Jazz live
Publié le 26 Sep 2012

Minino Garay, chanson de gestes

Voir Minino Garay en action c’est assister à une drôle de chanson de gestes. Assis derrière sa batterie il frappe les peaux des toms, fouette le cuivre des cymbales et dans le même temps il mime, fouille le public de son regard noir, il murmure, il chante, il rit, se lève de son siège soudain et tout en gardant le tempo du bout de ses balais caressant la cymbale voire même au besoin la table du premier rang il contourne sa grosse caisse, la recale puis reprend place sur son siège et possession de sa pédale de charleston. Le tout en rythme, impeccable évidemment…

Le Baiser Salé, rue des Lombards, Paris, 25 septembre

Minino Garay (dm, voc), Pierre Bertrand (ts, ss), Alfio Origlio (p), Fabrizio Fenoglietto (b)

 

La musique de Minino Garay porte au voyage. A travers l’Argentine, sa terre natale, au de là même de la seule Cordoba sa ville, et hors champ du seul tango qu’on pourrait penser référence obligée. Car les accents de milonga, de chacarerra ou de samba –il ne résiste pas à la comparaison labellisée vacharde « La samba argentine se distingue de la brésilienne en ce que la notre a d’élégance… » – rencontrent le jazz au détour de chaque mesure. L’effet de pulsion s’en trouve démultiplié d’autant, le swing régénéré. Minino aime, cela se voit, la prise de risque. Le fait d’englober Alfio Origlio, nouveau comparse venu, au bout d’une partie d’après midi seulement de mise en situation en apporte la preuve. Un regard tout neuf qui n’empêche pas le pianiste grenoblois de se lancer sans dans les acrobaties des « décalages rythmiques d’enfer » -dixit Pierre Bertrand– de Provinciana ou du Joker (composition complexe de Bojan Z que le percussionniste argentin a récemment rencontré auprès de Magic Malik, joli mélange de genres au passage tout de même) sur la base justement de cette fameuse veine « chacarerra » Dans le même esprit l’arrangement d’Infant Eyes fait passer le magnifique thème de Wayne Shorter du royaume du ternaire à celui du binaire. Là encore, soutenu le beat précis et raffiné du batteur resté percussionniste dans l’âme, Pierre Bertrand relève vaillamment le défi d’utiliser le sax soprano malgré l’ombre tutélaire de Shorter sur ce même instrument. Non sans réussite, avec en prime un certain brio question sonorité et phrasé. La chanson de gestes de Minino, sur ce répertoire au carrefour de ses cultures américaines du sud et du nord engendre des musiques blanches, noires ou métissées à plaisir –voilà bien le terme qui qualifie au plus juste ces séquences construites comme autant de savantes parures. Il porte le projet d’exporter bientôt le savoir faire de cet orchestre pour une tournée dans son pays natal. Pourtant à ce jour celui qui lui tient le plus à cœur de projet, c’est bien de faire paraître en disque un enregistrement d’un autre de ses groupes fêtiches, Les tambours du sud, réalisé dans un studio de Cordoba où officia Piazzolla lui même. Et le hasard a voulu que, rue des Lombards ce soir là de l’automne s’éveillant, l’on a bien cru distinguer en ombre chinoise la silhouette de Minino Garay en discussion serrée avec un producteur hexagonal messager de jazz et du musiques du monde… Chanson de gestes d’une autre forme.

Robert Latxague

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Voir Minino Garay en action c’est assister à une drôle de chanson de gestes. Assis derrière sa batterie il frappe les peaux des toms, fouette le cuivre des cymbales et dans le même temps il mime, fouille le public de son regard noir, il murmure, il chante, il rit, se lève de son siège soudain et tout en gardant le tempo du bout de ses balais caressant la cymbale voire même au besoin la table du premier rang il contourne sa grosse caisse, la recale puis reprend place sur son siège et possession de sa pédale de charleston. Le tout en rythme, impeccable évidemment…

Le Baiser Salé, rue des Lombards, Paris, 25 septembre

Minino Garay (dm, voc), Pierre Bertrand (ts, ss), Alfio Origlio (p), Fabrizio Fenoglietto (b)

 

La musique de Minino Garay porte au voyage. A travers l’Argentine, sa terre natale, au de là même de la seule Cordoba sa ville, et hors champ du seul tango qu’on pourrait penser référence obligée. Car les accents de milonga, de chacarerra ou de samba –il ne résiste pas à la comparaison labellisée vacharde « La samba argentine se distingue de la brésilienne en ce que la notre a d’élégance… » – rencontrent le jazz au détour de chaque mesure. L’effet de pulsion s’en trouve démultiplié d’autant, le swing régénéré. Minino aime, cela se voit, la prise de risque. Le fait d’englober Alfio Origlio, nouveau comparse venu, au bout d’une partie d’après midi seulement de mise en situation en apporte la preuve. Un regard tout neuf qui n’empêche pas le pianiste grenoblois de se lancer sans dans les acrobaties des « décalages rythmiques d’enfer » -dixit Pierre Bertrand– de Provinciana ou du Joker (composition complexe de Bojan Z que le percussionniste argentin a récemment rencontré auprès de Magic Malik, joli mélange de genres au passage tout de même) sur la base justement de cette fameuse veine « chacarerra » Dans le même esprit l’arrangement d’Infant Eyes fait passer le magnifique thème de Wayne Shorter du royaume du ternaire à celui du binaire. Là encore, soutenu le beat précis et raffiné du batteur resté percussionniste dans l’âme, Pierre Bertrand relève vaillamment le défi d’utiliser le sax soprano malgré l’ombre tutélaire de Shorter sur ce même instrument. Non sans réussite, avec en prime un certain brio question sonorité et phrasé. La chanson de gestes de Minino, sur ce répertoire au carrefour de ses cultures américaines du sud et du nord engendre des musiques blanches, noires ou métissées à plaisir –voilà bien le terme qui qualifie au plus juste ces séquences construites comme autant de savantes parures. Il porte le projet d’exporter bientôt le savoir faire de cet orchestre pour une tournée dans son pays natal. Pourtant à ce jour celui qui lui tient le plus à cœur de projet, c’est bien de faire paraître en disque un enregistrement d’un autre de ses groupes fêtiches, Les tambours du sud, réalisé dans un studio de Cordoba où officia Piazzolla lui même. Et le hasard a voulu que, rue des Lombards ce soir là de l’automne s’éveillant, l’on a bien cru distinguer en ombre chinoise la silhouette de Minino Garay en discussion serrée avec un producteur hexagonal messager de jazz et du musiques du monde… Chanson de gestes d’une autre forme.

Robert Latxague

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Voir Minino Garay en action c’est assister à une drôle de chanson de gestes. Assis derrière sa batterie il frappe les peaux des toms, fouette le cuivre des cymbales et dans le même temps il mime, fouille le public de son regard noir, il murmure, il chante, il rit, se lève de son siège soudain et tout en gardant le tempo du bout de ses balais caressant la cymbale voire même au besoin la table du premier rang il contourne sa grosse caisse, la recale puis reprend place sur son siège et possession de sa pédale de charleston. Le tout en rythme, impeccable évidemment…

Le Baiser Salé, rue des Lombards, Paris, 25 septembre

Minino Garay (dm, voc), Pierre Bertrand (ts, ss), Alfio Origlio (p), Fabrizio Fenoglietto (b)

 

La musique de Minino Garay porte au voyage. A travers l’Argentine, sa terre natale, au de là même de la seule Cordoba sa ville, et hors champ du seul tango qu’on pourrait penser référence obligée. Car les accents de milonga, de chacarerra ou de samba –il ne résiste pas à la comparaison labellisée vacharde « La samba argentine se distingue de la brésilienne en ce que la notre a d’élégance… » – rencontrent le jazz au détour de chaque mesure. L’effet de pulsion s’en trouve démultiplié d’autant, le swing régénéré. Minino aime, cela se voit, la prise de risque. Le fait d’englober Alfio Origlio, nouveau comparse venu, au bout d’une partie d’après midi seulement de mise en situation en apporte la preuve. Un regard tout neuf qui n’empêche pas le pianiste grenoblois de se lancer sans dans les acrobaties des « décalages rythmiques d’enfer » -dixit Pierre Bertrand– de Provinciana ou du Joker (composition complexe de Bojan Z que le percussionniste argentin a récemment rencontré auprès de Magic Malik, joli mélange de genres au passage tout de même) sur la base justement de cette fameuse veine « chacarerra » Dans le même esprit l’arrangement d’Infant Eyes fait passer le magnifique thème de Wayne Shorter du royaume du ternaire à celui du binaire. Là encore, soutenu le beat précis et raffiné du batteur resté percussionniste dans l’âme, Pierre Bertrand relève vaillamment le défi d’utiliser le sax soprano malgré l’ombre tutélaire de Shorter sur ce même instrument. Non sans réussite, avec en prime un certain brio question sonorité et phrasé. La chanson de gestes de Minino, sur ce répertoire au carrefour de ses cultures américaines du sud et du nord engendre des musiques blanches, noires ou métissées à plaisir –voilà bien le terme qui qualifie au plus juste ces séquences construites comme autant de savantes parures. Il porte le projet d’exporter bientôt le savoir faire de cet orchestre pour une tournée dans son pays natal. Pourtant à ce jour celui qui lui tient le plus à cœur de projet, c’est bien de faire paraître en disque un enregistrement d’un autre de ses groupes fêtiches, Les tambours du sud, réalisé dans un studio de Cordoba où officia Piazzolla lui même. Et le hasard a voulu que, rue des Lombards ce soir là de l’automne s’éveillant, l’on a bien cru distinguer en ombre chinoise la silhouette de Minino Garay en discussion serrée avec un producteur hexagonal messager de jazz et du musiques du monde… Chanson de gestes d’une autre forme.

Robert Latxague

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Voir Minino Garay en action c’est assister à une drôle de chanson de gestes. Assis derrière sa batterie il frappe les peaux des toms, fouette le cuivre des cymbales et dans le même temps il mime, fouille le public de son regard noir, il murmure, il chante, il rit, se lève de son siège soudain et tout en gardant le tempo du bout de ses balais caressant la cymbale voire même au besoin la table du premier rang il contourne sa grosse caisse, la recale puis reprend place sur son siège et possession de sa pédale de charleston. Le tout en rythme, impeccable évidemment…

Le Baiser Salé, rue des Lombards, Paris, 25 septembre

Minino Garay (dm, voc), Pierre Bertrand (ts, ss), Alfio Origlio (p), Fabrizio Fenoglietto (b)

 

La musique de Minino Garay porte au voyage. A travers l’Argentine, sa terre natale, au de là même de la seule Cordoba sa ville, et hors champ du seul tango qu’on pourrait penser référence obligée. Car les accents de milonga, de chacarerra ou de samba –il ne résiste pas à la comparaison labellisée vacharde « La samba argentine se distingue de la brésilienne en ce que la notre a d’élégance… » – rencontrent le jazz au détour de chaque mesure. L’effet de pulsion s’en trouve démultiplié d’autant, le swing régénéré. Minino aime, cela se voit, la prise de risque. Le fait d’englober Alfio Origlio, nouveau comparse venu, au bout d’une partie d’après midi seulement de mise en situation en apporte la preuve. Un regard tout neuf qui n’empêche pas le pianiste grenoblois de se lancer sans dans les acrobaties des « décalages rythmiques d’enfer » -dixit Pierre Bertrand– de Provinciana ou du Joker (composition complexe de Bojan Z que le percussionniste argentin a récemment rencontré auprès de Magic Malik, joli mélange de genres au passage tout de même) sur la base justement de cette fameuse veine « chacarerra » Dans le même esprit l’arrangement d’Infant Eyes fait passer le magnifique thème de Wayne Shorter du royaume du ternaire à celui du binaire. Là encore, soutenu le beat précis et raffiné du batteur resté percussionniste dans l’âme, Pierre Bertrand relève vaillamment le défi d’utiliser le sax soprano malgré l’ombre tutélaire de Shorter sur ce même instrument. Non sans réussite, avec en prime un certain brio question sonorité et phrasé. La chanson de gestes de Minino, sur ce répertoire au carrefour de ses cultures américaines du sud et du nord engendre des musiques blanches, noires ou métissées à plaisir –voilà bien le terme qui qualifie au plus juste ces séquences construites comme autant de savantes parures. Il porte le projet d’exporter bientôt le savoir faire de cet orchestre pour une tournée dans son pays natal. Pourtant à ce jour celui qui lui tient le plus à cœur de projet, c’est bien de faire paraître en disque un enregistrement d’un autre de ses groupes fêtiches, Les tambours du sud, réalisé dans un studio de Cordoba où officia Piazzolla lui même. Et le hasard a voulu que, rue des Lombards ce soir là de l’automne s’éveillant, l’on a bien cru distinguer en ombre chinoise la silhouette de Minino Garay en discussion serrée avec un producteur hexagonal messager de jazz et du musiques du monde… Chanson de gestes d’une autre forme.

Robert Latxague