Jazz live
Publié le 14 Sep 2014

Talos Festival 2014, des nouvelles de l'ICP et de Misha Mengelberg. Et Gianluigi Trovesi.

Quand il ne réunit pas sous la houlette du festival « Talos » les meilleures formations de cuivres, vents et percussions de sa région et au-delà, Pino Minafra a le regard tourné vers l’Afrique du Sud, ce qui l’amène à ne pas oublier que bien des choses en provenance de ce pays où a régné l’Apartheid sont passées par le Royaume-Uni, et vers la Hollande, où quelques formations également cuivrées et décapantes sont nées dans les années 70. D’où l’ICP (entre autres), et cette soirée de vendredi qui fut sous le signe de cet orchestre, avec Han Bennink, et les pensées qui allaient vers Misha Mengelberg, dont on eu des nouvelles.

 

Un film de Cherry Duyns, projeté à 18.00, est venu rappeler en effet que le pianiste, compositeur et arrangeur est toujours parmi nous, mais qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Le film, émouvant on s’en doute, courageux car il n’écarte rien de la situation du co-fondateur de l’ICP, produit avec l’aide des associations qui luttent pour réduire cette maladie, le montre dans sa dernière tournée au Royaume-Uni, parfois présent dans l’orchestre aux côtés de ses musiciens, et parfois trop égaré pour y être. Ses partenaires réagissent à cette situation, avec souvent des moments de suspens assez pesants, comme quand Ab Baars imagine le jour où il ne sera plus là et reste silencieux, avant que ne retentisse un Mood Indigo sublime de douceur. Très belle aussi est la scène où on le voit chez lui, avec son épouse, improviser au piano des phrases très lentes, qui soudain se transforment en un thème de Monk, énoncé à la perfection. À ce jour, il est chez lui, et sort parfois pour des concerts en solo, comme au mois de juin dernier, information transmise par Susanna Von Canon.

 

Interrogé sur ses amours musicales, Misha (qui parfois signe seulement de son prénom, comme si son nom était déjà effacé) déclare n’avoir jamais été un grand fan d’Ellington (surprenant !), et semble pétri d’admiration quand on évoque la figure de Thelonious Monk, et aussi celle d’Eric Dolphy. On rapprochera d’ailleurs sa situation actuelle de celle de Monk à la fin de sa vie, toutes choses très inégales, avec – lors de la dernière tournée – Susanna Von Canon dans le rôle de la baronne Pannonica ! Quant au concert, il a confirmé ces impressions, avec des thèmes de Herbie Nichols, autre grande inspiration de Mengelberg, un Rollo Number One de sa plume, deux belles improvisations confiées à deux trios instrumentaux (le trio à cordes et le trio de clarinettes), et une version emballée d’un des thèmes qui figure sur le disque « Last Date » d’Eric Dolphy, où Mengelberg était au piano.


IMG 8790

    Trio de clarinettes, avec Michael Moore

           (gauche) et Ab Baars (droite)


Auparavant, Gianluigi Trovesi avait présenté son nouveau quartet de jazz, une formation solide et fortement « mainstream » où il officie avec un son très voisin de celui du Phil Woods de l’époque du quartet avec Texier et Humair. Même la thématique, avec une pièce démarquée de Freedom Jazz Dance, n’est pas sans rapport avec cette formation légendaire, la guitare remplaçant le piano évidemment. Une prestation efficace et robuste.


Philippe Méziat

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Quand il ne réunit pas sous la houlette du festival « Talos » les meilleures formations de cuivres, vents et percussions de sa région et au-delà, Pino Minafra a le regard tourné vers l’Afrique du Sud, ce qui l’amène à ne pas oublier que bien des choses en provenance de ce pays où a régné l’Apartheid sont passées par le Royaume-Uni, et vers la Hollande, où quelques formations également cuivrées et décapantes sont nées dans les années 70. D’où l’ICP (entre autres), et cette soirée de vendredi qui fut sous le signe de cet orchestre, avec Han Bennink, et les pensées qui allaient vers Misha Mengelberg, dont on eu des nouvelles.

 

Un film de Cherry Duyns, projeté à 18.00, est venu rappeler en effet que le pianiste, compositeur et arrangeur est toujours parmi nous, mais qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Le film, émouvant on s’en doute, courageux car il n’écarte rien de la situation du co-fondateur de l’ICP, produit avec l’aide des associations qui luttent pour réduire cette maladie, le montre dans sa dernière tournée au Royaume-Uni, parfois présent dans l’orchestre aux côtés de ses musiciens, et parfois trop égaré pour y être. Ses partenaires réagissent à cette situation, avec souvent des moments de suspens assez pesants, comme quand Ab Baars imagine le jour où il ne sera plus là et reste silencieux, avant que ne retentisse un Mood Indigo sublime de douceur. Très belle aussi est la scène où on le voit chez lui, avec son épouse, improviser au piano des phrases très lentes, qui soudain se transforment en un thème de Monk, énoncé à la perfection. À ce jour, il est chez lui, et sort parfois pour des concerts en solo, comme au mois de juin dernier, information transmise par Susanna Von Canon.

 

Interrogé sur ses amours musicales, Misha (qui parfois signe seulement de son prénom, comme si son nom était déjà effacé) déclare n’avoir jamais été un grand fan d’Ellington (surprenant !), et semble pétri d’admiration quand on évoque la figure de Thelonious Monk, et aussi celle d’Eric Dolphy. On rapprochera d’ailleurs sa situation actuelle de celle de Monk à la fin de sa vie, toutes choses très inégales, avec – lors de la dernière tournée – Susanna Von Canon dans le rôle de la baronne Pannonica ! Quant au concert, il a confirmé ces impressions, avec des thèmes de Herbie Nichols, autre grande inspiration de Mengelberg, un Rollo Number One de sa plume, deux belles improvisations confiées à deux trios instrumentaux (le trio à cordes et le trio de clarinettes), et une version emballée d’un des thèmes qui figure sur le disque « Last Date » d’Eric Dolphy, où Mengelberg était au piano.


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    Trio de clarinettes, avec Michael Moore

           (gauche) et Ab Baars (droite)


Auparavant, Gianluigi Trovesi avait présenté son nouveau quartet de jazz, une formation solide et fortement « mainstream » où il officie avec un son très voisin de celui du Phil Woods de l’époque du quartet avec Texier et Humair. Même la thématique, avec une pièce démarquée de Freedom Jazz Dance, n’est pas sans rapport avec cette formation légendaire, la guitare remplaçant le piano évidemment. Une prestation efficace et robuste.


Philippe Méziat

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Quand il ne réunit pas sous la houlette du festival « Talos » les meilleures formations de cuivres, vents et percussions de sa région et au-delà, Pino Minafra a le regard tourné vers l’Afrique du Sud, ce qui l’amène à ne pas oublier que bien des choses en provenance de ce pays où a régné l’Apartheid sont passées par le Royaume-Uni, et vers la Hollande, où quelques formations également cuivrées et décapantes sont nées dans les années 70. D’où l’ICP (entre autres), et cette soirée de vendredi qui fut sous le signe de cet orchestre, avec Han Bennink, et les pensées qui allaient vers Misha Mengelberg, dont on eu des nouvelles.

 

Un film de Cherry Duyns, projeté à 18.00, est venu rappeler en effet que le pianiste, compositeur et arrangeur est toujours parmi nous, mais qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Le film, émouvant on s’en doute, courageux car il n’écarte rien de la situation du co-fondateur de l’ICP, produit avec l’aide des associations qui luttent pour réduire cette maladie, le montre dans sa dernière tournée au Royaume-Uni, parfois présent dans l’orchestre aux côtés de ses musiciens, et parfois trop égaré pour y être. Ses partenaires réagissent à cette situation, avec souvent des moments de suspens assez pesants, comme quand Ab Baars imagine le jour où il ne sera plus là et reste silencieux, avant que ne retentisse un Mood Indigo sublime de douceur. Très belle aussi est la scène où on le voit chez lui, avec son épouse, improviser au piano des phrases très lentes, qui soudain se transforment en un thème de Monk, énoncé à la perfection. À ce jour, il est chez lui, et sort parfois pour des concerts en solo, comme au mois de juin dernier, information transmise par Susanna Von Canon.

 

Interrogé sur ses amours musicales, Misha (qui parfois signe seulement de son prénom, comme si son nom était déjà effacé) déclare n’avoir jamais été un grand fan d’Ellington (surprenant !), et semble pétri d’admiration quand on évoque la figure de Thelonious Monk, et aussi celle d’Eric Dolphy. On rapprochera d’ailleurs sa situation actuelle de celle de Monk à la fin de sa vie, toutes choses très inégales, avec – lors de la dernière tournée – Susanna Von Canon dans le rôle de la baronne Pannonica ! Quant au concert, il a confirmé ces impressions, avec des thèmes de Herbie Nichols, autre grande inspiration de Mengelberg, un Rollo Number One de sa plume, deux belles improvisations confiées à deux trios instrumentaux (le trio à cordes et le trio de clarinettes), et une version emballée d’un des thèmes qui figure sur le disque « Last Date » d’Eric Dolphy, où Mengelberg était au piano.


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    Trio de clarinettes, avec Michael Moore

           (gauche) et Ab Baars (droite)


Auparavant, Gianluigi Trovesi avait présenté son nouveau quartet de jazz, une formation solide et fortement « mainstream » où il officie avec un son très voisin de celui du Phil Woods de l’époque du quartet avec Texier et Humair. Même la thématique, avec une pièce démarquée de Freedom Jazz Dance, n’est pas sans rapport avec cette formation légendaire, la guitare remplaçant le piano évidemment. Une prestation efficace et robuste.


Philippe Méziat

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Quand il ne réunit pas sous la houlette du festival « Talos » les meilleures formations de cuivres, vents et percussions de sa région et au-delà, Pino Minafra a le regard tourné vers l’Afrique du Sud, ce qui l’amène à ne pas oublier que bien des choses en provenance de ce pays où a régné l’Apartheid sont passées par le Royaume-Uni, et vers la Hollande, où quelques formations également cuivrées et décapantes sont nées dans les années 70. D’où l’ICP (entre autres), et cette soirée de vendredi qui fut sous le signe de cet orchestre, avec Han Bennink, et les pensées qui allaient vers Misha Mengelberg, dont on eu des nouvelles.

 

Un film de Cherry Duyns, projeté à 18.00, est venu rappeler en effet que le pianiste, compositeur et arrangeur est toujours parmi nous, mais qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Le film, émouvant on s’en doute, courageux car il n’écarte rien de la situation du co-fondateur de l’ICP, produit avec l’aide des associations qui luttent pour réduire cette maladie, le montre dans sa dernière tournée au Royaume-Uni, parfois présent dans l’orchestre aux côtés de ses musiciens, et parfois trop égaré pour y être. Ses partenaires réagissent à cette situation, avec souvent des moments de suspens assez pesants, comme quand Ab Baars imagine le jour où il ne sera plus là et reste silencieux, avant que ne retentisse un Mood Indigo sublime de douceur. Très belle aussi est la scène où on le voit chez lui, avec son épouse, improviser au piano des phrases très lentes, qui soudain se transforment en un thème de Monk, énoncé à la perfection. À ce jour, il est chez lui, et sort parfois pour des concerts en solo, comme au mois de juin dernier, information transmise par Susanna Von Canon.

 

Interrogé sur ses amours musicales, Misha (qui parfois signe seulement de son prénom, comme si son nom était déjà effacé) déclare n’avoir jamais été un grand fan d’Ellington (surprenant !), et semble pétri d’admiration quand on évoque la figure de Thelonious Monk, et aussi celle d’Eric Dolphy. On rapprochera d’ailleurs sa situation actuelle de celle de Monk à la fin de sa vie, toutes choses très inégales, avec – lors de la dernière tournée – Susanna Von Canon dans le rôle de la baronne Pannonica ! Quant au concert, il a confirmé ces impressions, avec des thèmes de Herbie Nichols, autre grande inspiration de Mengelberg, un Rollo Number One de sa plume, deux belles improvisations confiées à deux trios instrumentaux (le trio à cordes et le trio de clarinettes), et une version emballée d’un des thèmes qui figure sur le disque « Last Date » d’Eric Dolphy, où Mengelberg était au piano.


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    Trio de clarinettes, avec Michael Moore

           (gauche) et Ab Baars (droite)


Auparavant, Gianluigi Trovesi avait présenté son nouveau quartet de jazz, une formation solide et fortement « mainstream » où il officie avec un son très voisin de celui du Phil Woods de l’époque du quartet avec Texier et Humair. Même la thématique, avec une pièce démarquée de Freedom Jazz Dance, n’est pas sans rapport avec cette formation légendaire, la guitare remplaçant le piano évidemment. Une prestation efficace et robuste.


Philippe Méziat