Jazz live
Publié le 9 Fév 2017

Sur la Péniche Le Marcounet, Yoann Loustalot et Frédéric Borey font rugir leur Lucky Dog

Le 6 février, Frédéric Borey, Yoann Loustalot, Yoni Zelnik et Fred Pasqua s’échaufaient en public la veille de l’enregistrement de leur prochain disque à Liège au Jacques Pelzer’s Jazz Club.

En l’espace d’à peine une semaine, j’ai retrouvé deux musiciens rencontrés la même année, au festival de jazz de Calvi qu’organisait le regretté René Caumer. Deux saxophonistes, habités de la même combativité et de la même indépendance d’esprit dans la façon de mener leur “carrière” à l’écart des réseaux officiels, deux authentiques, mais à leurs manières fort dissemblables l’une de l’autre, Alexis Avakian ayant conquis l’onirisme de sa musique sur et par une pugnacité de fonceur (voir mon compte rendu du 2), Frédéric Borey ayant, par une patiente négociation avec l’instrument, donné de la force de conviction et de projection à son art tout de suavité timbrale, d’angularité harmonique, d’élégance mélodique. Et je puis dire que cette année-là, parmi la caravane qui se répandait sur les quais de Calvi, ces sont eux deux dont je me souviens, croisant souvent le fer dans des endroits qui semblaient s’être inventés pour eux-mêmes (mais peut-être que, ma mémoire les associant de la sorte, mon imagination a inventé ces lieux).

Mon ordinateur a hélas perdu la trace de ma rencontre avec Fred Borey et de la conversation que nous avions eu dans l’avion pour Calvi, que j’avais relatée dans un blog tout comme en ont été effacés mes comptes rendus de l’époque, mais je me souviens de ses études de classiques qui le menèrent tard dans la vie et aux cours desquelles il a acquis un magnifique contrôle de l’anche à la colonne d’air, avant de choisir le jazz et donc de tout désapprendre, notamment avec l’aide de Jerry Bergonzi, sa première influence qui s’entend dans son jeu mêlée aux souvenirs de Joe Henderson, Stan Getz, Warne Marsh, Chris Cheek et Warne Marsh. Mais c’est vers d’autres horizons que l’entraînent depuis quelques temps Yoann Loustalot dont j’ai perdu également le premier compte rendu à l’occasion d’un concert au Baiser Salé sous la direction de Sophie Alour. Ce n’est pas plus mal, car j’en garde le souvenir d’une sympathie perplexe pour un onirisme certain, mais incertain de vouloir sortir de ses chaussettes. Je me souviens aussi cependant que j’entendis là pour la première fois Fred Pasqua et qu’il me fit une vive impression qui ne s’est jamais démentie.

C’est lui qui est encore à la batterie auprès de Yoann Loustalot qui s’est épanoui, sans se départir d’un côté piéton de l’air, mais totalement décomplexé. L’un et l’autre, Loustalot et Pasqua, affichent l’héritage de Don Cherry et Ed Blackwell, sans réel mimétisme, mais c’est vers cet univers post-colemanien, vers ces “Old and New Dreams” qu’ils attirent Fred Borey, déliant ses ailes vers des voltiges plus “audacieuses” qu’en d’autres contextes, Yoni Zelnik assurant cette espèce d’assise indiscutable et flottante qui en fait l’un des contrebassistes le plus recherchés aujourd’hui, que ce soit pour s’assure un ancrage sûr dans la tradition ou l’ouverture permettant de lui échapper. Et c’est un concert en toute décontraction, d’une joie franche et parfois rageuse, qu’ils donnèrent ainsi le 6 février dernier sur la Péniche Le Marcounet, au pied du Pont Marie à Paris, avant de rejoindre le lendemain le Jazz Club Jacques Pelzer de Liège, où vécut le célèbre saxophoniste-flûtiste. Le quartette Lucky Dog y avait rendez-vous pour deux soirée d’enregistrement en public, avec un futur disque à la clé sur le label Fresh Sound New Talent de Jordi Pujol, venu spécialement à Paris écouter le quartette. • Franck Bergerot

 

 |Le 6 février, Frédéric Borey, Yoann Loustalot, Yoni Zelnik et Fred Pasqua s’échaufaient en public la veille de l’enregistrement de leur prochain disque à Liège au Jacques Pelzer’s Jazz Club.

En l’espace d’à peine une semaine, j’ai retrouvé deux musiciens rencontrés la même année, au festival de jazz de Calvi qu’organisait le regretté René Caumer. Deux saxophonistes, habités de la même combativité et de la même indépendance d’esprit dans la façon de mener leur “carrière” à l’écart des réseaux officiels, deux authentiques, mais à leurs manières fort dissemblables l’une de l’autre, Alexis Avakian ayant conquis l’onirisme de sa musique sur et par une pugnacité de fonceur (voir mon compte rendu du 2), Frédéric Borey ayant, par une patiente négociation avec l’instrument, donné de la force de conviction et de projection à son art tout de suavité timbrale, d’angularité harmonique, d’élégance mélodique. Et je puis dire que cette année-là, parmi la caravane qui se répandait sur les quais de Calvi, ces sont eux deux dont je me souviens, croisant souvent le fer dans des endroits qui semblaient s’être inventés pour eux-mêmes (mais peut-être que, ma mémoire les associant de la sorte, mon imagination a inventé ces lieux).

Mon ordinateur a hélas perdu la trace de ma rencontre avec Fred Borey et de la conversation que nous avions eu dans l’avion pour Calvi, que j’avais relatée dans un blog tout comme en ont été effacés mes comptes rendus de l’époque, mais je me souviens de ses études de classiques qui le menèrent tard dans la vie et aux cours desquelles il a acquis un magnifique contrôle de l’anche à la colonne d’air, avant de choisir le jazz et donc de tout désapprendre, notamment avec l’aide de Jerry Bergonzi, sa première influence qui s’entend dans son jeu mêlée aux souvenirs de Joe Henderson, Stan Getz, Warne Marsh, Chris Cheek et Warne Marsh. Mais c’est vers d’autres horizons que l’entraînent depuis quelques temps Yoann Loustalot dont j’ai perdu également le premier compte rendu à l’occasion d’un concert au Baiser Salé sous la direction de Sophie Alour. Ce n’est pas plus mal, car j’en garde le souvenir d’une sympathie perplexe pour un onirisme certain, mais incertain de vouloir sortir de ses chaussettes. Je me souviens aussi cependant que j’entendis là pour la première fois Fred Pasqua et qu’il me fit une vive impression qui ne s’est jamais démentie.

C’est lui qui est encore à la batterie auprès de Yoann Loustalot qui s’est épanoui, sans se départir d’un côté piéton de l’air, mais totalement décomplexé. L’un et l’autre, Loustalot et Pasqua, affichent l’héritage de Don Cherry et Ed Blackwell, sans réel mimétisme, mais c’est vers cet univers post-colemanien, vers ces “Old and New Dreams” qu’ils attirent Fred Borey, déliant ses ailes vers des voltiges plus “audacieuses” qu’en d’autres contextes, Yoni Zelnik assurant cette espèce d’assise indiscutable et flottante qui en fait l’un des contrebassistes le plus recherchés aujourd’hui, que ce soit pour s’assure un ancrage sûr dans la tradition ou l’ouverture permettant de lui échapper. Et c’est un concert en toute décontraction, d’une joie franche et parfois rageuse, qu’ils donnèrent ainsi le 6 février dernier sur la Péniche Le Marcounet, au pied du Pont Marie à Paris, avant de rejoindre le lendemain le Jazz Club Jacques Pelzer de Liège, où vécut le célèbre saxophoniste-flûtiste. Le quartette Lucky Dog y avait rendez-vous pour deux soirée d’enregistrement en public, avec un futur disque à la clé sur le label Fresh Sound New Talent de Jordi Pujol, venu spécialement à Paris écouter le quartette. • Franck Bergerot

 

 |Le 6 février, Frédéric Borey, Yoann Loustalot, Yoni Zelnik et Fred Pasqua s’échaufaient en public la veille de l’enregistrement de leur prochain disque à Liège au Jacques Pelzer’s Jazz Club.

En l’espace d’à peine une semaine, j’ai retrouvé deux musiciens rencontrés la même année, au festival de jazz de Calvi qu’organisait le regretté René Caumer. Deux saxophonistes, habités de la même combativité et de la même indépendance d’esprit dans la façon de mener leur “carrière” à l’écart des réseaux officiels, deux authentiques, mais à leurs manières fort dissemblables l’une de l’autre, Alexis Avakian ayant conquis l’onirisme de sa musique sur et par une pugnacité de fonceur (voir mon compte rendu du 2), Frédéric Borey ayant, par une patiente négociation avec l’instrument, donné de la force de conviction et de projection à son art tout de suavité timbrale, d’angularité harmonique, d’élégance mélodique. Et je puis dire que cette année-là, parmi la caravane qui se répandait sur les quais de Calvi, ces sont eux deux dont je me souviens, croisant souvent le fer dans des endroits qui semblaient s’être inventés pour eux-mêmes (mais peut-être que, ma mémoire les associant de la sorte, mon imagination a inventé ces lieux).

Mon ordinateur a hélas perdu la trace de ma rencontre avec Fred Borey et de la conversation que nous avions eu dans l’avion pour Calvi, que j’avais relatée dans un blog tout comme en ont été effacés mes comptes rendus de l’époque, mais je me souviens de ses études de classiques qui le menèrent tard dans la vie et aux cours desquelles il a acquis un magnifique contrôle de l’anche à la colonne d’air, avant de choisir le jazz et donc de tout désapprendre, notamment avec l’aide de Jerry Bergonzi, sa première influence qui s’entend dans son jeu mêlée aux souvenirs de Joe Henderson, Stan Getz, Warne Marsh, Chris Cheek et Warne Marsh. Mais c’est vers d’autres horizons que l’entraînent depuis quelques temps Yoann Loustalot dont j’ai perdu également le premier compte rendu à l’occasion d’un concert au Baiser Salé sous la direction de Sophie Alour. Ce n’est pas plus mal, car j’en garde le souvenir d’une sympathie perplexe pour un onirisme certain, mais incertain de vouloir sortir de ses chaussettes. Je me souviens aussi cependant que j’entendis là pour la première fois Fred Pasqua et qu’il me fit une vive impression qui ne s’est jamais démentie.

C’est lui qui est encore à la batterie auprès de Yoann Loustalot qui s’est épanoui, sans se départir d’un côté piéton de l’air, mais totalement décomplexé. L’un et l’autre, Loustalot et Pasqua, affichent l’héritage de Don Cherry et Ed Blackwell, sans réel mimétisme, mais c’est vers cet univers post-colemanien, vers ces “Old and New Dreams” qu’ils attirent Fred Borey, déliant ses ailes vers des voltiges plus “audacieuses” qu’en d’autres contextes, Yoni Zelnik assurant cette espèce d’assise indiscutable et flottante qui en fait l’un des contrebassistes le plus recherchés aujourd’hui, que ce soit pour s’assure un ancrage sûr dans la tradition ou l’ouverture permettant de lui échapper. Et c’est un concert en toute décontraction, d’une joie franche et parfois rageuse, qu’ils donnèrent ainsi le 6 février dernier sur la Péniche Le Marcounet, au pied du Pont Marie à Paris, avant de rejoindre le lendemain le Jazz Club Jacques Pelzer de Liège, où vécut le célèbre saxophoniste-flûtiste. Le quartette Lucky Dog y avait rendez-vous pour deux soirée d’enregistrement en public, avec un futur disque à la clé sur le label Fresh Sound New Talent de Jordi Pujol, venu spécialement à Paris écouter le quartette. • Franck Bergerot

 

 |Le 6 février, Frédéric Borey, Yoann Loustalot, Yoni Zelnik et Fred Pasqua s’échaufaient en public la veille de l’enregistrement de leur prochain disque à Liège au Jacques Pelzer’s Jazz Club.

En l’espace d’à peine une semaine, j’ai retrouvé deux musiciens rencontrés la même année, au festival de jazz de Calvi qu’organisait le regretté René Caumer. Deux saxophonistes, habités de la même combativité et de la même indépendance d’esprit dans la façon de mener leur “carrière” à l’écart des réseaux officiels, deux authentiques, mais à leurs manières fort dissemblables l’une de l’autre, Alexis Avakian ayant conquis l’onirisme de sa musique sur et par une pugnacité de fonceur (voir mon compte rendu du 2), Frédéric Borey ayant, par une patiente négociation avec l’instrument, donné de la force de conviction et de projection à son art tout de suavité timbrale, d’angularité harmonique, d’élégance mélodique. Et je puis dire que cette année-là, parmi la caravane qui se répandait sur les quais de Calvi, ces sont eux deux dont je me souviens, croisant souvent le fer dans des endroits qui semblaient s’être inventés pour eux-mêmes (mais peut-être que, ma mémoire les associant de la sorte, mon imagination a inventé ces lieux).

Mon ordinateur a hélas perdu la trace de ma rencontre avec Fred Borey et de la conversation que nous avions eu dans l’avion pour Calvi, que j’avais relatée dans un blog tout comme en ont été effacés mes comptes rendus de l’époque, mais je me souviens de ses études de classiques qui le menèrent tard dans la vie et aux cours desquelles il a acquis un magnifique contrôle de l’anche à la colonne d’air, avant de choisir le jazz et donc de tout désapprendre, notamment avec l’aide de Jerry Bergonzi, sa première influence qui s’entend dans son jeu mêlée aux souvenirs de Joe Henderson, Stan Getz, Warne Marsh, Chris Cheek et Warne Marsh. Mais c’est vers d’autres horizons que l’entraînent depuis quelques temps Yoann Loustalot dont j’ai perdu également le premier compte rendu à l’occasion d’un concert au Baiser Salé sous la direction de Sophie Alour. Ce n’est pas plus mal, car j’en garde le souvenir d’une sympathie perplexe pour un onirisme certain, mais incertain de vouloir sortir de ses chaussettes. Je me souviens aussi cependant que j’entendis là pour la première fois Fred Pasqua et qu’il me fit une vive impression qui ne s’est jamais démentie.

C’est lui qui est encore à la batterie auprès de Yoann Loustalot qui s’est épanoui, sans se départir d’un côté piéton de l’air, mais totalement décomplexé. L’un et l’autre, Loustalot et Pasqua, affichent l’héritage de Don Cherry et Ed Blackwell, sans réel mimétisme, mais c’est vers cet univers post-colemanien, vers ces “Old and New Dreams” qu’ils attirent Fred Borey, déliant ses ailes vers des voltiges plus “audacieuses” qu’en d’autres contextes, Yoni Zelnik assurant cette espèce d’assise indiscutable et flottante qui en fait l’un des contrebassistes le plus recherchés aujourd’hui, que ce soit pour s’assure un ancrage sûr dans la tradition ou l’ouverture permettant de lui échapper. Et c’est un concert en toute décontraction, d’une joie franche et parfois rageuse, qu’ils donnèrent ainsi le 6 février dernier sur la Péniche Le Marcounet, au pied du Pont Marie à Paris, avant de rejoindre le lendemain le Jazz Club Jacques Pelzer de Liège, où vécut le célèbre saxophoniste-flûtiste. Le quartette Lucky Dog y avait rendez-vous pour deux soirée d’enregistrement en public, avec un futur disque à la clé sur le label Fresh Sound New Talent de Jordi Pujol, venu spécialement à Paris écouter le quartette. • Franck Bergerot