Jazz live
Publié le 8 Juin 2013

Jazzdor Strasbourg/Berlin, 3° soirée. Berlin, Kesselhaus, Kulturbrauerei, 07/06.

Jazzdor Strasbourg/Berlin, 3° soirée. Berlin, Kesselhaus, Kulturbrauerei, 07/06.

Wu Wei (sheng)/Pascal Contet (acc) ; Gueorgui Kornazov Horizons Quintet : Gueorgui Kornazov (tb), Emile Parisien (ss), Manu Codjia (g), Marc Buronfosse (b), Karl Jannuska (dm) ; European Saxophone Ensemble (dir. : Guillaume Orti).

Ah ça, pour sûr, ce n’est pas du jazz ce duo Wu Wei/Pascal Contet. Mais ça tourne autour, c’est indéniable également. Un accordéon au lyrisme déployé en amples mouvements de soufflets ou qui s’adonne à une vélocité en notes piquées sur des harmonies décoiffantes plus un sheng (sorte d’orgue à bouche aux sonorités acidulées et à la virtuosité impressionnante), relayé par moments par un instrument à cordes non identifié aux grincements d’un exotisme indéniable : voilà une association peu courante, et que plus d’un chercheur de free-sons n’aurait même pas rêvée.


Reste que la longueur des morceaux et une certaine monotonie thématique ou rythmique peut rendre l’écoute lassante, passé l’effet de surprise. A suivre dans un autre contexte, peut-être…

Le quintet de Georgui Kornazov, c’est d’abord du son — celui du trombone du leader en tête : ample, vibrant, profond, sauvage — et chacun des membre du combo y contribue amplement. Car franchement qui pourrait trouver à redire à un line up de personnalités aussi fortes qu’Emile Parisien, Manu Codjia, Marc Buronfosse et Karl Jannuska ? Chacun d’entre eux, par ailleurs leader de son propre groupe, possède une sonorité distinctive et un jeu d’une inventivité qui les fait appeler un peu partout en sidemen de luxe. Mais les réunir tous les quatre est une autre paire de manches. Et pour servir les compos de Kornazov au groove intense et à l’énergie communicative, on imagine qu’ils ne doivent guère se faire prier. A Berlin, en tout cas, ils cassèrent la baraque dans une Kesselhaus bondée.

Il faut une programmation aussi aventureuse que celle de Philippe Ochem pour oser le chaos organisé, les pépiements abstraits et le bruitisme intello de l’European Saxophone Ensemble après le lyrisme généreux du quintet de Kornazov. Certes, pour ce dernier concert du vendredi, plusieurs des compositeurs qui avaient sué sang et eau sur leur table de travail pour fournir de la matière à ces douze jeunes souffleurs (du sax sopranino au sax basse) emmenés par Guillaume Orti étaient dans la salle. Mais cette salle commença à se vider de spectateurs par petits groupes furtifs. Dommage, car les fuyards ratèrent une belle pièce de Yochk’ho Seffer où les contrastes de masses sonores et de dynamiques, la beauté des sonorités imbriquées et le sens de la mélodie emportaient l’adhésion. Puis vint un morceau de Will Menter, à la fois déambulatoire et festif, preuve que cette phalange d’anches juvéniles est capable d’aborder les genres les plus divers. Pourtant force m’est d’admettre (avec une honnêteté que mes lecteurs fidèles reconnaîtront sans peine) que je rejoignis le camp des déserteurs peu après la fin de cette composition. Dommage pour moi sans doute aussi, mais une journée de vélo sous le cagnard berlinois avait eu raison de ma capacité à écouter tant de musique diverses à la suite (et sans doute également mis à l’épreuve les limites de mon professionnalisme, prétendront les langues fourchues et malignes dont le venin me poursuit).

Thierry Quénum

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Jazzdor Strasbourg/Berlin, 3° soirée. Berlin, Kesselhaus, Kulturbrauerei, 07/06.

Wu Wei (sheng)/Pascal Contet (acc) ; Gueorgui Kornazov Horizons Quintet : Gueorgui Kornazov (tb), Emile Parisien (ss), Manu Codjia (g), Marc Buronfosse (b), Karl Jannuska (dm) ; European Saxophone Ensemble (dir. : Guillaume Orti).

Ah ça, pour sûr, ce n’est pas du jazz ce duo Wu Wei/Pascal Contet. Mais ça tourne autour, c’est indéniable également. Un accordéon au lyrisme déployé en amples mouvements de soufflets ou qui s’adonne à une vélocité en notes piquées sur des harmonies décoiffantes plus un sheng (sorte d’orgue à bouche aux sonorités acidulées et à la virtuosité impressionnante), relayé par moments par un instrument à cordes non identifié aux grincements d’un exotisme indéniable : voilà une association peu courante, et que plus d’un chercheur de free-sons n’aurait même pas rêvée.


Reste que la longueur des morceaux et une certaine monotonie thématique ou rythmique peut rendre l’écoute lassante, passé l’effet de surprise. A suivre dans un autre contexte, peut-être…

Le quintet de Georgui Kornazov, c’est d’abord du son — celui du trombone du leader en tête : ample, vibrant, profond, sauvage — et chacun des membre du combo y contribue amplement. Car franchement qui pourrait trouver à redire à un line up de personnalités aussi fortes qu’Emile Parisien, Manu Codjia, Marc Buronfosse et Karl Jannuska ? Chacun d’entre eux, par ailleurs leader de son propre groupe, possède une sonorité distinctive et un jeu d’une inventivité qui les fait appeler un peu partout en sidemen de luxe. Mais les réunir tous les quatre est une autre paire de manches. Et pour servir les compos de Kornazov au groove intense et à l’énergie communicative, on imagine qu’ils ne doivent guère se faire prier. A Berlin, en tout cas, ils cassèrent la baraque dans une Kesselhaus bondée.

Il faut une programmation aussi aventureuse que celle de Philippe Ochem pour oser le chaos organisé, les pépiements abstraits et le bruitisme intello de l’European Saxophone Ensemble après le lyrisme généreux du quintet de Kornazov. Certes, pour ce dernier concert du vendredi, plusieurs des compositeurs qui avaient sué sang et eau sur leur table de travail pour fournir de la matière à ces douze jeunes souffleurs (du sax sopranino au sax basse) emmenés par Guillaume Orti étaient dans la salle. Mais cette salle commença à se vider de spectateurs par petits groupes furtifs. Dommage, car les fuyards ratèrent une belle pièce de Yochk’ho Seffer où les contrastes de masses sonores et de dynamiques, la beauté des sonorités imbriquées et le sens de la mélodie emportaient l’adhésion. Puis vint un morceau de Will Menter, à la fois déambulatoire et festif, preuve que cette phalange d’anches juvéniles est capable d’aborder les genres les plus divers. Pourtant force m’est d’admettre (avec une honnêteté que mes lecteurs fidèles reconnaîtront sans peine) que je rejoignis le camp des déserteurs peu après la fin de cette composition. Dommage pour moi sans doute aussi, mais une journée de vélo sous le cagnard berlinois avait eu raison de ma capacité à écouter tant de musique diverses à la suite (et sans doute également mis à l’épreuve les limites de mon professionnalisme, prétendront les langues fourchues et malignes dont le venin me poursuit).

Thierry Quénum

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Jazzdor Strasbourg/Berlin, 3° soirée. Berlin, Kesselhaus, Kulturbrauerei, 07/06.

Wu Wei (sheng)/Pascal Contet (acc) ; Gueorgui Kornazov Horizons Quintet : Gueorgui Kornazov (tb), Emile Parisien (ss), Manu Codjia (g), Marc Buronfosse (b), Karl Jannuska (dm) ; European Saxophone Ensemble (dir. : Guillaume Orti).

Ah ça, pour sûr, ce n’est pas du jazz ce duo Wu Wei/Pascal Contet. Mais ça tourne autour, c’est indéniable également. Un accordéon au lyrisme déployé en amples mouvements de soufflets ou qui s’adonne à une vélocité en notes piquées sur des harmonies décoiffantes plus un sheng (sorte d’orgue à bouche aux sonorités acidulées et à la virtuosité impressionnante), relayé par moments par un instrument à cordes non identifié aux grincements d’un exotisme indéniable : voilà une association peu courante, et que plus d’un chercheur de free-sons n’aurait même pas rêvée.


Reste que la longueur des morceaux et une certaine monotonie thématique ou rythmique peut rendre l’écoute lassante, passé l’effet de surprise. A suivre dans un autre contexte, peut-être…

Le quintet de Georgui Kornazov, c’est d’abord du son — celui du trombone du leader en tête : ample, vibrant, profond, sauvage — et chacun des membre du combo y contribue amplement. Car franchement qui pourrait trouver à redire à un line up de personnalités aussi fortes qu’Emile Parisien, Manu Codjia, Marc Buronfosse et Karl Jannuska ? Chacun d’entre eux, par ailleurs leader de son propre groupe, possède une sonorité distinctive et un jeu d’une inventivité qui les fait appeler un peu partout en sidemen de luxe. Mais les réunir tous les quatre est une autre paire de manches. Et pour servir les compos de Kornazov au groove intense et à l’énergie communicative, on imagine qu’ils ne doivent guère se faire prier. A Berlin, en tout cas, ils cassèrent la baraque dans une Kesselhaus bondée.

Il faut une programmation aussi aventureuse que celle de Philippe Ochem pour oser le chaos organisé, les pépiements abstraits et le bruitisme intello de l’European Saxophone Ensemble après le lyrisme généreux du quintet de Kornazov. Certes, pour ce dernier concert du vendredi, plusieurs des compositeurs qui avaient sué sang et eau sur leur table de travail pour fournir de la matière à ces douze jeunes souffleurs (du sax sopranino au sax basse) emmenés par Guillaume Orti étaient dans la salle. Mais cette salle commença à se vider de spectateurs par petits groupes furtifs. Dommage, car les fuyards ratèrent une belle pièce de Yochk’ho Seffer où les contrastes de masses sonores et de dynamiques, la beauté des sonorités imbriquées et le sens de la mélodie emportaient l’adhésion. Puis vint un morceau de Will Menter, à la fois déambulatoire et festif, preuve que cette phalange d’anches juvéniles est capable d’aborder les genres les plus divers. Pourtant force m’est d’admettre (avec une honnêteté que mes lecteurs fidèles reconnaîtront sans peine) que je rejoignis le camp des déserteurs peu après la fin de cette composition. Dommage pour moi sans doute aussi, mais une journée de vélo sous le cagnard berlinois avait eu raison de ma capacité à écouter tant de musique diverses à la suite (et sans doute également mis à l’épreuve les limites de mon professionnalisme, prétendront les langues fourchues et malignes dont le venin me poursuit).

Thierry Quénum

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Jazzdor Strasbourg/Berlin, 3° soirée. Berlin, Kesselhaus, Kulturbrauerei, 07/06.

Wu Wei (sheng)/Pascal Contet (acc) ; Gueorgui Kornazov Horizons Quintet : Gueorgui Kornazov (tb), Emile Parisien (ss), Manu Codjia (g), Marc Buronfosse (b), Karl Jannuska (dm) ; European Saxophone Ensemble (dir. : Guillaume Orti).

Ah ça, pour sûr, ce n’est pas du jazz ce duo Wu Wei/Pascal Contet. Mais ça tourne autour, c’est indéniable également. Un accordéon au lyrisme déployé en amples mouvements de soufflets ou qui s’adonne à une vélocité en notes piquées sur des harmonies décoiffantes plus un sheng (sorte d’orgue à bouche aux sonorités acidulées et à la virtuosité impressionnante), relayé par moments par un instrument à cordes non identifié aux grincements d’un exotisme indéniable : voilà une association peu courante, et que plus d’un chercheur de free-sons n’aurait même pas rêvée.


Reste que la longueur des morceaux et une certaine monotonie thématique ou rythmique peut rendre l’écoute lassante, passé l’effet de surprise. A suivre dans un autre contexte, peut-être…

Le quintet de Georgui Kornazov, c’est d’abord du son — celui du trombone du leader en tête : ample, vibrant, profond, sauvage — et chacun des membre du combo y contribue amplement. Car franchement qui pourrait trouver à redire à un line up de personnalités aussi fortes qu’Emile Parisien, Manu Codjia, Marc Buronfosse et Karl Jannuska ? Chacun d’entre eux, par ailleurs leader de son propre groupe, possède une sonorité distinctive et un jeu d’une inventivité qui les fait appeler un peu partout en sidemen de luxe. Mais les réunir tous les quatre est une autre paire de manches. Et pour servir les compos de Kornazov au groove intense et à l’énergie communicative, on imagine qu’ils ne doivent guère se faire prier. A Berlin, en tout cas, ils cassèrent la baraque dans une Kesselhaus bondée.

Il faut une programmation aussi aventureuse que celle de Philippe Ochem pour oser le chaos organisé, les pépiements abstraits et le bruitisme intello de l’European Saxophone Ensemble après le lyrisme généreux du quintet de Kornazov. Certes, pour ce dernier concert du vendredi, plusieurs des compositeurs qui avaient sué sang et eau sur leur table de travail pour fournir de la matière à ces douze jeunes souffleurs (du sax sopranino au sax basse) emmenés par Guillaume Orti étaient dans la salle. Mais cette salle commença à se vider de spectateurs par petits groupes furtifs. Dommage, car les fuyards ratèrent une belle pièce de Yochk’ho Seffer où les contrastes de masses sonores et de dynamiques, la beauté des sonorités imbriquées et le sens de la mélodie emportaient l’adhésion. Puis vint un morceau de Will Menter, à la fois déambulatoire et festif, preuve que cette phalange d’anches juvéniles est capable d’aborder les genres les plus divers. Pourtant force m’est d’admettre (avec une honnêteté que mes lecteurs fidèles reconnaîtront sans peine) que je rejoignis le camp des déserteurs peu après la fin de cette composition. Dommage pour moi sans doute aussi, mais une journée de vélo sous le cagnard berlinois avait eu raison de ma capacité à écouter tant de musique diverses à la suite (et sans doute également mis à l’épreuve les limites de mon professionnalisme, prétendront les langues fourchues et malignes dont le venin me poursuit).

Thierry Quénum