Jazz live
Publié le 15 Mar 2016

Orthez: Chassez le Jazz Naturel il reviendra…(3)

Deux instruments acoustiques en face à face. Une série de souffles, une vague de vibrations. L’ensemble fait sens. A priori dans l’indéterminé, philosophie de l’improvisation oblige. Sous les doigts libérés de la pesanteur, sans mot dire, jaillit de la musique.
Laurent De Wilde (p)
Musicales, Médiathèque, 11 Mars
Richard Galliano (acc), Sylvain Luc (g)
Théâtre Francis Planté, 13 mars

Richard Galliano comme Sylvain Luc ont fait un choix pourtant. Célébrer une voix. Et si possible la magnifier. Car voilà bien le sens du pari: guitare plus accordéon doivent laisser paraître Piaf sans que l’on entende la chanteuse chanter bien sur (Même si, effet d’image, dans le kakémono mascotte du festival, en fond de scène son visage apparut soudain coloré façon de graver l’inoubliable hymne de La vie en rose) La musique, une dose de swing pour deux ou trois volumes de mélodie, se trame au fur et à mesure. Du fil des chansons on en (re)connait illico chacune des fibres, qu’elles soient teintées de printemps, d’hiver ou d’été. On pourrait d’ailleurs à ce propos sombrer dans une mélancolie douce voire se laisser tirer par la fourberie d’un ennui du déjà vu déjà entendu propos. Sauf que la force, le talent pourquoi ne pas en parler, la petite magie allez quoi! des deux musiciens porte sur le courant alternatif ainsi branché direct sur les lignes harmoniques. Garantie d’air frais apporté aux airs de chansons d’Edith Piaf mille fois interprétées. Chacun y va de son initiative, richesse dans le traitement des accords, originalité de la palette des contrechants imprimés. Il en ressort comme un petit concours sur les planches. Luc espiègle lutine les intros, Galliano ne lâche rien sur le développement du contenu. La Môme quitte son piédestal. Le duo, un plus un, prend le destin de ses chansons à pleine main, assumant le risque du soulignement, du contournement histoire d’offrir un supplément de vie, d’âme en contrepoint de ce tourbillon d’airs empruntés. D’ailleurs lorsqu’ils appellent au débotté Francis Lassus, enfant du pays et dernier batteur reconnu de Nougaro à les rejoindre sur scène, manière d’apporter un plus de percussions à une version inédite des Forains -à dire vrai frapper la mousse d’un tabouret de bar comme seul viatique à défaut de tambour, faut le faire !- c’est comme joué d’avance. Emballé, emballant pour le yeux comme pour les oreilles.
Laurent de Wilde peut se montrer bavard. Pour parler de piano surtout. Décrire au besoin son instrument de coeur, façon amour vache, telle une « machine infernale possédant 50 mécanismes intermédiaires entre les doigts sur le clavier et les notes qui prennent vie » Pour évoquer Duke également, autre passion avouée. Monk enfin, objet de culte et objet d’un livre (Monk, Folio @Gallimard). Comment illustrer au mieux le piano, le jazz et les deux immenses musiciens, compositeurs et pianistes cités ? Seul, faisant face au clavier justement il déploie une méthodologie simple. Revisiter d’abord un thème culte du musicien de jazz. Ce sera Misterioso, magnifique dans le déroulé pour Thélonius Monk. In my solitude dans l’univers évident/savant de Duke Ellington. Dans un second temps Laurent De Wilde aborde une composition personnelle en hommage, tribut porté à chacun de ses favoris, ses deux amours musicaux. Tune for T célèbre l’esprit de Monk, motif rythmique sculpté, formules de main gauche façon stride réactualisé. Edward K ( Pour une vraie identité made in USA il convient d’ajouter Edward Kennedy au patronyme Ellington) marque son héritage de la grammaire jazz du Duke. Il se régale à y conjuguer le verbe à tous les temps sur les basses. S’il fallait absolument donner une note pédagogique, un concert piano solo de Laurent de Wilde pourrait se résumer à un savant voyage commenté de paysages jazz en vraie grandeur. La passion en bonus track de jazz…au naturel

Robert Latxague

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Deux instruments acoustiques en face à face. Une série de souffles, une vague de vibrations. L’ensemble fait sens. A priori dans l’indéterminé, philosophie de l’improvisation oblige. Sous les doigts libérés de la pesanteur, sans mot dire, jaillit de la musique.
Laurent De Wilde (p)
Musicales, Médiathèque, 11 Mars
Richard Galliano (acc), Sylvain Luc (g)
Théâtre Francis Planté, 13 mars

Richard Galliano comme Sylvain Luc ont fait un choix pourtant. Célébrer une voix. Et si possible la magnifier. Car voilà bien le sens du pari: guitare plus accordéon doivent laisser paraître Piaf sans que l’on entende la chanteuse chanter bien sur (Même si, effet d’image, dans le kakémono mascotte du festival, en fond de scène son visage apparut soudain coloré façon de graver l’inoubliable hymne de La vie en rose) La musique, une dose de swing pour deux ou trois volumes de mélodie, se trame au fur et à mesure. Du fil des chansons on en (re)connait illico chacune des fibres, qu’elles soient teintées de printemps, d’hiver ou d’été. On pourrait d’ailleurs à ce propos sombrer dans une mélancolie douce voire se laisser tirer par la fourberie d’un ennui du déjà vu déjà entendu propos. Sauf que la force, le talent pourquoi ne pas en parler, la petite magie allez quoi! des deux musiciens porte sur le courant alternatif ainsi branché direct sur les lignes harmoniques. Garantie d’air frais apporté aux airs de chansons d’Edith Piaf mille fois interprétées. Chacun y va de son initiative, richesse dans le traitement des accords, originalité de la palette des contrechants imprimés. Il en ressort comme un petit concours sur les planches. Luc espiègle lutine les intros, Galliano ne lâche rien sur le développement du contenu. La Môme quitte son piédestal. Le duo, un plus un, prend le destin de ses chansons à pleine main, assumant le risque du soulignement, du contournement histoire d’offrir un supplément de vie, d’âme en contrepoint de ce tourbillon d’airs empruntés. D’ailleurs lorsqu’ils appellent au débotté Francis Lassus, enfant du pays et dernier batteur reconnu de Nougaro à les rejoindre sur scène, manière d’apporter un plus de percussions à une version inédite des Forains -à dire vrai frapper la mousse d’un tabouret de bar comme seul viatique à défaut de tambour, faut le faire !- c’est comme joué d’avance. Emballé, emballant pour le yeux comme pour les oreilles.
Laurent de Wilde peut se montrer bavard. Pour parler de piano surtout. Décrire au besoin son instrument de coeur, façon amour vache, telle une « machine infernale possédant 50 mécanismes intermédiaires entre les doigts sur le clavier et les notes qui prennent vie » Pour évoquer Duke également, autre passion avouée. Monk enfin, objet de culte et objet d’un livre (Monk, Folio @Gallimard). Comment illustrer au mieux le piano, le jazz et les deux immenses musiciens, compositeurs et pianistes cités ? Seul, faisant face au clavier justement il déploie une méthodologie simple. Revisiter d’abord un thème culte du musicien de jazz. Ce sera Misterioso, magnifique dans le déroulé pour Thélonius Monk. In my solitude dans l’univers évident/savant de Duke Ellington. Dans un second temps Laurent De Wilde aborde une composition personnelle en hommage, tribut porté à chacun de ses favoris, ses deux amours musicaux. Tune for T célèbre l’esprit de Monk, motif rythmique sculpté, formules de main gauche façon stride réactualisé. Edward K ( Pour une vraie identité made in USA il convient d’ajouter Edward Kennedy au patronyme Ellington) marque son héritage de la grammaire jazz du Duke. Il se régale à y conjuguer le verbe à tous les temps sur les basses. S’il fallait absolument donner une note pédagogique, un concert piano solo de Laurent de Wilde pourrait se résumer à un savant voyage commenté de paysages jazz en vraie grandeur. La passion en bonus track de jazz…au naturel

Robert Latxague

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Deux instruments acoustiques en face à face. Une série de souffles, une vague de vibrations. L’ensemble fait sens. A priori dans l’indéterminé, philosophie de l’improvisation oblige. Sous les doigts libérés de la pesanteur, sans mot dire, jaillit de la musique.
Laurent De Wilde (p)
Musicales, Médiathèque, 11 Mars
Richard Galliano (acc), Sylvain Luc (g)
Théâtre Francis Planté, 13 mars

Richard Galliano comme Sylvain Luc ont fait un choix pourtant. Célébrer une voix. Et si possible la magnifier. Car voilà bien le sens du pari: guitare plus accordéon doivent laisser paraître Piaf sans que l’on entende la chanteuse chanter bien sur (Même si, effet d’image, dans le kakémono mascotte du festival, en fond de scène son visage apparut soudain coloré façon de graver l’inoubliable hymne de La vie en rose) La musique, une dose de swing pour deux ou trois volumes de mélodie, se trame au fur et à mesure. Du fil des chansons on en (re)connait illico chacune des fibres, qu’elles soient teintées de printemps, d’hiver ou d’été. On pourrait d’ailleurs à ce propos sombrer dans une mélancolie douce voire se laisser tirer par la fourberie d’un ennui du déjà vu déjà entendu propos. Sauf que la force, le talent pourquoi ne pas en parler, la petite magie allez quoi! des deux musiciens porte sur le courant alternatif ainsi branché direct sur les lignes harmoniques. Garantie d’air frais apporté aux airs de chansons d’Edith Piaf mille fois interprétées. Chacun y va de son initiative, richesse dans le traitement des accords, originalité de la palette des contrechants imprimés. Il en ressort comme un petit concours sur les planches. Luc espiègle lutine les intros, Galliano ne lâche rien sur le développement du contenu. La Môme quitte son piédestal. Le duo, un plus un, prend le destin de ses chansons à pleine main, assumant le risque du soulignement, du contournement histoire d’offrir un supplément de vie, d’âme en contrepoint de ce tourbillon d’airs empruntés. D’ailleurs lorsqu’ils appellent au débotté Francis Lassus, enfant du pays et dernier batteur reconnu de Nougaro à les rejoindre sur scène, manière d’apporter un plus de percussions à une version inédite des Forains -à dire vrai frapper la mousse d’un tabouret de bar comme seul viatique à défaut de tambour, faut le faire !- c’est comme joué d’avance. Emballé, emballant pour le yeux comme pour les oreilles.
Laurent de Wilde peut se montrer bavard. Pour parler de piano surtout. Décrire au besoin son instrument de coeur, façon amour vache, telle une « machine infernale possédant 50 mécanismes intermédiaires entre les doigts sur le clavier et les notes qui prennent vie » Pour évoquer Duke également, autre passion avouée. Monk enfin, objet de culte et objet d’un livre (Monk, Folio @Gallimard). Comment illustrer au mieux le piano, le jazz et les deux immenses musiciens, compositeurs et pianistes cités ? Seul, faisant face au clavier justement il déploie une méthodologie simple. Revisiter d’abord un thème culte du musicien de jazz. Ce sera Misterioso, magnifique dans le déroulé pour Thélonius Monk. In my solitude dans l’univers évident/savant de Duke Ellington. Dans un second temps Laurent De Wilde aborde une composition personnelle en hommage, tribut porté à chacun de ses favoris, ses deux amours musicaux. Tune for T célèbre l’esprit de Monk, motif rythmique sculpté, formules de main gauche façon stride réactualisé. Edward K ( Pour une vraie identité made in USA il convient d’ajouter Edward Kennedy au patronyme Ellington) marque son héritage de la grammaire jazz du Duke. Il se régale à y conjuguer le verbe à tous les temps sur les basses. S’il fallait absolument donner une note pédagogique, un concert piano solo de Laurent de Wilde pourrait se résumer à un savant voyage commenté de paysages jazz en vraie grandeur. La passion en bonus track de jazz…au naturel

Robert Latxague

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Deux instruments acoustiques en face à face. Une série de souffles, une vague de vibrations. L’ensemble fait sens. A priori dans l’indéterminé, philosophie de l’improvisation oblige. Sous les doigts libérés de la pesanteur, sans mot dire, jaillit de la musique.
Laurent De Wilde (p)
Musicales, Médiathèque, 11 Mars
Richard Galliano (acc), Sylvain Luc (g)
Théâtre Francis Planté, 13 mars

Richard Galliano comme Sylvain Luc ont fait un choix pourtant. Célébrer une voix. Et si possible la magnifier. Car voilà bien le sens du pari: guitare plus accordéon doivent laisser paraître Piaf sans que l’on entende la chanteuse chanter bien sur (Même si, effet d’image, dans le kakémono mascotte du festival, en fond de scène son visage apparut soudain coloré façon de graver l’inoubliable hymne de La vie en rose) La musique, une dose de swing pour deux ou trois volumes de mélodie, se trame au fur et à mesure. Du fil des chansons on en (re)connait illico chacune des fibres, qu’elles soient teintées de printemps, d’hiver ou d’été. On pourrait d’ailleurs à ce propos sombrer dans une mélancolie douce voire se laisser tirer par la fourberie d’un ennui du déjà vu déjà entendu propos. Sauf que la force, le talent pourquoi ne pas en parler, la petite magie allez quoi! des deux musiciens porte sur le courant alternatif ainsi branché direct sur les lignes harmoniques. Garantie d’air frais apporté aux airs de chansons d’Edith Piaf mille fois interprétées. Chacun y va de son initiative, richesse dans le traitement des accords, originalité de la palette des contrechants imprimés. Il en ressort comme un petit concours sur les planches. Luc espiègle lutine les intros, Galliano ne lâche rien sur le développement du contenu. La Môme quitte son piédestal. Le duo, un plus un, prend le destin de ses chansons à pleine main, assumant le risque du soulignement, du contournement histoire d’offrir un supplément de vie, d’âme en contrepoint de ce tourbillon d’airs empruntés. D’ailleurs lorsqu’ils appellent au débotté Francis Lassus, enfant du pays et dernier batteur reconnu de Nougaro à les rejoindre sur scène, manière d’apporter un plus de percussions à une version inédite des Forains -à dire vrai frapper la mousse d’un tabouret de bar comme seul viatique à défaut de tambour, faut le faire !- c’est comme joué d’avance. Emballé, emballant pour le yeux comme pour les oreilles.
Laurent de Wilde peut se montrer bavard. Pour parler de piano surtout. Décrire au besoin son instrument de coeur, façon amour vache, telle une « machine infernale possédant 50 mécanismes intermédiaires entre les doigts sur le clavier et les notes qui prennent vie » Pour évoquer Duke également, autre passion avouée. Monk enfin, objet de culte et objet d’un livre (Monk, Folio @Gallimard). Comment illustrer au mieux le piano, le jazz et les deux immenses musiciens, compositeurs et pianistes cités ? Seul, faisant face au clavier justement il déploie une méthodologie simple. Revisiter d’abord un thème culte du musicien de jazz. Ce sera Misterioso, magnifique dans le déroulé pour Thélonius Monk. In my solitude dans l’univers évident/savant de Duke Ellington. Dans un second temps Laurent De Wilde aborde une composition personnelle en hommage, tribut porté à chacun de ses favoris, ses deux amours musicaux. Tune for T célèbre l’esprit de Monk, motif rythmique sculpté, formules de main gauche façon stride réactualisé. Edward K ( Pour une vraie identité made in USA il convient d’ajouter Edward Kennedy au patronyme Ellington) marque son héritage de la grammaire jazz du Duke. Il se régale à y conjuguer le verbe à tous les temps sur les basses. S’il fallait absolument donner une note pédagogique, un concert piano solo de Laurent de Wilde pourrait se résumer à un savant voyage commenté de paysages jazz en vraie grandeur. La passion en bonus track de jazz…au naturel

Robert Latxague