Jazz live
Publié le 19 Avr 2018

Tonique Marie Mifsud!

Photo: Patrick  Martineau

Marie Mifsud, une des chanteuses les plus inventives de la scène actuelle, se produisait au Jazz Café Montparnasse en quintet.

Marie Mifsud (chant), Quentin Copalle (flûtes), Tom Georgel (piano), Victor Aubert (contrebasse et basse électrique), Adrien Leconte (batterie, textes, compositions), Jazz Café Montparnasse, 14 avril 2018

Marie Mifsud possède une immense qualité: elle cherche son  chemin en dehors des sentiers battus. Cela se marque d’abord dans le choix de ses musiciens , avec la présence d’un flûtiste Quentin Copalle, qui marque le son du groupe. Cela se marque plus encore dans le répertoire, avec une esthétique clairement assumée. Plutôt que de présenter un mélange éclectique de chansons avec un peu de tout, Marie Mifsud a décidé de planter sa tente du côté du rythme et de l’énergie.  De fait, qu’il s’agisse de reprises (très belles versions, véritablement repensées, réinterprétées, de Caravan et de Take the A train) ou des compos en français, qui forment l’essentiel du répertoire, les morceaux sont enlevés, vifs, allègres, et interprétés avec fougue par les musiciens, à commencer par la chanteuse, véritable pile électrique (« Un mélange de Catherine Ringer et de Stacey Kent » dit une jolie brune, non loin de moi).

Autre fait notable: ces chansons en français sont bien ciselées, et sont vraiment jazzées. Pas jazzy, jazzées. C’est à dire qu’elles swinguent et qu’elles groovent vraiment (comme dans « Suis-moi »), et que le jazz n’y est pas réduit à l’état d’épice.

Un mot sur les musiciens , vraiment excellents: Quentin Copalle, le flûtiste, ne se contente pas d’être lyrique, il montre aussi que son instrument n’est pas rivé à la joliesse mais peut briller aussi dans sa dimension rythmique. Tom Georgel, le pianiste a des interventions toujours claires, vives, lumineuses. Il n’a besoin que de quelques mesures pour faire avancer la musique. Victor Aubert (contrebasse) et Adrien Leconte (batterie, textes, compositions) tiennent solidement la barraque. On sent le groupe uni, rodé, soudé. On passe une belle soirée.

JF Mondot