John Taylor et Fabrice Moreau, avec Jeanne Added en invitée sur quelques airs d’un programme dédié à la Nouvelle Vague à laquelle il emprunte son titre (sortie en mai chez Out Note).


Mais il faut redire deux mots (après ceux plus nombreux déjà écrits ici par Philippe Vincent pour le concert d’ouverture de Didier Lockwood ) de cette nouvelle programmation confiée à Jean-Jacques Pussiau (figure historique de la production phonographique européenne) sur la péniche La Nouvelle Seine qui ouvre sa merveilleuse petite salle au jazz un lundi sur deux, à raison de deux concerts par soir (20h30 et 22h15), comme sera le cas le 28 avril prochain pour le quartette de Jean-Louis Chautemps (Eric Le Lann, Sylvain Romano, Donald Kontomanou). Et un petit mot supplémentaire pour regretter que la Péniche L’Improviste à laquelle avait été promis une place sur ce même quai de Montebello, se trouve aujourd’hui reléguée après le Pont d’Austerlitz au pied de l’Institut de la mode. Franck Bergerot

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Ce soir 14 avril la péniche La Nouvelle Seine, en face de Notre-Dame de Paris, ouvrait pour la seconde fois ses portes au jazz avec Daniel Humair et ses complices Vincent Lê Quang et Stéphane Kerecki.

 

Péniche La Nouvelle Seine, Paris (75), le 14 avril 2014.


Vincent Lê Quang (saxes soprano et ténor), Stéphane Kerecki (contrebasse), Daniel Humair (batterie).


Voici longtemps que je n’avais pas été entendre Daniel Humair et je retrouvais ce soir quelques unes des impressions que j’éprouvais les premières fois que je le vis jouer, vers le milieu des années 70, Martial Solal et le trio Jeanneau-Texier Humair. Une impression qui fait surement cliché, mais qui persiste, de tendresse bourrue. Un bonheur de jouer amoureux, tantôt fervent, tantôt facétieux. Impression qui s’est enrichie d’un autre cliché : le rapprochement avec le geste du peintre du même nom, dans le coup de balai qui ressemble à la façon dont il brosse des tableaux, dans le goût plastique du coup de griffe sur les peaux et les cymbales, dans la palette de couleurs notamment sur les cymbales qui prévaut sur les impératifs de ce que les Américains appellent le time. Ce qui n’est pas lui dénier tout sens du time, mais il y met une élasticité – que je ne perçois pas de façon négative – qui s’est creusée avec l’âge et le désir de n’en faire qu’à sa tête du moment qu’il y établit complicité avec son bassiste. D’où cette danse de l’olive de baguette sur ses cymbales qu’il fait chanter d’un timbre à l’autre lorsqu’il bat le tempo. Plus un répertoire de quasi standards pour qui le fréquente depuis les années 70, dont il fait mine de négliger les titres parce qu’ils ne sont plus un problème en eux-mêmes, le seul problème étant de les quitter, de s’y rendre, d’aller de l’un à l’autre ou de l’un de ses exposés à l’autre, voir de les escamoter pour mieux les faire entendre. Un problème qu’il conçoit gaiement…


Vincent Lê Quang fut l’un des protégés de Daniel Humair au CNSM et les connaisseurs firent sa connaissance en sa compagnie ou lors du Concours national de jazz de la Défense 2003 où il remporta le 1er prix d’orchestre en duo avec Vincent Peirani, ainsi que le premier prix de soliste. Moins extraverti que d’autres de sa génération, dans un premier temps plus concentré sur une approche très rigoriste du saxophone soprano, il a fait une carrière discrète en dépit d’un activisme tous azimuts, notamment au sein du trio Yes Is a Pleasant Country qu’il partageait avec le pianiste Bruno Ruder et la chanteuse Jeanne Added. Il partagea surtout avec Bruno Ruder le fait que les médias ne retinrent souvent que le nom de Jeanne Added alors que la spécificité de ce trio était justement d’être un vrai trio et non une chanteuse accompagnée. C’était un vrai bonheur de le retrouver ce soir tant au ténor qu’au soprano, se prêtant au jeu de la palette des couleurs avec le batteur (après tout n’est-il pas devenu un spécialiste du soundpainting ?) avec un mélange de rigueur dans la conduite de ses solos et d’imagination dans les choix sonores et d’émission, de notes et de phrasé, avec un sens de l’espace qui permit une admirable circulation du son et des idées au sein de ce trio dont je ne dirai rien ce soir de Stéphane Kerecki parce qu’il est tard et que j’ai école demain… Mais il ne perd rien pour attendre, car il vient de signer un disque admirable en compagnie d’Emile Parisien, John Taylor et Fabrice Moreau, avec Jeanne Added en invitée sur quelques airs d’un programme dédié à la Nouvelle Vague à laquelle il emprunte son titre (sortie en mai chez Out Note).


Mais il faut redire deux mots (après ceux plus nombreux déjà écrits ici par Philippe Vincent pour le concert d’ouverture de Didier Lockwood ) de cette nouvelle programmation confiée à Jean-Jacques Pussiau (figure historique de la production phonographique européenne) sur la péniche La Nouvelle Seine qui ouvre sa merveilleuse petite salle au jazz un lundi sur deux, à raison de deux concerts par soir (20h30 et 22h15), comme sera le cas le 28 avril prochain pour le quartette de Jean-Louis Chautemps (Eric Le Lann, Sylvain Romano, Donald Kontomanou). Et un petit mot supplémentaire pour regretter que la Péniche L’Improviste à laquelle avait été promis une place sur ce même quai de Montebello, se trouve aujourd’hui reléguée après le Pont d’Austerlitz au pied de l’Institut de la mode. Franck Bergerot

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Ce soir 14 avril la péniche La Nouvelle Seine, en face de Notre-Dame de Paris, ouvrait pour la seconde fois ses portes au jazz avec Daniel Humair et ses complices Vincent Lê Quang et Stéphane Kerecki.

 

Péniche La Nouvelle Seine, Paris (75), le 14 avril 2014.


Vincent Lê Quang (saxes soprano et ténor), Stéphane Kerecki (contrebasse), Daniel Humair (batterie).


Voici longtemps que je n’avais pas été entendre Daniel Humair et je retrouvais ce soir quelques unes des impressions que j’éprouvais les premières fois que je le vis jouer, vers le milieu des années 70, Martial Solal et le trio Jeanneau-Texier Humair. Une impression qui fait surement cliché, mais qui persiste, de tendresse bourrue. Un bonheur de jouer amoureux, tantôt fervent, tantôt facétieux. Impression qui s’est enrichie d’un autre cliché : le rapprochement avec le geste du peintre du même nom, dans le coup de balai qui ressemble à la façon dont il brosse des tableaux, dans le goût plastique du coup de griffe sur les peaux et les cymbales, dans la palette de couleurs notamment sur les cymbales qui prévaut sur les impératifs de ce que les Américains appellent le time. Ce qui n’est pas lui dénier tout sens du time, mais il y met une élasticité – que je ne perçois pas de façon négative – qui s’est creusée avec l’âge et le désir de n’en faire qu’à sa tête du moment qu’il y établit complicité avec son bassiste. D’où cette danse de l’olive de baguette sur ses cymbales qu’il fait chanter d’un timbre à l’autre lorsqu’il bat le tempo. Plus un répertoire de quasi standards pour qui le fréquente depuis les années 70, dont il fait mine de négliger les titres parce qu’ils ne sont plus un problème en eux-mêmes, le seul problème étant de les quitter, de s’y rendre, d’aller de l’un à l’autre ou de l’un de ses exposés à l’autre, voir de les escamoter pour mieux les faire entendre. Un problème qu’il conçoit gaiement…


Vincent Lê Quang fut l’un des protégés de Daniel Humair au CNSM et les connaisseurs firent sa connaissance en sa compagnie ou lors du Concours national de jazz de la Défense 2003 où il remporta le 1er prix d’orchestre en duo avec Vincent Peirani, ainsi que le premier prix de soliste. Moins extraverti que d’autres de sa génération, dans un premier temps plus concentré sur une approche très rigoriste du saxophone soprano, il a fait une carrière discrète en dépit d’un activisme tous azimuts, notamment au sein du trio Yes Is a Pleasant Country qu’il partageait avec le pianiste Bruno Ruder et la chanteuse Jeanne Added. Il partagea surtout avec Bruno Ruder le fait que les médias ne retinrent souvent que le nom de Jeanne Added alors que la spécificité de ce trio était justement d’être un vrai trio et non une chanteuse accompagnée. C’était un vrai bonheur de le retrouver ce soir tant au ténor qu’au soprano, se prêtant au jeu de la palette des couleurs avec le batteur (après tout n’est-il pas devenu un spécialiste du soundpainting ?) avec un mélange de rigueur dans la conduite de ses solos et d’imagination dans les choix sonores et d’émission, de notes et de phrasé, avec un sens de l’espace qui permit une admirable circulation du son et des idées au sein de ce trio dont je ne dirai rien ce soir de Stéphane Kerecki parce qu’il est tard et que j’ai école demain… Mais il ne perd rien pour attendre, car il vient de signer un disque admirable en compagnie d’Emile Parisien, John Taylor et Fabrice Moreau, avec Jeanne Added en invitée sur quelques airs d’un programme dédié à la Nouvelle Vague à laquelle il emprunte son titre (sortie en mai chez Out Note).


Mais il faut redire deux mots (après ceux plus nombreux déjà écrits ici par Philippe Vincent pour le concert d’ouverture de Didier Lockwood ) de cette nouvelle programmation confiée à Jean-Jacques Pussiau (figure historique de la production phonographique européenne) sur la péniche La Nouvelle Seine qui ouvre sa merveilleuse petite salle au jazz un lundi sur deux, à raison de deux concerts par soir (20h30 et 22h15), comme sera le cas le 28 avril prochain pour le quartette de Jean-Louis Chautemps (Eric Le Lann, Sylvain Romano, Donald Kontomanou). Et un petit mot supplémentaire pour regretter que la Péniche L’Improviste à laquelle avait été promis une place sur ce même quai de Montebello, se trouve aujourd’hui reléguée après le Pont d’Austerlitz au pied de l’Institut de la mode. Franck Bergerot

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Ce soir 14 avril la péniche La Nouvelle Seine, en face de Notre-Dame de Paris, ouvrait pour la seconde fois ses portes au jazz avec Daniel Humair et ses complices Vincent Lê Quang et Stéphane Kerecki.

 

Péniche La Nouvelle Seine, Paris (75), le 14 avril 2014.


Vincent Lê Quang (saxes soprano et ténor), Stéphane Kerecki (contrebasse), Daniel Humair (batterie).


Voici longtemps que je n’avais pas été entendre Daniel Humair et je retrouvais ce soir quelques unes des impressions que j’éprouvais les premières fois que je le vis jouer, vers le milieu des années 70, Martial Solal et le trio Jeanneau-Texier Humair. Une impression qui fait surement cliché, mais qui persiste, de tendresse bourrue. Un bonheur de jouer amoureux, tantôt fervent, tantôt facétieux. Impression qui s’est enrichie d’un autre cliché : le rapprochement avec le geste du peintre du même nom, dans le coup de balai qui ressemble à la façon dont il brosse des tableaux, dans le goût plastique du coup de griffe sur les peaux et les cymbales, dans la palette de couleurs notamment sur les cymbales qui prévaut sur les impératifs de ce que les Américains appellent le time. Ce qui n’est pas lui dénier tout sens du time, mais il y met une élasticité – que je ne perçois pas de façon négative – qui s’est creusée avec l’âge et le désir de n’en faire qu’à sa tête du moment qu’il y établit complicité avec son bassiste. D’où cette danse de l’olive de baguette sur ses cymbales qu’il fait chanter d’un timbre à l’autre lorsqu’il bat le tempo. Plus un répertoire de quasi standards pour qui le fréquente depuis les années 70, dont il fait mine de négliger les titres parce qu’ils ne sont plus un problème en eux-mêmes, le seul problème étant de les quitter, de s’y rendre, d’aller de l’un à l’autre ou de l’un de ses exposés à l’autre, voir de les escamoter pour mieux les faire entendre. Un problème qu’il conçoit gaiement…


Vincent Lê Quang fut l’un des protégés de Daniel Humair au CNSM et les connaisseurs firent sa connaissance en sa compagnie ou lors du Concours national de jazz de la Défense 2003 où il remporta le 1er prix d’orchestre en duo avec Vincent Peirani, ainsi que le premier prix de soliste. Moins extraverti que d’autres de sa génération, dans un premier temps plus concentré sur une approche très rigoriste du saxophone soprano, il a fait une carrière discrète en dépit d’un activisme tous azimuts, notamment au sein du trio Yes Is a Pleasant Country qu’il partageait avec le pianiste Bruno Ruder et la chanteuse Jeanne Added. Il partagea surtout avec Bruno Ruder le fait que les médias ne retinrent souvent que le nom de Jeanne Added alors que la spécificité de ce trio était justement d’être un vrai trio et non une chanteuse accompagnée. C’était un vrai bonheur de le retrouver ce soir tant au ténor qu’au soprano, se prêtant au jeu de la palette des couleurs avec le batteur (après tout n’est-il pas devenu un spécialiste du soundpainting ?) avec un mélange de rigueur dans la conduite de ses solos et d’imagination dans les choix sonores et d’émission, de notes et de phrasé, avec un sens de l’espace qui permit une admirable circulation du son et des idées au sein de ce trio dont je ne dirai rien ce soir de Stéphane Kerecki parce qu’il est tard et que j’ai école demain… Mais il ne perd rien pour attendre, car il vient de signer un disque admirable en compagnie d’Emile Parisien, John Taylor et Fabrice Moreau, avec Jeanne Added en invitée sur quelques airs d’un programme dédié à la Nouvelle Vague à laquelle il emprunte son titre (sortie en mai chez Out Note).


Mais il faut redire deux mots (après ceux plus nombreux déjà écrits ici par Philippe Vincent pour le concert d’ouverture de Didier Lockwood ) de cette nouvelle programmation confiée à Jean-Jacques Pussiau (figure historique de la production phonographique européenne) sur la péniche La Nouvelle Seine qui ouvre sa merveilleuse petite salle au jazz un lundi sur deux, à raison de deux concerts par soir (20h30 et 22h15), comme sera le cas le 28 avril prochain pour le quartette de Jean-Louis Chautemps (Eric Le Lann, Sylvain Romano, Donald Kontomanou). Et un petit mot supplémentaire pour regretter que la Péniche L’Improviste à laquelle avait été promis une place sur ce même quai de Montebello, se trouve aujourd’hui reléguée après le Pont d’Austerlitz au pied de l’Institut de la mode. Franck Bergerot