Jazz live
Publié le 9 Août 2014

Jazz em Agosto : Luis Lopes Lisbon Berlin Trio

Dans la capitale, les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. La guitare électrique occupe le centre des débats, seuls le duo de Matthew Shipp & Evan Parker et le big band qui fermera le festival ne mettant pas en avant ses six cordes. James Blood UlmerKeiji Haino, Marc Ducret, Marc Ribot, Vernon Reid: c’est au defilé de quelques-uns des meilleurs guitaristes de notre temps qu’il nous est proposé d’assister. Aucune raison de s’en plaindre. Ainsi, le musicien le plus présent cette année n’est autre que Fred Frith, membre de pas moins de trois formations : un trio inédit d’abord (avec Joëlle Léandre et Hamid Drake), le quartette MMM ensuite (projet initié par la contrebassiste), et Massacre (avec Bill Laswell et Charles Hayward), sans oublier la projection de “Step Across the Border” (1990), l’un des meilleurs films jamais réalisés sur un musicien au travail. Mais il est l’heure de se pencher sur le cas de Luis Lopes, guitar-hero local.


Mardi 5 août 2014, Amphithéâtre du Musée Gulbenkian, Lisbonne.


Luis Lopes Lisbon Berlin Trio

Luis Lopes (elg), Robert Landfermann (b), Christian Lillinger (dm)


Avec Susana Santos Silva, Rodrigo Amado, Luis Vicente, Marcelo Dos Reis et quelques autres, Luis Lopes est sans conteste l’un des musiciens les plus actifs du pays. On a pu l’entendre, entre autres, au sein du Humanization 4tet (deux albums sur Ayler Records, en 2010 et 2013). Il fait également partie de la “famille Clean Feed”, le prolifique label multipliant les sorties en provenance de tous les horizons mais accordant une attention particulière à la riche scène locale. Un deuxième album du Lisbon Berlin trio sort d’ailleurs incessamment (“The Line”), faisant suite à un premier opus daté 2011. Le contrebassiste Robert Landfermann m’était jusqu’alors inconnu, mais son compatriote Christian Lillinger, à peine trentenaire, s’est déjà fait remarquer dans plusieurs contextes relevant du jazz et des musiques improvisées: il apparaît sur une poignée d’albums Clean Feed, sous son nom et dans l’excellente formation de Pascal Niggenkemper, Vision7. Il a également enregistré avec Joachim Kühn, et nomme comme influence principale le percussionniste Günter Baby Sommer. De solides références et un musicien à suivre.


Lopes défend un free rock-jazz hyperbolique, aidé par une superbe sonorité de guitare à la distortion ciselée, et dont l’impétuosité est encore accrue par le tir nourri de l’infatigable Lillinger, partisan du barrage sonore ininterrompu. Le côté spectaculaire du jeu de ces deux-là (le batteur grimace, grogne et bondit sur son tabouret; le leader, dos au public la plupart du temps, se contorsionne libéralement) relègue le contrebassiste au second plan. Ce sont pour l’essentiel des drones turbopropulsés qui nous sont donnés à ouïr, des masses sonores projetées dans l’espace, sculptées et peignées en temps réel. Un premier quart d’heure persuasif ne sera hélas pas égalé par la suite, le groupe s’enferrant inexorablement dans une impasse dont il ne sortira plus, ce que ses membres seront les premiers à admettre au sortir de la scène. Rien d’honteux ni de déshonorant cependant; l’honnêteté de leur démarche ne fait aucun doute, et les meilleurs moments laissent entrevoir des perspectives encourageantes. Le musicien préféré de Lopes se nomme Daunik Lazro, et les deux hommes sont partenaires de label. Il n’est alors pas interdit de rêver à une collaboration transfrontalière et intergénérationnelle un de ces quatre matins… Wait and hear.


David Cristol

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Dans la capitale, les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. La guitare électrique occupe le centre des débats, seuls le duo de Matthew Shipp & Evan Parker et le big band qui fermera le festival ne mettant pas en avant ses six cordes. James Blood UlmerKeiji Haino, Marc Ducret, Marc Ribot, Vernon Reid: c’est au defilé de quelques-uns des meilleurs guitaristes de notre temps qu’il nous est proposé d’assister. Aucune raison de s’en plaindre. Ainsi, le musicien le plus présent cette année n’est autre que Fred Frith, membre de pas moins de trois formations : un trio inédit d’abord (avec Joëlle Léandre et Hamid Drake), le quartette MMM ensuite (projet initié par la contrebassiste), et Massacre (avec Bill Laswell et Charles Hayward), sans oublier la projection de “Step Across the Border” (1990), l’un des meilleurs films jamais réalisés sur un musicien au travail. Mais il est l’heure de se pencher sur le cas de Luis Lopes, guitar-hero local.


Mardi 5 août 2014, Amphithéâtre du Musée Gulbenkian, Lisbonne.


Luis Lopes Lisbon Berlin Trio

Luis Lopes (elg), Robert Landfermann (b), Christian Lillinger (dm)


Avec Susana Santos Silva, Rodrigo Amado, Luis Vicente, Marcelo Dos Reis et quelques autres, Luis Lopes est sans conteste l’un des musiciens les plus actifs du pays. On a pu l’entendre, entre autres, au sein du Humanization 4tet (deux albums sur Ayler Records, en 2010 et 2013). Il fait également partie de la “famille Clean Feed”, le prolifique label multipliant les sorties en provenance de tous les horizons mais accordant une attention particulière à la riche scène locale. Un deuxième album du Lisbon Berlin trio sort d’ailleurs incessamment (“The Line”), faisant suite à un premier opus daté 2011. Le contrebassiste Robert Landfermann m’était jusqu’alors inconnu, mais son compatriote Christian Lillinger, à peine trentenaire, s’est déjà fait remarquer dans plusieurs contextes relevant du jazz et des musiques improvisées: il apparaît sur une poignée d’albums Clean Feed, sous son nom et dans l’excellente formation de Pascal Niggenkemper, Vision7. Il a également enregistré avec Joachim Kühn, et nomme comme influence principale le percussionniste Günter Baby Sommer. De solides références et un musicien à suivre.


Lopes défend un free rock-jazz hyperbolique, aidé par une superbe sonorité de guitare à la distortion ciselée, et dont l’impétuosité est encore accrue par le tir nourri de l’infatigable Lillinger, partisan du barrage sonore ininterrompu. Le côté spectaculaire du jeu de ces deux-là (le batteur grimace, grogne et bondit sur son tabouret; le leader, dos au public la plupart du temps, se contorsionne libéralement) relègue le contrebassiste au second plan. Ce sont pour l’essentiel des drones turbopropulsés qui nous sont donnés à ouïr, des masses sonores projetées dans l’espace, sculptées et peignées en temps réel. Un premier quart d’heure persuasif ne sera hélas pas égalé par la suite, le groupe s’enferrant inexorablement dans une impasse dont il ne sortira plus, ce que ses membres seront les premiers à admettre au sortir de la scène. Rien d’honteux ni de déshonorant cependant; l’honnêteté de leur démarche ne fait aucun doute, et les meilleurs moments laissent entrevoir des perspectives encourageantes. Le musicien préféré de Lopes se nomme Daunik Lazro, et les deux hommes sont partenaires de label. Il n’est alors pas interdit de rêver à une collaboration transfrontalière et intergénérationnelle un de ces quatre matins… Wait and hear.


David Cristol

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Dans la capitale, les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. La guitare électrique occupe le centre des débats, seuls le duo de Matthew Shipp & Evan Parker et le big band qui fermera le festival ne mettant pas en avant ses six cordes. James Blood UlmerKeiji Haino, Marc Ducret, Marc Ribot, Vernon Reid: c’est au defilé de quelques-uns des meilleurs guitaristes de notre temps qu’il nous est proposé d’assister. Aucune raison de s’en plaindre. Ainsi, le musicien le plus présent cette année n’est autre que Fred Frith, membre de pas moins de trois formations : un trio inédit d’abord (avec Joëlle Léandre et Hamid Drake), le quartette MMM ensuite (projet initié par la contrebassiste), et Massacre (avec Bill Laswell et Charles Hayward), sans oublier la projection de “Step Across the Border” (1990), l’un des meilleurs films jamais réalisés sur un musicien au travail. Mais il est l’heure de se pencher sur le cas de Luis Lopes, guitar-hero local.


Mardi 5 août 2014, Amphithéâtre du Musée Gulbenkian, Lisbonne.


Luis Lopes Lisbon Berlin Trio

Luis Lopes (elg), Robert Landfermann (b), Christian Lillinger (dm)


Avec Susana Santos Silva, Rodrigo Amado, Luis Vicente, Marcelo Dos Reis et quelques autres, Luis Lopes est sans conteste l’un des musiciens les plus actifs du pays. On a pu l’entendre, entre autres, au sein du Humanization 4tet (deux albums sur Ayler Records, en 2010 et 2013). Il fait également partie de la “famille Clean Feed”, le prolifique label multipliant les sorties en provenance de tous les horizons mais accordant une attention particulière à la riche scène locale. Un deuxième album du Lisbon Berlin trio sort d’ailleurs incessamment (“The Line”), faisant suite à un premier opus daté 2011. Le contrebassiste Robert Landfermann m’était jusqu’alors inconnu, mais son compatriote Christian Lillinger, à peine trentenaire, s’est déjà fait remarquer dans plusieurs contextes relevant du jazz et des musiques improvisées: il apparaît sur une poignée d’albums Clean Feed, sous son nom et dans l’excellente formation de Pascal Niggenkemper, Vision7. Il a également enregistré avec Joachim Kühn, et nomme comme influence principale le percussionniste Günter Baby Sommer. De solides références et un musicien à suivre.


Lopes défend un free rock-jazz hyperbolique, aidé par une superbe sonorité de guitare à la distortion ciselée, et dont l’impétuosité est encore accrue par le tir nourri de l’infatigable Lillinger, partisan du barrage sonore ininterrompu. Le côté spectaculaire du jeu de ces deux-là (le batteur grimace, grogne et bondit sur son tabouret; le leader, dos au public la plupart du temps, se contorsionne libéralement) relègue le contrebassiste au second plan. Ce sont pour l’essentiel des drones turbopropulsés qui nous sont donnés à ouïr, des masses sonores projetées dans l’espace, sculptées et peignées en temps réel. Un premier quart d’heure persuasif ne sera hélas pas égalé par la suite, le groupe s’enferrant inexorablement dans une impasse dont il ne sortira plus, ce que ses membres seront les premiers à admettre au sortir de la scène. Rien d’honteux ni de déshonorant cependant; l’honnêteté de leur démarche ne fait aucun doute, et les meilleurs moments laissent entrevoir des perspectives encourageantes. Le musicien préféré de Lopes se nomme Daunik Lazro, et les deux hommes sont partenaires de label. Il n’est alors pas interdit de rêver à une collaboration transfrontalière et intergénérationnelle un de ces quatre matins… Wait and hear.


David Cristol

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Dans la capitale, les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. La guitare électrique occupe le centre des débats, seuls le duo de Matthew Shipp & Evan Parker et le big band qui fermera le festival ne mettant pas en avant ses six cordes. James Blood UlmerKeiji Haino, Marc Ducret, Marc Ribot, Vernon Reid: c’est au defilé de quelques-uns des meilleurs guitaristes de notre temps qu’il nous est proposé d’assister. Aucune raison de s’en plaindre. Ainsi, le musicien le plus présent cette année n’est autre que Fred Frith, membre de pas moins de trois formations : un trio inédit d’abord (avec Joëlle Léandre et Hamid Drake), le quartette MMM ensuite (projet initié par la contrebassiste), et Massacre (avec Bill Laswell et Charles Hayward), sans oublier la projection de “Step Across the Border” (1990), l’un des meilleurs films jamais réalisés sur un musicien au travail. Mais il est l’heure de se pencher sur le cas de Luis Lopes, guitar-hero local.


Mardi 5 août 2014, Amphithéâtre du Musée Gulbenkian, Lisbonne.


Luis Lopes Lisbon Berlin Trio

Luis Lopes (elg), Robert Landfermann (b), Christian Lillinger (dm)


Avec Susana Santos Silva, Rodrigo Amado, Luis Vicente, Marcelo Dos Reis et quelques autres, Luis Lopes est sans conteste l’un des musiciens les plus actifs du pays. On a pu l’entendre, entre autres, au sein du Humanization 4tet (deux albums sur Ayler Records, en 2010 et 2013). Il fait également partie de la “famille Clean Feed”, le prolifique label multipliant les sorties en provenance de tous les horizons mais accordant une attention particulière à la riche scène locale. Un deuxième album du Lisbon Berlin trio sort d’ailleurs incessamment (“The Line”), faisant suite à un premier opus daté 2011. Le contrebassiste Robert Landfermann m’était jusqu’alors inconnu, mais son compatriote Christian Lillinger, à peine trentenaire, s’est déjà fait remarquer dans plusieurs contextes relevant du jazz et des musiques improvisées: il apparaît sur une poignée d’albums Clean Feed, sous son nom et dans l’excellente formation de Pascal Niggenkemper, Vision7. Il a également enregistré avec Joachim Kühn, et nomme comme influence principale le percussionniste Günter Baby Sommer. De solides références et un musicien à suivre.


Lopes défend un free rock-jazz hyperbolique, aidé par une superbe sonorité de guitare à la distortion ciselée, et dont l’impétuosité est encore accrue par le tir nourri de l’infatigable Lillinger, partisan du barrage sonore ininterrompu. Le côté spectaculaire du jeu de ces deux-là (le batteur grimace, grogne et bondit sur son tabouret; le leader, dos au public la plupart du temps, se contorsionne libéralement) relègue le contrebassiste au second plan. Ce sont pour l’essentiel des drones turbopropulsés qui nous sont donnés à ouïr, des masses sonores projetées dans l’espace, sculptées et peignées en temps réel. Un premier quart d’heure persuasif ne sera hélas pas égalé par la suite, le groupe s’enferrant inexorablement dans une impasse dont il ne sortira plus, ce que ses membres seront les premiers à admettre au sortir de la scène. Rien d’honteux ni de déshonorant cependant; l’honnêteté de leur démarche ne fait aucun doute, et les meilleurs moments laissent entrevoir des perspectives encourageantes. Le musicien préféré de Lopes se nomme Daunik Lazro, et les deux hommes sont partenaires de label. Il n’est alors pas interdit de rêver à une collaboration transfrontalière et intergénérationnelle un de ces quatre matins… Wait and hear.


David Cristol