Jazz live
Publié le 9 Oct 2014

Quand Hal sings


ph. Pierre de Chocqueuse

C’était donc le 5, pour respecter le rite dominical des chaleureux Ateliers, soit trois jours avant le quatre-vingt-quinzième anniversaire de l’Okie (né à Tulsa) désormais parigot Harold “Hal” Singer.

 

Hal Singer (ts, voc), Steve Potts (as,ss), Alain Jean-Marie (p), Darryl Hall (b), Sangoma Everett (dm).

Paris, les Ateliers du Chaudron, Passage de Ménilmontant, 5 octobre 2014.

 

Blindfoldtesté pour Jazzmag en 1968, Hal Singer m’avait alors ébloui par sa mémoire vive, et – je l’avoue – rassuré par son ouverture au travail de ses plus jeunes confrères. (Sur neuf enregistrements de saxophonistes, dont le Rufus d’Archie Shepp avec Bobby Hutcherson, Barre Phillips et Joe Chambers, le seul qu’il n’avait pas identifié avait été Flip Phillips, mais, comme pour donner du grain à moudre aux jazzfans et autres commentateurs, il n’avait pas manqué de repérer dans son jeu les influences de Ben Webster et Chu Berry.)

Quarante-six ans plus tard, c’est sur le vif qu’il allait à nouveau confirmer cette largeur d’esprit qui n’est que le juste reflet ou écho du continuum qu’on appelle, avec les créateurs de l’AACM de Chicago, Great Black Music.

 

 Pierre de Chocqueuse

 

 

 

 

 

 









Et ce jour-là, à l’heure où certains enfants sont invités à goûter, plusieurs représentants de diverses phases de ce continuum, réunis autour du patriarche à la mémoire imprégnée de bleu et de rythme, conviaient les gourmands que nous étions à déguster toutes sortes de friandises, certaines plus copieusement acidulées de swing, d’autres enrobées de nostalgie, tandis qu’au fil de l’après-midi les doigts et le souffle du ténor s’échauffaient et s’assouplissaient, allant jusqu’à nous offrir un irrésistible Georgia de derrière les fagots pour lequel le héros de la fête, délaissant son sax, devait justifier-illustrer son patronyme, rappelant que, quel que soit l’instrument, aérophone de métal ou phônê, les jazzmen (et d’ailleurs tous les musiciens) sont aussi et surtout des chanteurs et donc des singers. Aussi était-ce une manière de chœur hétérogène qui entourait Hal Singer tel un écrin-tremplin aux couleurs et tempos élégamment et fidèlement assortis à son souffle, jusqu’à l’humour conclusif de son « When you get old, you get slow ».


P. de Chocqueuse
























De fait, plutôt que des up tempos d’enfer, ce all-stars quartet venait de démontrer quelle formidable maîtrise convient pour ciseler le swing, voire le groove, à petite vitesse ou sur tempo médium, comme pour atteindre quelque paradis langoureux et élastique, notamment à mains nues sur peaux et cymbale… Happy birthday, Harold ! (Ai-je dit que le Chaudron débordait d’une petite foule et que les photos sont de Pierre de Choqueuse ?)

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ph. Pierre de Chocqueuse

C’était donc le 5, pour respecter le rite dominical des chaleureux Ateliers, soit trois jours avant le quatre-vingt-quinzième anniversaire de l’Okie (né à Tulsa) désormais parigot Harold “Hal” Singer.

 

Hal Singer (ts, voc), Steve Potts (as,ss), Alain Jean-Marie (p), Darryl Hall (b), Sangoma Everett (dm).

Paris, les Ateliers du Chaudron, Passage de Ménilmontant, 5 octobre 2014.

 

Blindfoldtesté pour Jazzmag en 1968, Hal Singer m’avait alors ébloui par sa mémoire vive, et – je l’avoue – rassuré par son ouverture au travail de ses plus jeunes confrères. (Sur neuf enregistrements de saxophonistes, dont le Rufus d’Archie Shepp avec Bobby Hutcherson, Barre Phillips et Joe Chambers, le seul qu’il n’avait pas identifié avait été Flip Phillips, mais, comme pour donner du grain à moudre aux jazzfans et autres commentateurs, il n’avait pas manqué de repérer dans son jeu les influences de Ben Webster et Chu Berry.)

Quarante-six ans plus tard, c’est sur le vif qu’il allait à nouveau confirmer cette largeur d’esprit qui n’est que le juste reflet ou écho du continuum qu’on appelle, avec les créateurs de l’AACM de Chicago, Great Black Music.

 

 Pierre de Chocqueuse

 

 

 

 

 

 









Et ce jour-là, à l’heure où certains enfants sont invités à goûter, plusieurs représentants de diverses phases de ce continuum, réunis autour du patriarche à la mémoire imprégnée de bleu et de rythme, conviaient les gourmands que nous étions à déguster toutes sortes de friandises, certaines plus copieusement acidulées de swing, d’autres enrobées de nostalgie, tandis qu’au fil de l’après-midi les doigts et le souffle du ténor s’échauffaient et s’assouplissaient, allant jusqu’à nous offrir un irrésistible Georgia de derrière les fagots pour lequel le héros de la fête, délaissant son sax, devait justifier-illustrer son patronyme, rappelant que, quel que soit l’instrument, aérophone de métal ou phônê, les jazzmen (et d’ailleurs tous les musiciens) sont aussi et surtout des chanteurs et donc des singers. Aussi était-ce une manière de chœur hétérogène qui entourait Hal Singer tel un écrin-tremplin aux couleurs et tempos élégamment et fidèlement assortis à son souffle, jusqu’à l’humour conclusif de son « When you get old, you get slow ».


P. de Chocqueuse
























De fait, plutôt que des up tempos d’enfer, ce all-stars quartet venait de démontrer quelle formidable maîtrise convient pour ciseler le swing, voire le groove, à petite vitesse ou sur tempo médium, comme pour atteindre quelque paradis langoureux et élastique, notamment à mains nues sur peaux et cymbale… Happy birthday, Harold ! (Ai-je dit que le Chaudron débordait d’une petite foule et que les photos sont de Pierre de Choqueuse ?)

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ph. Pierre de Chocqueuse

C’était donc le 5, pour respecter le rite dominical des chaleureux Ateliers, soit trois jours avant le quatre-vingt-quinzième anniversaire de l’Okie (né à Tulsa) désormais parigot Harold “Hal” Singer.

 

Hal Singer (ts, voc), Steve Potts (as,ss), Alain Jean-Marie (p), Darryl Hall (b), Sangoma Everett (dm).

Paris, les Ateliers du Chaudron, Passage de Ménilmontant, 5 octobre 2014.

 

Blindfoldtesté pour Jazzmag en 1968, Hal Singer m’avait alors ébloui par sa mémoire vive, et – je l’avoue – rassuré par son ouverture au travail de ses plus jeunes confrères. (Sur neuf enregistrements de saxophonistes, dont le Rufus d’Archie Shepp avec Bobby Hutcherson, Barre Phillips et Joe Chambers, le seul qu’il n’avait pas identifié avait été Flip Phillips, mais, comme pour donner du grain à moudre aux jazzfans et autres commentateurs, il n’avait pas manqué de repérer dans son jeu les influences de Ben Webster et Chu Berry.)

Quarante-six ans plus tard, c’est sur le vif qu’il allait à nouveau confirmer cette largeur d’esprit qui n’est que le juste reflet ou écho du continuum qu’on appelle, avec les créateurs de l’AACM de Chicago, Great Black Music.

 

 Pierre de Chocqueuse

 

 

 

 

 

 









Et ce jour-là, à l’heure où certains enfants sont invités à goûter, plusieurs représentants de diverses phases de ce continuum, réunis autour du patriarche à la mémoire imprégnée de bleu et de rythme, conviaient les gourmands que nous étions à déguster toutes sortes de friandises, certaines plus copieusement acidulées de swing, d’autres enrobées de nostalgie, tandis qu’au fil de l’après-midi les doigts et le souffle du ténor s’échauffaient et s’assouplissaient, allant jusqu’à nous offrir un irrésistible Georgia de derrière les fagots pour lequel le héros de la fête, délaissant son sax, devait justifier-illustrer son patronyme, rappelant que, quel que soit l’instrument, aérophone de métal ou phônê, les jazzmen (et d’ailleurs tous les musiciens) sont aussi et surtout des chanteurs et donc des singers. Aussi était-ce une manière de chœur hétérogène qui entourait Hal Singer tel un écrin-tremplin aux couleurs et tempos élégamment et fidèlement assortis à son souffle, jusqu’à l’humour conclusif de son « When you get old, you get slow ».


P. de Chocqueuse
























De fait, plutôt que des up tempos d’enfer, ce all-stars quartet venait de démontrer quelle formidable maîtrise convient pour ciseler le swing, voire le groove, à petite vitesse ou sur tempo médium, comme pour atteindre quelque paradis langoureux et élastique, notamment à mains nues sur peaux et cymbale… Happy birthday, Harold ! (Ai-je dit que le Chaudron débordait d’une petite foule et que les photos sont de Pierre de Choqueuse ?)

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ph. Pierre de Chocqueuse

C’était donc le 5, pour respecter le rite dominical des chaleureux Ateliers, soit trois jours avant le quatre-vingt-quinzième anniversaire de l’Okie (né à Tulsa) désormais parigot Harold “Hal” Singer.

 

Hal Singer (ts, voc), Steve Potts (as,ss), Alain Jean-Marie (p), Darryl Hall (b), Sangoma Everett (dm).

Paris, les Ateliers du Chaudron, Passage de Ménilmontant, 5 octobre 2014.

 

Blindfoldtesté pour Jazzmag en 1968, Hal Singer m’avait alors ébloui par sa mémoire vive, et – je l’avoue – rassuré par son ouverture au travail de ses plus jeunes confrères. (Sur neuf enregistrements de saxophonistes, dont le Rufus d’Archie Shepp avec Bobby Hutcherson, Barre Phillips et Joe Chambers, le seul qu’il n’avait pas identifié avait été Flip Phillips, mais, comme pour donner du grain à moudre aux jazzfans et autres commentateurs, il n’avait pas manqué de repérer dans son jeu les influences de Ben Webster et Chu Berry.)

Quarante-six ans plus tard, c’est sur le vif qu’il allait à nouveau confirmer cette largeur d’esprit qui n’est que le juste reflet ou écho du continuum qu’on appelle, avec les créateurs de l’AACM de Chicago, Great Black Music.

 

 Pierre de Chocqueuse

 

 

 

 

 

 









Et ce jour-là, à l’heure où certains enfants sont invités à goûter, plusieurs représentants de diverses phases de ce continuum, réunis autour du patriarche à la mémoire imprégnée de bleu et de rythme, conviaient les gourmands que nous étions à déguster toutes sortes de friandises, certaines plus copieusement acidulées de swing, d’autres enrobées de nostalgie, tandis qu’au fil de l’après-midi les doigts et le souffle du ténor s’échauffaient et s’assouplissaient, allant jusqu’à nous offrir un irrésistible Georgia de derrière les fagots pour lequel le héros de la fête, délaissant son sax, devait justifier-illustrer son patronyme, rappelant que, quel que soit l’instrument, aérophone de métal ou phônê, les jazzmen (et d’ailleurs tous les musiciens) sont aussi et surtout des chanteurs et donc des singers. Aussi était-ce une manière de chœur hétérogène qui entourait Hal Singer tel un écrin-tremplin aux couleurs et tempos élégamment et fidèlement assortis à son souffle, jusqu’à l’humour conclusif de son « When you get old, you get slow ».


P. de Chocqueuse
























De fait, plutôt que des up tempos d’enfer, ce all-stars quartet venait de démontrer quelle formidable maîtrise convient pour ciseler le swing, voire le groove, à petite vitesse ou sur tempo médium, comme pour atteindre quelque paradis langoureux et élastique, notamment à mains nues sur peaux et cymbale… Happy birthday, Harold ! (Ai-je dit que le Chaudron débordait d’une petite foule et que les photos sont de Pierre de Choqueuse ?)