Jazz live
Publié le 24 Mai 2014

Jazz in Arles : Carla Bley/Steve Swallow/Andy Sheppard

Entre 300 et 400 personnes dans la chapelle du Méjan : Carla Bley attire le grand public. Un concert en deux parties, la première dédiée à de nouvelles compositions, la seconde plus légère, plus « entertainment », incite davantage à la rêverie et à la danse. Bien, bien. Carla Bley est restée au fond la même jeune fille qui invite aussi au divertissement, la « Taxi Girl » qu’elle fut un temps avant de devenir musicienne, compositrice et pianiste.


Carla Bley Trio : Carla Bley (p), Steve Swallow (b), Andy Sheppard (ts, ss)

 

J’ai passé d’abord une bonne partie du temps à imaginer ce que donneraient les nouveaux thèmes joués par le trio s’ils étaient arrangés pour un big band, à tout le moins une dizaine de musiciens. Aucune difficulté en l’occurence : Carla Bley est une compositrice heureuse, et ses compositions appellent les voix diverses des pupitres, saxophones, trombones, trompettes, et les parties solistes « ad libitum ». En trio, c’est Andy Sheppard qui se charge de cette dimension, avec une talent fou : entre Ben Webster, Paul Gonsalvès et Norris Turney, il fait planer rien moins que le jazz tout entier. Quand la basse électro-acoustique de Steve Swallow se glisse dans le groove, on y est totalement. Le second set, plus léger, circule entre « bossas novas » et interprétation de thèmes connus comme Stranger In Paradise, que « notre » Gloria Lasso (dans une version française) a marqué de sa voix satinée, et un tantinet « étrangère » en effet. Très bizarre : écoutez ça. Les grossiers effets d’écho quand elle dit « étrangère au paradis », et puis cet accent qui réussit à combiner une façon de mouiller les « r » comme s’il elle était d’origine anglaise, ou de les rouler à la façon latine. Un monde, vous dis-je !!! C’était en 1955, j’avais treize ans. Et j’avais bien vu quand même que Borodine avait été mis à contribution de façon presque éhontée. Voilà pour la madeleine. C’est Tony Bennett qui a donné la version la plus juste de cette scie, dans la langue d’origine.

 

Premier concert d’une tournée européenne du trio, qui ne passera pas par Coutances. Étonnant quand on sait qu’Andy Sheppard y est dans son propre jardin ! Ce soir (en ce moment même ?) Louis Sclavis dialogue avec René Bottlang, pour le dernier concert d’un festival bien orienté, discrètement situé dans la liste de nos favoris. On veut à la fois le dire et le garder secret…

 

Philippe Méziat

 

 

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Entre 300 et 400 personnes dans la chapelle du Méjan : Carla Bley attire le grand public. Un concert en deux parties, la première dédiée à de nouvelles compositions, la seconde plus légère, plus « entertainment », incite davantage à la rêverie et à la danse. Bien, bien. Carla Bley est restée au fond la même jeune fille qui invite aussi au divertissement, la « Taxi Girl » qu’elle fut un temps avant de devenir musicienne, compositrice et pianiste.


Carla Bley Trio : Carla Bley (p), Steve Swallow (b), Andy Sheppard (ts, ss)

 

J’ai passé d’abord une bonne partie du temps à imaginer ce que donneraient les nouveaux thèmes joués par le trio s’ils étaient arrangés pour un big band, à tout le moins une dizaine de musiciens. Aucune difficulté en l’occurence : Carla Bley est une compositrice heureuse, et ses compositions appellent les voix diverses des pupitres, saxophones, trombones, trompettes, et les parties solistes « ad libitum ». En trio, c’est Andy Sheppard qui se charge de cette dimension, avec une talent fou : entre Ben Webster, Paul Gonsalvès et Norris Turney, il fait planer rien moins que le jazz tout entier. Quand la basse électro-acoustique de Steve Swallow se glisse dans le groove, on y est totalement. Le second set, plus léger, circule entre « bossas novas » et interprétation de thèmes connus comme Stranger In Paradise, que « notre » Gloria Lasso (dans une version française) a marqué de sa voix satinée, et un tantinet « étrangère » en effet. Très bizarre : écoutez ça. Les grossiers effets d’écho quand elle dit « étrangère au paradis », et puis cet accent qui réussit à combiner une façon de mouiller les « r » comme s’il elle était d’origine anglaise, ou de les rouler à la façon latine. Un monde, vous dis-je !!! C’était en 1955, j’avais treize ans. Et j’avais bien vu quand même que Borodine avait été mis à contribution de façon presque éhontée. Voilà pour la madeleine. C’est Tony Bennett qui a donné la version la plus juste de cette scie, dans la langue d’origine.

 

Premier concert d’une tournée européenne du trio, qui ne passera pas par Coutances. Étonnant quand on sait qu’Andy Sheppard y est dans son propre jardin ! Ce soir (en ce moment même ?) Louis Sclavis dialogue avec René Bottlang, pour le dernier concert d’un festival bien orienté, discrètement situé dans la liste de nos favoris. On veut à la fois le dire et le garder secret…

 

Philippe Méziat

 

 

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Entre 300 et 400 personnes dans la chapelle du Méjan : Carla Bley attire le grand public. Un concert en deux parties, la première dédiée à de nouvelles compositions, la seconde plus légère, plus « entertainment », incite davantage à la rêverie et à la danse. Bien, bien. Carla Bley est restée au fond la même jeune fille qui invite aussi au divertissement, la « Taxi Girl » qu’elle fut un temps avant de devenir musicienne, compositrice et pianiste.


Carla Bley Trio : Carla Bley (p), Steve Swallow (b), Andy Sheppard (ts, ss)

 

J’ai passé d’abord une bonne partie du temps à imaginer ce que donneraient les nouveaux thèmes joués par le trio s’ils étaient arrangés pour un big band, à tout le moins une dizaine de musiciens. Aucune difficulté en l’occurence : Carla Bley est une compositrice heureuse, et ses compositions appellent les voix diverses des pupitres, saxophones, trombones, trompettes, et les parties solistes « ad libitum ». En trio, c’est Andy Sheppard qui se charge de cette dimension, avec une talent fou : entre Ben Webster, Paul Gonsalvès et Norris Turney, il fait planer rien moins que le jazz tout entier. Quand la basse électro-acoustique de Steve Swallow se glisse dans le groove, on y est totalement. Le second set, plus léger, circule entre « bossas novas » et interprétation de thèmes connus comme Stranger In Paradise, que « notre » Gloria Lasso (dans une version française) a marqué de sa voix satinée, et un tantinet « étrangère » en effet. Très bizarre : écoutez ça. Les grossiers effets d’écho quand elle dit « étrangère au paradis », et puis cet accent qui réussit à combiner une façon de mouiller les « r » comme s’il elle était d’origine anglaise, ou de les rouler à la façon latine. Un monde, vous dis-je !!! C’était en 1955, j’avais treize ans. Et j’avais bien vu quand même que Borodine avait été mis à contribution de façon presque éhontée. Voilà pour la madeleine. C’est Tony Bennett qui a donné la version la plus juste de cette scie, dans la langue d’origine.

 

Premier concert d’une tournée européenne du trio, qui ne passera pas par Coutances. Étonnant quand on sait qu’Andy Sheppard y est dans son propre jardin ! Ce soir (en ce moment même ?) Louis Sclavis dialogue avec René Bottlang, pour le dernier concert d’un festival bien orienté, discrètement situé dans la liste de nos favoris. On veut à la fois le dire et le garder secret…

 

Philippe Méziat

 

 

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Entre 300 et 400 personnes dans la chapelle du Méjan : Carla Bley attire le grand public. Un concert en deux parties, la première dédiée à de nouvelles compositions, la seconde plus légère, plus « entertainment », incite davantage à la rêverie et à la danse. Bien, bien. Carla Bley est restée au fond la même jeune fille qui invite aussi au divertissement, la « Taxi Girl » qu’elle fut un temps avant de devenir musicienne, compositrice et pianiste.


Carla Bley Trio : Carla Bley (p), Steve Swallow (b), Andy Sheppard (ts, ss)

 

J’ai passé d’abord une bonne partie du temps à imaginer ce que donneraient les nouveaux thèmes joués par le trio s’ils étaient arrangés pour un big band, à tout le moins une dizaine de musiciens. Aucune difficulté en l’occurence : Carla Bley est une compositrice heureuse, et ses compositions appellent les voix diverses des pupitres, saxophones, trombones, trompettes, et les parties solistes « ad libitum ». En trio, c’est Andy Sheppard qui se charge de cette dimension, avec une talent fou : entre Ben Webster, Paul Gonsalvès et Norris Turney, il fait planer rien moins que le jazz tout entier. Quand la basse électro-acoustique de Steve Swallow se glisse dans le groove, on y est totalement. Le second set, plus léger, circule entre « bossas novas » et interprétation de thèmes connus comme Stranger In Paradise, que « notre » Gloria Lasso (dans une version française) a marqué de sa voix satinée, et un tantinet « étrangère » en effet. Très bizarre : écoutez ça. Les grossiers effets d’écho quand elle dit « étrangère au paradis », et puis cet accent qui réussit à combiner une façon de mouiller les « r » comme s’il elle était d’origine anglaise, ou de les rouler à la façon latine. Un monde, vous dis-je !!! C’était en 1955, j’avais treize ans. Et j’avais bien vu quand même que Borodine avait été mis à contribution de façon presque éhontée. Voilà pour la madeleine. C’est Tony Bennett qui a donné la version la plus juste de cette scie, dans la langue d’origine.

 

Premier concert d’une tournée européenne du trio, qui ne passera pas par Coutances. Étonnant quand on sait qu’Andy Sheppard y est dans son propre jardin ! Ce soir (en ce moment même ?) Louis Sclavis dialogue avec René Bottlang, pour le dernier concert d’un festival bien orienté, discrètement situé dans la liste de nos favoris. On veut à la fois le dire et le garder secret…

 

Philippe Méziat