Jazz live
Publié le 3 Mai 2015

Du jazz chez Picasso

 

 

Picasso3ÂAcAlvoet2015Vendredi soir, au Musée Picasso en nocturne, les étudiants du département jazz du CNSM improvisaient devant les chefs d’œuvres du peintre catalan…

Les Méditerranéennes de Pïcasso, sous la direction de Riccardo del Fra assisté de Timothée Quost, avec Hugo van Rechem (violon), Paco Andreo (trombone à pistons), Balthazar Naturel (saxophone), Simon Corneille (saxophone baryton), Gabriel Boyaut (saxophone soprano), Sylvain Fournet-Fayas (contrebasse), Timothée Quost (trompette), Musée Picasso, Vendredi 17 avril 2015

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La relation entre Picasso et le jazz semble assez complexe. Né en 1881, Picasso est contemporain de cette musique. Il l’a forcément écoutée quand il allait guincher au Bal Nègre en compagnie de Jean Cocteau. Mais dans un disque (chez Naïve) « Les musiques de Picasso », on ne rencontre pas Duke Ellington ni Sidney Bechet, mais  Satie, Ravel, Debussy, les grands compositeurs espagnols (Granados, Manuel de Falla, Albeniz) et du flamenco. Le jazz n’est présent qu’à titre anecdotique dans ce disque, sous la forme du Ragtime composé par Stravinsky en 1918.

Mais Picasso a inspiré les jazzmen. L’un des premiers solo de saxophone non accompagné enregistré, celui de Coleman Hawkins en 1948, s’intitulait précisément Picasso. Et Gil Evans avait composé un Blues for Pablo dans le premier écrin réalisé pour Miles Davis, Miles ahead. Miles et Pablo. Les deux génies possèdent ce même regard impérieux à l’encre noire. On peut rêver à leur rencontre mais il ne semble pas qu’ils se soient croisés.

Les étudiants du Conservatoire ont choisi d’approcher les tableaux de Picasso en privilégiant la spontanéité. Ils ont improvisé quelques minutes devant une dizaine de tableaux du maître, en proposant deux formules différentes, des standards  (Besame Mucho, Autumn leaves, Solitude, African flower… ) et aussi des improvisations plus intimistes en solo.

La déambulation musicale à travers le musée commence par une coloration latine bienvenue. Besame Mucho est exposé par Timothée Quost à la trompette, avec chaleur, expressivité, une belle ampleur du son. Un peu plus tard, ce même Besame Mucho sera malicieusement repris de manière fracturée, diffractée, distordue, dans la salle des fameux portraits cubistes de Picasso.


Parmi les beaux moments de cette soirée, on retient surtout ces solos improvisés, qui permettent aux jeunes musiciens de laisser cours à leur spontanéité devant les toiles. Le tromboniste Paco Andreo improvise devant ce magnifique portrait d’Olga songeuse, et son improvisation semble presque ôter quelques nuages de son joli front soucieux.  



 Picasso8ÂAcAlvoet2015



Une autre improvisation remarquable est celle de Simon Corneille, au saxophone baryton, devant une toile aux couleurs étonnamment vives, presque électriques de silhouettes étirées qui semblent en pâte à modeler. Picasso1ÂAcAlvoet2015 


Il joue beaucoup sur les harmoniques , explore des zones bouillonnantes de son saxophone avant d’esquisser des paysages aux lignes plus calmes. J’échange quelques mots avec le jeune musicien : « J’avais repéré le tableau un petit peu avant…Je me suis dit qu’il ne convenait pas à un truc trop bruitiste, ni trop tonal…j’ ai voulu faire quelque chose entre les deux, quelque chose d’un peu huileux…Enfin bon, les notes, ça vient comme ça vient… ».

Picasso6ÂAcAlvoet2015




Quelques instants plus tard, le violoniste Hugo van Rechem fait entendre une improvisation très prenante devant un tableau de 1951, « Meurtres en Corée », une dénonciation de la guerre qui présente des soldats s’apprêtant à fusiller des civils, femmes et enfants. Les victimes sont de face et fixent le spectateur, comme pour le prendre à témoin.  Les soldats sont de profils, engoncés dans des casques et des cuirasses qui dissimulent leur visage. On dirait des machines, des robots. Tout est gris. Hugo van Rechem utilise dans son improvisation tout le spectre des grincements, distorsions, dissonnances de son violon.

Picasso5ÂAcAlvoet2015

Un peu plus tard, le jeune contrebassiste Sylvain Fournet-Fayas improvise dans la salle des Cézanne (une des grandes admirations de Picasso). Devant un paysage de forêt il livre une improvisation recueillie avec une grande maîtrise du son. « Pendant mon improvisation, j’ai pensé à une forêt que je connais bien, en Allemagne… » nous confie-t-il  plus tard. Le concert se poursuit avec un Solitude magnifiquement exposé au violon par Hugo van Rechem, aussi à l’aise dans le registre de la dissonnance que dans celui de la délicatesse mélodique. Le concert s’achève dans la Cour du Musée, par un fervent Saint Thomas. C’était vraiment une belle soirée.

Texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët


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Picasso3ÂAcAlvoet2015Vendredi soir, au Musée Picasso en nocturne, les étudiants du département jazz du CNSM improvisaient devant les chefs d’œuvres du peintre catalan…

Les Méditerranéennes de Pïcasso, sous la direction de Riccardo del Fra assisté de Timothée Quost, avec Hugo van Rechem (violon), Paco Andreo (trombone à pistons), Balthazar Naturel (saxophone), Simon Corneille (saxophone baryton), Gabriel Boyaut (saxophone soprano), Sylvain Fournet-Fayas (contrebasse), Timothée Quost (trompette), Musée Picasso, Vendredi 17 avril 2015

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La relation entre Picasso et le jazz semble assez complexe. Né en 1881, Picasso est contemporain de cette musique. Il l’a forcément écoutée quand il allait guincher au Bal Nègre en compagnie de Jean Cocteau. Mais dans un disque (chez Naïve) « Les musiques de Picasso », on ne rencontre pas Duke Ellington ni Sidney Bechet, mais  Satie, Ravel, Debussy, les grands compositeurs espagnols (Granados, Manuel de Falla, Albeniz) et du flamenco. Le jazz n’est présent qu’à titre anecdotique dans ce disque, sous la forme du Ragtime composé par Stravinsky en 1918.

Mais Picasso a inspiré les jazzmen. L’un des premiers solo de saxophone non accompagné enregistré, celui de Coleman Hawkins en 1948, s’intitulait précisément Picasso. Et Gil Evans avait composé un Blues for Pablo dans le premier écrin réalisé pour Miles Davis, Miles ahead. Miles et Pablo. Les deux génies possèdent ce même regard impérieux à l’encre noire. On peut rêver à leur rencontre mais il ne semble pas qu’ils se soient croisés.

Les étudiants du Conservatoire ont choisi d’approcher les tableaux de Picasso en privilégiant la spontanéité. Ils ont improvisé quelques minutes devant une dizaine de tableaux du maître, en proposant deux formules différentes, des standards  (Besame Mucho, Autumn leaves, Solitude, African flower… ) et aussi des improvisations plus intimistes en solo.

La déambulation musicale à travers le musée commence par une coloration latine bienvenue. Besame Mucho est exposé par Timothée Quost à la trompette, avec chaleur, expressivité, une belle ampleur du son. Un peu plus tard, ce même Besame Mucho sera malicieusement repris de manière fracturée, diffractée, distordue, dans la salle des fameux portraits cubistes de Picasso.


Parmi les beaux moments de cette soirée, on retient surtout ces solos improvisés, qui permettent aux jeunes musiciens de laisser cours à leur spontanéité devant les toiles. Le tromboniste Paco Andreo improvise devant ce magnifique portrait d’Olga songeuse, et son improvisation semble presque ôter quelques nuages de son joli front soucieux.  



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Une autre improvisation remarquable est celle de Simon Corneille, au saxophone baryton, devant une toile aux couleurs étonnamment vives, presque électriques de silhouettes étirées qui semblent en pâte à modeler. Picasso1ÂAcAlvoet2015 


Il joue beaucoup sur les harmoniques , explore des zones bouillonnantes de son saxophone avant d’esquisser des paysages aux lignes plus calmes. J’échange quelques mots avec le jeune musicien : « J’avais repéré le tableau un petit peu avant…Je me suis dit qu’il ne convenait pas à un truc trop bruitiste, ni trop tonal…j’ ai voulu faire quelque chose entre les deux, quelque chose d’un peu huileux…Enfin bon, les notes, ça vient comme ça vient… ».

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Quelques instants plus tard, le violoniste Hugo van Rechem fait entendre une improvisation très prenante devant un tableau de 1951, « Meurtres en Corée », une dénonciation de la guerre qui présente des soldats s’apprêtant à fusiller des civils, femmes et enfants. Les victimes sont de face et fixent le spectateur, comme pour le prendre à témoin.  Les soldats sont de profils, engoncés dans des casques et des cuirasses qui dissimulent leur visage. On dirait des machines, des robots. Tout est gris. Hugo van Rechem utilise dans son improvisation tout le spectre des grincements, distorsions, dissonnances de son violon.

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Un peu plus tard, le jeune contrebassiste Sylvain Fournet-Fayas improvise dans la salle des Cézanne (une des grandes admirations de Picasso). Devant un paysage de forêt il livre une improvisation recueillie avec une grande maîtrise du son. « Pendant mon improvisation, j’ai pensé à une forêt que je connais bien, en Allemagne… » nous confie-t-il  plus tard. Le concert se poursuit avec un Solitude magnifiquement exposé au violon par Hugo van Rechem, aussi à l’aise dans le registre de la dissonnance que dans celui de la délicatesse mélodique. Le concert s’achève dans la Cour du Musée, par un fervent Saint Thomas. C’était vraiment une belle soirée.

Texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët


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Picasso3ÂAcAlvoet2015Vendredi soir, au Musée Picasso en nocturne, les étudiants du département jazz du CNSM improvisaient devant les chefs d’œuvres du peintre catalan…

Les Méditerranéennes de Pïcasso, sous la direction de Riccardo del Fra assisté de Timothée Quost, avec Hugo van Rechem (violon), Paco Andreo (trombone à pistons), Balthazar Naturel (saxophone), Simon Corneille (saxophone baryton), Gabriel Boyaut (saxophone soprano), Sylvain Fournet-Fayas (contrebasse), Timothée Quost (trompette), Musée Picasso, Vendredi 17 avril 2015

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La relation entre Picasso et le jazz semble assez complexe. Né en 1881, Picasso est contemporain de cette musique. Il l’a forcément écoutée quand il allait guincher au Bal Nègre en compagnie de Jean Cocteau. Mais dans un disque (chez Naïve) « Les musiques de Picasso », on ne rencontre pas Duke Ellington ni Sidney Bechet, mais  Satie, Ravel, Debussy, les grands compositeurs espagnols (Granados, Manuel de Falla, Albeniz) et du flamenco. Le jazz n’est présent qu’à titre anecdotique dans ce disque, sous la forme du Ragtime composé par Stravinsky en 1918.

Mais Picasso a inspiré les jazzmen. L’un des premiers solo de saxophone non accompagné enregistré, celui de Coleman Hawkins en 1948, s’intitulait précisément Picasso. Et Gil Evans avait composé un Blues for Pablo dans le premier écrin réalisé pour Miles Davis, Miles ahead. Miles et Pablo. Les deux génies possèdent ce même regard impérieux à l’encre noire. On peut rêver à leur rencontre mais il ne semble pas qu’ils se soient croisés.

Les étudiants du Conservatoire ont choisi d’approcher les tableaux de Picasso en privilégiant la spontanéité. Ils ont improvisé quelques minutes devant une dizaine de tableaux du maître, en proposant deux formules différentes, des standards  (Besame Mucho, Autumn leaves, Solitude, African flower… ) et aussi des improvisations plus intimistes en solo.

La déambulation musicale à travers le musée commence par une coloration latine bienvenue. Besame Mucho est exposé par Timothée Quost à la trompette, avec chaleur, expressivité, une belle ampleur du son. Un peu plus tard, ce même Besame Mucho sera malicieusement repris de manière fracturée, diffractée, distordue, dans la salle des fameux portraits cubistes de Picasso.


Parmi les beaux moments de cette soirée, on retient surtout ces solos improvisés, qui permettent aux jeunes musiciens de laisser cours à leur spontanéité devant les toiles. Le tromboniste Paco Andreo improvise devant ce magnifique portrait d’Olga songeuse, et son improvisation semble presque ôter quelques nuages de son joli front soucieux.  



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Une autre improvisation remarquable est celle de Simon Corneille, au saxophone baryton, devant une toile aux couleurs étonnamment vives, presque électriques de silhouettes étirées qui semblent en pâte à modeler. Picasso1ÂAcAlvoet2015 


Il joue beaucoup sur les harmoniques , explore des zones bouillonnantes de son saxophone avant d’esquisser des paysages aux lignes plus calmes. J’échange quelques mots avec le jeune musicien : « J’avais repéré le tableau un petit peu avant…Je me suis dit qu’il ne convenait pas à un truc trop bruitiste, ni trop tonal…j’ ai voulu faire quelque chose entre les deux, quelque chose d’un peu huileux…Enfin bon, les notes, ça vient comme ça vient… ».

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Quelques instants plus tard, le violoniste Hugo van Rechem fait entendre une improvisation très prenante devant un tableau de 1951, « Meurtres en Corée », une dénonciation de la guerre qui présente des soldats s’apprêtant à fusiller des civils, femmes et enfants. Les victimes sont de face et fixent le spectateur, comme pour le prendre à témoin.  Les soldats sont de profils, engoncés dans des casques et des cuirasses qui dissimulent leur visage. On dirait des machines, des robots. Tout est gris. Hugo van Rechem utilise dans son improvisation tout le spectre des grincements, distorsions, dissonnances de son violon.

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Un peu plus tard, le jeune contrebassiste Sylvain Fournet-Fayas improvise dans la salle des Cézanne (une des grandes admirations de Picasso). Devant un paysage de forêt il livre une improvisation recueillie avec une grande maîtrise du son. « Pendant mon improvisation, j’ai pensé à une forêt que je connais bien, en Allemagne… » nous confie-t-il  plus tard. Le concert se poursuit avec un Solitude magnifiquement exposé au violon par Hugo van Rechem, aussi à l’aise dans le registre de la dissonnance que dans celui de la délicatesse mélodique. Le concert s’achève dans la Cour du Musée, par un fervent Saint Thomas. C’était vraiment une belle soirée.

Texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët


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Picasso3ÂAcAlvoet2015Vendredi soir, au Musée Picasso en nocturne, les étudiants du département jazz du CNSM improvisaient devant les chefs d’œuvres du peintre catalan…

Les Méditerranéennes de Pïcasso, sous la direction de Riccardo del Fra assisté de Timothée Quost, avec Hugo van Rechem (violon), Paco Andreo (trombone à pistons), Balthazar Naturel (saxophone), Simon Corneille (saxophone baryton), Gabriel Boyaut (saxophone soprano), Sylvain Fournet-Fayas (contrebasse), Timothée Quost (trompette), Musée Picasso, Vendredi 17 avril 2015

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La relation entre Picasso et le jazz semble assez complexe. Né en 1881, Picasso est contemporain de cette musique. Il l’a forcément écoutée quand il allait guincher au Bal Nègre en compagnie de Jean Cocteau. Mais dans un disque (chez Naïve) « Les musiques de Picasso », on ne rencontre pas Duke Ellington ni Sidney Bechet, mais  Satie, Ravel, Debussy, les grands compositeurs espagnols (Granados, Manuel de Falla, Albeniz) et du flamenco. Le jazz n’est présent qu’à titre anecdotique dans ce disque, sous la forme du Ragtime composé par Stravinsky en 1918.

Mais Picasso a inspiré les jazzmen. L’un des premiers solo de saxophone non accompagné enregistré, celui de Coleman Hawkins en 1948, s’intitulait précisément Picasso. Et Gil Evans avait composé un Blues for Pablo dans le premier écrin réalisé pour Miles Davis, Miles ahead. Miles et Pablo. Les deux génies possèdent ce même regard impérieux à l’encre noire. On peut rêver à leur rencontre mais il ne semble pas qu’ils se soient croisés.

Les étudiants du Conservatoire ont choisi d’approcher les tableaux de Picasso en privilégiant la spontanéité. Ils ont improvisé quelques minutes devant une dizaine de tableaux du maître, en proposant deux formules différentes, des standards  (Besame Mucho, Autumn leaves, Solitude, African flower… ) et aussi des improvisations plus intimistes en solo.

La déambulation musicale à travers le musée commence par une coloration latine bienvenue. Besame Mucho est exposé par Timothée Quost à la trompette, avec chaleur, expressivité, une belle ampleur du son. Un peu plus tard, ce même Besame Mucho sera malicieusement repris de manière fracturée, diffractée, distordue, dans la salle des fameux portraits cubistes de Picasso.


Parmi les beaux moments de cette soirée, on retient surtout ces solos improvisés, qui permettent aux jeunes musiciens de laisser cours à leur spontanéité devant les toiles. Le tromboniste Paco Andreo improvise devant ce magnifique portrait d’Olga songeuse, et son improvisation semble presque ôter quelques nuages de son joli front soucieux.  



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Une autre improvisation remarquable est celle de Simon Corneille, au saxophone baryton, devant une toile aux couleurs étonnamment vives, presque électriques de silhouettes étirées qui semblent en pâte à modeler. Picasso1ÂAcAlvoet2015 


Il joue beaucoup sur les harmoniques , explore des zones bouillonnantes de son saxophone avant d’esquisser des paysages aux lignes plus calmes. J’échange quelques mots avec le jeune musicien : « J’avais repéré le tableau un petit peu avant…Je me suis dit qu’il ne convenait pas à un truc trop bruitiste, ni trop tonal…j’ ai voulu faire quelque chose entre les deux, quelque chose d’un peu huileux…Enfin bon, les notes, ça vient comme ça vient… ».

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Quelques instants plus tard, le violoniste Hugo van Rechem fait entendre une improvisation très prenante devant un tableau de 1951, « Meurtres en Corée », une dénonciation de la guerre qui présente des soldats s’apprêtant à fusiller des civils, femmes et enfants. Les victimes sont de face et fixent le spectateur, comme pour le prendre à témoin.  Les soldats sont de profils, engoncés dans des casques et des cuirasses qui dissimulent leur visage. On dirait des machines, des robots. Tout est gris. Hugo van Rechem utilise dans son improvisation tout le spectre des grincements, distorsions, dissonnances de son violon.

Picasso5ÂAcAlvoet2015

Un peu plus tard, le jeune contrebassiste Sylvain Fournet-Fayas improvise dans la salle des Cézanne (une des grandes admirations de Picasso). Devant un paysage de forêt il livre une improvisation recueillie avec une grande maîtrise du son. « Pendant mon improvisation, j’ai pensé à une forêt que je connais bien, en Allemagne… » nous confie-t-il  plus tard. Le concert se poursuit avec un Solitude magnifiquement exposé au violon par Hugo van Rechem, aussi à l’aise dans le registre de la dissonnance que dans celui de la délicatesse mélodique. Le concert s’achève dans la Cour du Musée, par un fervent Saint Thomas. C’était vraiment une belle soirée.

Texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët


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