Jazz live
Publié le 31 Mar 2017

Retour sur le saxophoniste Alexis Avakian

8191_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2Le saxophoniste Alexis Avakian vient de sortir un très beau disque (Hi dream, Chez Absilone) dont il fêtait la sortie à l’UGAB (Union Générale Arménienne de bienfaisance);

Alexis Avakian Quintet avec Alexis Avakian (sax tenor), Mauro gargano (contrebasse), Ludovic Allainmat (piano), Fabrice Moreau (batterie) , Artyom Minasyan (duduk), vendredi 18 mars, UGAB de Paris.

 

J’ai beaucoup aimé le disque d’Alexis Avakian, que j’avais chroniqué dans l’avant dernier Jazz Magazine, en le gratifiant de toutes les étoiles mises à ma disposition. J’avais été très sensible à son lyrisme très particulier, très pudique au fond, où la nostalgie et la lumière se cotoient et s’enveloppent sans que l’une ne prenne le pas sur l’autre. j’avais été touché également par ses compositions qui ont une logique chantante et mélodique très affirmée, de sorte que non seulement on peut les chanter mais qu’en plus on en a envie. Il rejoue ce soir-là les deux compositions du disque qui m’ont le plus marqué,  Adieu mon drôle (dédié au peintre et jazzfan Philippe Conord), et le bouleversant Boulevard des Grands Pins, dédié à sa famille et particulièrement sa grand-mère (Alexis Avakian étant un homme chaleureux et généreux, presque toutes ses compositions ont un dédicataire). Je retrouve aussi ce son de saxophone, puissant, bien timbré, énergique, très coltranien, mais qui confond jamais virtuosité et intensité, et qui  ne perd jamais son fil mélodique.

8225_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2L’extraordinaire joueur de duduk Artyom Minasian, est là ce soir. Le duduk est donc cet instrument traditionnel (qui ravit tous les Arméniens, présents nombreux ce soir-là) , flûte à anche double, taillée dans du bois d’abricotier. C’est un instrument qui semble fait pour exprimer l’émotion la plus nue, la plus tremblante, et d’ailleurs il y a une feuille de papier à cigarette entre le duduk et le chant. Ce qui est remarquable, et je m’en rends compte en écoutant la musique en direct, c’est la manière dont Alexis Avakian a incorporé le duduk à la chair de sa musique, plutôt que d’en faire une épice exotique, comme c’est souvent le cas avec les instruments traditionnels. Parfois, quand il reprend son sax après un chorus d’Artyom Minasian, on a l’impression, notamment dans son utilisation du vibrato, qu’il transpose le duduk au sax ténor…

L’énergie et les idées circulent entre les musiciens, particulièrement entre le batteur Fabrice Moreau et Alexis Avakian, je remarque l’autorité de Mauro Gargano (qui m’avait déjà frappée sur le site), et j’admire les interventions du pianiste Ludovic Allainmat. Sur le disque il a des interventions toujours parfaitement ciselées, ici, en direct, il se lâche la bride et montre qu’il peut s’exprimer aussi dans un registre plus exubérant. Vraiment un super pianiste.

Quelques jours après le concert, je téléphone au saxophoniste. Il souligne la grande importance qu’il accorde à l’interplay. Du concert de l’UGAB, il retient surtout cela, les échanges, la circulation des idées: « J’ai toujours voulu que faire de la musique soit comme de partager une bonne bouffe entre potes. Quand ça se passe bien, comme vendredi, j’ai toujours l’impression de déguster la musique… ».

Puis il égrène ses influences: Coltrane, Dexter Gordon, dont il aime la clarté dans la construction de ses solos, Jerry Bergonzi, Steve Grossman (Un des musiciens qui m’a le plus impressionné en direct »).

On reparle du duduk et de son rôle dans sa musique: « Je n’ai pas fait appel au duduk parce que j’ai des racines arméniennes, mais parce que c’est un instrument bouleversant. Pourtant il n’est pas si facile à utiliser, il n’a pas un ambitus très important, et nous avons dû jouer dans les tonalités qui lui conviennent. Grâce à cela, le duduk est partie intégrante du groupe ».

Alexis Avakian a la tête pleine de projets. L’un d’eux, particulièrement excitant, est de rejouer la musique Coltrane avec un orchestre arménien. On a hâte d’entendre ça. mais avant cela, Alexis Avakian sera au 38 Riv le 14 avril, avec Pierre Marcus Quintet, pour rejouer précisément la musique de John Coltrane.

Texte JF Mondot

Photo: Deborah Kechichian|8191_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2Le saxophoniste Alexis Avakian vient de sortir un très beau disque (Hi dream, Chez Absilone) dont il fêtait la sortie à l’UGAB (Union Générale Arménienne de bienfaisance);

Alexis Avakian Quintet avec Alexis Avakian (sax tenor), Mauro gargano (contrebasse), Ludovic Allainmat (piano), Fabrice Moreau (batterie) , Artyom Minasyan (duduk), vendredi 18 mars, UGAB de Paris.

 

J’ai beaucoup aimé le disque d’Alexis Avakian, que j’avais chroniqué dans l’avant dernier Jazz Magazine, en le gratifiant de toutes les étoiles mises à ma disposition. J’avais été très sensible à son lyrisme très particulier, très pudique au fond, où la nostalgie et la lumière se cotoient et s’enveloppent sans que l’une ne prenne le pas sur l’autre. j’avais été touché également par ses compositions qui ont une logique chantante et mélodique très affirmée, de sorte que non seulement on peut les chanter mais qu’en plus on en a envie. Il rejoue ce soir-là les deux compositions du disque qui m’ont le plus marqué,  Adieu mon drôle (dédié au peintre et jazzfan Philippe Conord), et le bouleversant Boulevard des Grands Pins, dédié à sa famille et particulièrement sa grand-mère (Alexis Avakian étant un homme chaleureux et généreux, presque toutes ses compositions ont un dédicataire). Je retrouve aussi ce son de saxophone, puissant, bien timbré, énergique, très coltranien, mais qui confond jamais virtuosité et intensité, et qui  ne perd jamais son fil mélodique.

8225_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2L’extraordinaire joueur de duduk Artyom Minasian, est là ce soir. Le duduk est donc cet instrument traditionnel (qui ravit tous les Arméniens, présents nombreux ce soir-là) , flûte à anche double, taillée dans du bois d’abricotier. C’est un instrument qui semble fait pour exprimer l’émotion la plus nue, la plus tremblante, et d’ailleurs il y a une feuille de papier à cigarette entre le duduk et le chant. Ce qui est remarquable, et je m’en rends compte en écoutant la musique en direct, c’est la manière dont Alexis Avakian a incorporé le duduk à la chair de sa musique, plutôt que d’en faire une épice exotique, comme c’est souvent le cas avec les instruments traditionnels. Parfois, quand il reprend son sax après un chorus d’Artyom Minasian, on a l’impression, notamment dans son utilisation du vibrato, qu’il transpose le duduk au sax ténor…

L’énergie et les idées circulent entre les musiciens, particulièrement entre le batteur Fabrice Moreau et Alexis Avakian, je remarque l’autorité de Mauro Gargano (qui m’avait déjà frappée sur le site), et j’admire les interventions du pianiste Ludovic Allainmat. Sur le disque il a des interventions toujours parfaitement ciselées, ici, en direct, il se lâche la bride et montre qu’il peut s’exprimer aussi dans un registre plus exubérant. Vraiment un super pianiste.

Quelques jours après le concert, je téléphone au saxophoniste. Il souligne la grande importance qu’il accorde à l’interplay. Du concert de l’UGAB, il retient surtout cela, les échanges, la circulation des idées: « J’ai toujours voulu que faire de la musique soit comme de partager une bonne bouffe entre potes. Quand ça se passe bien, comme vendredi, j’ai toujours l’impression de déguster la musique… ».

Puis il égrène ses influences: Coltrane, Dexter Gordon, dont il aime la clarté dans la construction de ses solos, Jerry Bergonzi, Steve Grossman (Un des musiciens qui m’a le plus impressionné en direct »).

On reparle du duduk et de son rôle dans sa musique: « Je n’ai pas fait appel au duduk parce que j’ai des racines arméniennes, mais parce que c’est un instrument bouleversant. Pourtant il n’est pas si facile à utiliser, il n’a pas un ambitus très important, et nous avons dû jouer dans les tonalités qui lui conviennent. Grâce à cela, le duduk est partie intégrante du groupe ».

Alexis Avakian a la tête pleine de projets. L’un d’eux, particulièrement excitant, est de rejouer la musique Coltrane avec un orchestre arménien. On a hâte d’entendre ça. mais avant cela, Alexis Avakian sera au 38 Riv le 14 avril, avec Pierre Marcus Quintet, pour rejouer précisément la musique de John Coltrane.

Texte JF Mondot

Photo: Deborah Kechichian|8191_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2Le saxophoniste Alexis Avakian vient de sortir un très beau disque (Hi dream, Chez Absilone) dont il fêtait la sortie à l’UGAB (Union Générale Arménienne de bienfaisance);

Alexis Avakian Quintet avec Alexis Avakian (sax tenor), Mauro gargano (contrebasse), Ludovic Allainmat (piano), Fabrice Moreau (batterie) , Artyom Minasyan (duduk), vendredi 18 mars, UGAB de Paris.

 

J’ai beaucoup aimé le disque d’Alexis Avakian, que j’avais chroniqué dans l’avant dernier Jazz Magazine, en le gratifiant de toutes les étoiles mises à ma disposition. J’avais été très sensible à son lyrisme très particulier, très pudique au fond, où la nostalgie et la lumière se cotoient et s’enveloppent sans que l’une ne prenne le pas sur l’autre. j’avais été touché également par ses compositions qui ont une logique chantante et mélodique très affirmée, de sorte que non seulement on peut les chanter mais qu’en plus on en a envie. Il rejoue ce soir-là les deux compositions du disque qui m’ont le plus marqué,  Adieu mon drôle (dédié au peintre et jazzfan Philippe Conord), et le bouleversant Boulevard des Grands Pins, dédié à sa famille et particulièrement sa grand-mère (Alexis Avakian étant un homme chaleureux et généreux, presque toutes ses compositions ont un dédicataire). Je retrouve aussi ce son de saxophone, puissant, bien timbré, énergique, très coltranien, mais qui confond jamais virtuosité et intensité, et qui  ne perd jamais son fil mélodique.

8225_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2L’extraordinaire joueur de duduk Artyom Minasian, est là ce soir. Le duduk est donc cet instrument traditionnel (qui ravit tous les Arméniens, présents nombreux ce soir-là) , flûte à anche double, taillée dans du bois d’abricotier. C’est un instrument qui semble fait pour exprimer l’émotion la plus nue, la plus tremblante, et d’ailleurs il y a une feuille de papier à cigarette entre le duduk et le chant. Ce qui est remarquable, et je m’en rends compte en écoutant la musique en direct, c’est la manière dont Alexis Avakian a incorporé le duduk à la chair de sa musique, plutôt que d’en faire une épice exotique, comme c’est souvent le cas avec les instruments traditionnels. Parfois, quand il reprend son sax après un chorus d’Artyom Minasian, on a l’impression, notamment dans son utilisation du vibrato, qu’il transpose le duduk au sax ténor…

L’énergie et les idées circulent entre les musiciens, particulièrement entre le batteur Fabrice Moreau et Alexis Avakian, je remarque l’autorité de Mauro Gargano (qui m’avait déjà frappée sur le site), et j’admire les interventions du pianiste Ludovic Allainmat. Sur le disque il a des interventions toujours parfaitement ciselées, ici, en direct, il se lâche la bride et montre qu’il peut s’exprimer aussi dans un registre plus exubérant. Vraiment un super pianiste.

Quelques jours après le concert, je téléphone au saxophoniste. Il souligne la grande importance qu’il accorde à l’interplay. Du concert de l’UGAB, il retient surtout cela, les échanges, la circulation des idées: « J’ai toujours voulu que faire de la musique soit comme de partager une bonne bouffe entre potes. Quand ça se passe bien, comme vendredi, j’ai toujours l’impression de déguster la musique… ».

Puis il égrène ses influences: Coltrane, Dexter Gordon, dont il aime la clarté dans la construction de ses solos, Jerry Bergonzi, Steve Grossman (Un des musiciens qui m’a le plus impressionné en direct »).

On reparle du duduk et de son rôle dans sa musique: « Je n’ai pas fait appel au duduk parce que j’ai des racines arméniennes, mais parce que c’est un instrument bouleversant. Pourtant il n’est pas si facile à utiliser, il n’a pas un ambitus très important, et nous avons dû jouer dans les tonalités qui lui conviennent. Grâce à cela, le duduk est partie intégrante du groupe ».

Alexis Avakian a la tête pleine de projets. L’un d’eux, particulièrement excitant, est de rejouer la musique Coltrane avec un orchestre arménien. On a hâte d’entendre ça. mais avant cela, Alexis Avakian sera au 38 Riv le 14 avril, avec Pierre Marcus Quintet, pour rejouer précisément la musique de John Coltrane.

Texte JF Mondot

Photo: Deborah Kechichian|8191_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2Le saxophoniste Alexis Avakian vient de sortir un très beau disque (Hi dream, Chez Absilone) dont il fêtait la sortie à l’UGAB (Union Générale Arménienne de bienfaisance);

Alexis Avakian Quintet avec Alexis Avakian (sax tenor), Mauro gargano (contrebasse), Ludovic Allainmat (piano), Fabrice Moreau (batterie) , Artyom Minasyan (duduk), vendredi 18 mars, UGAB de Paris.

 

J’ai beaucoup aimé le disque d’Alexis Avakian, que j’avais chroniqué dans l’avant dernier Jazz Magazine, en le gratifiant de toutes les étoiles mises à ma disposition. J’avais été très sensible à son lyrisme très particulier, très pudique au fond, où la nostalgie et la lumière se cotoient et s’enveloppent sans que l’une ne prenne le pas sur l’autre. j’avais été touché également par ses compositions qui ont une logique chantante et mélodique très affirmée, de sorte que non seulement on peut les chanter mais qu’en plus on en a envie. Il rejoue ce soir-là les deux compositions du disque qui m’ont le plus marqué,  Adieu mon drôle (dédié au peintre et jazzfan Philippe Conord), et le bouleversant Boulevard des Grands Pins, dédié à sa famille et particulièrement sa grand-mère (Alexis Avakian étant un homme chaleureux et généreux, presque toutes ses compositions ont un dédicataire). Je retrouve aussi ce son de saxophone, puissant, bien timbré, énergique, très coltranien, mais qui confond jamais virtuosité et intensité, et qui  ne perd jamais son fil mélodique.

8225_AlexisAvakian_DeborahKechichian-2L’extraordinaire joueur de duduk Artyom Minasian, est là ce soir. Le duduk est donc cet instrument traditionnel (qui ravit tous les Arméniens, présents nombreux ce soir-là) , flûte à anche double, taillée dans du bois d’abricotier. C’est un instrument qui semble fait pour exprimer l’émotion la plus nue, la plus tremblante, et d’ailleurs il y a une feuille de papier à cigarette entre le duduk et le chant. Ce qui est remarquable, et je m’en rends compte en écoutant la musique en direct, c’est la manière dont Alexis Avakian a incorporé le duduk à la chair de sa musique, plutôt que d’en faire une épice exotique, comme c’est souvent le cas avec les instruments traditionnels. Parfois, quand il reprend son sax après un chorus d’Artyom Minasian, on a l’impression, notamment dans son utilisation du vibrato, qu’il transpose le duduk au sax ténor…

L’énergie et les idées circulent entre les musiciens, particulièrement entre le batteur Fabrice Moreau et Alexis Avakian, je remarque l’autorité de Mauro Gargano (qui m’avait déjà frappée sur le site), et j’admire les interventions du pianiste Ludovic Allainmat. Sur le disque il a des interventions toujours parfaitement ciselées, ici, en direct, il se lâche la bride et montre qu’il peut s’exprimer aussi dans un registre plus exubérant. Vraiment un super pianiste.

Quelques jours après le concert, je téléphone au saxophoniste. Il souligne la grande importance qu’il accorde à l’interplay. Du concert de l’UGAB, il retient surtout cela, les échanges, la circulation des idées: « J’ai toujours voulu que faire de la musique soit comme de partager une bonne bouffe entre potes. Quand ça se passe bien, comme vendredi, j’ai toujours l’impression de déguster la musique… ».

Puis il égrène ses influences: Coltrane, Dexter Gordon, dont il aime la clarté dans la construction de ses solos, Jerry Bergonzi, Steve Grossman (Un des musiciens qui m’a le plus impressionné en direct »).

On reparle du duduk et de son rôle dans sa musique: « Je n’ai pas fait appel au duduk parce que j’ai des racines arméniennes, mais parce que c’est un instrument bouleversant. Pourtant il n’est pas si facile à utiliser, il n’a pas un ambitus très important, et nous avons dû jouer dans les tonalités qui lui conviennent. Grâce à cela, le duduk est partie intégrante du groupe ».

Alexis Avakian a la tête pleine de projets. L’un d’eux, particulièrement excitant, est de rejouer la musique Coltrane avec un orchestre arménien. On a hâte d’entendre ça. mais avant cela, Alexis Avakian sera au 38 Riv le 14 avril, avec Pierre Marcus Quintet, pour rejouer précisément la musique de John Coltrane.

Texte JF Mondot

Photo: Deborah Kechichian