Jazz live
Publié le 10 Sep 2014

Talos Festival 2014, premières soirées, de Rimsky-Korsakov à Donizetti avec Rocco Caponio (cornet)

Il faut aimer les orchestres, les « bande ». Les harmonies, les fanfares. Les cuivres, les bois, les percussions. Il faut les aimer jusqu’en leurs versions supposées « militaires », quand elles le sont si peu, ou de façon si légère. Et quand je dis qu’il faut les aimer, c’est que pour profiter pleinement des premières soirées du « Talos Festival » (direction artistique Pino Minafra) il vaut mieux avoir été sensible – comme je le suis – depuis son enfance à ces versions harmonisées (c’est le mot) du grand répertoire : pour moi c’était à Biarritz, dans un square, un soir par semaine au mois d’août, dans les années 50/60. De Bach à Offenbach. De quoi vous former la belle oreille, surtout quand vous rentrez à la maison pour écouter les grands orchestres de jazz, et y trouver comme un écho manifeste, évident.

 

 


À Ruvo di Puglia, Pino Minafra est directeur artistique d’un festival à éclipses, et à rebondissements. Quand il ne trouve pas les moyens de faire exister la manifestation, il se fâche et il oublie. Mais ça revient toujours, ce désir de faire entendre dans sa ville natale les diverses versions de la brillance des cuivres. Pino est trompettiste. Il est aussi persuadé que le meilleur moyen pour la tradition de se prolonger c’est de ne jamais oublier que son fondement réside dans l’innovation, dans l’accueil de la diversité. Ce pourquoi, entre la banda de Bisceglie (ville voisine) par exemple, et les grands orchestres que Keith Tippett aime fomenter avec l’aide Julie Tippets et Louis Moholo, il y a plus que des liens ténus. 

 

Déjà, avant hier, la fanfare militaire de Ruvo, les « Bersaglieri« , avaient joués avec panache (c’est le cas de le dire, ils ont le chef couvert d’immenses plumeaux) un répertoire populaire (Maria de Bernstein, les musiques d’Ennio Morricone, le Concerto de Aranjuez, avec trompette solo), puis des versions incroyables de marches plus ou moins militaires, jouées avec un sens du « bounce » à la Verdi tout à fait stupéfiant (l’ennemi n’a qu’à bien se tenir), avant de revenir en souplesse à une partie dansée. Le tout sur le parvis de la cathédrale de Ruvo, la plus belle de la région, en forme de théâtre à l’italienne avec ses balcons, et plus de mille personnes qui s’assemblent là le soir venu. Concerts gratuits évidemment, longuement commentés et applaudis. 

 

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                           Pino Minafra

 

Ce qui nous attendait hier soir était d’un tour encore plus fort et plus émouvant. Quarante instrumentistes dans cette « banda » de Bisceglie (impossible de ne pas penser à notre collègue et ami Jacques Bisceglia, hélas disparu), dirigée par la souriante Dominga Damato. Une harmonie avec percussions, timbales, cymbales, hélicons, et un nombre respectable de trompettes, trombones, saxophones, clarinettes et flûtes. Six femmes sur quarante musiciens. Et pour commencer un hymne plein de pétulance joué sans chef. Puis une version enlevée du Cappricio Espagnol de Rimsky-Korsakov. Enfin une longue suite tirée de la Lucia di Lammermoor de Donizetti, ou cornet à pisons, trombone, baryton et flûte sont dans le rôle d’un trio vocal, le cornet jouant (chantant) la partie de soprano. Rocco Caponio tient la partie de cornet. C’est peu de dire qu’il la tient : il la transcende, il la porte à des sommets de diversité des timbres, il joue pianissimo avec peu de vibrato, puis fait se succéder des traits rapides, passe à un fortissimo très cuivré, colle à la partie (très difficile) de la soprano, quel air, quelle folie en effet ! Tout trompettiste de jazz entendant ça se trouve dans son jardin. Cette longue marche vers la mort se transforme en concerto pour cornet avec obbligato de baryton, de trombone et de flûte. Stupéfiant. 

 

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      Rocco Caponio (cornet)

 

On en prendra encore notre dose ce soir, avec la banda de Spinazzola. Le festival de jazz proprement dit commence jeudi. Vous avez encore le temps de venir à Ruvo. Un grand merci à Maurice Darmon, qui m’accompagne dans cette aventure pour un film à paraître dans le cadre de ses « 202 Production », et qui parle un italien si juste qu’on peut à la fois avoir par son intermédiaire (mais nous ne dirons rien) une recette de limoncello artisanale, et trouver l’adresse d’un café « free Wi-Fi » avec une bonne connexion. Donc : à suivre.

 

Philippe Méziat

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Il faut aimer les orchestres, les « bande ». Les harmonies, les fanfares. Les cuivres, les bois, les percussions. Il faut les aimer jusqu’en leurs versions supposées « militaires », quand elles le sont si peu, ou de façon si légère. Et quand je dis qu’il faut les aimer, c’est que pour profiter pleinement des premières soirées du « Talos Festival » (direction artistique Pino Minafra) il vaut mieux avoir été sensible – comme je le suis – depuis son enfance à ces versions harmonisées (c’est le mot) du grand répertoire : pour moi c’était à Biarritz, dans un square, un soir par semaine au mois d’août, dans les années 50/60. De Bach à Offenbach. De quoi vous former la belle oreille, surtout quand vous rentrez à la maison pour écouter les grands orchestres de jazz, et y trouver comme un écho manifeste, évident.

 

 


À Ruvo di Puglia, Pino Minafra est directeur artistique d’un festival à éclipses, et à rebondissements. Quand il ne trouve pas les moyens de faire exister la manifestation, il se fâche et il oublie. Mais ça revient toujours, ce désir de faire entendre dans sa ville natale les diverses versions de la brillance des cuivres. Pino est trompettiste. Il est aussi persuadé que le meilleur moyen pour la tradition de se prolonger c’est de ne jamais oublier que son fondement réside dans l’innovation, dans l’accueil de la diversité. Ce pourquoi, entre la banda de Bisceglie (ville voisine) par exemple, et les grands orchestres que Keith Tippett aime fomenter avec l’aide Julie Tippets et Louis Moholo, il y a plus que des liens ténus. 

 

Déjà, avant hier, la fanfare militaire de Ruvo, les « Bersaglieri« , avaient joués avec panache (c’est le cas de le dire, ils ont le chef couvert d’immenses plumeaux) un répertoire populaire (Maria de Bernstein, les musiques d’Ennio Morricone, le Concerto de Aranjuez, avec trompette solo), puis des versions incroyables de marches plus ou moins militaires, jouées avec un sens du « bounce » à la Verdi tout à fait stupéfiant (l’ennemi n’a qu’à bien se tenir), avant de revenir en souplesse à une partie dansée. Le tout sur le parvis de la cathédrale de Ruvo, la plus belle de la région, en forme de théâtre à l’italienne avec ses balcons, et plus de mille personnes qui s’assemblent là le soir venu. Concerts gratuits évidemment, longuement commentés et applaudis. 

 

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                           Pino Minafra

 

Ce qui nous attendait hier soir était d’un tour encore plus fort et plus émouvant. Quarante instrumentistes dans cette « banda » de Bisceglie (impossible de ne pas penser à notre collègue et ami Jacques Bisceglia, hélas disparu), dirigée par la souriante Dominga Damato. Une harmonie avec percussions, timbales, cymbales, hélicons, et un nombre respectable de trompettes, trombones, saxophones, clarinettes et flûtes. Six femmes sur quarante musiciens. Et pour commencer un hymne plein de pétulance joué sans chef. Puis une version enlevée du Cappricio Espagnol de Rimsky-Korsakov. Enfin une longue suite tirée de la Lucia di Lammermoor de Donizetti, ou cornet à pisons, trombone, baryton et flûte sont dans le rôle d’un trio vocal, le cornet jouant (chantant) la partie de soprano. Rocco Caponio tient la partie de cornet. C’est peu de dire qu’il la tient : il la transcende, il la porte à des sommets de diversité des timbres, il joue pianissimo avec peu de vibrato, puis fait se succéder des traits rapides, passe à un fortissimo très cuivré, colle à la partie (très difficile) de la soprano, quel air, quelle folie en effet ! Tout trompettiste de jazz entendant ça se trouve dans son jardin. Cette longue marche vers la mort se transforme en concerto pour cornet avec obbligato de baryton, de trombone et de flûte. Stupéfiant. 

 

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      Rocco Caponio (cornet)

 

On en prendra encore notre dose ce soir, avec la banda de Spinazzola. Le festival de jazz proprement dit commence jeudi. Vous avez encore le temps de venir à Ruvo. Un grand merci à Maurice Darmon, qui m’accompagne dans cette aventure pour un film à paraître dans le cadre de ses « 202 Production », et qui parle un italien si juste qu’on peut à la fois avoir par son intermédiaire (mais nous ne dirons rien) une recette de limoncello artisanale, et trouver l’adresse d’un café « free Wi-Fi » avec une bonne connexion. Donc : à suivre.

 

Philippe Méziat

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Il faut aimer les orchestres, les « bande ». Les harmonies, les fanfares. Les cuivres, les bois, les percussions. Il faut les aimer jusqu’en leurs versions supposées « militaires », quand elles le sont si peu, ou de façon si légère. Et quand je dis qu’il faut les aimer, c’est que pour profiter pleinement des premières soirées du « Talos Festival » (direction artistique Pino Minafra) il vaut mieux avoir été sensible – comme je le suis – depuis son enfance à ces versions harmonisées (c’est le mot) du grand répertoire : pour moi c’était à Biarritz, dans un square, un soir par semaine au mois d’août, dans les années 50/60. De Bach à Offenbach. De quoi vous former la belle oreille, surtout quand vous rentrez à la maison pour écouter les grands orchestres de jazz, et y trouver comme un écho manifeste, évident.

 

 


À Ruvo di Puglia, Pino Minafra est directeur artistique d’un festival à éclipses, et à rebondissements. Quand il ne trouve pas les moyens de faire exister la manifestation, il se fâche et il oublie. Mais ça revient toujours, ce désir de faire entendre dans sa ville natale les diverses versions de la brillance des cuivres. Pino est trompettiste. Il est aussi persuadé que le meilleur moyen pour la tradition de se prolonger c’est de ne jamais oublier que son fondement réside dans l’innovation, dans l’accueil de la diversité. Ce pourquoi, entre la banda de Bisceglie (ville voisine) par exemple, et les grands orchestres que Keith Tippett aime fomenter avec l’aide Julie Tippets et Louis Moholo, il y a plus que des liens ténus. 

 

Déjà, avant hier, la fanfare militaire de Ruvo, les « Bersaglieri« , avaient joués avec panache (c’est le cas de le dire, ils ont le chef couvert d’immenses plumeaux) un répertoire populaire (Maria de Bernstein, les musiques d’Ennio Morricone, le Concerto de Aranjuez, avec trompette solo), puis des versions incroyables de marches plus ou moins militaires, jouées avec un sens du « bounce » à la Verdi tout à fait stupéfiant (l’ennemi n’a qu’à bien se tenir), avant de revenir en souplesse à une partie dansée. Le tout sur le parvis de la cathédrale de Ruvo, la plus belle de la région, en forme de théâtre à l’italienne avec ses balcons, et plus de mille personnes qui s’assemblent là le soir venu. Concerts gratuits évidemment, longuement commentés et applaudis. 

 

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                           Pino Minafra

 

Ce qui nous attendait hier soir était d’un tour encore plus fort et plus émouvant. Quarante instrumentistes dans cette « banda » de Bisceglie (impossible de ne pas penser à notre collègue et ami Jacques Bisceglia, hélas disparu), dirigée par la souriante Dominga Damato. Une harmonie avec percussions, timbales, cymbales, hélicons, et un nombre respectable de trompettes, trombones, saxophones, clarinettes et flûtes. Six femmes sur quarante musiciens. Et pour commencer un hymne plein de pétulance joué sans chef. Puis une version enlevée du Cappricio Espagnol de Rimsky-Korsakov. Enfin une longue suite tirée de la Lucia di Lammermoor de Donizetti, ou cornet à pisons, trombone, baryton et flûte sont dans le rôle d’un trio vocal, le cornet jouant (chantant) la partie de soprano. Rocco Caponio tient la partie de cornet. C’est peu de dire qu’il la tient : il la transcende, il la porte à des sommets de diversité des timbres, il joue pianissimo avec peu de vibrato, puis fait se succéder des traits rapides, passe à un fortissimo très cuivré, colle à la partie (très difficile) de la soprano, quel air, quelle folie en effet ! Tout trompettiste de jazz entendant ça se trouve dans son jardin. Cette longue marche vers la mort se transforme en concerto pour cornet avec obbligato de baryton, de trombone et de flûte. Stupéfiant. 

 

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      Rocco Caponio (cornet)

 

On en prendra encore notre dose ce soir, avec la banda de Spinazzola. Le festival de jazz proprement dit commence jeudi. Vous avez encore le temps de venir à Ruvo. Un grand merci à Maurice Darmon, qui m’accompagne dans cette aventure pour un film à paraître dans le cadre de ses « 202 Production », et qui parle un italien si juste qu’on peut à la fois avoir par son intermédiaire (mais nous ne dirons rien) une recette de limoncello artisanale, et trouver l’adresse d’un café « free Wi-Fi » avec une bonne connexion. Donc : à suivre.

 

Philippe Méziat

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Il faut aimer les orchestres, les « bande ». Les harmonies, les fanfares. Les cuivres, les bois, les percussions. Il faut les aimer jusqu’en leurs versions supposées « militaires », quand elles le sont si peu, ou de façon si légère. Et quand je dis qu’il faut les aimer, c’est que pour profiter pleinement des premières soirées du « Talos Festival » (direction artistique Pino Minafra) il vaut mieux avoir été sensible – comme je le suis – depuis son enfance à ces versions harmonisées (c’est le mot) du grand répertoire : pour moi c’était à Biarritz, dans un square, un soir par semaine au mois d’août, dans les années 50/60. De Bach à Offenbach. De quoi vous former la belle oreille, surtout quand vous rentrez à la maison pour écouter les grands orchestres de jazz, et y trouver comme un écho manifeste, évident.

 

 


À Ruvo di Puglia, Pino Minafra est directeur artistique d’un festival à éclipses, et à rebondissements. Quand il ne trouve pas les moyens de faire exister la manifestation, il se fâche et il oublie. Mais ça revient toujours, ce désir de faire entendre dans sa ville natale les diverses versions de la brillance des cuivres. Pino est trompettiste. Il est aussi persuadé que le meilleur moyen pour la tradition de se prolonger c’est de ne jamais oublier que son fondement réside dans l’innovation, dans l’accueil de la diversité. Ce pourquoi, entre la banda de Bisceglie (ville voisine) par exemple, et les grands orchestres que Keith Tippett aime fomenter avec l’aide Julie Tippets et Louis Moholo, il y a plus que des liens ténus. 

 

Déjà, avant hier, la fanfare militaire de Ruvo, les « Bersaglieri« , avaient joués avec panache (c’est le cas de le dire, ils ont le chef couvert d’immenses plumeaux) un répertoire populaire (Maria de Bernstein, les musiques d’Ennio Morricone, le Concerto de Aranjuez, avec trompette solo), puis des versions incroyables de marches plus ou moins militaires, jouées avec un sens du « bounce » à la Verdi tout à fait stupéfiant (l’ennemi n’a qu’à bien se tenir), avant de revenir en souplesse à une partie dansée. Le tout sur le parvis de la cathédrale de Ruvo, la plus belle de la région, en forme de théâtre à l’italienne avec ses balcons, et plus de mille personnes qui s’assemblent là le soir venu. Concerts gratuits évidemment, longuement commentés et applaudis. 

 

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                           Pino Minafra

 

Ce qui nous attendait hier soir était d’un tour encore plus fort et plus émouvant. Quarante instrumentistes dans cette « banda » de Bisceglie (impossible de ne pas penser à notre collègue et ami Jacques Bisceglia, hélas disparu), dirigée par la souriante Dominga Damato. Une harmonie avec percussions, timbales, cymbales, hélicons, et un nombre respectable de trompettes, trombones, saxophones, clarinettes et flûtes. Six femmes sur quarante musiciens. Et pour commencer un hymne plein de pétulance joué sans chef. Puis une version enlevée du Cappricio Espagnol de Rimsky-Korsakov. Enfin une longue suite tirée de la Lucia di Lammermoor de Donizetti, ou cornet à pisons, trombone, baryton et flûte sont dans le rôle d’un trio vocal, le cornet jouant (chantant) la partie de soprano. Rocco Caponio tient la partie de cornet. C’est peu de dire qu’il la tient : il la transcende, il la porte à des sommets de diversité des timbres, il joue pianissimo avec peu de vibrato, puis fait se succéder des traits rapides, passe à un fortissimo très cuivré, colle à la partie (très difficile) de la soprano, quel air, quelle folie en effet ! Tout trompettiste de jazz entendant ça se trouve dans son jardin. Cette longue marche vers la mort se transforme en concerto pour cornet avec obbligato de baryton, de trombone et de flûte. Stupéfiant. 

 

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      Rocco Caponio (cornet)

 

On en prendra encore notre dose ce soir, avec la banda de Spinazzola. Le festival de jazz proprement dit commence jeudi. Vous avez encore le temps de venir à Ruvo. Un grand merci à Maurice Darmon, qui m’accompagne dans cette aventure pour un film à paraître dans le cadre de ses « 202 Production », et qui parle un italien si juste qu’on peut à la fois avoir par son intermédiaire (mais nous ne dirons rien) une recette de limoncello artisanale, et trouver l’adresse d’un café « free Wi-Fi » avec une bonne connexion. Donc : à suivre.

 

Philippe Méziat