Jazz live
Publié le 20 Juil 2014

Malta Jazz Festival, 3° soir. La Valette, Malte, 19/07

La dernière nuit du MJF se distingue des précédentes par la succession de quatre groupes sur la scène dressée sur le port, entre la mer et les fortifications. Et dès le début de soirée on se sent dans une atmosphère propice. Le jeune trio qui inaugure le programme, dirigé par le batteur maltais Joseph Camilleri — même si, dans les faits, c’est plutôt le pianiste Joe Debono qui semble mener le jeu —, affiche une réelle consistance. La basse solide et profonde de Yoni Zelnick n’est pas pour peu dans cette interaction vivace à laquelle le toucher subtil du pianiste donne une couleur primesautière.

Joseph Camilleri Trio : Camilleri (dm), Joe Debono (p), Yoni Zelnik (b) ; Francesca Galea Quintet : Galea (voc), Giulio Visibili (ts), Claudio Angeleri (p), Zelnik (b), Karl Jannuska (dm) ; Warren Wolf : Wolf, (vib, p, claviers), Joe Sanders (b), Kendrick Scott (dm) ; Brecker Brothers Band Reunion : Randy Brecker (tp), Ada Rovatti (ts), Barry Finnerty (g), Neil Jason (elb), Terry Bozzio (dm).

Rien de follement original dans tout cela — d’ailleurs l’originalité à tout prix est-elle un élément indispensable dans le jazz ? — mais une fraîcheur à laquelle contribue le drumming élégant de Joseph Camilleri. Quand ces trois-là quitteront la scène après une grosse demi-heure de prestation, ils laisseront un goût de pas assez qui fait souhaiter de pouvoir évaluer leur maturation un jour prochain.

Ce d’autant plus que Francesca Galea — la jeune chanteuse maltaise qui suit — est, quant à elle, franchement décevante. Entourée d’un quintette d’excellente tenue, elle s’évertue à enfourcher des chevaux de bataille hard bop tels que “Song for my Father” d’Horace Silver avec un phrasé d’une grande raideur et une articulation fort peu convaincante, malgré une justesse qu’il faut lui reconnaître. De surcroît, pas la moindre ballade au programme ce qui, pour une vocaliste, est difficilement acceptable.

Vibraphoniste, pianiste, claviériste, Warren Wolf vient apporter un peu de subtilité dans cette partie de soirée avec un trio soudé et d’une redoutable efficacité. Alternant le vibraphone, le Fender Rhodes et le piano acoustique avec une aisance et une musicalité remarquables, le leader, flanqué d’un Kendrick Scott au jeu polyrythmique d’une tonicité réjouissante et d’un Joe Sanders tout en souplesse et en drive à la basse, propose un set d’une grande diversité. Une tendance passagère à l’hyper-virtuosité bavarde dans le jeu du leader et du batteur sera compensée par un somptueux “I Can’t Get Started” (enfin une ballade !) final pendant que, sur l’autre rive, les adeptes obsessionnels de la pyrotechnique reprennent leurs pétarades multicolores de la veille. Pourra-t-on un jour écouter de la musique de jazz en paix en ce bas monde (et particulièrement à Malte) ?

Pas — en tout cas — si Randy Brecker monte sur scène, répondront certains tandis que d’autres se mettaient à onduler et à hocher de la tête en rythme dès les premières mesures de ce groupe dont le nom a des airs de « retour des morts-vivants » : “brothers” au pluriel et “reunion” ?! Dans tous les cas on peut féliciter le trompettiste pour la constance et l’honnêteté du sous-titre : « The Heavy Metal Bebop Tour », car c’est effectivement une sorte de hardbop lourdement métallique que distille ce quintette d’instrumentistes impressionnants mais qui — pour ma part — me laissent totalement froid. Entendre cinq Ferrari à la mécanique parfaitement réglée foncer vers moi dans le rugissement de leurs moteurs aurait plutôt tendance à m’inciter à passer de l’autre côté du talus voir si des chèvres y paissent ou si des coquelicots y poussent. La suite de la « reunion » eut donc lieu sans votre serviteur, qui gravit sans tarder les pentes de La Valette en direction de son hôtel. Thierry Quénum

|

La dernière nuit du MJF se distingue des précédentes par la succession de quatre groupes sur la scène dressée sur le port, entre la mer et les fortifications. Et dès le début de soirée on se sent dans une atmosphère propice. Le jeune trio qui inaugure le programme, dirigé par le batteur maltais Joseph Camilleri — même si, dans les faits, c’est plutôt le pianiste Joe Debono qui semble mener le jeu —, affiche une réelle consistance. La basse solide et profonde de Yoni Zelnick n’est pas pour peu dans cette interaction vivace à laquelle le toucher subtil du pianiste donne une couleur primesautière.

Joseph Camilleri Trio : Camilleri (dm), Joe Debono (p), Yoni Zelnik (b) ; Francesca Galea Quintet : Galea (voc), Giulio Visibili (ts), Claudio Angeleri (p), Zelnik (b), Karl Jannuska (dm) ; Warren Wolf : Wolf, (vib, p, claviers), Joe Sanders (b), Kendrick Scott (dm) ; Brecker Brothers Band Reunion : Randy Brecker (tp), Ada Rovatti (ts), Barry Finnerty (g), Neil Jason (elb), Terry Bozzio (dm).

Rien de follement original dans tout cela — d’ailleurs l’originalité à tout prix est-elle un élément indispensable dans le jazz ? — mais une fraîcheur à laquelle contribue le drumming élégant de Joseph Camilleri. Quand ces trois-là quitteront la scène après une grosse demi-heure de prestation, ils laisseront un goût de pas assez qui fait souhaiter de pouvoir évaluer leur maturation un jour prochain.

Ce d’autant plus que Francesca Galea — la jeune chanteuse maltaise qui suit — est, quant à elle, franchement décevante. Entourée d’un quintette d’excellente tenue, elle s’évertue à enfourcher des chevaux de bataille hard bop tels que “Song for my Father” d’Horace Silver avec un phrasé d’une grande raideur et une articulation fort peu convaincante, malgré une justesse qu’il faut lui reconnaître. De surcroît, pas la moindre ballade au programme ce qui, pour une vocaliste, est difficilement acceptable.

Vibraphoniste, pianiste, claviériste, Warren Wolf vient apporter un peu de subtilité dans cette partie de soirée avec un trio soudé et d’une redoutable efficacité. Alternant le vibraphone, le Fender Rhodes et le piano acoustique avec une aisance et une musicalité remarquables, le leader, flanqué d’un Kendrick Scott au jeu polyrythmique d’une tonicité réjouissante et d’un Joe Sanders tout en souplesse et en drive à la basse, propose un set d’une grande diversité. Une tendance passagère à l’hyper-virtuosité bavarde dans le jeu du leader et du batteur sera compensée par un somptueux “I Can’t Get Started” (enfin une ballade !) final pendant que, sur l’autre rive, les adeptes obsessionnels de la pyrotechnique reprennent leurs pétarades multicolores de la veille. Pourra-t-on un jour écouter de la musique de jazz en paix en ce bas monde (et particulièrement à Malte) ?

Pas — en tout cas — si Randy Brecker monte sur scène, répondront certains tandis que d’autres se mettaient à onduler et à hocher de la tête en rythme dès les premières mesures de ce groupe dont le nom a des airs de « retour des morts-vivants » : “brothers” au pluriel et “reunion” ?! Dans tous les cas on peut féliciter le trompettiste pour la constance et l’honnêteté du sous-titre : « The Heavy Metal Bebop Tour », car c’est effectivement une sorte de hardbop lourdement métallique que distille ce quintette d’instrumentistes impressionnants mais qui — pour ma part — me laissent totalement froid. Entendre cinq Ferrari à la mécanique parfaitement réglée foncer vers moi dans le rugissement de leurs moteurs aurait plutôt tendance à m’inciter à passer de l’autre côté du talus voir si des chèvres y paissent ou si des coquelicots y poussent. La suite de la « reunion » eut donc lieu sans votre serviteur, qui gravit sans tarder les pentes de La Valette en direction de son hôtel. Thierry Quénum

|

La dernière nuit du MJF se distingue des précédentes par la succession de quatre groupes sur la scène dressée sur le port, entre la mer et les fortifications. Et dès le début de soirée on se sent dans une atmosphère propice. Le jeune trio qui inaugure le programme, dirigé par le batteur maltais Joseph Camilleri — même si, dans les faits, c’est plutôt le pianiste Joe Debono qui semble mener le jeu —, affiche une réelle consistance. La basse solide et profonde de Yoni Zelnick n’est pas pour peu dans cette interaction vivace à laquelle le toucher subtil du pianiste donne une couleur primesautière.

Joseph Camilleri Trio : Camilleri (dm), Joe Debono (p), Yoni Zelnik (b) ; Francesca Galea Quintet : Galea (voc), Giulio Visibili (ts), Claudio Angeleri (p), Zelnik (b), Karl Jannuska (dm) ; Warren Wolf : Wolf, (vib, p, claviers), Joe Sanders (b), Kendrick Scott (dm) ; Brecker Brothers Band Reunion : Randy Brecker (tp), Ada Rovatti (ts), Barry Finnerty (g), Neil Jason (elb), Terry Bozzio (dm).

Rien de follement original dans tout cela — d’ailleurs l’originalité à tout prix est-elle un élément indispensable dans le jazz ? — mais une fraîcheur à laquelle contribue le drumming élégant de Joseph Camilleri. Quand ces trois-là quitteront la scène après une grosse demi-heure de prestation, ils laisseront un goût de pas assez qui fait souhaiter de pouvoir évaluer leur maturation un jour prochain.

Ce d’autant plus que Francesca Galea — la jeune chanteuse maltaise qui suit — est, quant à elle, franchement décevante. Entourée d’un quintette d’excellente tenue, elle s’évertue à enfourcher des chevaux de bataille hard bop tels que “Song for my Father” d’Horace Silver avec un phrasé d’une grande raideur et une articulation fort peu convaincante, malgré une justesse qu’il faut lui reconnaître. De surcroît, pas la moindre ballade au programme ce qui, pour une vocaliste, est difficilement acceptable.

Vibraphoniste, pianiste, claviériste, Warren Wolf vient apporter un peu de subtilité dans cette partie de soirée avec un trio soudé et d’une redoutable efficacité. Alternant le vibraphone, le Fender Rhodes et le piano acoustique avec une aisance et une musicalité remarquables, le leader, flanqué d’un Kendrick Scott au jeu polyrythmique d’une tonicité réjouissante et d’un Joe Sanders tout en souplesse et en drive à la basse, propose un set d’une grande diversité. Une tendance passagère à l’hyper-virtuosité bavarde dans le jeu du leader et du batteur sera compensée par un somptueux “I Can’t Get Started” (enfin une ballade !) final pendant que, sur l’autre rive, les adeptes obsessionnels de la pyrotechnique reprennent leurs pétarades multicolores de la veille. Pourra-t-on un jour écouter de la musique de jazz en paix en ce bas monde (et particulièrement à Malte) ?

Pas — en tout cas — si Randy Brecker monte sur scène, répondront certains tandis que d’autres se mettaient à onduler et à hocher de la tête en rythme dès les premières mesures de ce groupe dont le nom a des airs de « retour des morts-vivants » : “brothers” au pluriel et “reunion” ?! Dans tous les cas on peut féliciter le trompettiste pour la constance et l’honnêteté du sous-titre : « The Heavy Metal Bebop Tour », car c’est effectivement une sorte de hardbop lourdement métallique que distille ce quintette d’instrumentistes impressionnants mais qui — pour ma part — me laissent totalement froid. Entendre cinq Ferrari à la mécanique parfaitement réglée foncer vers moi dans le rugissement de leurs moteurs aurait plutôt tendance à m’inciter à passer de l’autre côté du talus voir si des chèvres y paissent ou si des coquelicots y poussent. La suite de la « reunion » eut donc lieu sans votre serviteur, qui gravit sans tarder les pentes de La Valette en direction de son hôtel. Thierry Quénum

|

La dernière nuit du MJF se distingue des précédentes par la succession de quatre groupes sur la scène dressée sur le port, entre la mer et les fortifications. Et dès le début de soirée on se sent dans une atmosphère propice. Le jeune trio qui inaugure le programme, dirigé par le batteur maltais Joseph Camilleri — même si, dans les faits, c’est plutôt le pianiste Joe Debono qui semble mener le jeu —, affiche une réelle consistance. La basse solide et profonde de Yoni Zelnick n’est pas pour peu dans cette interaction vivace à laquelle le toucher subtil du pianiste donne une couleur primesautière.

Joseph Camilleri Trio : Camilleri (dm), Joe Debono (p), Yoni Zelnik (b) ; Francesca Galea Quintet : Galea (voc), Giulio Visibili (ts), Claudio Angeleri (p), Zelnik (b), Karl Jannuska (dm) ; Warren Wolf : Wolf, (vib, p, claviers), Joe Sanders (b), Kendrick Scott (dm) ; Brecker Brothers Band Reunion : Randy Brecker (tp), Ada Rovatti (ts), Barry Finnerty (g), Neil Jason (elb), Terry Bozzio (dm).

Rien de follement original dans tout cela — d’ailleurs l’originalité à tout prix est-elle un élément indispensable dans le jazz ? — mais une fraîcheur à laquelle contribue le drumming élégant de Joseph Camilleri. Quand ces trois-là quitteront la scène après une grosse demi-heure de prestation, ils laisseront un goût de pas assez qui fait souhaiter de pouvoir évaluer leur maturation un jour prochain.

Ce d’autant plus que Francesca Galea — la jeune chanteuse maltaise qui suit — est, quant à elle, franchement décevante. Entourée d’un quintette d’excellente tenue, elle s’évertue à enfourcher des chevaux de bataille hard bop tels que “Song for my Father” d’Horace Silver avec un phrasé d’une grande raideur et une articulation fort peu convaincante, malgré une justesse qu’il faut lui reconnaître. De surcroît, pas la moindre ballade au programme ce qui, pour une vocaliste, est difficilement acceptable.

Vibraphoniste, pianiste, claviériste, Warren Wolf vient apporter un peu de subtilité dans cette partie de soirée avec un trio soudé et d’une redoutable efficacité. Alternant le vibraphone, le Fender Rhodes et le piano acoustique avec une aisance et une musicalité remarquables, le leader, flanqué d’un Kendrick Scott au jeu polyrythmique d’une tonicité réjouissante et d’un Joe Sanders tout en souplesse et en drive à la basse, propose un set d’une grande diversité. Une tendance passagère à l’hyper-virtuosité bavarde dans le jeu du leader et du batteur sera compensée par un somptueux “I Can’t Get Started” (enfin une ballade !) final pendant que, sur l’autre rive, les adeptes obsessionnels de la pyrotechnique reprennent leurs pétarades multicolores de la veille. Pourra-t-on un jour écouter de la musique de jazz en paix en ce bas monde (et particulièrement à Malte) ?

Pas — en tout cas — si Randy Brecker monte sur scène, répondront certains tandis que d’autres se mettaient à onduler et à hocher de la tête en rythme dès les premières mesures de ce groupe dont le nom a des airs de « retour des morts-vivants » : “brothers” au pluriel et “reunion” ?! Dans tous les cas on peut féliciter le trompettiste pour la constance et l’honnêteté du sous-titre : « The Heavy Metal Bebop Tour », car c’est effectivement une sorte de hardbop lourdement métallique que distille ce quintette d’instrumentistes impressionnants mais qui — pour ma part — me laissent totalement froid. Entendre cinq Ferrari à la mécanique parfaitement réglée foncer vers moi dans le rugissement de leurs moteurs aurait plutôt tendance à m’inciter à passer de l’autre côté du talus voir si des chèvres y paissent ou si des coquelicots y poussent. La suite de la « reunion » eut donc lieu sans votre serviteur, qui gravit sans tarder les pentes de La Valette en direction de son hôtel. Thierry Quénum