Jazz live
Publié le 12 Sep 2013

Leïla Olivesi remporte le concours Ellington Composers

Le 10 septembre, aux Frigos dans le quartier de la Grande Bibliothèque à Paris, sous la houlette de la Maison du Duke, se déroulait le concours de composition Ellington Composers avec la collaboration du Duke Orchestra sous la direction de Laurent Mignard. C’est la pianiste et compositrice Leïla Olivesi qui l’a emporté.


Concours Ellington Composers, les Frigos, Paris (75), le 10 septembre 2013. 

 

Avec le concours du Duke Orchestra : Claude Egea, Sylvain Gontard, Jérôme Etcheberry, Richard Blanchet (trompette), Fidel Fourneyron, Marc Roger, Jerry Edwards (trombone), Eric Levrard (sax alto, clarinette), Aurélie Tropez (clarinette), Fred Couderc, Thomas Letellier (sax ténor), Philippe Chagne (sax baryton), Philippe Milanta (piano), Bruno Rousselet (guitare basse), Olivier Robin (batterie).


Comme l’an dernier, en vue du Duke Festival qui se tiendra du 26 au 29 septembre dans la belle ville de Provins (et où l’on se demande ce que vient faire André Manoukian…), le Duke Orchestra était invité à mettre en concurrence devant un jury les partitions candidates au concours Ellington Composers. Outre les critères propres à l’œuvre d’Ellington, ces pièces devaient répondre aux impératifs de la danse, puisque trois d’entre elles seront interprétées par le Duke Orchestra lors du bal swing qu’il animera le 29 septembre à Sainte-Colombe en clôture du festival. Jury : Claude Carrière, grand spécialiste de Duke Ellington et président d’honneur de la Maison du Duke ; Jean-François Pitet, grand spécialiste de Cab Calloway et vice-président de la Maison du Duke ; Franck Bergerot :  généraliste du la presse jazz. Quant au Duke Orchestra ou pouvait en découvrir le nouveau personnel qui a connu quelques changements depuis l’édition précédente et y constater quelques défections momentanées : Michaël Ballue, Didier Desbois, Carl Schlosser et Julie Saury remplacés respectivement par Marc Roger, Eric Levrard, Thomas Letellier et Olivier Robin. Bruno Rousselet s’étant déplacé avec sa basse électrique par crainte de la grève des transports.

 

Première partition. Some Good News, de la musique ellingtonienne de bon aloi : swing, couleurs, jeux de questions-réponses d’une section à l’autre et contrepoint aux associations timbrales chatoyantes.

 

Deuxième partition. Toudiouk (hommage probable à la grande intégrale radiodiffusée par Claude Carrière dans les années 70-80), construit autour d’I’m Beginning to See the Light en forme de d’ostinato. Séduisant au premier abord par ses angularités , sa palette jungle répartie sur tout l’orchestre par petits groupes et la distribution de ses solos. Avec un défaut de cohésion que l’on prend d’abord pour une difficulté d’interprétation mais qu’il faut bien attribuer à des voicings aux remplissages un peu contraints, dépourvus de vraies conduites de voix. À quoi s’ajoute l’impression formulée par Pitet d’une dispersion de motifs qui peinent à donner sa cohérence à l’ostinato central et cette étrangeté : l’absence de baryton. Harry Carney a du pousser un gros soupir que relaie Philippe Chagne

 

Troisième partition. Summer Wings. On est immédiatement saisi par la profonde volupté du son collectif où se love comme dans un nid d’angora un délicieux dialogue alto-clarinette. On pense évidemment à Hodges (qu’est-ce que ça va être quand, le régulier de l’orchestre, Didier Desbois aura pris connaissance de sa partie !) et Hamilton, mais avant tout c’est l’esprit de Billy Strayhorn qui nous vient à l’esprit. Pitet met en doute les qualités dansantes de ce tempo lent (96 à la noire que Mignard nous avouera avoir dirigé à 82 pour mieux rendre l’étoffe harmonique), mais Carrière se souvient d’avoir dansé ce genre de tempo avec l’orchestre du Duke à New York, quelque temps avant la mort du Duke. Reste la partie centrale à trois temps. Mais c’est tellement bien écrit…

 

Quatrième partition. Blues with New Moves swingue puissamment. Pour la danse, aucun doute. C’est du travail de pro, ça sent l’Amérique. Une très belle Amérique. Mais l’Amérique du Duke ? On pense plutôt à Woody Herman.

 

Verdict et dévoilement des compositeurs.

Premier prix, Prix de la Sacem: Summer Wings de la pianiste Leïla Olivesi qui remporte le premier prix Sac em et la somme de 1500 €.

Deuxième prix, Prix de la Maison du Duke : Some Good News du guitariste François Fichu (ancien élève d’Ivan Jullien au CIM et de l’American School of Music) remporte le second prix, soit 500 € et copies de manuscrits d’Ellington offerts par la Maison du Duke.

Troisième prix, Prix de la Ville de Provins : Blues with New Moves est de Bob Freedman dont le curriculum vitae de cinq pages ne dit pas qu’il est né en 1934 mais révèle qu’il a été baryton chez Woody Herman, ténor et clarinettiste chez Duke Ellington, altiste chez Herb Pomeroy, pianiste de Serge Chaloff, Grover Washington, Jr. et même Miles Davis en février 1955 au Hit Hat de Boston (CD Fresh Sound). Il aura droit à un week end pour deux à Provins, ce pour quoi on espère le voir sauter au plus vite dans un avion.

 

Ces trois partitions seront donc jouées lors du bal swing donné par le Duke Orchestra à Sainte-Colombe (77). En outre, les musiciens de l’orchestre ont voté pour attribuer le Prix spécial du Duke Orchestra à la partition de Leïla Olivesi qui sera interprétée en concerts au cours de la saison.

 

Franck Bergerot

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Le 10 septembre, aux Frigos dans le quartier de la Grande Bibliothèque à Paris, sous la houlette de la Maison du Duke, se déroulait le concours de composition Ellington Composers avec la collaboration du Duke Orchestra sous la direction de Laurent Mignard. C’est la pianiste et compositrice Leïla Olivesi qui l’a emporté.


Concours Ellington Composers, les Frigos, Paris (75), le 10 septembre 2013. 

 

Avec le concours du Duke Orchestra : Claude Egea, Sylvain Gontard, Jérôme Etcheberry, Richard Blanchet (trompette), Fidel Fourneyron, Marc Roger, Jerry Edwards (trombone), Eric Levrard (sax alto, clarinette), Aurélie Tropez (clarinette), Fred Couderc, Thomas Letellier (sax ténor), Philippe Chagne (sax baryton), Philippe Milanta (piano), Bruno Rousselet (guitare basse), Olivier Robin (batterie).


Comme l’an dernier, en vue du Duke Festival qui se tiendra du 26 au 29 septembre dans la belle ville de Provins (et où l’on se demande ce que vient faire André Manoukian…), le Duke Orchestra était invité à mettre en concurrence devant un jury les partitions candidates au concours Ellington Composers. Outre les critères propres à l’œuvre d’Ellington, ces pièces devaient répondre aux impératifs de la danse, puisque trois d’entre elles seront interprétées par le Duke Orchestra lors du bal swing qu’il animera le 29 septembre à Sainte-Colombe en clôture du festival. Jury : Claude Carrière, grand spécialiste de Duke Ellington et président d’honneur de la Maison du Duke ; Jean-François Pitet, grand spécialiste de Cab Calloway et vice-président de la Maison du Duke ; Franck Bergerot :  généraliste du la presse jazz. Quant au Duke Orchestra ou pouvait en découvrir le nouveau personnel qui a connu quelques changements depuis l’édition précédente et y constater quelques défections momentanées : Michaël Ballue, Didier Desbois, Carl Schlosser et Julie Saury remplacés respectivement par Marc Roger, Eric Levrard, Thomas Letellier et Olivier Robin. Bruno Rousselet s’étant déplacé avec sa basse électrique par crainte de la grève des transports.

 

Première partition. Some Good News, de la musique ellingtonienne de bon aloi : swing, couleurs, jeux de questions-réponses d’une section à l’autre et contrepoint aux associations timbrales chatoyantes.

 

Deuxième partition. Toudiouk (hommage probable à la grande intégrale radiodiffusée par Claude Carrière dans les années 70-80), construit autour d’I’m Beginning to See the Light en forme de d’ostinato. Séduisant au premier abord par ses angularités , sa palette jungle répartie sur tout l’orchestre par petits groupes et la distribution de ses solos. Avec un défaut de cohésion que l’on prend d’abord pour une difficulté d’interprétation mais qu’il faut bien attribuer à des voicings aux remplissages un peu contraints, dépourvus de vraies conduites de voix. À quoi s’ajoute l’impression formulée par Pitet d’une dispersion de motifs qui peinent à donner sa cohérence à l’ostinato central et cette étrangeté : l’absence de baryton. Harry Carney a du pousser un gros soupir que relaie Philippe Chagne

 

Troisième partition. Summer Wings. On est immédiatement saisi par la profonde volupté du son collectif où se love comme dans un nid d’angora un délicieux dialogue alto-clarinette. On pense évidemment à Hodges (qu’est-ce que ça va être quand, le régulier de l’orchestre, Didier Desbois aura pris connaissance de sa partie !) et Hamilton, mais avant tout c’est l’esprit de Billy Strayhorn qui nous vient à l’esprit. Pitet met en doute les qualités dansantes de ce tempo lent (96 à la noire que Mignard nous avouera avoir dirigé à 82 pour mieux rendre l’étoffe harmonique), mais Carrière se souvient d’avoir dansé ce genre de tempo avec l’orchestre du Duke à New York, quelque temps avant la mort du Duke. Reste la partie centrale à trois temps. Mais c’est tellement bien écrit…

 

Quatrième partition. Blues with New Moves swingue puissamment. Pour la danse, aucun doute. C’est du travail de pro, ça sent l’Amérique. Une très belle Amérique. Mais l’Amérique du Duke ? On pense plutôt à Woody Herman.

 

Verdict et dévoilement des compositeurs.

Premier prix, Prix de la Sacem: Summer Wings de la pianiste Leïla Olivesi qui remporte le premier prix Sac em et la somme de 1500 €.

Deuxième prix, Prix de la Maison du Duke : Some Good News du guitariste François Fichu (ancien élève d’Ivan Jullien au CIM et de l’American School of Music) remporte le second prix, soit 500 € et copies de manuscrits d’Ellington offerts par la Maison du Duke.

Troisième prix, Prix de la Ville de Provins : Blues with New Moves est de Bob Freedman dont le curriculum vitae de cinq pages ne dit pas qu’il est né en 1934 mais révèle qu’il a été baryton chez Woody Herman, ténor et clarinettiste chez Duke Ellington, altiste chez Herb Pomeroy, pianiste de Serge Chaloff, Grover Washington, Jr. et même Miles Davis en février 1955 au Hit Hat de Boston (CD Fresh Sound). Il aura droit à un week end pour deux à Provins, ce pour quoi on espère le voir sauter au plus vite dans un avion.

 

Ces trois partitions seront donc jouées lors du bal swing donné par le Duke Orchestra à Sainte-Colombe (77). En outre, les musiciens de l’orchestre ont voté pour attribuer le Prix spécial du Duke Orchestra à la partition de Leïla Olivesi qui sera interprétée en concerts au cours de la saison.

 

Franck Bergerot

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Le 10 septembre, aux Frigos dans le quartier de la Grande Bibliothèque à Paris, sous la houlette de la Maison du Duke, se déroulait le concours de composition Ellington Composers avec la collaboration du Duke Orchestra sous la direction de Laurent Mignard. C’est la pianiste et compositrice Leïla Olivesi qui l’a emporté.


Concours Ellington Composers, les Frigos, Paris (75), le 10 septembre 2013. 

 

Avec le concours du Duke Orchestra : Claude Egea, Sylvain Gontard, Jérôme Etcheberry, Richard Blanchet (trompette), Fidel Fourneyron, Marc Roger, Jerry Edwards (trombone), Eric Levrard (sax alto, clarinette), Aurélie Tropez (clarinette), Fred Couderc, Thomas Letellier (sax ténor), Philippe Chagne (sax baryton), Philippe Milanta (piano), Bruno Rousselet (guitare basse), Olivier Robin (batterie).


Comme l’an dernier, en vue du Duke Festival qui se tiendra du 26 au 29 septembre dans la belle ville de Provins (et où l’on se demande ce que vient faire André Manoukian…), le Duke Orchestra était invité à mettre en concurrence devant un jury les partitions candidates au concours Ellington Composers. Outre les critères propres à l’œuvre d’Ellington, ces pièces devaient répondre aux impératifs de la danse, puisque trois d’entre elles seront interprétées par le Duke Orchestra lors du bal swing qu’il animera le 29 septembre à Sainte-Colombe en clôture du festival. Jury : Claude Carrière, grand spécialiste de Duke Ellington et président d’honneur de la Maison du Duke ; Jean-François Pitet, grand spécialiste de Cab Calloway et vice-président de la Maison du Duke ; Franck Bergerot :  généraliste du la presse jazz. Quant au Duke Orchestra ou pouvait en découvrir le nouveau personnel qui a connu quelques changements depuis l’édition précédente et y constater quelques défections momentanées : Michaël Ballue, Didier Desbois, Carl Schlosser et Julie Saury remplacés respectivement par Marc Roger, Eric Levrard, Thomas Letellier et Olivier Robin. Bruno Rousselet s’étant déplacé avec sa basse électrique par crainte de la grève des transports.

 

Première partition. Some Good News, de la musique ellingtonienne de bon aloi : swing, couleurs, jeux de questions-réponses d’une section à l’autre et contrepoint aux associations timbrales chatoyantes.

 

Deuxième partition. Toudiouk (hommage probable à la grande intégrale radiodiffusée par Claude Carrière dans les années 70-80), construit autour d’I’m Beginning to See the Light en forme de d’ostinato. Séduisant au premier abord par ses angularités , sa palette jungle répartie sur tout l’orchestre par petits groupes et la distribution de ses solos. Avec un défaut de cohésion que l’on prend d’abord pour une difficulté d’interprétation mais qu’il faut bien attribuer à des voicings aux remplissages un peu contraints, dépourvus de vraies conduites de voix. À quoi s’ajoute l’impression formulée par Pitet d’une dispersion de motifs qui peinent à donner sa cohérence à l’ostinato central et cette étrangeté : l’absence de baryton. Harry Carney a du pousser un gros soupir que relaie Philippe Chagne

 

Troisième partition. Summer Wings. On est immédiatement saisi par la profonde volupté du son collectif où se love comme dans un nid d’angora un délicieux dialogue alto-clarinette. On pense évidemment à Hodges (qu’est-ce que ça va être quand, le régulier de l’orchestre, Didier Desbois aura pris connaissance de sa partie !) et Hamilton, mais avant tout c’est l’esprit de Billy Strayhorn qui nous vient à l’esprit. Pitet met en doute les qualités dansantes de ce tempo lent (96 à la noire que Mignard nous avouera avoir dirigé à 82 pour mieux rendre l’étoffe harmonique), mais Carrière se souvient d’avoir dansé ce genre de tempo avec l’orchestre du Duke à New York, quelque temps avant la mort du Duke. Reste la partie centrale à trois temps. Mais c’est tellement bien écrit…

 

Quatrième partition. Blues with New Moves swingue puissamment. Pour la danse, aucun doute. C’est du travail de pro, ça sent l’Amérique. Une très belle Amérique. Mais l’Amérique du Duke ? On pense plutôt à Woody Herman.

 

Verdict et dévoilement des compositeurs.

Premier prix, Prix de la Sacem: Summer Wings de la pianiste Leïla Olivesi qui remporte le premier prix Sac em et la somme de 1500 €.

Deuxième prix, Prix de la Maison du Duke : Some Good News du guitariste François Fichu (ancien élève d’Ivan Jullien au CIM et de l’American School of Music) remporte le second prix, soit 500 € et copies de manuscrits d’Ellington offerts par la Maison du Duke.

Troisième prix, Prix de la Ville de Provins : Blues with New Moves est de Bob Freedman dont le curriculum vitae de cinq pages ne dit pas qu’il est né en 1934 mais révèle qu’il a été baryton chez Woody Herman, ténor et clarinettiste chez Duke Ellington, altiste chez Herb Pomeroy, pianiste de Serge Chaloff, Grover Washington, Jr. et même Miles Davis en février 1955 au Hit Hat de Boston (CD Fresh Sound). Il aura droit à un week end pour deux à Provins, ce pour quoi on espère le voir sauter au plus vite dans un avion.

 

Ces trois partitions seront donc jouées lors du bal swing donné par le Duke Orchestra à Sainte-Colombe (77). En outre, les musiciens de l’orchestre ont voté pour attribuer le Prix spécial du Duke Orchestra à la partition de Leïla Olivesi qui sera interprétée en concerts au cours de la saison.

 

Franck Bergerot

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Le 10 septembre, aux Frigos dans le quartier de la Grande Bibliothèque à Paris, sous la houlette de la Maison du Duke, se déroulait le concours de composition Ellington Composers avec la collaboration du Duke Orchestra sous la direction de Laurent Mignard. C’est la pianiste et compositrice Leïla Olivesi qui l’a emporté.


Concours Ellington Composers, les Frigos, Paris (75), le 10 septembre 2013. 

 

Avec le concours du Duke Orchestra : Claude Egea, Sylvain Gontard, Jérôme Etcheberry, Richard Blanchet (trompette), Fidel Fourneyron, Marc Roger, Jerry Edwards (trombone), Eric Levrard (sax alto, clarinette), Aurélie Tropez (clarinette), Fred Couderc, Thomas Letellier (sax ténor), Philippe Chagne (sax baryton), Philippe Milanta (piano), Bruno Rousselet (guitare basse), Olivier Robin (batterie).


Comme l’an dernier, en vue du Duke Festival qui se tiendra du 26 au 29 septembre dans la belle ville de Provins (et où l’on se demande ce que vient faire André Manoukian…), le Duke Orchestra était invité à mettre en concurrence devant un jury les partitions candidates au concours Ellington Composers. Outre les critères propres à l’œuvre d’Ellington, ces pièces devaient répondre aux impératifs de la danse, puisque trois d’entre elles seront interprétées par le Duke Orchestra lors du bal swing qu’il animera le 29 septembre à Sainte-Colombe en clôture du festival. Jury : Claude Carrière, grand spécialiste de Duke Ellington et président d’honneur de la Maison du Duke ; Jean-François Pitet, grand spécialiste de Cab Calloway et vice-président de la Maison du Duke ; Franck Bergerot :  généraliste du la presse jazz. Quant au Duke Orchestra ou pouvait en découvrir le nouveau personnel qui a connu quelques changements depuis l’édition précédente et y constater quelques défections momentanées : Michaël Ballue, Didier Desbois, Carl Schlosser et Julie Saury remplacés respectivement par Marc Roger, Eric Levrard, Thomas Letellier et Olivier Robin. Bruno Rousselet s’étant déplacé avec sa basse électrique par crainte de la grève des transports.

 

Première partition. Some Good News, de la musique ellingtonienne de bon aloi : swing, couleurs, jeux de questions-réponses d’une section à l’autre et contrepoint aux associations timbrales chatoyantes.

 

Deuxième partition. Toudiouk (hommage probable à la grande intégrale radiodiffusée par Claude Carrière dans les années 70-80), construit autour d’I’m Beginning to See the Light en forme de d’ostinato. Séduisant au premier abord par ses angularités , sa palette jungle répartie sur tout l’orchestre par petits groupes et la distribution de ses solos. Avec un défaut de cohésion que l’on prend d’abord pour une difficulté d’interprétation mais qu’il faut bien attribuer à des voicings aux remplissages un peu contraints, dépourvus de vraies conduites de voix. À quoi s’ajoute l’impression formulée par Pitet d’une dispersion de motifs qui peinent à donner sa cohérence à l’ostinato central et cette étrangeté : l’absence de baryton. Harry Carney a du pousser un gros soupir que relaie Philippe Chagne

 

Troisième partition. Summer Wings. On est immédiatement saisi par la profonde volupté du son collectif où se love comme dans un nid d’angora un délicieux dialogue alto-clarinette. On pense évidemment à Hodges (qu’est-ce que ça va être quand, le régulier de l’orchestre, Didier Desbois aura pris connaissance de sa partie !) et Hamilton, mais avant tout c’est l’esprit de Billy Strayhorn qui nous vient à l’esprit. Pitet met en doute les qualités dansantes de ce tempo lent (96 à la noire que Mignard nous avouera avoir dirigé à 82 pour mieux rendre l’étoffe harmonique), mais Carrière se souvient d’avoir dansé ce genre de tempo avec l’orchestre du Duke à New York, quelque temps avant la mort du Duke. Reste la partie centrale à trois temps. Mais c’est tellement bien écrit…

 

Quatrième partition. Blues with New Moves swingue puissamment. Pour la danse, aucun doute. C’est du travail de pro, ça sent l’Amérique. Une très belle Amérique. Mais l’Amérique du Duke ? On pense plutôt à Woody Herman.

 

Verdict et dévoilement des compositeurs.

Premier prix, Prix de la Sacem: Summer Wings de la pianiste Leïla Olivesi qui remporte le premier prix Sac em et la somme de 1500 €.

Deuxième prix, Prix de la Maison du Duke : Some Good News du guitariste François Fichu (ancien élève d’Ivan Jullien au CIM et de l’American School of Music) remporte le second prix, soit 500 € et copies de manuscrits d’Ellington offerts par la Maison du Duke.

Troisième prix, Prix de la Ville de Provins : Blues with New Moves est de Bob Freedman dont le curriculum vitae de cinq pages ne dit pas qu’il est né en 1934 mais révèle qu’il a été baryton chez Woody Herman, ténor et clarinettiste chez Duke Ellington, altiste chez Herb Pomeroy, pianiste de Serge Chaloff, Grover Washington, Jr. et même Miles Davis en février 1955 au Hit Hat de Boston (CD Fresh Sound). Il aura droit à un week end pour deux à Provins, ce pour quoi on espère le voir sauter au plus vite dans un avion.

 

Ces trois partitions seront donc jouées lors du bal swing donné par le Duke Orchestra à Sainte-Colombe (77). En outre, les musiciens de l’orchestre ont voté pour attribuer le Prix spécial du Duke Orchestra à la partition de Leïla Olivesi qui sera interprétée en concerts au cours de la saison.

 

Franck Bergerot