Jazz live
Publié le 18 Oct 2012

Le cocktail varié de Marcus Miller

En se rendant à une prestation de Marcus Miller, on sait que l’on va davantage assister à un show qu’à un Concert Spirituel. Mais comme il ne faut pas mourir idiot, quand l’ex-bassiste de Miles passe dans les parages, il convient d’aller jeter une oreille afin de pouvoir juger sur pièces le magnétisme de l’artiste. Résultat : des longueurs, une bonne surprise et la tête qui a fini par se mettre à bouger toute seule.

 

 

Marcus Miller

17 octobre 2012, Casino-Théâtre Barrière, Toulouse (31)

Lee Hogans (tp), Alex Han (as, ss), Kris Bowers (p, kb), Adam Agati (g), Marcus Miller (elb, bcl), Louis Cato (dm).

 

Miller Toulouse 2

 

D’un point de vue strictement musical, le concert de Marcus Miller peut se résumer à quelques éléments de base : deux accords par morceau, des mesures à quatre temps bien frappées (étonnant d’engager un batteur si bûcheron…), et de la virtuosité pour elle-même (énumération qui n’est en rien péjorative : avec aussi peu, d’autres on fait beaucoup !). Enfin, prolongeant la tradition d’une certaine musique noire américaine, on y trouve d’abord du groove. Or pour que cette fièvre rythmique si singulière fonctionne, il faut y perdre sa raison, son haleine, voire sa boussole. Ce qui ne fut pas toujours le cas, alors même que la réalisation fut bien évidemment impeccable de bout en bout. Le concert démarra certes en fanfare (Mr. Clean) mais en mode automatique si l’on veut. Malgré tout, dès Detroit, qui suivit, Marcus Miller laissa transparaître quel groove-man insensé il peut être. Avec Redemption, la musique sombra en revanche dans un smooth jazz des moins ragoûtants (avec une allusion finale à All Blues…). C’est pourtant au cours de cette pièce que la belle surprise de la soirée se fit entendre, Adam Agati y prenant en effet son premier solo de guitare. Quoique très « carré » au niveau rythmique (un peu linéaire de ce fait), Agati se révéla assez passionnant sur le plan mélodique, jouant des lignes très recherchées, pas racoleuses, suggérant des harmonies de passage pour le moins inattendues. Tout à coup, l’intérêt musical venait de franchir un cap – avant que le thème insipide ne soit réexposé… Passé February, ce fut dans Jekyll & Hide qu’il offrit un autre solo, cette fois la saturation et les effets sonores de Mike Stern en tête, mais avec des idées encore tout à fait originales. Est-ce un vieux réflexe (pavlovien) si ma tête s’est alors mise à bouger toute seule, tandis que mon pied scandait la pulsation ? En tous les cas, tel fut le constat ! Les « solos-en-crescendo » d’Alex Han (qui ne sont pas sans rappeler ceux de Kenny Garrett dans les années 1990), bien que généreux, parurent ensuite moins attractifs.

 

Miller Agati Toulouse

 

En bis, à l’issue d’une introduction en solo très pop/folk (sans doute une chanson) à la basse seule, le leader de la soirée amorça la composition qui fit le plus pour sa célébrité, Tutu. A la réaction du public, assez étonnamment, ils semblaient peu dans la salle comble du Casino de Toulouse à reconnaître le tube de Miller. D’ailleurs, sentant que la mayonnaise prenait mal, le bassiste interrompit soudain ses musiciens avant de reprendre trois fois plus vite sa célèbre ligne de basse. Le bis suivant, Blast (qui date de 2007), fit en revanche littéralement hurler la foule à peine les premières notes entonnées. Sûrement pour ne pas laisser partir « son » public sur une note moyenne, Marcus Miller réalisa alors une grande performance. Comme les enfants, on pourrait dire qu’il joua « pour du vrai », et dans ces moments-là, on comprend la fascination que Miller peut exercer. Cette fois, le bassiste admirable de Fat Time (“The Man with the Horn”), et plus sûrement celui de Fast Track (“We Want Miles”), justifia pleinement sa renommée.

 

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En se rendant à une prestation de Marcus Miller, on sait que l’on va davantage assister à un show qu’à un Concert Spirituel. Mais comme il ne faut pas mourir idiot, quand l’ex-bassiste de Miles passe dans les parages, il convient d’aller jeter une oreille afin de pouvoir juger sur pièces le magnétisme de l’artiste. Résultat : des longueurs, une bonne surprise et la tête qui a fini par se mettre à bouger toute seule.

 

 

Marcus Miller

17 octobre 2012, Casino-Théâtre Barrière, Toulouse (31)

Lee Hogans (tp), Alex Han (as, ss), Kris Bowers (p, kb), Adam Agati (g), Marcus Miller (elb, bcl), Louis Cato (dm).

 

Miller Toulouse 2

 

D’un point de vue strictement musical, le concert de Marcus Miller peut se résumer à quelques éléments de base : deux accords par morceau, des mesures à quatre temps bien frappées (étonnant d’engager un batteur si bûcheron…), et de la virtuosité pour elle-même (énumération qui n’est en rien péjorative : avec aussi peu, d’autres on fait beaucoup !). Enfin, prolongeant la tradition d’une certaine musique noire américaine, on y trouve d’abord du groove. Or pour que cette fièvre rythmique si singulière fonctionne, il faut y perdre sa raison, son haleine, voire sa boussole. Ce qui ne fut pas toujours le cas, alors même que la réalisation fut bien évidemment impeccable de bout en bout. Le concert démarra certes en fanfare (Mr. Clean) mais en mode automatique si l’on veut. Malgré tout, dès Detroit, qui suivit, Marcus Miller laissa transparaître quel groove-man insensé il peut être. Avec Redemption, la musique sombra en revanche dans un smooth jazz des moins ragoûtants (avec une allusion finale à All Blues…). C’est pourtant au cours de cette pièce que la belle surprise de la soirée se fit entendre, Adam Agati y prenant en effet son premier solo de guitare. Quoique très « carré » au niveau rythmique (un peu linéaire de ce fait), Agati se révéla assez passionnant sur le plan mélodique, jouant des lignes très recherchées, pas racoleuses, suggérant des harmonies de passage pour le moins inattendues. Tout à coup, l’intérêt musical venait de franchir un cap – avant que le thème insipide ne soit réexposé… Passé February, ce fut dans Jekyll & Hide qu’il offrit un autre solo, cette fois la saturation et les effets sonores de Mike Stern en tête, mais avec des idées encore tout à fait originales. Est-ce un vieux réflexe (pavlovien) si ma tête s’est alors mise à bouger toute seule, tandis que mon pied scandait la pulsation ? En tous les cas, tel fut le constat ! Les « solos-en-crescendo » d’Alex Han (qui ne sont pas sans rappeler ceux de Kenny Garrett dans les années 1990), bien que généreux, parurent ensuite moins attractifs.

 

Miller Agati Toulouse

 

En bis, à l’issue d’une introduction en solo très pop/folk (sans doute une chanson) à la basse seule, le leader de la soirée amorça la composition qui fit le plus pour sa célébrité, Tutu. A la réaction du public, assez étonnamment, ils semblaient peu dans la salle comble du Casino de Toulouse à reconnaître le tube de Miller. D’ailleurs, sentant que la mayonnaise prenait mal, le bassiste interrompit soudain ses musiciens avant de reprendre trois fois plus vite sa célèbre ligne de basse. Le bis suivant, Blast (qui date de 2007), fit en revanche littéralement hurler la foule à peine les premières notes entonnées. Sûrement pour ne pas laisser partir « son » public sur une note moyenne, Marcus Miller réalisa alors une grande performance. Comme les enfants, on pourrait dire qu’il joua « pour du vrai », et dans ces moments-là, on comprend la fascination que Miller peut exercer. Cette fois, le bassiste admirable de Fat Time (“The Man with the Horn”), et plus sûrement celui de Fast Track (“We Want Miles”), justifia pleinement sa renommée.

 

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En se rendant à une prestation de Marcus Miller, on sait que l’on va davantage assister à un show qu’à un Concert Spirituel. Mais comme il ne faut pas mourir idiot, quand l’ex-bassiste de Miles passe dans les parages, il convient d’aller jeter une oreille afin de pouvoir juger sur pièces le magnétisme de l’artiste. Résultat : des longueurs, une bonne surprise et la tête qui a fini par se mettre à bouger toute seule.

 

 

Marcus Miller

17 octobre 2012, Casino-Théâtre Barrière, Toulouse (31)

Lee Hogans (tp), Alex Han (as, ss), Kris Bowers (p, kb), Adam Agati (g), Marcus Miller (elb, bcl), Louis Cato (dm).

 

Miller Toulouse 2

 

D’un point de vue strictement musical, le concert de Marcus Miller peut se résumer à quelques éléments de base : deux accords par morceau, des mesures à quatre temps bien frappées (étonnant d’engager un batteur si bûcheron…), et de la virtuosité pour elle-même (énumération qui n’est en rien péjorative : avec aussi peu, d’autres on fait beaucoup !). Enfin, prolongeant la tradition d’une certaine musique noire américaine, on y trouve d’abord du groove. Or pour que cette fièvre rythmique si singulière fonctionne, il faut y perdre sa raison, son haleine, voire sa boussole. Ce qui ne fut pas toujours le cas, alors même que la réalisation fut bien évidemment impeccable de bout en bout. Le concert démarra certes en fanfare (Mr. Clean) mais en mode automatique si l’on veut. Malgré tout, dès Detroit, qui suivit, Marcus Miller laissa transparaître quel groove-man insensé il peut être. Avec Redemption, la musique sombra en revanche dans un smooth jazz des moins ragoûtants (avec une allusion finale à All Blues…). C’est pourtant au cours de cette pièce que la belle surprise de la soirée se fit entendre, Adam Agati y prenant en effet son premier solo de guitare. Quoique très « carré » au niveau rythmique (un peu linéaire de ce fait), Agati se révéla assez passionnant sur le plan mélodique, jouant des lignes très recherchées, pas racoleuses, suggérant des harmonies de passage pour le moins inattendues. Tout à coup, l’intérêt musical venait de franchir un cap – avant que le thème insipide ne soit réexposé… Passé February, ce fut dans Jekyll & Hide qu’il offrit un autre solo, cette fois la saturation et les effets sonores de Mike Stern en tête, mais avec des idées encore tout à fait originales. Est-ce un vieux réflexe (pavlovien) si ma tête s’est alors mise à bouger toute seule, tandis que mon pied scandait la pulsation ? En tous les cas, tel fut le constat ! Les « solos-en-crescendo » d’Alex Han (qui ne sont pas sans rappeler ceux de Kenny Garrett dans les années 1990), bien que généreux, parurent ensuite moins attractifs.

 

Miller Agati Toulouse

 

En bis, à l’issue d’une introduction en solo très pop/folk (sans doute une chanson) à la basse seule, le leader de la soirée amorça la composition qui fit le plus pour sa célébrité, Tutu. A la réaction du public, assez étonnamment, ils semblaient peu dans la salle comble du Casino de Toulouse à reconnaître le tube de Miller. D’ailleurs, sentant que la mayonnaise prenait mal, le bassiste interrompit soudain ses musiciens avant de reprendre trois fois plus vite sa célèbre ligne de basse. Le bis suivant, Blast (qui date de 2007), fit en revanche littéralement hurler la foule à peine les premières notes entonnées. Sûrement pour ne pas laisser partir « son » public sur une note moyenne, Marcus Miller réalisa alors une grande performance. Comme les enfants, on pourrait dire qu’il joua « pour du vrai », et dans ces moments-là, on comprend la fascination que Miller peut exercer. Cette fois, le bassiste admirable de Fat Time (“The Man with the Horn”), et plus sûrement celui de Fast Track (“We Want Miles”), justifia pleinement sa renommée.

 

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En se rendant à une prestation de Marcus Miller, on sait que l’on va davantage assister à un show qu’à un Concert Spirituel. Mais comme il ne faut pas mourir idiot, quand l’ex-bassiste de Miles passe dans les parages, il convient d’aller jeter une oreille afin de pouvoir juger sur pièces le magnétisme de l’artiste. Résultat : des longueurs, une bonne surprise et la tête qui a fini par se mettre à bouger toute seule.

 

 

Marcus Miller

17 octobre 2012, Casino-Théâtre Barrière, Toulouse (31)

Lee Hogans (tp), Alex Han (as, ss), Kris Bowers (p, kb), Adam Agati (g), Marcus Miller (elb, bcl), Louis Cato (dm).

 

Miller Toulouse 2

 

D’un point de vue strictement musical, le concert de Marcus Miller peut se résumer à quelques éléments de base : deux accords par morceau, des mesures à quatre temps bien frappées (étonnant d’engager un batteur si bûcheron…), et de la virtuosité pour elle-même (énumération qui n’est en rien péjorative : avec aussi peu, d’autres on fait beaucoup !). Enfin, prolongeant la tradition d’une certaine musique noire américaine, on y trouve d’abord du groove. Or pour que cette fièvre rythmique si singulière fonctionne, il faut y perdre sa raison, son haleine, voire sa boussole. Ce qui ne fut pas toujours le cas, alors même que la réalisation fut bien évidemment impeccable de bout en bout. Le concert démarra certes en fanfare (Mr. Clean) mais en mode automatique si l’on veut. Malgré tout, dès Detroit, qui suivit, Marcus Miller laissa transparaître quel groove-man insensé il peut être. Avec Redemption, la musique sombra en revanche dans un smooth jazz des moins ragoûtants (avec une allusion finale à All Blues…). C’est pourtant au cours de cette pièce que la belle surprise de la soirée se fit entendre, Adam Agati y prenant en effet son premier solo de guitare. Quoique très « carré » au niveau rythmique (un peu linéaire de ce fait), Agati se révéla assez passionnant sur le plan mélodique, jouant des lignes très recherchées, pas racoleuses, suggérant des harmonies de passage pour le moins inattendues. Tout à coup, l’intérêt musical venait de franchir un cap – avant que le thème insipide ne soit réexposé… Passé February, ce fut dans Jekyll & Hide qu’il offrit un autre solo, cette fois la saturation et les effets sonores de Mike Stern en tête, mais avec des idées encore tout à fait originales. Est-ce un vieux réflexe (pavlovien) si ma tête s’est alors mise à bouger toute seule, tandis que mon pied scandait la pulsation ? En tous les cas, tel fut le constat ! Les « solos-en-crescendo » d’Alex Han (qui ne sont pas sans rappeler ceux de Kenny Garrett dans les années 1990), bien que généreux, parurent ensuite moins attractifs.

 

Miller Agati Toulouse

 

En bis, à l’issue d’une introduction en solo très pop/folk (sans doute une chanson) à la basse seule, le leader de la soirée amorça la composition qui fit le plus pour sa célébrité, Tutu. A la réaction du public, assez étonnamment, ils semblaient peu dans la salle comble du Casino de Toulouse à reconnaître le tube de Miller. D’ailleurs, sentant que la mayonnaise prenait mal, le bassiste interrompit soudain ses musiciens avant de reprendre trois fois plus vite sa célèbre ligne de basse. Le bis suivant, Blast (qui date de 2007), fit en revanche littéralement hurler la foule à peine les premières notes entonnées. Sûrement pour ne pas laisser partir « son » public sur une note moyenne, Marcus Miller réalisa alors une grande performance. Comme les enfants, on pourrait dire qu’il joua « pour du vrai », et dans ces moments-là, on comprend la fascination que Miller peut exercer. Cette fois, le bassiste admirable de Fat Time (“The Man with the Horn”), et plus sûrement celui de Fast Track (“We Want Miles”), justifia pleinement sa renommée.