Jazz live
Publié le 17 Jan 2013

Virginie Teychené au Duc des Lombards

C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.


Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)


Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.


Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.


Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.


Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)


Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.


Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.


Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.


Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)


Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.


Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.


Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.


Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)


Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.


Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.


Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot

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C’est à guichet fermé que Virginie Teychené s’est produite au Duc des Lombards, non pas avec l’invité de son disque, Eric Le Lann, immobilisé en Bretagne par une fracture, mais avec l’harmoniciste Olivier Ker Ourio qui le remplaçait au pied levé… et tout à fait brillamment.

 

Duc des Lombards, Paris (75), le 16 janvier 2012 (2ème set)

Virginie Teychené (chant), Stéphane Bernard (piano), Gérard Maurin (contrebasse, arrangements), Jean-Pierre Arnaud (batterie) plus Olivier Ker Ourio (harmonica).


C’est un moment fort émouvant que de voir Virginie Teychené se glisser parmi les spectateurs d’un club avant qu’on ne lui fasse signe de monter sur scène… Le trac est chez elle tellement visible qu’elle semble trépigner sur place dans un état second, sans plus rien voir alentours, mais il est évident qu’il s’y mêle le désir brûlant de franchir cet espace qui la sépare de la scène, cette impatience de s’y être enfin… et lorsqu’elle s’y trouve, le trac semble s’être envolé d’un coup. Ne semble plus compter pour elle que le plaisir d’être là avec vous et ses musiciens, plus un naturel rare chez celles qui endossent aujourd’hui le rôle finalement très artificiel de la chanteuse de jazz.

 

Mais qu’est-ce qui nous fait prêter ainsi attention à ce trac. Est-ce que l’on se préoccupe du trac d’un saxophoniste frimant dans les travées d’un club en mouillant nerveusement son anche pour masquer sa solitude au moment de se livrer à l’épreuve de l’improvisation ? C’est que l’instrumentiste peut dissimuler son trac et sa pudeur derrière un instrument qui lui dicte d’emblée des gestes, des poses, des rôles. Même s’il peut se protéger derrière des textes dont il s’écarte généralement moins que l’instrumentiste, le vocaliste est nu. Sa voix, c’est lui et rien d’autre. Il doit s’inventer une contenance, une présence, donner corps à l’histoire qu’il raconte tout comme un acteur, lorsque l’instrumentiste est excusé de ce type d’implication par la gestion de son petit fourbi technologique et quelques coups de menton faciles et toujours magnifiques.

 

Virginie Teychené aime ce don, s’y sent à son aise, don qu’elle fait à son public dans un admirable mélange de lâcher prise et de contrôle. Et ce bonheur d’être là sur scène qu’elle offre à ses auditeurs, elle le partage également avec ses musiciens, elle est avec eux et faut voir comme ils jubilent, avec mesure sur les ballades qu’ils font admirablement respirer, de manière débridée sur les tempos rapides où l’on voit même Gérard Maurin se départir de sa stature de commandeur et dodeliner follement. Et l’invité du jour aussi jubile, Olivier Ker Ourio qui découvre ce répertoire, celui du disque “Bright and Sweet”, non qu’il n’en connaisse pas l’essentiel, mais il en découvre au moins les arrangements de Gérard Maurin que l’orchestre connaît sur le bout des doigts. Et il fait oublier qu’il débarque en jouant tout à la fois de la discrétion et de la présence, avec une attention infinie à ne pas gêner la voix et une répartie de tous les instants où l’on voit son harmonica phraser comme un saxophone ou se glisser dans la peau d’une percussion.

 

Voilà pourquoi, à deux jours du bouclage de notre prochain numéro (première partie d’une longue interview d’Henri Texier, dossier sur Wayne Shorter…), je m’autorisais de manière fort déraisonnable cette soirée au Duc, la préférant à la sortie du second disque du Trio Drops au studio de l’Ermitage ou au trio de Larry Goldings, Peter Berstein et Bill Stewart au Sunside. Je vous laisse… le numéro de janvier de Jazzmag part demain à l’imprimerie.

Franck Bergerot