Jazz live
Publié le 20 Fév 2013

Loin d'être blasé de Blaser !

Les trombonistes de l’envergure de Samuel Blaser ne sont pas légion. Il combine en effet perfection technique et un goût certain pour l’expérimentation. Il ne fallait pas laisser passer l’occasion de l’entendre en concert.

 

 

Samuel Blaser “Consort in Motion” Quintet
Sunside, Paris (75), 18 février 2013.
Joachim Badenhorst (cl, bcl, ts), Samuel Blaser (tb), Russ Lossing (p), Drew Gress (cb), Gerry Hemingway (dm).

 

Voilà une prestation comme on les aime : un concept, de la prise de risques, la découverte d’artistes véritables, et surtout beaucoup de Musique (avec un grand M !). Le répertoire présenté par Samuel Blaser s’appuie sur la musique du compositeur Guillaume de Machaut (XIVe siècle) et de celle de Guillaume Dufay (XVe siècle). Pour saisir la modernité de ces deux musiciens, il faut absolument faire l’expérience d’écouter leurs œuvres à la suite des reconstitutions musicologiques des hymnes de Delphes ou de Crète (avant JC, pas Coltrane mais l’Autre), de la Bible révélée (1000 après JC). Pour réaliser ses arrangements, Samuel Blaser a beaucoup travaillé l’isorythmie, une conception rythmique très élaborée qui, pour faire court, repose sur la répétition de schémas toujours identiques. Une base de travail pour le tromboniste donc, mais utilisée de manière souple pour, au final, des interprétations plus ou moins libres de ses adaptations musicales. Le résultat est étonnant puisque l’on songe parfois aux exposés hétérophoniques de la musique d’Ornette Coleman ou de Paul Motian.

Tandis que la veille le groupe avait versé dans le groove selon Blaser, le concert du Sunside a été beaucoup plus centré sur le son pur, l’écoute, l’élaboration d’une certaine raréfaction sonore admirablement mise en valeur par des éclats de puissance. Comme souvent, plus le concert faisait son chemin, plus la musique s’élevait en raffinement, en cohérence et en profondeur. A cet égard, les vingt dernières minutes du concert, avec un public restreint (l’appel du dernier métro ayant eu raison de la majorité), furent absolument sublimes. Au point qu’une description paraîtrait ici bien pâle et inadéquate.

Si les musiciens ont tous été remarquables – le tandem Drew Gress/Gerry Hemingway ayant fait des merveilles –, le pianiste Russ Lossing a donné une prestation de toute beauté. Souvent dans les cordes de son instrument, trouvant dans l’instant la solution idéale pour accompagner, soutenir ou compléter les propositions de ses partenaires (y compris dans le choix du silence), ce pianiste est l’un des « très-grands-sous-estimés ». Il faudrait que cela change.
Joachim Badenhorst a lui aussi été une découverte. Ce très jeune instrumentiste transpire littéralement la musique. Tout ce qu’il joue est inspiré, de bon goût, sans le moindre cliché (je n’évoque pas la parfaite maîtrise de ses instruments) : d’une fraîcheur revigorante !

Quant au leader, il a les moyens de ses ambitions aventureuses. Si parfois, à mon goût, un relâchement dans la concentration se fait un peu sentir, le reste du temps ses fulgurances inspirées, ses envolées dynamiques transportent son groupe en des dimensions absolument inattendues.
Courez écouter les ensembles de Samuel Blaser (bientôt avec Marc Ducret) !

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Les trombonistes de l’envergure de Samuel Blaser ne sont pas légion. Il combine en effet perfection technique et un goût certain pour l’expérimentation. Il ne fallait pas laisser passer l’occasion de l’entendre en concert.

 

 

Samuel Blaser “Consort in Motion” Quintet
Sunside, Paris (75), 18 février 2013.
Joachim Badenhorst (cl, bcl, ts), Samuel Blaser (tb), Russ Lossing (p), Drew Gress (cb), Gerry Hemingway (dm).

 

Voilà une prestation comme on les aime : un concept, de la prise de risques, la découverte d’artistes véritables, et surtout beaucoup de Musique (avec un grand M !). Le répertoire présenté par Samuel Blaser s’appuie sur la musique du compositeur Guillaume de Machaut (XIVe siècle) et de celle de Guillaume Dufay (XVe siècle). Pour saisir la modernité de ces deux musiciens, il faut absolument faire l’expérience d’écouter leurs œuvres à la suite des reconstitutions musicologiques des hymnes de Delphes ou de Crète (avant JC, pas Coltrane mais l’Autre), de la Bible révélée (1000 après JC). Pour réaliser ses arrangements, Samuel Blaser a beaucoup travaillé l’isorythmie, une conception rythmique très élaborée qui, pour faire court, repose sur la répétition de schémas toujours identiques. Une base de travail pour le tromboniste donc, mais utilisée de manière souple pour, au final, des interprétations plus ou moins libres de ses adaptations musicales. Le résultat est étonnant puisque l’on songe parfois aux exposés hétérophoniques de la musique d’Ornette Coleman ou de Paul Motian.

Tandis que la veille le groupe avait versé dans le groove selon Blaser, le concert du Sunside a été beaucoup plus centré sur le son pur, l’écoute, l’élaboration d’une certaine raréfaction sonore admirablement mise en valeur par des éclats de puissance. Comme souvent, plus le concert faisait son chemin, plus la musique s’élevait en raffinement, en cohérence et en profondeur. A cet égard, les vingt dernières minutes du concert, avec un public restreint (l’appel du dernier métro ayant eu raison de la majorité), furent absolument sublimes. Au point qu’une description paraîtrait ici bien pâle et inadéquate.

Si les musiciens ont tous été remarquables – le tandem Drew Gress/Gerry Hemingway ayant fait des merveilles –, le pianiste Russ Lossing a donné une prestation de toute beauté. Souvent dans les cordes de son instrument, trouvant dans l’instant la solution idéale pour accompagner, soutenir ou compléter les propositions de ses partenaires (y compris dans le choix du silence), ce pianiste est l’un des « très-grands-sous-estimés ». Il faudrait que cela change.
Joachim Badenhorst a lui aussi été une découverte. Ce très jeune instrumentiste transpire littéralement la musique. Tout ce qu’il joue est inspiré, de bon goût, sans le moindre cliché (je n’évoque pas la parfaite maîtrise de ses instruments) : d’une fraîcheur revigorante !

Quant au leader, il a les moyens de ses ambitions aventureuses. Si parfois, à mon goût, un relâchement dans la concentration se fait un peu sentir, le reste du temps ses fulgurances inspirées, ses envolées dynamiques transportent son groupe en des dimensions absolument inattendues.
Courez écouter les ensembles de Samuel Blaser (bientôt avec Marc Ducret) !

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Les trombonistes de l’envergure de Samuel Blaser ne sont pas légion. Il combine en effet perfection technique et un goût certain pour l’expérimentation. Il ne fallait pas laisser passer l’occasion de l’entendre en concert.

 

 

Samuel Blaser “Consort in Motion” Quintet
Sunside, Paris (75), 18 février 2013.
Joachim Badenhorst (cl, bcl, ts), Samuel Blaser (tb), Russ Lossing (p), Drew Gress (cb), Gerry Hemingway (dm).

 

Voilà une prestation comme on les aime : un concept, de la prise de risques, la découverte d’artistes véritables, et surtout beaucoup de Musique (avec un grand M !). Le répertoire présenté par Samuel Blaser s’appuie sur la musique du compositeur Guillaume de Machaut (XIVe siècle) et de celle de Guillaume Dufay (XVe siècle). Pour saisir la modernité de ces deux musiciens, il faut absolument faire l’expérience d’écouter leurs œuvres à la suite des reconstitutions musicologiques des hymnes de Delphes ou de Crète (avant JC, pas Coltrane mais l’Autre), de la Bible révélée (1000 après JC). Pour réaliser ses arrangements, Samuel Blaser a beaucoup travaillé l’isorythmie, une conception rythmique très élaborée qui, pour faire court, repose sur la répétition de schémas toujours identiques. Une base de travail pour le tromboniste donc, mais utilisée de manière souple pour, au final, des interprétations plus ou moins libres de ses adaptations musicales. Le résultat est étonnant puisque l’on songe parfois aux exposés hétérophoniques de la musique d’Ornette Coleman ou de Paul Motian.

Tandis que la veille le groupe avait versé dans le groove selon Blaser, le concert du Sunside a été beaucoup plus centré sur le son pur, l’écoute, l’élaboration d’une certaine raréfaction sonore admirablement mise en valeur par des éclats de puissance. Comme souvent, plus le concert faisait son chemin, plus la musique s’élevait en raffinement, en cohérence et en profondeur. A cet égard, les vingt dernières minutes du concert, avec un public restreint (l’appel du dernier métro ayant eu raison de la majorité), furent absolument sublimes. Au point qu’une description paraîtrait ici bien pâle et inadéquate.

Si les musiciens ont tous été remarquables – le tandem Drew Gress/Gerry Hemingway ayant fait des merveilles –, le pianiste Russ Lossing a donné une prestation de toute beauté. Souvent dans les cordes de son instrument, trouvant dans l’instant la solution idéale pour accompagner, soutenir ou compléter les propositions de ses partenaires (y compris dans le choix du silence), ce pianiste est l’un des « très-grands-sous-estimés ». Il faudrait que cela change.
Joachim Badenhorst a lui aussi été une découverte. Ce très jeune instrumentiste transpire littéralement la musique. Tout ce qu’il joue est inspiré, de bon goût, sans le moindre cliché (je n’évoque pas la parfaite maîtrise de ses instruments) : d’une fraîcheur revigorante !

Quant au leader, il a les moyens de ses ambitions aventureuses. Si parfois, à mon goût, un relâchement dans la concentration se fait un peu sentir, le reste du temps ses fulgurances inspirées, ses envolées dynamiques transportent son groupe en des dimensions absolument inattendues.
Courez écouter les ensembles de Samuel Blaser (bientôt avec Marc Ducret) !

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Les trombonistes de l’envergure de Samuel Blaser ne sont pas légion. Il combine en effet perfection technique et un goût certain pour l’expérimentation. Il ne fallait pas laisser passer l’occasion de l’entendre en concert.

 

 

Samuel Blaser “Consort in Motion” Quintet
Sunside, Paris (75), 18 février 2013.
Joachim Badenhorst (cl, bcl, ts), Samuel Blaser (tb), Russ Lossing (p), Drew Gress (cb), Gerry Hemingway (dm).

 

Voilà une prestation comme on les aime : un concept, de la prise de risques, la découverte d’artistes véritables, et surtout beaucoup de Musique (avec un grand M !). Le répertoire présenté par Samuel Blaser s’appuie sur la musique du compositeur Guillaume de Machaut (XIVe siècle) et de celle de Guillaume Dufay (XVe siècle). Pour saisir la modernité de ces deux musiciens, il faut absolument faire l’expérience d’écouter leurs œuvres à la suite des reconstitutions musicologiques des hymnes de Delphes ou de Crète (avant JC, pas Coltrane mais l’Autre), de la Bible révélée (1000 après JC). Pour réaliser ses arrangements, Samuel Blaser a beaucoup travaillé l’isorythmie, une conception rythmique très élaborée qui, pour faire court, repose sur la répétition de schémas toujours identiques. Une base de travail pour le tromboniste donc, mais utilisée de manière souple pour, au final, des interprétations plus ou moins libres de ses adaptations musicales. Le résultat est étonnant puisque l’on songe parfois aux exposés hétérophoniques de la musique d’Ornette Coleman ou de Paul Motian.

Tandis que la veille le groupe avait versé dans le groove selon Blaser, le concert du Sunside a été beaucoup plus centré sur le son pur, l’écoute, l’élaboration d’une certaine raréfaction sonore admirablement mise en valeur par des éclats de puissance. Comme souvent, plus le concert faisait son chemin, plus la musique s’élevait en raffinement, en cohérence et en profondeur. A cet égard, les vingt dernières minutes du concert, avec un public restreint (l’appel du dernier métro ayant eu raison de la majorité), furent absolument sublimes. Au point qu’une description paraîtrait ici bien pâle et inadéquate.

Si les musiciens ont tous été remarquables – le tandem Drew Gress/Gerry Hemingway ayant fait des merveilles –, le pianiste Russ Lossing a donné une prestation de toute beauté. Souvent dans les cordes de son instrument, trouvant dans l’instant la solution idéale pour accompagner, soutenir ou compléter les propositions de ses partenaires (y compris dans le choix du silence), ce pianiste est l’un des « très-grands-sous-estimés ». Il faudrait que cela change.
Joachim Badenhorst a lui aussi été une découverte. Ce très jeune instrumentiste transpire littéralement la musique. Tout ce qu’il joue est inspiré, de bon goût, sans le moindre cliché (je n’évoque pas la parfaite maîtrise de ses instruments) : d’une fraîcheur revigorante !

Quant au leader, il a les moyens de ses ambitions aventureuses. Si parfois, à mon goût, un relâchement dans la concentration se fait un peu sentir, le reste du temps ses fulgurances inspirées, ses envolées dynamiques transportent son groupe en des dimensions absolument inattendues.
Courez écouter les ensembles de Samuel Blaser (bientôt avec Marc Ducret) !