Jazz live
Publié le 16 Juin 2013

Jazz : une scène créative en région, forum, concerts, Chalon/s/Saône, 14 et 15 juin (II)

Ce fut un régal, au terme d’une journée de forums bien remplie et toujours consacrée à l’insertion des jeunes musiciens de jazz, d’assister aux concerts du soir au théâtre Piccolo et de voir comment les musiciens invités pour le forum, qui n’ont pas souvent l’occasion d’assister aux prestations de leurs collègues, ont su accueillir ces performances et se réjouir d’y avoir pris plaisir. Ce fut le cas pour Exultet, en première partie de soirée, mais aussi du trio de Jean-Paul Celea autour de la musique d’Ornette Coleman.

 

Exultet : William Rollin (g), Christophe Girard (acc), Stanislas Delannoy (dm)

 

Jean-Paul Celea, Yes Ornette ! : Jean-Paul Celea (b), Emile Parisien (ss), Wolfgang Reisinger (dm)

 

Lauréat du tremplin Jazz de la Défense en 2009 (2° prix de formation, 2° prix de composition pour Christophe Girard, 2° prix d’interprète pour Stanislas Delannoy), Exultet n’a pas usurpé ces récompenses. Leur concert d’hier soir, essentiellement consacré à leur tout nouveau répertoire (futur CD à venir, on trouve encore le premier sous la référence Double Moon DMCHR 71094, et sous le titre « Kern ») a encore montré que cette formation à l’instrumentation originale avait les dimensions d’un groupe cohérent, formé à la scène, et savait proposer une musique élaborée, savante mais accessible en même temps, aux contours séduisants et au contenu émotionnellement très sensible. Longues plages d’attente, moments d’exposition, déploiement de belles mélodies, surgissement de cavalcades ou temps de suspens suivis de résolutions apaisées se succèdent en une longue et belle suite. Il se confirme que l’accordéon prend en France une place de plus en plus affirmée, assez loin de son caractère musette premier, sans pour autant renoncer à être un instrument populaire. Pour preuve Christophe Girard, qui vient dans une suite (à compléter) formée au premier chef par Pascal Contet et Vincent Peirani.

 

J’attendais d’autant plus le concert de Jean-Paul Celea que c’était la troisième fois que je les entendais en direct, après Le Mans et Strasbourg. Le concert d’hier soir fut le plus exceptionnel des trois, pour quelques mystérieuses raisons, dont la fraicheur qui préside aux retrouvailles quand on s’est quitté depuis un certain temps. Il était réjouissant de voir comment Emile Parisien et Wolfgang Reisinger installaient leurs échanges, sourires aux lèvres et dans les regards, et d’assister au rayonnement solaire du jeu de Jean-Paul Celea, en pleine décontraction, faisant admirer un son magnifique, un déboulé sans faille, et lui aussi une joie éclatante. Il faut dire que cette musique, qui ne date pas d’aujourd’hui dans son écriture thématique, a mis le temps qu’il faut à nous parvenir. Elle n’est plus intempestive, ou inactuelle : elle est d’aujourd’hui, elle s’entend enfin, par son caractère dansant, sa joie profonde, sa dimension de consolation (où le trouver sinon dans l’art lui-même ?), et son rythme de feu-follet. Emile Parisien, on le dira encore une fois mais pour le coup avec l’appui de François Raulin ou d’Hélène Labarrière, présents hier soir en spectateurs détendus, est capable sur son soprano de convulsives attaques, de délicats murmures, il sait à la fois présenter de lui-même la face tendre et aimable, mais se lancer aussi dans de rageurs aveux d’une rare violence. Son entente avec Reisinger, nous l’avons dit, est proche de la perfection, mais aussi bien la façon dont il énonce les thèmes à l’unisson avec Jean-Paul. Tant de soleil ne se refuse pas, et on souhaite à ce trio de se faire entendre encore en de nombreux endroits. 

 

Fin de soirée légèrement arrosée dans le club de France qui porte bien son nom (« l’Arrosoir »), et retour au calme dans la nuit chalonnaise. Le bonheur quoi. Ou du moins quelque chose qui y ressemble.

 

Philippe Méziat

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Ce fut un régal, au terme d’une journée de forums bien remplie et toujours consacrée à l’insertion des jeunes musiciens de jazz, d’assister aux concerts du soir au théâtre Piccolo et de voir comment les musiciens invités pour le forum, qui n’ont pas souvent l’occasion d’assister aux prestations de leurs collègues, ont su accueillir ces performances et se réjouir d’y avoir pris plaisir. Ce fut le cas pour Exultet, en première partie de soirée, mais aussi du trio de Jean-Paul Celea autour de la musique d’Ornette Coleman.

 

Exultet : William Rollin (g), Christophe Girard (acc), Stanislas Delannoy (dm)

 

Jean-Paul Celea, Yes Ornette ! : Jean-Paul Celea (b), Emile Parisien (ss), Wolfgang Reisinger (dm)

 

Lauréat du tremplin Jazz de la Défense en 2009 (2° prix de formation, 2° prix de composition pour Christophe Girard, 2° prix d’interprète pour Stanislas Delannoy), Exultet n’a pas usurpé ces récompenses. Leur concert d’hier soir, essentiellement consacré à leur tout nouveau répertoire (futur CD à venir, on trouve encore le premier sous la référence Double Moon DMCHR 71094, et sous le titre « Kern ») a encore montré que cette formation à l’instrumentation originale avait les dimensions d’un groupe cohérent, formé à la scène, et savait proposer une musique élaborée, savante mais accessible en même temps, aux contours séduisants et au contenu émotionnellement très sensible. Longues plages d’attente, moments d’exposition, déploiement de belles mélodies, surgissement de cavalcades ou temps de suspens suivis de résolutions apaisées se succèdent en une longue et belle suite. Il se confirme que l’accordéon prend en France une place de plus en plus affirmée, assez loin de son caractère musette premier, sans pour autant renoncer à être un instrument populaire. Pour preuve Christophe Girard, qui vient dans une suite (à compléter) formée au premier chef par Pascal Contet et Vincent Peirani.

 

J’attendais d’autant plus le concert de Jean-Paul Celea que c’était la troisième fois que je les entendais en direct, après Le Mans et Strasbourg. Le concert d’hier soir fut le plus exceptionnel des trois, pour quelques mystérieuses raisons, dont la fraicheur qui préside aux retrouvailles quand on s’est quitté depuis un certain temps. Il était réjouissant de voir comment Emile Parisien et Wolfgang Reisinger installaient leurs échanges, sourires aux lèvres et dans les regards, et d’assister au rayonnement solaire du jeu de Jean-Paul Celea, en pleine décontraction, faisant admirer un son magnifique, un déboulé sans faille, et lui aussi une joie éclatante. Il faut dire que cette musique, qui ne date pas d’aujourd’hui dans son écriture thématique, a mis le temps qu’il faut à nous parvenir. Elle n’est plus intempestive, ou inactuelle : elle est d’aujourd’hui, elle s’entend enfin, par son caractère dansant, sa joie profonde, sa dimension de consolation (où le trouver sinon dans l’art lui-même ?), et son rythme de feu-follet. Emile Parisien, on le dira encore une fois mais pour le coup avec l’appui de François Raulin ou d’Hélène Labarrière, présents hier soir en spectateurs détendus, est capable sur son soprano de convulsives attaques, de délicats murmures, il sait à la fois présenter de lui-même la face tendre et aimable, mais se lancer aussi dans de rageurs aveux d’une rare violence. Son entente avec Reisinger, nous l’avons dit, est proche de la perfection, mais aussi bien la façon dont il énonce les thèmes à l’unisson avec Jean-Paul. Tant de soleil ne se refuse pas, et on souhaite à ce trio de se faire entendre encore en de nombreux endroits. 

 

Fin de soirée légèrement arrosée dans le club de France qui porte bien son nom (« l’Arrosoir »), et retour au calme dans la nuit chalonnaise. Le bonheur quoi. Ou du moins quelque chose qui y ressemble.

 

Philippe Méziat

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Ce fut un régal, au terme d’une journée de forums bien remplie et toujours consacrée à l’insertion des jeunes musiciens de jazz, d’assister aux concerts du soir au théâtre Piccolo et de voir comment les musiciens invités pour le forum, qui n’ont pas souvent l’occasion d’assister aux prestations de leurs collègues, ont su accueillir ces performances et se réjouir d’y avoir pris plaisir. Ce fut le cas pour Exultet, en première partie de soirée, mais aussi du trio de Jean-Paul Celea autour de la musique d’Ornette Coleman.

 

Exultet : William Rollin (g), Christophe Girard (acc), Stanislas Delannoy (dm)

 

Jean-Paul Celea, Yes Ornette ! : Jean-Paul Celea (b), Emile Parisien (ss), Wolfgang Reisinger (dm)

 

Lauréat du tremplin Jazz de la Défense en 2009 (2° prix de formation, 2° prix de composition pour Christophe Girard, 2° prix d’interprète pour Stanislas Delannoy), Exultet n’a pas usurpé ces récompenses. Leur concert d’hier soir, essentiellement consacré à leur tout nouveau répertoire (futur CD à venir, on trouve encore le premier sous la référence Double Moon DMCHR 71094, et sous le titre « Kern ») a encore montré que cette formation à l’instrumentation originale avait les dimensions d’un groupe cohérent, formé à la scène, et savait proposer une musique élaborée, savante mais accessible en même temps, aux contours séduisants et au contenu émotionnellement très sensible. Longues plages d’attente, moments d’exposition, déploiement de belles mélodies, surgissement de cavalcades ou temps de suspens suivis de résolutions apaisées se succèdent en une longue et belle suite. Il se confirme que l’accordéon prend en France une place de plus en plus affirmée, assez loin de son caractère musette premier, sans pour autant renoncer à être un instrument populaire. Pour preuve Christophe Girard, qui vient dans une suite (à compléter) formée au premier chef par Pascal Contet et Vincent Peirani.

 

J’attendais d’autant plus le concert de Jean-Paul Celea que c’était la troisième fois que je les entendais en direct, après Le Mans et Strasbourg. Le concert d’hier soir fut le plus exceptionnel des trois, pour quelques mystérieuses raisons, dont la fraicheur qui préside aux retrouvailles quand on s’est quitté depuis un certain temps. Il était réjouissant de voir comment Emile Parisien et Wolfgang Reisinger installaient leurs échanges, sourires aux lèvres et dans les regards, et d’assister au rayonnement solaire du jeu de Jean-Paul Celea, en pleine décontraction, faisant admirer un son magnifique, un déboulé sans faille, et lui aussi une joie éclatante. Il faut dire que cette musique, qui ne date pas d’aujourd’hui dans son écriture thématique, a mis le temps qu’il faut à nous parvenir. Elle n’est plus intempestive, ou inactuelle : elle est d’aujourd’hui, elle s’entend enfin, par son caractère dansant, sa joie profonde, sa dimension de consolation (où le trouver sinon dans l’art lui-même ?), et son rythme de feu-follet. Emile Parisien, on le dira encore une fois mais pour le coup avec l’appui de François Raulin ou d’Hélène Labarrière, présents hier soir en spectateurs détendus, est capable sur son soprano de convulsives attaques, de délicats murmures, il sait à la fois présenter de lui-même la face tendre et aimable, mais se lancer aussi dans de rageurs aveux d’une rare violence. Son entente avec Reisinger, nous l’avons dit, est proche de la perfection, mais aussi bien la façon dont il énonce les thèmes à l’unisson avec Jean-Paul. Tant de soleil ne se refuse pas, et on souhaite à ce trio de se faire entendre encore en de nombreux endroits. 

 

Fin de soirée légèrement arrosée dans le club de France qui porte bien son nom (« l’Arrosoir »), et retour au calme dans la nuit chalonnaise. Le bonheur quoi. Ou du moins quelque chose qui y ressemble.

 

Philippe Méziat

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Ce fut un régal, au terme d’une journée de forums bien remplie et toujours consacrée à l’insertion des jeunes musiciens de jazz, d’assister aux concerts du soir au théâtre Piccolo et de voir comment les musiciens invités pour le forum, qui n’ont pas souvent l’occasion d’assister aux prestations de leurs collègues, ont su accueillir ces performances et se réjouir d’y avoir pris plaisir. Ce fut le cas pour Exultet, en première partie de soirée, mais aussi du trio de Jean-Paul Celea autour de la musique d’Ornette Coleman.

 

Exultet : William Rollin (g), Christophe Girard (acc), Stanislas Delannoy (dm)

 

Jean-Paul Celea, Yes Ornette ! : Jean-Paul Celea (b), Emile Parisien (ss), Wolfgang Reisinger (dm)

 

Lauréat du tremplin Jazz de la Défense en 2009 (2° prix de formation, 2° prix de composition pour Christophe Girard, 2° prix d’interprète pour Stanislas Delannoy), Exultet n’a pas usurpé ces récompenses. Leur concert d’hier soir, essentiellement consacré à leur tout nouveau répertoire (futur CD à venir, on trouve encore le premier sous la référence Double Moon DMCHR 71094, et sous le titre « Kern ») a encore montré que cette formation à l’instrumentation originale avait les dimensions d’un groupe cohérent, formé à la scène, et savait proposer une musique élaborée, savante mais accessible en même temps, aux contours séduisants et au contenu émotionnellement très sensible. Longues plages d’attente, moments d’exposition, déploiement de belles mélodies, surgissement de cavalcades ou temps de suspens suivis de résolutions apaisées se succèdent en une longue et belle suite. Il se confirme que l’accordéon prend en France une place de plus en plus affirmée, assez loin de son caractère musette premier, sans pour autant renoncer à être un instrument populaire. Pour preuve Christophe Girard, qui vient dans une suite (à compléter) formée au premier chef par Pascal Contet et Vincent Peirani.

 

J’attendais d’autant plus le concert de Jean-Paul Celea que c’était la troisième fois que je les entendais en direct, après Le Mans et Strasbourg. Le concert d’hier soir fut le plus exceptionnel des trois, pour quelques mystérieuses raisons, dont la fraicheur qui préside aux retrouvailles quand on s’est quitté depuis un certain temps. Il était réjouissant de voir comment Emile Parisien et Wolfgang Reisinger installaient leurs échanges, sourires aux lèvres et dans les regards, et d’assister au rayonnement solaire du jeu de Jean-Paul Celea, en pleine décontraction, faisant admirer un son magnifique, un déboulé sans faille, et lui aussi une joie éclatante. Il faut dire que cette musique, qui ne date pas d’aujourd’hui dans son écriture thématique, a mis le temps qu’il faut à nous parvenir. Elle n’est plus intempestive, ou inactuelle : elle est d’aujourd’hui, elle s’entend enfin, par son caractère dansant, sa joie profonde, sa dimension de consolation (où le trouver sinon dans l’art lui-même ?), et son rythme de feu-follet. Emile Parisien, on le dira encore une fois mais pour le coup avec l’appui de François Raulin ou d’Hélène Labarrière, présents hier soir en spectateurs détendus, est capable sur son soprano de convulsives attaques, de délicats murmures, il sait à la fois présenter de lui-même la face tendre et aimable, mais se lancer aussi dans de rageurs aveux d’une rare violence. Son entente avec Reisinger, nous l’avons dit, est proche de la perfection, mais aussi bien la façon dont il énonce les thèmes à l’unisson avec Jean-Paul. Tant de soleil ne se refuse pas, et on souhaite à ce trio de se faire entendre encore en de nombreux endroits. 

 

Fin de soirée légèrement arrosée dans le club de France qui porte bien son nom (« l’Arrosoir »), et retour au calme dans la nuit chalonnaise. Le bonheur quoi. Ou du moins quelque chose qui y ressemble.

 

Philippe Méziat