Jazz live
Publié le 17 Déc 2014

Franck Tortiller en son ermitage

 

N’ayant jamais pris le temps d’écouter le disque de Franck Tortiller “La Leçon des jours” – mais quels disques ai-je le temps d’écouter en dehors de l’écoute rapide qui me permet d’en faire la distributeur à mes confrères chroniqueurs et de ceux que je chronique moi-même ? –, je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleure façon de le découvrir que de profiter de la reprise ce soir 17décembre de ce programme de vibraphone solo au Studio de l’Ermitage. Où je reviendra vendredi 19 pour le grand concert de fin de cycle anniversaire du grand orchestre Ping Machine à moins que je ne me laisse attirer le même soir au Triton par le programme tout neuf du violoniste Régis Huby (Marc Ducret, Bruno Angelini, Michele Rabbia… une paille !). Entre les deux, mon cœur balance.

 

Studio de l’Ermitage, Paris (75), le 17 décembre 2014.

 

Franck Tortiller (vibraphone).

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller reprend un titre de James Taylor en ouverture de ce programme. Ne me demandez pas quel titre… James Taylor est à mon oreille plus un “son” global qu’une œuvre dont j’ai une connaissance détaillée. Mais Tortiller est de ceux que j’ai toujours identifié, plus ou moins consciemment, à ce son, même si j’ai connu le vibraphoniste à ses débuts au sein du quartette Ecume, très Steps Ahead (mais on n’est pas très loin du sujet), puis au sein d’un trio (Trio à Boum, puis Trio Tortiller) dont je garde en souvenir une majorité de standards, mais avec un “son” assimilable à celui de ces songwriters des années 70 dont se nourrissait la musique de Keith Jarrett et Pat Metheny.

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller finit son concert par l’hymne des Bourguignons en souvenir de la fête de la Saint-Vincent et par une valse de Tony Murena qu’il interprète au marimba en hommage au grand xylophoniste Francisco Cariolato qui fit les grandes heures du musette des années 20, invité dans les studios par Fredo Gardoni, Jean Vaissade et quelques autres (Aubade Charmeuse avec Jean Vaissade et Django Reinhardt en juin 1928, c’est lui). En effet, fils de viticulteur (et trompettiste), Franck Tortiller a grandi entre la vigne et les fêtes champêtres de Bourgogne. Alors que nous évoquons des souvenir de bal de noces bourguignonne (les miens dans la grange de ma grand-mère que l’on nettoyait pour l’occasion et où le village guinchait jusqu’à quelques heures de la traite du matin, au son d’un accordéon, d’un saxophone et d’un batterie), il se souvient des bals avec son père, mais parfois aussi seul à la batterie avec un accordéoniste.  La citation de Je suis fier d’être bourguignon n’intervient explicitement qu’en coda clin-d’œil, et elle est précédée d’un long blues (tout au plus allusif) d’un excitant développement harmonique. Quand à Méprise de Murena, c’est par une très patiente et affriolante partie de strip-tease que La Tortille nous dévoile sa valse, jamais totalement mise à nu sous les frous-frous du marimba.

 

Entre ces deux pôles identitaires (l’american song book des années 70 et la fête populaire à la française), ce n’est pas un hasard si, au terme d’une ébourifrante exploration harmonique, Franck Tortiller fait surgir sur ses lames le thème d’I Can’t Get Started, s’il l’on songe qu’il reçu en cadeau pour sa communion la version de Clifford Brown et Max Roach au Crescendo Club de Los Angeles en 1954, sur l’album “In Concert”. D’un bord à l’autre  de ce folklore intérieur, au gré d’originaux imaginés au fil des sessions d’enregistrements et pour la plupart datés et titrés du jour de leur conception en studio, comme il y a des ragas de tel ou tel autre moment de la journée, Tortiller dépasse la simple épreuve de force de la performance solo, sans économiser sa technique à quatre baguettes, ni son énergie, mais avec un lyrisme tant mélodique qu’harmonique porté par un drive irrésistible, la principale réserve portant sur une amplification exagérée (faut-il y voir la conséquence d’années dans des bals d’une différente nature que celle évoquée plus haut) rendant certaines fréquenses du vibraphone désagréable à l’oreille et donnant trop de valeur au vibrato dont l’usage me paraît toujours un peu anachronique sur le répertoire contemporain , un peu comme si Michael Brecker jouait avec le vibrato de Coleman Hawkins.


Réécoutant enfin, en rédigeant cette chronique, l’album “La Leçon des jours”, dans sa version studio, à laquelle l’ingénieur du son Mohammad Sadeghin (ce soir à la console) a contribué d’une patte très sensible (est-ce la transposition de ces effets au concert qui entrainait tout à l’heure l’excès d’amplification et ce que j’ai pris pour d’indésirables saturations?), je découvre le titre de cette chanson de James Taylor que je ne parvenais pas à nommer en début de chronique: Song for You Far Away.

 

Dans la salle beaucoup de percussionnistes classiques et d’anciens complices, tels que le compère d’Ecume et du trio, le contrebassiste Yves Rousseau, qui présentera  le nouveau programme de son quartette Akasha, samedi prochain, 20 décembre au Triton. Franck Bergerot

 

 

|

 

N’ayant jamais pris le temps d’écouter le disque de Franck Tortiller “La Leçon des jours” – mais quels disques ai-je le temps d’écouter en dehors de l’écoute rapide qui me permet d’en faire la distributeur à mes confrères chroniqueurs et de ceux que je chronique moi-même ? –, je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleure façon de le découvrir que de profiter de la reprise ce soir 17décembre de ce programme de vibraphone solo au Studio de l’Ermitage. Où je reviendra vendredi 19 pour le grand concert de fin de cycle anniversaire du grand orchestre Ping Machine à moins que je ne me laisse attirer le même soir au Triton par le programme tout neuf du violoniste Régis Huby (Marc Ducret, Bruno Angelini, Michele Rabbia… une paille !). Entre les deux, mon cœur balance.

 

Studio de l’Ermitage, Paris (75), le 17 décembre 2014.

 

Franck Tortiller (vibraphone).

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller reprend un titre de James Taylor en ouverture de ce programme. Ne me demandez pas quel titre… James Taylor est à mon oreille plus un “son” global qu’une œuvre dont j’ai une connaissance détaillée. Mais Tortiller est de ceux que j’ai toujours identifié, plus ou moins consciemment, à ce son, même si j’ai connu le vibraphoniste à ses débuts au sein du quartette Ecume, très Steps Ahead (mais on n’est pas très loin du sujet), puis au sein d’un trio (Trio à Boum, puis Trio Tortiller) dont je garde en souvenir une majorité de standards, mais avec un “son” assimilable à celui de ces songwriters des années 70 dont se nourrissait la musique de Keith Jarrett et Pat Metheny.

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller finit son concert par l’hymne des Bourguignons en souvenir de la fête de la Saint-Vincent et par une valse de Tony Murena qu’il interprète au marimba en hommage au grand xylophoniste Francisco Cariolato qui fit les grandes heures du musette des années 20, invité dans les studios par Fredo Gardoni, Jean Vaissade et quelques autres (Aubade Charmeuse avec Jean Vaissade et Django Reinhardt en juin 1928, c’est lui). En effet, fils de viticulteur (et trompettiste), Franck Tortiller a grandi entre la vigne et les fêtes champêtres de Bourgogne. Alors que nous évoquons des souvenir de bal de noces bourguignonne (les miens dans la grange de ma grand-mère que l’on nettoyait pour l’occasion et où le village guinchait jusqu’à quelques heures de la traite du matin, au son d’un accordéon, d’un saxophone et d’un batterie), il se souvient des bals avec son père, mais parfois aussi seul à la batterie avec un accordéoniste.  La citation de Je suis fier d’être bourguignon n’intervient explicitement qu’en coda clin-d’œil, et elle est précédée d’un long blues (tout au plus allusif) d’un excitant développement harmonique. Quand à Méprise de Murena, c’est par une très patiente et affriolante partie de strip-tease que La Tortille nous dévoile sa valse, jamais totalement mise à nu sous les frous-frous du marimba.

 

Entre ces deux pôles identitaires (l’american song book des années 70 et la fête populaire à la française), ce n’est pas un hasard si, au terme d’une ébourifrante exploration harmonique, Franck Tortiller fait surgir sur ses lames le thème d’I Can’t Get Started, s’il l’on songe qu’il reçu en cadeau pour sa communion la version de Clifford Brown et Max Roach au Crescendo Club de Los Angeles en 1954, sur l’album “In Concert”. D’un bord à l’autre  de ce folklore intérieur, au gré d’originaux imaginés au fil des sessions d’enregistrements et pour la plupart datés et titrés du jour de leur conception en studio, comme il y a des ragas de tel ou tel autre moment de la journée, Tortiller dépasse la simple épreuve de force de la performance solo, sans économiser sa technique à quatre baguettes, ni son énergie, mais avec un lyrisme tant mélodique qu’harmonique porté par un drive irrésistible, la principale réserve portant sur une amplification exagérée (faut-il y voir la conséquence d’années dans des bals d’une différente nature que celle évoquée plus haut) rendant certaines fréquenses du vibraphone désagréable à l’oreille et donnant trop de valeur au vibrato dont l’usage me paraît toujours un peu anachronique sur le répertoire contemporain , un peu comme si Michael Brecker jouait avec le vibrato de Coleman Hawkins.


Réécoutant enfin, en rédigeant cette chronique, l’album “La Leçon des jours”, dans sa version studio, à laquelle l’ingénieur du son Mohammad Sadeghin (ce soir à la console) a contribué d’une patte très sensible (est-ce la transposition de ces effets au concert qui entrainait tout à l’heure l’excès d’amplification et ce que j’ai pris pour d’indésirables saturations?), je découvre le titre de cette chanson de James Taylor que je ne parvenais pas à nommer en début de chronique: Song for You Far Away.

 

Dans la salle beaucoup de percussionnistes classiques et d’anciens complices, tels que le compère d’Ecume et du trio, le contrebassiste Yves Rousseau, qui présentera  le nouveau programme de son quartette Akasha, samedi prochain, 20 décembre au Triton. Franck Bergerot

 

 

|

 

N’ayant jamais pris le temps d’écouter le disque de Franck Tortiller “La Leçon des jours” – mais quels disques ai-je le temps d’écouter en dehors de l’écoute rapide qui me permet d’en faire la distributeur à mes confrères chroniqueurs et de ceux que je chronique moi-même ? –, je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleure façon de le découvrir que de profiter de la reprise ce soir 17décembre de ce programme de vibraphone solo au Studio de l’Ermitage. Où je reviendra vendredi 19 pour le grand concert de fin de cycle anniversaire du grand orchestre Ping Machine à moins que je ne me laisse attirer le même soir au Triton par le programme tout neuf du violoniste Régis Huby (Marc Ducret, Bruno Angelini, Michele Rabbia… une paille !). Entre les deux, mon cœur balance.

 

Studio de l’Ermitage, Paris (75), le 17 décembre 2014.

 

Franck Tortiller (vibraphone).

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller reprend un titre de James Taylor en ouverture de ce programme. Ne me demandez pas quel titre… James Taylor est à mon oreille plus un “son” global qu’une œuvre dont j’ai une connaissance détaillée. Mais Tortiller est de ceux que j’ai toujours identifié, plus ou moins consciemment, à ce son, même si j’ai connu le vibraphoniste à ses débuts au sein du quartette Ecume, très Steps Ahead (mais on n’est pas très loin du sujet), puis au sein d’un trio (Trio à Boum, puis Trio Tortiller) dont je garde en souvenir une majorité de standards, mais avec un “son” assimilable à celui de ces songwriters des années 70 dont se nourrissait la musique de Keith Jarrett et Pat Metheny.

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller finit son concert par l’hymne des Bourguignons en souvenir de la fête de la Saint-Vincent et par une valse de Tony Murena qu’il interprète au marimba en hommage au grand xylophoniste Francisco Cariolato qui fit les grandes heures du musette des années 20, invité dans les studios par Fredo Gardoni, Jean Vaissade et quelques autres (Aubade Charmeuse avec Jean Vaissade et Django Reinhardt en juin 1928, c’est lui). En effet, fils de viticulteur (et trompettiste), Franck Tortiller a grandi entre la vigne et les fêtes champêtres de Bourgogne. Alors que nous évoquons des souvenir de bal de noces bourguignonne (les miens dans la grange de ma grand-mère que l’on nettoyait pour l’occasion et où le village guinchait jusqu’à quelques heures de la traite du matin, au son d’un accordéon, d’un saxophone et d’un batterie), il se souvient des bals avec son père, mais parfois aussi seul à la batterie avec un accordéoniste.  La citation de Je suis fier d’être bourguignon n’intervient explicitement qu’en coda clin-d’œil, et elle est précédée d’un long blues (tout au plus allusif) d’un excitant développement harmonique. Quand à Méprise de Murena, c’est par une très patiente et affriolante partie de strip-tease que La Tortille nous dévoile sa valse, jamais totalement mise à nu sous les frous-frous du marimba.

 

Entre ces deux pôles identitaires (l’american song book des années 70 et la fête populaire à la française), ce n’est pas un hasard si, au terme d’une ébourifrante exploration harmonique, Franck Tortiller fait surgir sur ses lames le thème d’I Can’t Get Started, s’il l’on songe qu’il reçu en cadeau pour sa communion la version de Clifford Brown et Max Roach au Crescendo Club de Los Angeles en 1954, sur l’album “In Concert”. D’un bord à l’autre  de ce folklore intérieur, au gré d’originaux imaginés au fil des sessions d’enregistrements et pour la plupart datés et titrés du jour de leur conception en studio, comme il y a des ragas de tel ou tel autre moment de la journée, Tortiller dépasse la simple épreuve de force de la performance solo, sans économiser sa technique à quatre baguettes, ni son énergie, mais avec un lyrisme tant mélodique qu’harmonique porté par un drive irrésistible, la principale réserve portant sur une amplification exagérée (faut-il y voir la conséquence d’années dans des bals d’une différente nature que celle évoquée plus haut) rendant certaines fréquenses du vibraphone désagréable à l’oreille et donnant trop de valeur au vibrato dont l’usage me paraît toujours un peu anachronique sur le répertoire contemporain , un peu comme si Michael Brecker jouait avec le vibrato de Coleman Hawkins.


Réécoutant enfin, en rédigeant cette chronique, l’album “La Leçon des jours”, dans sa version studio, à laquelle l’ingénieur du son Mohammad Sadeghin (ce soir à la console) a contribué d’une patte très sensible (est-ce la transposition de ces effets au concert qui entrainait tout à l’heure l’excès d’amplification et ce que j’ai pris pour d’indésirables saturations?), je découvre le titre de cette chanson de James Taylor que je ne parvenais pas à nommer en début de chronique: Song for You Far Away.

 

Dans la salle beaucoup de percussionnistes classiques et d’anciens complices, tels que le compère d’Ecume et du trio, le contrebassiste Yves Rousseau, qui présentera  le nouveau programme de son quartette Akasha, samedi prochain, 20 décembre au Triton. Franck Bergerot

 

 

|

 

N’ayant jamais pris le temps d’écouter le disque de Franck Tortiller “La Leçon des jours” – mais quels disques ai-je le temps d’écouter en dehors de l’écoute rapide qui me permet d’en faire la distributeur à mes confrères chroniqueurs et de ceux que je chronique moi-même ? –, je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleure façon de le découvrir que de profiter de la reprise ce soir 17décembre de ce programme de vibraphone solo au Studio de l’Ermitage. Où je reviendra vendredi 19 pour le grand concert de fin de cycle anniversaire du grand orchestre Ping Machine à moins que je ne me laisse attirer le même soir au Triton par le programme tout neuf du violoniste Régis Huby (Marc Ducret, Bruno Angelini, Michele Rabbia… une paille !). Entre les deux, mon cœur balance.

 

Studio de l’Ermitage, Paris (75), le 17 décembre 2014.

 

Franck Tortiller (vibraphone).

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller reprend un titre de James Taylor en ouverture de ce programme. Ne me demandez pas quel titre… James Taylor est à mon oreille plus un “son” global qu’une œuvre dont j’ai une connaissance détaillée. Mais Tortiller est de ceux que j’ai toujours identifié, plus ou moins consciemment, à ce son, même si j’ai connu le vibraphoniste à ses débuts au sein du quartette Ecume, très Steps Ahead (mais on n’est pas très loin du sujet), puis au sein d’un trio (Trio à Boum, puis Trio Tortiller) dont je garde en souvenir une majorité de standards, mais avec un “son” assimilable à celui de ces songwriters des années 70 dont se nourrissait la musique de Keith Jarrett et Pat Metheny.

 

Ce n’est pas par hasard si Franck Tortiller finit son concert par l’hymne des Bourguignons en souvenir de la fête de la Saint-Vincent et par une valse de Tony Murena qu’il interprète au marimba en hommage au grand xylophoniste Francisco Cariolato qui fit les grandes heures du musette des années 20, invité dans les studios par Fredo Gardoni, Jean Vaissade et quelques autres (Aubade Charmeuse avec Jean Vaissade et Django Reinhardt en juin 1928, c’est lui). En effet, fils de viticulteur (et trompettiste), Franck Tortiller a grandi entre la vigne et les fêtes champêtres de Bourgogne. Alors que nous évoquons des souvenir de bal de noces bourguignonne (les miens dans la grange de ma grand-mère que l’on nettoyait pour l’occasion et où le village guinchait jusqu’à quelques heures de la traite du matin, au son d’un accordéon, d’un saxophone et d’un batterie), il se souvient des bals avec son père, mais parfois aussi seul à la batterie avec un accordéoniste.  La citation de Je suis fier d’être bourguignon n’intervient explicitement qu’en coda clin-d’œil, et elle est précédée d’un long blues (tout au plus allusif) d’un excitant développement harmonique. Quand à Méprise de Murena, c’est par une très patiente et affriolante partie de strip-tease que La Tortille nous dévoile sa valse, jamais totalement mise à nu sous les frous-frous du marimba.

 

Entre ces deux pôles identitaires (l’american song book des années 70 et la fête populaire à la française), ce n’est pas un hasard si, au terme d’une ébourifrante exploration harmonique, Franck Tortiller fait surgir sur ses lames le thème d’I Can’t Get Started, s’il l’on songe qu’il reçu en cadeau pour sa communion la version de Clifford Brown et Max Roach au Crescendo Club de Los Angeles en 1954, sur l’album “In Concert”. D’un bord à l’autre  de ce folklore intérieur, au gré d’originaux imaginés au fil des sessions d’enregistrements et pour la plupart datés et titrés du jour de leur conception en studio, comme il y a des ragas de tel ou tel autre moment de la journée, Tortiller dépasse la simple épreuve de force de la performance solo, sans économiser sa technique à quatre baguettes, ni son énergie, mais avec un lyrisme tant mélodique qu’harmonique porté par un drive irrésistible, la principale réserve portant sur une amplification exagérée (faut-il y voir la conséquence d’années dans des bals d’une différente nature que celle évoquée plus haut) rendant certaines fréquenses du vibraphone désagréable à l’oreille et donnant trop de valeur au vibrato dont l’usage me paraît toujours un peu anachronique sur le répertoire contemporain , un peu comme si Michael Brecker jouait avec le vibrato de Coleman Hawkins.


Réécoutant enfin, en rédigeant cette chronique, l’album “La Leçon des jours”, dans sa version studio, à laquelle l’ingénieur du son Mohammad Sadeghin (ce soir à la console) a contribué d’une patte très sensible (est-ce la transposition de ces effets au concert qui entrainait tout à l’heure l’excès d’amplification et ce que j’ai pris pour d’indésirables saturations?), je découvre le titre de cette chanson de James Taylor que je ne parvenais pas à nommer en début de chronique: Song for You Far Away.

 

Dans la salle beaucoup de percussionnistes classiques et d’anciens complices, tels que le compère d’Ecume et du trio, le contrebassiste Yves Rousseau, qui présentera  le nouveau programme de son quartette Akasha, samedi prochain, 20 décembre au Triton. Franck Bergerot