Jazz live
Publié le 22 Oct 2017

HOMMAGE à THELONIOUS MONK : Hervé Sellin All Stars, Pierrick Pédron quartet

Onze jour exactement après le centenaire de la naissance de Monk (et jour même du centenaire de la naissance de Dizzy Gillespie !), Radio France et ses concerts ‘Jazz sur le vif’ accueillaient un double événement : la reconstitution, sous la houlette du pianiste Hervé Sellin, du fameux ‘Town Hall Concert’ de Thelonious, le 28 fevrier 1959 ; et en première partie le quartette de Pierrick Pédron, présent dans le All Stars rassemblé par Hervé Sellin, et qui fêtait aussi la sortie de son disque «Unknøwn»

programme Sellin-Monk-Town HallPIERRICK PÉDRON Quartet

Pierrick Pédron (saxophone alto), Carl-Henri Morisset (piano), Thomas Bramerie (contrebasse), Greg Hutchinson (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 20h

P Pedron 4tet studio 104Arnaud Merlin avait plusieurs bonnes raisons d’inviter Pierrick Pédron à jouer en ouverture de cette soirée : outre qu’il vient de publier un très bon CD avec ce groupe, Pierrick Pédron aime la musique de Monk, à laquelle il avait consacré en 2012 un CD très personnel. Et il prendra part en second partie au All Stars dans lequel il tient la partie que jouait Phil Woods au côté de Monk au Town Hall. Pierrick est un fervent admirateur de Phil Woods, et il a participé au tout récent disque en quartette signé par Hervé Sellin, «Always Too Soon», en hommage… à Phil Woods. Bref tout se tient !

Pour ce concert Pierrick a choisi de jouer six des 9 thèmes de son tout récent CD, dans des versions évidemment étendues, et magnifiées, par la spontanéité du concert. Comme sur le disque, il commence avec Unknøwn, plaçant d’emblée un chorus-coup de poing qui augure bien de l’énergie qui va prévaloir tout au long du concert. Carl-Henri Morisset va reprendre la balle au rebond, mais en douceur, pour entamer un dialogue ludique avec Thomas Bramerie et Greg Hutchinson ; dialogue qui débouchera sur une cavalcade up tempo qui fait écho à l’énergie introductive du saxophoniste. Le deuxième thème, mélancolique hommage de Pierrick Pédron à sa mère récemment disparue, partira d’un duo sax-piano pour s’épanouir, en quartette, dans une expressivité folle. Vient ensuite Val André, une composition qui évoque un lieu de Bretagne cher au cœur du saxophoniste. Le pianiste va ici puiser dans toutes ses ressources musicales et instrumentales, lesquelles sont considérables. La basse prend le relais, dans une sorte d’accalmie qui va s’épanouir en tensions vives, riches d’accents, et qui conduisent à un tutti du meilleur tonneau, où le batteur attise les feux d’une beauté paroxystique. Dans le thème écrit par Pierrick en hommage au pianiste Mulgrew Miller, la saxophoniste parvient à donner l’illusion de phrases de ballade sur un tempo plus que vif, lequel s’épanouira dans un solo explosif du batteur qui combine dans l’instant toutes les richesses de rythmes multiples. Retour à la ballade ensuite avec A Broken Reed, monument d’expressivité où j’entends en filigrane des souvenirs de Lover Man. Et la première partie se conclut avec un thème dédié par le saxophoniste à un couple d’amis très chers, celui que Thomas Bramerie forme avec son épouse. Là encore, des improvisations explosives (le sax, la batterie, le piano), pour finir en apothéose une fête saluée par l’enthousiasme du public, votre serviteur inclus, évidemment !

HERVÉ SELLIN All Stars joue ‘The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall’, 1959

Hervé Sellin (piano, direction), Pierrick Pédron (saxophone alto),Rick Margitza (saxophone ténor), André Villéger (saxophone baryton), Claude Egea (trompette), Lucas Spiler (trombone), Armand Dubois (cor), Maxence Nicolats (tuba), Thomas Bramerie (contrebasse), Philippe Soirat (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 21h15

L’idée est plus que belle : pressentant que les hommages au grand Thelonious ‘Sphere’ Monk allaient se multiplier à la faveur du centenaire de sa naissance, Hervé Sellin a choisi le pas de côté. Un choix pertinent, dicté par la singularité de l’objet : l’un des très rares big bands de Monk (en fait ce que les américains appellent un medium band : 10 musiciens) ; un choix dicté sans doute aussi par des raisons sentimentales : dans l’orchestre de 1959 jouait Phil Woods, dont Hervé a été pour plusieurs tournées l’accompagnateur. Autre raison personnelle de s’immerger dans ce projet pour le pianiste : pendant des années il fut le partenaire régulier de Johnny Griffin, lequel joua, et enregistra, avec Monk à la fin des années cinquante. Bref un faisceau présomptif qui valait bien une preuve d’amour, en l’occurrence remonter ce répertoire singulier, orchestré à l’époque par Hall Overton, et dont le tromboniste Lucas Spiler a fait le relevé le plus fidèle. Le sentimentalisme légitime est aussi présent chez les spectateurs de ce concert : un ancien collègue de la radio, réalisateur et tromboniste quadragénaire, paraissait avoir lui aussi des raisons toutes personnelles d’aimer ce répertoire de Monk, immortalisé par le disque. Quant à votre serviteur, il se remémorait, sagement assis au sixième rang du studio 104, ce disque qu’il avait acheté en solde (pochette abimée….) chez un disquaire de Reims, où les tribulations d’une scolarité turbulente l’avait conduit pour à peine plus d’une année dans un lycée où il fit un bout de seconde, et un peu plus de première. Trêve de nostalgie, ce disque est une sorte de monument intemporel, et l’orchestre a donné le programme du disque, dans l’ordre où il figurait sur le 33 tours Riverside RLP 12-300.

LP Town Hall, programme et billet du concert H SellinL’orchestre s’est formé autour du quartette rassemblé pour le récent disque «Always Too Soon», signé par le pianiste-leader. Il est disposé sur scène de la même manière qu’au Town Hall en 1959, sur deux rangées : seules changent les places des souffleurs : trois sax et trompette devant, cor, trombone et tuba derrière, alors qu’au Town Hall trombone et sax baryton étaient sur le seconde ligne, à côté du tuba et du cor. Hervé Sellin s’est accordé des libertés : on joue scrupuleusement les thèmes et les arrangements de la version historique, mais les improvisations des solistes jouissent d’une pleine liberté ; et en guise de manifeste il joue Crepuscule with Nellie en solo et en introduction de Thelonious, première plage de l’enregistrement de référence. Au fil du concert, les solistes interviendront dans l’ordre de la version princeps, mais avec toujours la fraîcheur d’un temps neuf et improvisé. Hervé Sellin a fait le bon choix ; ses exposés des thèmes sont proches de la lettre et de l’esprit, mais il se garde bien de pasticher. Respectant la rugosité de Monk, ses dissonances appuyées, Hervé Sellin y mêle aussi la fluidité virtuose qui lui est propre (même si au détour d’un arpège il paraît se souvenir que Thelonious bâclait volontiers les siens). Bref il apporte une vision, comme d’usage dans le jazz, tout en traitant la matière musicale avec le respect qui s’impose. Et les solistes de l’orchestre font de même, conjuguant respect de l’idiome et goût de la liberté. Rick Margitza se montre volubile là où Pierrick Pédron se révèle enflammé ; Claude Egea prend tous les risques, et André Villéger se déchaîne sur Little Rootie Tootie, avant que l’ensemble des souffleurs ne s’envole sur l’arrangement extrapolé par Hall Overton d’une improvisation de Monk sur ce thème : en les écoutant, Hervé sellin, bluffé, bat des mains, et les applaudit chaleureusement en fin de morceau. La fête continue avec Off Minor, et se conclut (provisoirement) avec Crepuscule with Nellie, là encore dans le respect de la forme originelle : solo du pianiste, qui est ensuite en duo avec le sax ténor, avant le tutti d’une étrange beauté. En complément de programme Hervé Sellin a composé une savoureuse fantaisie intitulée Forever Monk, formidable collage de bribes monkiennes insérées dasn une composition très maîtrisée. Cette fois chaque membre de l’orchestre, ou presque, aura droit à son solo. Grand succès, qui justifie un rappel, pour lequel Hervé Sellin a écrit un arrangement de Straight no Chaser, sur lequel les solistes vont s’éclater : le tromboniste, Lucas Spiler, fait merveille, et le corniste Armand Dubois va prendre tous les risques : jouer un chorus bebop au cor est une aventure, dont il se tire plus qu’honorablement. Seul le tubiste n’aura pas fait entendre de solo, mais il a pleinement joué son rôle tout au long du concert. Ce fut décidément une soirée très réussie, et l’on aimerait que, même si 2018 n’est plus l’année du centenaire de Monk, les festivals du prochain été fassent entendre ce vibrant et chaleureux hommage à un concert toujours historique.

Studio 104 avant le concertEt pour conclure une interrogation insistante : pourquoi France Musique n’annonce toujours pas la diffusion de ces concerts, alors que le service de presse de Radio France envoie des messages aux médias pour se réjouir que deux artistes programmés cette saison par ‘Jazz sur le Vif’, ainsi qu’un producteur de France Musique, ont reçu la semaine dernière une Victoire du Jazz ? En revanche ce concert était diffusé en direct via le Facebook de Radio France, et on peut le réécouter en suivant le lien ci-après : cherchez l’erreur !

Xavier Prévost

Le concert sur la page Facebook de Radio France

https://www.facebook.com/225248330547/videos/10159369589890548/ |Onze jour exactement après le centenaire de la naissance de Monk (et jour même du centenaire de la naissance de Dizzy Gillespie !), Radio France et ses concerts ‘Jazz sur le vif’ accueillaient un double événement : la reconstitution, sous la houlette du pianiste Hervé Sellin, du fameux ‘Town Hall Concert’ de Thelonious, le 28 fevrier 1959 ; et en première partie le quartette de Pierrick Pédron, présent dans le All Stars rassemblé par Hervé Sellin, et qui fêtait aussi la sortie de son disque «Unknøwn»

programme Sellin-Monk-Town HallPIERRICK PÉDRON Quartet

Pierrick Pédron (saxophone alto), Carl-Henri Morisset (piano), Thomas Bramerie (contrebasse), Greg Hutchinson (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 20h

P Pedron 4tet studio 104Arnaud Merlin avait plusieurs bonnes raisons d’inviter Pierrick Pédron à jouer en ouverture de cette soirée : outre qu’il vient de publier un très bon CD avec ce groupe, Pierrick Pédron aime la musique de Monk, à laquelle il avait consacré en 2012 un CD très personnel. Et il prendra part en second partie au All Stars dans lequel il tient la partie que jouait Phil Woods au côté de Monk au Town Hall. Pierrick est un fervent admirateur de Phil Woods, et il a participé au tout récent disque en quartette signé par Hervé Sellin, «Always Too Soon», en hommage… à Phil Woods. Bref tout se tient !

Pour ce concert Pierrick a choisi de jouer six des 9 thèmes de son tout récent CD, dans des versions évidemment étendues, et magnifiées, par la spontanéité du concert. Comme sur le disque, il commence avec Unknøwn, plaçant d’emblée un chorus-coup de poing qui augure bien de l’énergie qui va prévaloir tout au long du concert. Carl-Henri Morisset va reprendre la balle au rebond, mais en douceur, pour entamer un dialogue ludique avec Thomas Bramerie et Greg Hutchinson ; dialogue qui débouchera sur une cavalcade up tempo qui fait écho à l’énergie introductive du saxophoniste. Le deuxième thème, mélancolique hommage de Pierrick Pédron à sa mère récemment disparue, partira d’un duo sax-piano pour s’épanouir, en quartette, dans une expressivité folle. Vient ensuite Val André, une composition qui évoque un lieu de Bretagne cher au cœur du saxophoniste. Le pianiste va ici puiser dans toutes ses ressources musicales et instrumentales, lesquelles sont considérables. La basse prend le relais, dans une sorte d’accalmie qui va s’épanouir en tensions vives, riches d’accents, et qui conduisent à un tutti du meilleur tonneau, où le batteur attise les feux d’une beauté paroxystique. Dans le thème écrit par Pierrick en hommage au pianiste Mulgrew Miller, la saxophoniste parvient à donner l’illusion de phrases de ballade sur un tempo plus que vif, lequel s’épanouira dans un solo explosif du batteur qui combine dans l’instant toutes les richesses de rythmes multiples. Retour à la ballade ensuite avec A Broken Reed, monument d’expressivité où j’entends en filigrane des souvenirs de Lover Man. Et la première partie se conclut avec un thème dédié par le saxophoniste à un couple d’amis très chers, celui que Thomas Bramerie forme avec son épouse. Là encore, des improvisations explosives (le sax, la batterie, le piano), pour finir en apothéose une fête saluée par l’enthousiasme du public, votre serviteur inclus, évidemment !

HERVÉ SELLIN All Stars joue ‘The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall’, 1959

Hervé Sellin (piano, direction), Pierrick Pédron (saxophone alto),Rick Margitza (saxophone ténor), André Villéger (saxophone baryton), Claude Egea (trompette), Lucas Spiler (trombone), Armand Dubois (cor), Maxence Nicolats (tuba), Thomas Bramerie (contrebasse), Philippe Soirat (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 21h15

L’idée est plus que belle : pressentant que les hommages au grand Thelonious ‘Sphere’ Monk allaient se multiplier à la faveur du centenaire de sa naissance, Hervé Sellin a choisi le pas de côté. Un choix pertinent, dicté par la singularité de l’objet : l’un des très rares big bands de Monk (en fait ce que les américains appellent un medium band : 10 musiciens) ; un choix dicté sans doute aussi par des raisons sentimentales : dans l’orchestre de 1959 jouait Phil Woods, dont Hervé a été pour plusieurs tournées l’accompagnateur. Autre raison personnelle de s’immerger dans ce projet pour le pianiste : pendant des années il fut le partenaire régulier de Johnny Griffin, lequel joua, et enregistra, avec Monk à la fin des années cinquante. Bref un faisceau présomptif qui valait bien une preuve d’amour, en l’occurrence remonter ce répertoire singulier, orchestré à l’époque par Hall Overton, et dont le tromboniste Lucas Spiler a fait le relevé le plus fidèle. Le sentimentalisme légitime est aussi présent chez les spectateurs de ce concert : un ancien collègue de la radio, réalisateur et tromboniste quadragénaire, paraissait avoir lui aussi des raisons toutes personnelles d’aimer ce répertoire de Monk, immortalisé par le disque. Quant à votre serviteur, il se remémorait, sagement assis au sixième rang du studio 104, ce disque qu’il avait acheté en solde (pochette abimée….) chez un disquaire de Reims, où les tribulations d’une scolarité turbulente l’avait conduit pour à peine plus d’une année dans un lycée où il fit un bout de seconde, et un peu plus de première. Trêve de nostalgie, ce disque est une sorte de monument intemporel, et l’orchestre a donné le programme du disque, dans l’ordre où il figurait sur le 33 tours Riverside RLP 12-300.

LP Town Hall, programme et billet du concert H SellinL’orchestre s’est formé autour du quartette rassemblé pour le récent disque «Always Too Soon», signé par le pianiste-leader. Il est disposé sur scène de la même manière qu’au Town Hall en 1959, sur deux rangées : seules changent les places des souffleurs : trois sax et trompette devant, cor, trombone et tuba derrière, alors qu’au Town Hall trombone et sax baryton étaient sur le seconde ligne, à côté du tuba et du cor. Hervé Sellin s’est accordé des libertés : on joue scrupuleusement les thèmes et les arrangements de la version historique, mais les improvisations des solistes jouissent d’une pleine liberté ; et en guise de manifeste il joue Crepuscule with Nellie en solo et en introduction de Thelonious, première plage de l’enregistrement de référence. Au fil du concert, les solistes interviendront dans l’ordre de la version princeps, mais avec toujours la fraîcheur d’un temps neuf et improvisé. Hervé Sellin a fait le bon choix ; ses exposés des thèmes sont proches de la lettre et de l’esprit, mais il se garde bien de pasticher. Respectant la rugosité de Monk, ses dissonances appuyées, Hervé Sellin y mêle aussi la fluidité virtuose qui lui est propre (même si au détour d’un arpège il paraît se souvenir que Thelonious bâclait volontiers les siens). Bref il apporte une vision, comme d’usage dans le jazz, tout en traitant la matière musicale avec le respect qui s’impose. Et les solistes de l’orchestre font de même, conjuguant respect de l’idiome et goût de la liberté. Rick Margitza se montre volubile là où Pierrick Pédron se révèle enflammé ; Claude Egea prend tous les risques, et André Villéger se déchaîne sur Little Rootie Tootie, avant que l’ensemble des souffleurs ne s’envole sur l’arrangement extrapolé par Hall Overton d’une improvisation de Monk sur ce thème : en les écoutant, Hervé sellin, bluffé, bat des mains, et les applaudit chaleureusement en fin de morceau. La fête continue avec Off Minor, et se conclut (provisoirement) avec Crepuscule with Nellie, là encore dans le respect de la forme originelle : solo du pianiste, qui est ensuite en duo avec le sax ténor, avant le tutti d’une étrange beauté. En complément de programme Hervé Sellin a composé une savoureuse fantaisie intitulée Forever Monk, formidable collage de bribes monkiennes insérées dasn une composition très maîtrisée. Cette fois chaque membre de l’orchestre, ou presque, aura droit à son solo. Grand succès, qui justifie un rappel, pour lequel Hervé Sellin a écrit un arrangement de Straight no Chaser, sur lequel les solistes vont s’éclater : le tromboniste, Lucas Spiler, fait merveille, et le corniste Armand Dubois va prendre tous les risques : jouer un chorus bebop au cor est une aventure, dont il se tire plus qu’honorablement. Seul le tubiste n’aura pas fait entendre de solo, mais il a pleinement joué son rôle tout au long du concert. Ce fut décidément une soirée très réussie, et l’on aimerait que, même si 2018 n’est plus l’année du centenaire de Monk, les festivals du prochain été fassent entendre ce vibrant et chaleureux hommage à un concert toujours historique.

Studio 104 avant le concertEt pour conclure une interrogation insistante : pourquoi France Musique n’annonce toujours pas la diffusion de ces concerts, alors que le service de presse de Radio France envoie des messages aux médias pour se réjouir que deux artistes programmés cette saison par ‘Jazz sur le Vif’, ainsi qu’un producteur de France Musique, ont reçu la semaine dernière une Victoire du Jazz ? En revanche ce concert était diffusé en direct via le Facebook de Radio France, et on peut le réécouter en suivant le lien ci-après : cherchez l’erreur !

Xavier Prévost

Le concert sur la page Facebook de Radio France

https://www.facebook.com/225248330547/videos/10159369589890548/ |Onze jour exactement après le centenaire de la naissance de Monk (et jour même du centenaire de la naissance de Dizzy Gillespie !), Radio France et ses concerts ‘Jazz sur le vif’ accueillaient un double événement : la reconstitution, sous la houlette du pianiste Hervé Sellin, du fameux ‘Town Hall Concert’ de Thelonious, le 28 fevrier 1959 ; et en première partie le quartette de Pierrick Pédron, présent dans le All Stars rassemblé par Hervé Sellin, et qui fêtait aussi la sortie de son disque «Unknøwn»

programme Sellin-Monk-Town HallPIERRICK PÉDRON Quartet

Pierrick Pédron (saxophone alto), Carl-Henri Morisset (piano), Thomas Bramerie (contrebasse), Greg Hutchinson (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 20h

P Pedron 4tet studio 104Arnaud Merlin avait plusieurs bonnes raisons d’inviter Pierrick Pédron à jouer en ouverture de cette soirée : outre qu’il vient de publier un très bon CD avec ce groupe, Pierrick Pédron aime la musique de Monk, à laquelle il avait consacré en 2012 un CD très personnel. Et il prendra part en second partie au All Stars dans lequel il tient la partie que jouait Phil Woods au côté de Monk au Town Hall. Pierrick est un fervent admirateur de Phil Woods, et il a participé au tout récent disque en quartette signé par Hervé Sellin, «Always Too Soon», en hommage… à Phil Woods. Bref tout se tient !

Pour ce concert Pierrick a choisi de jouer six des 9 thèmes de son tout récent CD, dans des versions évidemment étendues, et magnifiées, par la spontanéité du concert. Comme sur le disque, il commence avec Unknøwn, plaçant d’emblée un chorus-coup de poing qui augure bien de l’énergie qui va prévaloir tout au long du concert. Carl-Henri Morisset va reprendre la balle au rebond, mais en douceur, pour entamer un dialogue ludique avec Thomas Bramerie et Greg Hutchinson ; dialogue qui débouchera sur une cavalcade up tempo qui fait écho à l’énergie introductive du saxophoniste. Le deuxième thème, mélancolique hommage de Pierrick Pédron à sa mère récemment disparue, partira d’un duo sax-piano pour s’épanouir, en quartette, dans une expressivité folle. Vient ensuite Val André, une composition qui évoque un lieu de Bretagne cher au cœur du saxophoniste. Le pianiste va ici puiser dans toutes ses ressources musicales et instrumentales, lesquelles sont considérables. La basse prend le relais, dans une sorte d’accalmie qui va s’épanouir en tensions vives, riches d’accents, et qui conduisent à un tutti du meilleur tonneau, où le batteur attise les feux d’une beauté paroxystique. Dans le thème écrit par Pierrick en hommage au pianiste Mulgrew Miller, la saxophoniste parvient à donner l’illusion de phrases de ballade sur un tempo plus que vif, lequel s’épanouira dans un solo explosif du batteur qui combine dans l’instant toutes les richesses de rythmes multiples. Retour à la ballade ensuite avec A Broken Reed, monument d’expressivité où j’entends en filigrane des souvenirs de Lover Man. Et la première partie se conclut avec un thème dédié par le saxophoniste à un couple d’amis très chers, celui que Thomas Bramerie forme avec son épouse. Là encore, des improvisations explosives (le sax, la batterie, le piano), pour finir en apothéose une fête saluée par l’enthousiasme du public, votre serviteur inclus, évidemment !

HERVÉ SELLIN All Stars joue ‘The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall’, 1959

Hervé Sellin (piano, direction), Pierrick Pédron (saxophone alto),Rick Margitza (saxophone ténor), André Villéger (saxophone baryton), Claude Egea (trompette), Lucas Spiler (trombone), Armand Dubois (cor), Maxence Nicolats (tuba), Thomas Bramerie (contrebasse), Philippe Soirat (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 21h15

L’idée est plus que belle : pressentant que les hommages au grand Thelonious ‘Sphere’ Monk allaient se multiplier à la faveur du centenaire de sa naissance, Hervé Sellin a choisi le pas de côté. Un choix pertinent, dicté par la singularité de l’objet : l’un des très rares big bands de Monk (en fait ce que les américains appellent un medium band : 10 musiciens) ; un choix dicté sans doute aussi par des raisons sentimentales : dans l’orchestre de 1959 jouait Phil Woods, dont Hervé a été pour plusieurs tournées l’accompagnateur. Autre raison personnelle de s’immerger dans ce projet pour le pianiste : pendant des années il fut le partenaire régulier de Johnny Griffin, lequel joua, et enregistra, avec Monk à la fin des années cinquante. Bref un faisceau présomptif qui valait bien une preuve d’amour, en l’occurrence remonter ce répertoire singulier, orchestré à l’époque par Hall Overton, et dont le tromboniste Lucas Spiler a fait le relevé le plus fidèle. Le sentimentalisme légitime est aussi présent chez les spectateurs de ce concert : un ancien collègue de la radio, réalisateur et tromboniste quadragénaire, paraissait avoir lui aussi des raisons toutes personnelles d’aimer ce répertoire de Monk, immortalisé par le disque. Quant à votre serviteur, il se remémorait, sagement assis au sixième rang du studio 104, ce disque qu’il avait acheté en solde (pochette abimée….) chez un disquaire de Reims, où les tribulations d’une scolarité turbulente l’avait conduit pour à peine plus d’une année dans un lycée où il fit un bout de seconde, et un peu plus de première. Trêve de nostalgie, ce disque est une sorte de monument intemporel, et l’orchestre a donné le programme du disque, dans l’ordre où il figurait sur le 33 tours Riverside RLP 12-300.

LP Town Hall, programme et billet du concert H SellinL’orchestre s’est formé autour du quartette rassemblé pour le récent disque «Always Too Soon», signé par le pianiste-leader. Il est disposé sur scène de la même manière qu’au Town Hall en 1959, sur deux rangées : seules changent les places des souffleurs : trois sax et trompette devant, cor, trombone et tuba derrière, alors qu’au Town Hall trombone et sax baryton étaient sur le seconde ligne, à côté du tuba et du cor. Hervé Sellin s’est accordé des libertés : on joue scrupuleusement les thèmes et les arrangements de la version historique, mais les improvisations des solistes jouissent d’une pleine liberté ; et en guise de manifeste il joue Crepuscule with Nellie en solo et en introduction de Thelonious, première plage de l’enregistrement de référence. Au fil du concert, les solistes interviendront dans l’ordre de la version princeps, mais avec toujours la fraîcheur d’un temps neuf et improvisé. Hervé Sellin a fait le bon choix ; ses exposés des thèmes sont proches de la lettre et de l’esprit, mais il se garde bien de pasticher. Respectant la rugosité de Monk, ses dissonances appuyées, Hervé Sellin y mêle aussi la fluidité virtuose qui lui est propre (même si au détour d’un arpège il paraît se souvenir que Thelonious bâclait volontiers les siens). Bref il apporte une vision, comme d’usage dans le jazz, tout en traitant la matière musicale avec le respect qui s’impose. Et les solistes de l’orchestre font de même, conjuguant respect de l’idiome et goût de la liberté. Rick Margitza se montre volubile là où Pierrick Pédron se révèle enflammé ; Claude Egea prend tous les risques, et André Villéger se déchaîne sur Little Rootie Tootie, avant que l’ensemble des souffleurs ne s’envole sur l’arrangement extrapolé par Hall Overton d’une improvisation de Monk sur ce thème : en les écoutant, Hervé sellin, bluffé, bat des mains, et les applaudit chaleureusement en fin de morceau. La fête continue avec Off Minor, et se conclut (provisoirement) avec Crepuscule with Nellie, là encore dans le respect de la forme originelle : solo du pianiste, qui est ensuite en duo avec le sax ténor, avant le tutti d’une étrange beauté. En complément de programme Hervé Sellin a composé une savoureuse fantaisie intitulée Forever Monk, formidable collage de bribes monkiennes insérées dasn une composition très maîtrisée. Cette fois chaque membre de l’orchestre, ou presque, aura droit à son solo. Grand succès, qui justifie un rappel, pour lequel Hervé Sellin a écrit un arrangement de Straight no Chaser, sur lequel les solistes vont s’éclater : le tromboniste, Lucas Spiler, fait merveille, et le corniste Armand Dubois va prendre tous les risques : jouer un chorus bebop au cor est une aventure, dont il se tire plus qu’honorablement. Seul le tubiste n’aura pas fait entendre de solo, mais il a pleinement joué son rôle tout au long du concert. Ce fut décidément une soirée très réussie, et l’on aimerait que, même si 2018 n’est plus l’année du centenaire de Monk, les festivals du prochain été fassent entendre ce vibrant et chaleureux hommage à un concert toujours historique.

Studio 104 avant le concertEt pour conclure une interrogation insistante : pourquoi France Musique n’annonce toujours pas la diffusion de ces concerts, alors que le service de presse de Radio France envoie des messages aux médias pour se réjouir que deux artistes programmés cette saison par ‘Jazz sur le Vif’, ainsi qu’un producteur de France Musique, ont reçu la semaine dernière une Victoire du Jazz ? En revanche ce concert était diffusé en direct via le Facebook de Radio France, et on peut le réécouter en suivant le lien ci-après : cherchez l’erreur !

Xavier Prévost

Le concert sur la page Facebook de Radio France

https://www.facebook.com/225248330547/videos/10159369589890548/ |Onze jour exactement après le centenaire de la naissance de Monk (et jour même du centenaire de la naissance de Dizzy Gillespie !), Radio France et ses concerts ‘Jazz sur le vif’ accueillaient un double événement : la reconstitution, sous la houlette du pianiste Hervé Sellin, du fameux ‘Town Hall Concert’ de Thelonious, le 28 fevrier 1959 ; et en première partie le quartette de Pierrick Pédron, présent dans le All Stars rassemblé par Hervé Sellin, et qui fêtait aussi la sortie de son disque «Unknøwn»

programme Sellin-Monk-Town HallPIERRICK PÉDRON Quartet

Pierrick Pédron (saxophone alto), Carl-Henri Morisset (piano), Thomas Bramerie (contrebasse), Greg Hutchinson (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 20h

P Pedron 4tet studio 104Arnaud Merlin avait plusieurs bonnes raisons d’inviter Pierrick Pédron à jouer en ouverture de cette soirée : outre qu’il vient de publier un très bon CD avec ce groupe, Pierrick Pédron aime la musique de Monk, à laquelle il avait consacré en 2012 un CD très personnel. Et il prendra part en second partie au All Stars dans lequel il tient la partie que jouait Phil Woods au côté de Monk au Town Hall. Pierrick est un fervent admirateur de Phil Woods, et il a participé au tout récent disque en quartette signé par Hervé Sellin, «Always Too Soon», en hommage… à Phil Woods. Bref tout se tient !

Pour ce concert Pierrick a choisi de jouer six des 9 thèmes de son tout récent CD, dans des versions évidemment étendues, et magnifiées, par la spontanéité du concert. Comme sur le disque, il commence avec Unknøwn, plaçant d’emblée un chorus-coup de poing qui augure bien de l’énergie qui va prévaloir tout au long du concert. Carl-Henri Morisset va reprendre la balle au rebond, mais en douceur, pour entamer un dialogue ludique avec Thomas Bramerie et Greg Hutchinson ; dialogue qui débouchera sur une cavalcade up tempo qui fait écho à l’énergie introductive du saxophoniste. Le deuxième thème, mélancolique hommage de Pierrick Pédron à sa mère récemment disparue, partira d’un duo sax-piano pour s’épanouir, en quartette, dans une expressivité folle. Vient ensuite Val André, une composition qui évoque un lieu de Bretagne cher au cœur du saxophoniste. Le pianiste va ici puiser dans toutes ses ressources musicales et instrumentales, lesquelles sont considérables. La basse prend le relais, dans une sorte d’accalmie qui va s’épanouir en tensions vives, riches d’accents, et qui conduisent à un tutti du meilleur tonneau, où le batteur attise les feux d’une beauté paroxystique. Dans le thème écrit par Pierrick en hommage au pianiste Mulgrew Miller, la saxophoniste parvient à donner l’illusion de phrases de ballade sur un tempo plus que vif, lequel s’épanouira dans un solo explosif du batteur qui combine dans l’instant toutes les richesses de rythmes multiples. Retour à la ballade ensuite avec A Broken Reed, monument d’expressivité où j’entends en filigrane des souvenirs de Lover Man. Et la première partie se conclut avec un thème dédié par le saxophoniste à un couple d’amis très chers, celui que Thomas Bramerie forme avec son épouse. Là encore, des improvisations explosives (le sax, la batterie, le piano), pour finir en apothéose une fête saluée par l’enthousiasme du public, votre serviteur inclus, évidemment !

HERVÉ SELLIN All Stars joue ‘The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall’, 1959

Hervé Sellin (piano, direction), Pierrick Pédron (saxophone alto),Rick Margitza (saxophone ténor), André Villéger (saxophone baryton), Claude Egea (trompette), Lucas Spiler (trombone), Armand Dubois (cor), Maxence Nicolats (tuba), Thomas Bramerie (contrebasse), Philippe Soirat (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 21 octobre 2017, 21h15

L’idée est plus que belle : pressentant que les hommages au grand Thelonious ‘Sphere’ Monk allaient se multiplier à la faveur du centenaire de sa naissance, Hervé Sellin a choisi le pas de côté. Un choix pertinent, dicté par la singularité de l’objet : l’un des très rares big bands de Monk (en fait ce que les américains appellent un medium band : 10 musiciens) ; un choix dicté sans doute aussi par des raisons sentimentales : dans l’orchestre de 1959 jouait Phil Woods, dont Hervé a été pour plusieurs tournées l’accompagnateur. Autre raison personnelle de s’immerger dans ce projet pour le pianiste : pendant des années il fut le partenaire régulier de Johnny Griffin, lequel joua, et enregistra, avec Monk à la fin des années cinquante. Bref un faisceau présomptif qui valait bien une preuve d’amour, en l’occurrence remonter ce répertoire singulier, orchestré à l’époque par Hall Overton, et dont le tromboniste Lucas Spiler a fait le relevé le plus fidèle. Le sentimentalisme légitime est aussi présent chez les spectateurs de ce concert : un ancien collègue de la radio, réalisateur et tromboniste quadragénaire, paraissait avoir lui aussi des raisons toutes personnelles d’aimer ce répertoire de Monk, immortalisé par le disque. Quant à votre serviteur, il se remémorait, sagement assis au sixième rang du studio 104, ce disque qu’il avait acheté en solde (pochette abimée….) chez un disquaire de Reims, où les tribulations d’une scolarité turbulente l’avait conduit pour à peine plus d’une année dans un lycée où il fit un bout de seconde, et un peu plus de première. Trêve de nostalgie, ce disque est une sorte de monument intemporel, et l’orchestre a donné le programme du disque, dans l’ordre où il figurait sur le 33 tours Riverside RLP 12-300.

LP Town Hall, programme et billet du concert H SellinL’orchestre s’est formé autour du quartette rassemblé pour le récent disque «Always Too Soon», signé par le pianiste-leader. Il est disposé sur scène de la même manière qu’au Town Hall en 1959, sur deux rangées : seules changent les places des souffleurs : trois sax et trompette devant, cor, trombone et tuba derrière, alors qu’au Town Hall trombone et sax baryton étaient sur le seconde ligne, à côté du tuba et du cor. Hervé Sellin s’est accordé des libertés : on joue scrupuleusement les thèmes et les arrangements de la version historique, mais les improvisations des solistes jouissent d’une pleine liberté ; et en guise de manifeste il joue Crepuscule with Nellie en solo et en introduction de Thelonious, première plage de l’enregistrement de référence. Au fil du concert, les solistes interviendront dans l’ordre de la version princeps, mais avec toujours la fraîcheur d’un temps neuf et improvisé. Hervé Sellin a fait le bon choix ; ses exposés des thèmes sont proches de la lettre et de l’esprit, mais il se garde bien de pasticher. Respectant la rugosité de Monk, ses dissonances appuyées, Hervé Sellin y mêle aussi la fluidité virtuose qui lui est propre (même si au détour d’un arpège il paraît se souvenir que Thelonious bâclait volontiers les siens). Bref il apporte une vision, comme d’usage dans le jazz, tout en traitant la matière musicale avec le respect qui s’impose. Et les solistes de l’orchestre font de même, conjuguant respect de l’idiome et goût de la liberté. Rick Margitza se montre volubile là où Pierrick Pédron se révèle enflammé ; Claude Egea prend tous les risques, et André Villéger se déchaîne sur Little Rootie Tootie, avant que l’ensemble des souffleurs ne s’envole sur l’arrangement extrapolé par Hall Overton d’une improvisation de Monk sur ce thème : en les écoutant, Hervé sellin, bluffé, bat des mains, et les applaudit chaleureusement en fin de morceau. La fête continue avec Off Minor, et se conclut (provisoirement) avec Crepuscule with Nellie, là encore dans le respect de la forme originelle : solo du pianiste, qui est ensuite en duo avec le sax ténor, avant le tutti d’une étrange beauté. En complément de programme Hervé Sellin a composé une savoureuse fantaisie intitulée Forever Monk, formidable collage de bribes monkiennes insérées dasn une composition très maîtrisée. Cette fois chaque membre de l’orchestre, ou presque, aura droit à son solo. Grand succès, qui justifie un rappel, pour lequel Hervé Sellin a écrit un arrangement de Straight no Chaser, sur lequel les solistes vont s’éclater : le tromboniste, Lucas Spiler, fait merveille, et le corniste Armand Dubois va prendre tous les risques : jouer un chorus bebop au cor est une aventure, dont il se tire plus qu’honorablement. Seul le tubiste n’aura pas fait entendre de solo, mais il a pleinement joué son rôle tout au long du concert. Ce fut décidément une soirée très réussie, et l’on aimerait que, même si 2018 n’est plus l’année du centenaire de Monk, les festivals du prochain été fassent entendre ce vibrant et chaleureux hommage à un concert toujours historique.

Studio 104 avant le concertEt pour conclure une interrogation insistante : pourquoi France Musique n’annonce toujours pas la diffusion de ces concerts, alors que le service de presse de Radio France envoie des messages aux médias pour se réjouir que deux artistes programmés cette saison par ‘Jazz sur le Vif’, ainsi qu’un producteur de France Musique, ont reçu la semaine dernière une Victoire du Jazz ? En revanche ce concert était diffusé en direct via le Facebook de Radio France, et on peut le réécouter en suivant le lien ci-après : cherchez l’erreur !

Xavier Prévost

Le concert sur la page Facebook de Radio France

https://www.facebook.com/225248330547/videos/10159369589890548/