Jazz live
Publié le 22 Août 2016

Jazz à Ramatuelle (1) : Stanley Clarke et Kyle Eastwood

Hasard ou destin ? Les premiers concerts de Jazz à Ramatuelle auront permis de confronter les talents de deux contrebassistes-bassistes électriques-compositeurs de musique de film : à ma gauche, Stanley Clarke, qui se produisaient mardi en ouverture à la tête d’un combo jazz-rock pur sucre, à ma droite, Kyle Eastwood – fils de qui l’on sait – qui défendit mercredi une musique plus acoustique en compagnie de son quintette. Résultat des courses ? Avantage à Clarke pour la technique, à Eastwood pour la musique.

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Ramatuelle, Théâtre de verdure, mardi 16 août : Stanley Clarke Band

Cameron Graves (cla), Beka Gochiashvilli (p, cla), Stanley Clarke (b, elb), Michael Mitchell (dm)

Si le contrebassiste (il ne prendra la basse électrique que pour le rappel) monte sur scène avec des sidemen de quarante ans de moins que lui, on hésiterait à écrire que sa musique n’a pas pris une ride : virtuosité débordante (pour ne pas dire démonstrative), tourneries groovy, énergie rock, synthétiseurs hors d’âge, pas de doute, on est bien dans la fusion à la mode des années 70 / 80. Une interprétation musclée du No Mystery de Chick Corea viendra d’ailleurs opportunément rappeler la période Return to Forever, dont Clarke fut un élément incontournable.

Jetons un voile pudique sur les synthétiseurs de Cameron Graves évoqués plus haut, et tournons-nous vers les trois autres musiciens. À vingt ans tout juste, le Géorgien Beka Gochiashvilli démontre des qualités certaines qui ne demandent qu’à s’épanouir, mais son instrument acoustique peine parfois à se faire entendre dans ce contexte. Véritable phénomène de la soirée, le batteur texan Michael Mitchell allie le sens du groove à une technique phénoménale dont il fait étalage avec roublardise – buvant par exemple une bouteille d’eau d’une main tout en continuant son solo de l’autre. Spectaculaire, certes, mais fallait-il vraiment en faire autant ? On en doute, car c’est dans les passages le plus piano que sa complicité rythmique avec le leader se fait le mieux sentir.

Et Stanley Clarke, dans tout ça ? Fidèle à lui-même, il régale le public de riffs imparables, de solos rapides comme l’éclair, agrémentés de quelques-uns de ces effets percussifs dont il a le secret. Comme au bon vieux temps, quoi !

Ramatuelle, Théâtre de verdure, mercredi 17 août : Kyle Eastwood

Quentin Collins (tp), Brandon Allen (ts, ss), Andrew McCormack (p), Kyle Eastwood (b, elb), Chris Higginbottom (dm)

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Ironie du sort, c’est le quintette acoustique de Kyle Eastwood qui fut confronté à des problèmes d’électricité : quelques heures avant le concert, un violent orage avait en effet conduit à une coupure de courant dans tout Ramatuelle, empêchant la balance et retardant ainsi le début du concert d’une bonne heure. Après une entrée en matière groovy à souhait servie au festival « off » par le combo lyonnais Cissy Street Quintet, Eastwood montent enfin sur scène devant un public nombreux, sans doute davantage familier de l’œuvre cinématographique du père que de la musique du fils.

Quelle musique, au fait ? Le bassiste se présente avec le combo de son dernier album “Time Pieces”, dont le répertoire se partage entre classiques hard bop (Herbie Hancock, Horace Silver) et compositions originales s’inscrivant dans la même veine. L’expérience du live fait ressortir, bien davantage que sur le disque, les qualités des jeunes sidemen britanniques qu’il a réunis, avec une mention spéciale pour le brillant trompettiste Quentin Collins.

Quelques titres dévoilent d’autres facettes de l’univers du leader : le classique de 1938 Big Noise From Winnetka, qui le fit connaître, où la conjonction du thème sifflé et du riff de contrebasse fait toujours mouche ; Marrakech, un thème d’inspiration modale-orientale introduit à l’archet ; enfin, la musique du film paternel Lettres d’Iwo Jima (2006), interprétée en duo avec l’excellent pianiste Andrew McCormack, dans une veine outrageusement romantique qui ne sombre pourtant jamais dans le pathos. Jolie performance !

Pascal Rozat|Hasard ou destin ? Les premiers concerts de Jazz à Ramatuelle auront permis de confronter les talents de deux contrebassistes-bassistes électriques-compositeurs de musique de film : à ma gauche, Stanley Clarke, qui se produisaient mardi en ouverture à la tête d’un combo jazz-rock pur sucre, à ma droite, Kyle Eastwood – fils de qui l’on sait – qui défendit mercredi une musique plus acoustique en compagnie de son quintette. Résultat des courses ? Avantage à Clarke pour la technique, à Eastwood pour la musique.

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Ramatuelle, Théâtre de verdure, mardi 16 août : Stanley Clarke Band

Cameron Graves (cla), Beka Gochiashvilli (p, cla), Stanley Clarke (b, elb), Michael Mitchell (dm)

Si le contrebassiste (il ne prendra la basse électrique que pour le rappel) monte sur scène avec des sidemen de quarante ans de moins que lui, on hésiterait à écrire que sa musique n’a pas pris une ride : virtuosité débordante (pour ne pas dire démonstrative), tourneries groovy, énergie rock, synthétiseurs hors d’âge, pas de doute, on est bien dans la fusion à la mode des années 70 / 80. Une interprétation musclée du No Mystery de Chick Corea viendra d’ailleurs opportunément rappeler la période Return to Forever, dont Clarke fut un élément incontournable.

Jetons un voile pudique sur les synthétiseurs de Cameron Graves évoqués plus haut, et tournons-nous vers les trois autres musiciens. À vingt ans tout juste, le Géorgien Beka Gochiashvilli démontre des qualités certaines qui ne demandent qu’à s’épanouir, mais son instrument acoustique peine parfois à se faire entendre dans ce contexte. Véritable phénomène de la soirée, le batteur texan Michael Mitchell allie le sens du groove à une technique phénoménale dont il fait étalage avec roublardise – buvant par exemple une bouteille d’eau d’une main tout en continuant son solo de l’autre. Spectaculaire, certes, mais fallait-il vraiment en faire autant ? On en doute, car c’est dans les passages le plus piano que sa complicité rythmique avec le leader se fait le mieux sentir.

Et Stanley Clarke, dans tout ça ? Fidèle à lui-même, il régale le public de riffs imparables, de solos rapides comme l’éclair, agrémentés de quelques-uns de ces effets percussifs dont il a le secret. Comme au bon vieux temps, quoi !

Ramatuelle, Théâtre de verdure, mercredi 17 août : Kyle Eastwood

Quentin Collins (tp), Brandon Allen (ts, ss), Andrew McCormack (p), Kyle Eastwood (b, elb), Chris Higginbottom (dm)

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Ironie du sort, c’est le quintette acoustique de Kyle Eastwood qui fut confronté à des problèmes d’électricité : quelques heures avant le concert, un violent orage avait en effet conduit à une coupure de courant dans tout Ramatuelle, empêchant la balance et retardant ainsi le début du concert d’une bonne heure. Après une entrée en matière groovy à souhait servie au festival « off » par le combo lyonnais Cissy Street Quintet, Eastwood montent enfin sur scène devant un public nombreux, sans doute davantage familier de l’œuvre cinématographique du père que de la musique du fils.

Quelle musique, au fait ? Le bassiste se présente avec le combo de son dernier album “Time Pieces”, dont le répertoire se partage entre classiques hard bop (Herbie Hancock, Horace Silver) et compositions originales s’inscrivant dans la même veine. L’expérience du live fait ressortir, bien davantage que sur le disque, les qualités des jeunes sidemen britanniques qu’il a réunis, avec une mention spéciale pour le brillant trompettiste Quentin Collins.

Quelques titres dévoilent d’autres facettes de l’univers du leader : le classique de 1938 Big Noise From Winnetka, qui le fit connaître, où la conjonction du thème sifflé et du riff de contrebasse fait toujours mouche ; Marrakech, un thème d’inspiration modale-orientale introduit à l’archet ; enfin, la musique du film paternel Lettres d’Iwo Jima (2006), interprétée en duo avec l’excellent pianiste Andrew McCormack, dans une veine outrageusement romantique qui ne sombre pourtant jamais dans le pathos. Jolie performance !

Pascal Rozat|Hasard ou destin ? Les premiers concerts de Jazz à Ramatuelle auront permis de confronter les talents de deux contrebassistes-bassistes électriques-compositeurs de musique de film : à ma gauche, Stanley Clarke, qui se produisaient mardi en ouverture à la tête d’un combo jazz-rock pur sucre, à ma droite, Kyle Eastwood – fils de qui l’on sait – qui défendit mercredi une musique plus acoustique en compagnie de son quintette. Résultat des courses ? Avantage à Clarke pour la technique, à Eastwood pour la musique.

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Ramatuelle, Théâtre de verdure, mardi 16 août : Stanley Clarke Band

Cameron Graves (cla), Beka Gochiashvilli (p, cla), Stanley Clarke (b, elb), Michael Mitchell (dm)

Si le contrebassiste (il ne prendra la basse électrique que pour le rappel) monte sur scène avec des sidemen de quarante ans de moins que lui, on hésiterait à écrire que sa musique n’a pas pris une ride : virtuosité débordante (pour ne pas dire démonstrative), tourneries groovy, énergie rock, synthétiseurs hors d’âge, pas de doute, on est bien dans la fusion à la mode des années 70 / 80. Une interprétation musclée du No Mystery de Chick Corea viendra d’ailleurs opportunément rappeler la période Return to Forever, dont Clarke fut un élément incontournable.

Jetons un voile pudique sur les synthétiseurs de Cameron Graves évoqués plus haut, et tournons-nous vers les trois autres musiciens. À vingt ans tout juste, le Géorgien Beka Gochiashvilli démontre des qualités certaines qui ne demandent qu’à s’épanouir, mais son instrument acoustique peine parfois à se faire entendre dans ce contexte. Véritable phénomène de la soirée, le batteur texan Michael Mitchell allie le sens du groove à une technique phénoménale dont il fait étalage avec roublardise – buvant par exemple une bouteille d’eau d’une main tout en continuant son solo de l’autre. Spectaculaire, certes, mais fallait-il vraiment en faire autant ? On en doute, car c’est dans les passages le plus piano que sa complicité rythmique avec le leader se fait le mieux sentir.

Et Stanley Clarke, dans tout ça ? Fidèle à lui-même, il régale le public de riffs imparables, de solos rapides comme l’éclair, agrémentés de quelques-uns de ces effets percussifs dont il a le secret. Comme au bon vieux temps, quoi !

Ramatuelle, Théâtre de verdure, mercredi 17 août : Kyle Eastwood

Quentin Collins (tp), Brandon Allen (ts, ss), Andrew McCormack (p), Kyle Eastwood (b, elb), Chris Higginbottom (dm)

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Ironie du sort, c’est le quintette acoustique de Kyle Eastwood qui fut confronté à des problèmes d’électricité : quelques heures avant le concert, un violent orage avait en effet conduit à une coupure de courant dans tout Ramatuelle, empêchant la balance et retardant ainsi le début du concert d’une bonne heure. Après une entrée en matière groovy à souhait servie au festival « off » par le combo lyonnais Cissy Street Quintet, Eastwood montent enfin sur scène devant un public nombreux, sans doute davantage familier de l’œuvre cinématographique du père que de la musique du fils.

Quelle musique, au fait ? Le bassiste se présente avec le combo de son dernier album “Time Pieces”, dont le répertoire se partage entre classiques hard bop (Herbie Hancock, Horace Silver) et compositions originales s’inscrivant dans la même veine. L’expérience du live fait ressortir, bien davantage que sur le disque, les qualités des jeunes sidemen britanniques qu’il a réunis, avec une mention spéciale pour le brillant trompettiste Quentin Collins.

Quelques titres dévoilent d’autres facettes de l’univers du leader : le classique de 1938 Big Noise From Winnetka, qui le fit connaître, où la conjonction du thème sifflé et du riff de contrebasse fait toujours mouche ; Marrakech, un thème d’inspiration modale-orientale introduit à l’archet ; enfin, la musique du film paternel Lettres d’Iwo Jima (2006), interprétée en duo avec l’excellent pianiste Andrew McCormack, dans une veine outrageusement romantique qui ne sombre pourtant jamais dans le pathos. Jolie performance !

Pascal Rozat|Hasard ou destin ? Les premiers concerts de Jazz à Ramatuelle auront permis de confronter les talents de deux contrebassistes-bassistes électriques-compositeurs de musique de film : à ma gauche, Stanley Clarke, qui se produisaient mardi en ouverture à la tête d’un combo jazz-rock pur sucre, à ma droite, Kyle Eastwood – fils de qui l’on sait – qui défendit mercredi une musique plus acoustique en compagnie de son quintette. Résultat des courses ? Avantage à Clarke pour la technique, à Eastwood pour la musique.

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Ramatuelle, Théâtre de verdure, mardi 16 août : Stanley Clarke Band

Cameron Graves (cla), Beka Gochiashvilli (p, cla), Stanley Clarke (b, elb), Michael Mitchell (dm)

Si le contrebassiste (il ne prendra la basse électrique que pour le rappel) monte sur scène avec des sidemen de quarante ans de moins que lui, on hésiterait à écrire que sa musique n’a pas pris une ride : virtuosité débordante (pour ne pas dire démonstrative), tourneries groovy, énergie rock, synthétiseurs hors d’âge, pas de doute, on est bien dans la fusion à la mode des années 70 / 80. Une interprétation musclée du No Mystery de Chick Corea viendra d’ailleurs opportunément rappeler la période Return to Forever, dont Clarke fut un élément incontournable.

Jetons un voile pudique sur les synthétiseurs de Cameron Graves évoqués plus haut, et tournons-nous vers les trois autres musiciens. À vingt ans tout juste, le Géorgien Beka Gochiashvilli démontre des qualités certaines qui ne demandent qu’à s’épanouir, mais son instrument acoustique peine parfois à se faire entendre dans ce contexte. Véritable phénomène de la soirée, le batteur texan Michael Mitchell allie le sens du groove à une technique phénoménale dont il fait étalage avec roublardise – buvant par exemple une bouteille d’eau d’une main tout en continuant son solo de l’autre. Spectaculaire, certes, mais fallait-il vraiment en faire autant ? On en doute, car c’est dans les passages le plus piano que sa complicité rythmique avec le leader se fait le mieux sentir.

Et Stanley Clarke, dans tout ça ? Fidèle à lui-même, il régale le public de riffs imparables, de solos rapides comme l’éclair, agrémentés de quelques-uns de ces effets percussifs dont il a le secret. Comme au bon vieux temps, quoi !

Ramatuelle, Théâtre de verdure, mercredi 17 août : Kyle Eastwood

Quentin Collins (tp), Brandon Allen (ts, ss), Andrew McCormack (p), Kyle Eastwood (b, elb), Chris Higginbottom (dm)

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Ironie du sort, c’est le quintette acoustique de Kyle Eastwood qui fut confronté à des problèmes d’électricité : quelques heures avant le concert, un violent orage avait en effet conduit à une coupure de courant dans tout Ramatuelle, empêchant la balance et retardant ainsi le début du concert d’une bonne heure. Après une entrée en matière groovy à souhait servie au festival « off » par le combo lyonnais Cissy Street Quintet, Eastwood montent enfin sur scène devant un public nombreux, sans doute davantage familier de l’œuvre cinématographique du père que de la musique du fils.

Quelle musique, au fait ? Le bassiste se présente avec le combo de son dernier album “Time Pieces”, dont le répertoire se partage entre classiques hard bop (Herbie Hancock, Horace Silver) et compositions originales s’inscrivant dans la même veine. L’expérience du live fait ressortir, bien davantage que sur le disque, les qualités des jeunes sidemen britanniques qu’il a réunis, avec une mention spéciale pour le brillant trompettiste Quentin Collins.

Quelques titres dévoilent d’autres facettes de l’univers du leader : le classique de 1938 Big Noise From Winnetka, qui le fit connaître, où la conjonction du thème sifflé et du riff de contrebasse fait toujours mouche ; Marrakech, un thème d’inspiration modale-orientale introduit à l’archet ; enfin, la musique du film paternel Lettres d’Iwo Jima (2006), interprétée en duo avec l’excellent pianiste Andrew McCormack, dans une veine outrageusement romantique qui ne sombre pourtant jamais dans le pathos. Jolie performance !

Pascal Rozat