Jazz live
Publié le 18 Oct 2014

Tourcoing fait tourner les Planètes jazz

 

Il s’est échappé de la fournaise d’une scène surchauffée dès le dernier coup de médiator donné. Au dehors Sylvain Luc respire l’air curieusement à peine frisquet d’une nuit automnale à la frontière belge.  Toute surprise de le trouver là seul, une jeune femme brune s’approche et, face à face, lui lance « wonderfull, fantastic, so much feeling, creatvity… » Etonné le guitariste bayonnais a juste le temps de répondre un « merci » Elle enchaîne aussitôt saisie d’une terrible urgence, traduction assurée par son ami photographe du cru « Je suis chanteuse. Quel musicien me recommanderais-tu dans ce même registre de qualité pour m’accompagner ? » Sylvain Luc, acculé dans les cordes en restera coi…

  

Daniel Mille, Sylvain Luc

Centre Culturel Marius Staquet, Mouscron (Belgique), 13 octobre

Le duo reste un exercice contraint, espace d’échange et de confrontation à la fois.  Lequel espace pour aboutir à une réussite rejette toute exclusion, appropriation, domination de l’un par l’autre.  Le liant -la mayonnaise osera-t-on dire en territoire belge dès lors qu’elle a pris- malgré l’air déssechabt qui piquait au gosier,  Sylvain Luc et Daniel Mille ont été une fois encore le chercher du côté de la mélodie. Servie moelleuse et au naturel, renforcée par une volonté commune de simplicité dans l’expression musicale. Pour ces deux là qui se connaissent sur le bout des doigts,  sur les cordes ou les boutons de nacre, nul besoin d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Il suffit d’instiller les couleurs marquantes au bon moment. A bon escient. L’anglaise empressée avait raison. Le good feeling est à ce prix.

 

Arielle Besson (tp), Nelson Veras (g

Maison Folie Hospice d’Havré, Tourcoing, 14 octobre

Arielle Besson c’est d’abord une son de trompette-ni tout à fait droit, ni vibré de trop-  une intonation et une musique faite interaction : garder très claires les lignes musicales lancées même lorsqu’il s’agit de les infléchir, les moduler, les renforcer. Elle choisit de ne pas poser de notes tenues, de ne surtout pas abuser de montées vers les aiguës (exercice qui, pour la trompette, tourne vite à la version réactualisée des Coulisses de l’exploit de la  défunte TV ORTF) Airelle B -on pouvait le percevoir déjà dans sa participation à l’ONJ – oeuvre dans le construit, l’ouvrage lissé, maîtrisé avec du naturel. Bien entendu, en telle compagnie Nelson Veras ne risque pas de sur-jouer lui non plus. En brésilien fidèle à ses origines (et guitariste) il préfère jouer un temps sur l’harmonie (enrichir) un autre sur le rythme (diversifier, accentuer la part du jeu) à coup de passages d’accords judicieux. Musique en mode d’ouverture d’esprit.

 

Vincent Peirani (acc), Michel Benita (b), Benjamin Moussay (p)

Théâtre Municipal, Tourcoing  14 octobre

Il paraît tout savoir, tout pouvoir faire sur ses deux claviers d’accordéon.  À la vérité, à simplement l’observer jouer il n’affiche pas spécialement de problème pour faire bien ce qu’il entreprend de faire Vincent Peirani. Certes son complice habituel au clavier grand format, Michaël Volny n’est pas à ses côtés ce soir là. Reste que Benjamin Moussay fait parfaitement le job, rythmicien ou coloriste incisif (super boulot d’équilibriste expressif sur le thème d’Ellington Dancers in love pris sur un tempo laid back) Dans cette dimension de triangle isocèle Michel Benita lui s’affiche en  parfait agent de liaison. .Il cadre le tempo, relie les sonorités des claviers en conversation. Peirani l’avoue volontiers: il écrit très précisément le cadre des arrangements. Sauf qu’il aime aussi le plaisir du jeu, donc laisse place aux aléas de l’impro dans le rendu du trio.  Question de (bon) dosage.

 

Nicolas Folmer (tp), Bruno Ruder (p), Laurent Vernerey (b)’ Michel Portal (ss, bcl), Daniel Humair (dm)

Théâtre Municipal, Tourcoing, 14 octobre

Le projet Sphère (enregistré à Lyon en début de mois pour un disque à venir…)  recoupe également un travail d’écriture très dense, L’orchestre s’exprime dès lors au travers de longues séquences organisées :  exposition des thèmes cadrés, multiplication des unissons etc. Dans ce contexte réalisé ex cathedra c’est bien un chorus de Portal , le premier pris au sax soprano (Volcano) qui a fait craquer le carcan du set. Paradoxe peut-être, mais ce même soprano de Michel P. exsude parfois une sonorité…boisée. Une tonalité de bois tropical, dur, dense.  Le pic d’intensité, aussitôt repéré par le compagnon complice Humair  (un bruissement de cymbales en mode d’appel à la forêt)  ainsi créé le décalage. Moment dans lequel Portal se sent toujours le plus à son aise cqfd.  Nicolas Folmer ne les nomme pas « Les Maîtres » sans raison. Ces deux là par leur histoire, leur passion intacte, leur sens de l’impro comme goût du risque déclenchent toujours. De l’émotion, du plaisir donc de l’empathie pour un certain art du jazz.

A l’orée de l’automne Tourcoing Jazz Festival Planètes poursuit ses rotations dans la Communauté Urbaine de Lille avec escale en Belgique. Et chaque mois désormais Le Jazz Club apporte un supplément d’âme jazzistique dans la bulle de verre incrustée dan la très majestueuse Maison Folie Hospice d’Havré née à l’occasion de Lille Capitale Européenne de la Culture (2004) « Ces concerts nous permettent d’offrir au public local toute la diversité de la planète jazz » résume Yann Subts, directeur du festival.

 

Robert Latxague

 

 

|

 

Il s’est échappé de la fournaise d’une scène surchauffée dès le dernier coup de médiator donné. Au dehors Sylvain Luc respire l’air curieusement à peine frisquet d’une nuit automnale à la frontière belge.  Toute surprise de le trouver là seul, une jeune femme brune s’approche et, face à face, lui lance « wonderfull, fantastic, so much feeling, creatvity… » Etonné le guitariste bayonnais a juste le temps de répondre un « merci » Elle enchaîne aussitôt saisie d’une terrible urgence, traduction assurée par son ami photographe du cru « Je suis chanteuse. Quel musicien me recommanderais-tu dans ce même registre de qualité pour m’accompagner ? » Sylvain Luc, acculé dans les cordes en restera coi…

  

Daniel Mille, Sylvain Luc

Centre Culturel Marius Staquet, Mouscron (Belgique), 13 octobre

Le duo reste un exercice contraint, espace d’échange et de confrontation à la fois.  Lequel espace pour aboutir à une réussite rejette toute exclusion, appropriation, domination de l’un par l’autre.  Le liant -la mayonnaise osera-t-on dire en territoire belge dès lors qu’elle a pris- malgré l’air déssechabt qui piquait au gosier,  Sylvain Luc et Daniel Mille ont été une fois encore le chercher du côté de la mélodie. Servie moelleuse et au naturel, renforcée par une volonté commune de simplicité dans l’expression musicale. Pour ces deux là qui se connaissent sur le bout des doigts,  sur les cordes ou les boutons de nacre, nul besoin d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Il suffit d’instiller les couleurs marquantes au bon moment. A bon escient. L’anglaise empressée avait raison. Le good feeling est à ce prix.

 

Arielle Besson (tp), Nelson Veras (g

Maison Folie Hospice d’Havré, Tourcoing, 14 octobre

Arielle Besson c’est d’abord une son de trompette-ni tout à fait droit, ni vibré de trop-  une intonation et une musique faite interaction : garder très claires les lignes musicales lancées même lorsqu’il s’agit de les infléchir, les moduler, les renforcer. Elle choisit de ne pas poser de notes tenues, de ne surtout pas abuser de montées vers les aiguës (exercice qui, pour la trompette, tourne vite à la version réactualisée des Coulisses de l’exploit de la  défunte TV ORTF) Airelle B -on pouvait le percevoir déjà dans sa participation à l’ONJ – oeuvre dans le construit, l’ouvrage lissé, maîtrisé avec du naturel. Bien entendu, en telle compagnie Nelson Veras ne risque pas de sur-jouer lui non plus. En brésilien fidèle à ses origines (et guitariste) il préfère jouer un temps sur l’harmonie (enrichir) un autre sur le rythme (diversifier, accentuer la part du jeu) à coup de passages d’accords judicieux. Musique en mode d’ouverture d’esprit.

 

Vincent Peirani (acc), Michel Benita (b), Benjamin Moussay (p)

Théâtre Municipal, Tourcoing  14 octobre

Il paraît tout savoir, tout pouvoir faire sur ses deux claviers d’accordéon.  À la vérité, à simplement l’observer jouer il n’affiche pas spécialement de problème pour faire bien ce qu’il entreprend de faire Vincent Peirani. Certes son complice habituel au clavier grand format, Michaël Volny n’est pas à ses côtés ce soir là. Reste que Benjamin Moussay fait parfaitement le job, rythmicien ou coloriste incisif (super boulot d’équilibriste expressif sur le thème d’Ellington Dancers in love pris sur un tempo laid back) Dans cette dimension de triangle isocèle Michel Benita lui s’affiche en  parfait agent de liaison. .Il cadre le tempo, relie les sonorités des claviers en conversation. Peirani l’avoue volontiers: il écrit très précisément le cadre des arrangements. Sauf qu’il aime aussi le plaisir du jeu, donc laisse place aux aléas de l’impro dans le rendu du trio.  Question de (bon) dosage.

 

Nicolas Folmer (tp), Bruno Ruder (p), Laurent Vernerey (b)’ Michel Portal (ss, bcl), Daniel Humair (dm)

Théâtre Municipal, Tourcoing, 14 octobre

Le projet Sphère (enregistré à Lyon en début de mois pour un disque à venir…)  recoupe également un travail d’écriture très dense, L’orchestre s’exprime dès lors au travers de longues séquences organisées :  exposition des thèmes cadrés, multiplication des unissons etc. Dans ce contexte réalisé ex cathedra c’est bien un chorus de Portal , le premier pris au sax soprano (Volcano) qui a fait craquer le carcan du set. Paradoxe peut-être, mais ce même soprano de Michel P. exsude parfois une sonorité…boisée. Une tonalité de bois tropical, dur, dense.  Le pic d’intensité, aussitôt repéré par le compagnon complice Humair  (un bruissement de cymbales en mode d’appel à la forêt)  ainsi créé le décalage. Moment dans lequel Portal se sent toujours le plus à son aise cqfd.  Nicolas Folmer ne les nomme pas « Les Maîtres » sans raison. Ces deux là par leur histoire, leur passion intacte, leur sens de l’impro comme goût du risque déclenchent toujours. De l’émotion, du plaisir donc de l’empathie pour un certain art du jazz.

A l’orée de l’automne Tourcoing Jazz Festival Planètes poursuit ses rotations dans la Communauté Urbaine de Lille avec escale en Belgique. Et chaque mois désormais Le Jazz Club apporte un supplément d’âme jazzistique dans la bulle de verre incrustée dan la très majestueuse Maison Folie Hospice d’Havré née à l’occasion de Lille Capitale Européenne de la Culture (2004) « Ces concerts nous permettent d’offrir au public local toute la diversité de la planète jazz » résume Yann Subts, directeur du festival.

 

Robert Latxague

 

 

|

 

Il s’est échappé de la fournaise d’une scène surchauffée dès le dernier coup de médiator donné. Au dehors Sylvain Luc respire l’air curieusement à peine frisquet d’une nuit automnale à la frontière belge.  Toute surprise de le trouver là seul, une jeune femme brune s’approche et, face à face, lui lance « wonderfull, fantastic, so much feeling, creatvity… » Etonné le guitariste bayonnais a juste le temps de répondre un « merci » Elle enchaîne aussitôt saisie d’une terrible urgence, traduction assurée par son ami photographe du cru « Je suis chanteuse. Quel musicien me recommanderais-tu dans ce même registre de qualité pour m’accompagner ? » Sylvain Luc, acculé dans les cordes en restera coi…

  

Daniel Mille, Sylvain Luc

Centre Culturel Marius Staquet, Mouscron (Belgique), 13 octobre

Le duo reste un exercice contraint, espace d’échange et de confrontation à la fois.  Lequel espace pour aboutir à une réussite rejette toute exclusion, appropriation, domination de l’un par l’autre.  Le liant -la mayonnaise osera-t-on dire en territoire belge dès lors qu’elle a pris- malgré l’air déssechabt qui piquait au gosier,  Sylvain Luc et Daniel Mille ont été une fois encore le chercher du côté de la mélodie. Servie moelleuse et au naturel, renforcée par une volonté commune de simplicité dans l’expression musicale. Pour ces deux là qui se connaissent sur le bout des doigts,  sur les cordes ou les boutons de nacre, nul besoin d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Il suffit d’instiller les couleurs marquantes au bon moment. A bon escient. L’anglaise empressée avait raison. Le good feeling est à ce prix.

 

Arielle Besson (tp), Nelson Veras (g

Maison Folie Hospice d’Havré, Tourcoing, 14 octobre

Arielle Besson c’est d’abord une son de trompette-ni tout à fait droit, ni vibré de trop-  une intonation et une musique faite interaction : garder très claires les lignes musicales lancées même lorsqu’il s’agit de les infléchir, les moduler, les renforcer. Elle choisit de ne pas poser de notes tenues, de ne surtout pas abuser de montées vers les aiguës (exercice qui, pour la trompette, tourne vite à la version réactualisée des Coulisses de l’exploit de la  défunte TV ORTF) Airelle B -on pouvait le percevoir déjà dans sa participation à l’ONJ – oeuvre dans le construit, l’ouvrage lissé, maîtrisé avec du naturel. Bien entendu, en telle compagnie Nelson Veras ne risque pas de sur-jouer lui non plus. En brésilien fidèle à ses origines (et guitariste) il préfère jouer un temps sur l’harmonie (enrichir) un autre sur le rythme (diversifier, accentuer la part du jeu) à coup de passages d’accords judicieux. Musique en mode d’ouverture d’esprit.

 

Vincent Peirani (acc), Michel Benita (b), Benjamin Moussay (p)

Théâtre Municipal, Tourcoing  14 octobre

Il paraît tout savoir, tout pouvoir faire sur ses deux claviers d’accordéon.  À la vérité, à simplement l’observer jouer il n’affiche pas spécialement de problème pour faire bien ce qu’il entreprend de faire Vincent Peirani. Certes son complice habituel au clavier grand format, Michaël Volny n’est pas à ses côtés ce soir là. Reste que Benjamin Moussay fait parfaitement le job, rythmicien ou coloriste incisif (super boulot d’équilibriste expressif sur le thème d’Ellington Dancers in love pris sur un tempo laid back) Dans cette dimension de triangle isocèle Michel Benita lui s’affiche en  parfait agent de liaison. .Il cadre le tempo, relie les sonorités des claviers en conversation. Peirani l’avoue volontiers: il écrit très précisément le cadre des arrangements. Sauf qu’il aime aussi le plaisir du jeu, donc laisse place aux aléas de l’impro dans le rendu du trio.  Question de (bon) dosage.

 

Nicolas Folmer (tp), Bruno Ruder (p), Laurent Vernerey (b)’ Michel Portal (ss, bcl), Daniel Humair (dm)

Théâtre Municipal, Tourcoing, 14 octobre

Le projet Sphère (enregistré à Lyon en début de mois pour un disque à venir…)  recoupe également un travail d’écriture très dense, L’orchestre s’exprime dès lors au travers de longues séquences organisées :  exposition des thèmes cadrés, multiplication des unissons etc. Dans ce contexte réalisé ex cathedra c’est bien un chorus de Portal , le premier pris au sax soprano (Volcano) qui a fait craquer le carcan du set. Paradoxe peut-être, mais ce même soprano de Michel P. exsude parfois une sonorité…boisée. Une tonalité de bois tropical, dur, dense.  Le pic d’intensité, aussitôt repéré par le compagnon complice Humair  (un bruissement de cymbales en mode d’appel à la forêt)  ainsi créé le décalage. Moment dans lequel Portal se sent toujours le plus à son aise cqfd.  Nicolas Folmer ne les nomme pas « Les Maîtres » sans raison. Ces deux là par leur histoire, leur passion intacte, leur sens de l’impro comme goût du risque déclenchent toujours. De l’émotion, du plaisir donc de l’empathie pour un certain art du jazz.

A l’orée de l’automne Tourcoing Jazz Festival Planètes poursuit ses rotations dans la Communauté Urbaine de Lille avec escale en Belgique. Et chaque mois désormais Le Jazz Club apporte un supplément d’âme jazzistique dans la bulle de verre incrustée dan la très majestueuse Maison Folie Hospice d’Havré née à l’occasion de Lille Capitale Européenne de la Culture (2004) « Ces concerts nous permettent d’offrir au public local toute la diversité de la planète jazz » résume Yann Subts, directeur du festival.

 

Robert Latxague

 

 

|

 

Il s’est échappé de la fournaise d’une scène surchauffée dès le dernier coup de médiator donné. Au dehors Sylvain Luc respire l’air curieusement à peine frisquet d’une nuit automnale à la frontière belge.  Toute surprise de le trouver là seul, une jeune femme brune s’approche et, face à face, lui lance « wonderfull, fantastic, so much feeling, creatvity… » Etonné le guitariste bayonnais a juste le temps de répondre un « merci » Elle enchaîne aussitôt saisie d’une terrible urgence, traduction assurée par son ami photographe du cru « Je suis chanteuse. Quel musicien me recommanderais-tu dans ce même registre de qualité pour m’accompagner ? » Sylvain Luc, acculé dans les cordes en restera coi…

  

Daniel Mille, Sylvain Luc

Centre Culturel Marius Staquet, Mouscron (Belgique), 13 octobre

Le duo reste un exercice contraint, espace d’échange et de confrontation à la fois.  Lequel espace pour aboutir à une réussite rejette toute exclusion, appropriation, domination de l’un par l’autre.  Le liant -la mayonnaise osera-t-on dire en territoire belge dès lors qu’elle a pris- malgré l’air déssechabt qui piquait au gosier,  Sylvain Luc et Daniel Mille ont été une fois encore le chercher du côté de la mélodie. Servie moelleuse et au naturel, renforcée par une volonté commune de simplicité dans l’expression musicale. Pour ces deux là qui se connaissent sur le bout des doigts,  sur les cordes ou les boutons de nacre, nul besoin d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Il suffit d’instiller les couleurs marquantes au bon moment. A bon escient. L’anglaise empressée avait raison. Le good feeling est à ce prix.

 

Arielle Besson (tp), Nelson Veras (g

Maison Folie Hospice d’Havré, Tourcoing, 14 octobre

Arielle Besson c’est d’abord une son de trompette-ni tout à fait droit, ni vibré de trop-  une intonation et une musique faite interaction : garder très claires les lignes musicales lancées même lorsqu’il s’agit de les infléchir, les moduler, les renforcer. Elle choisit de ne pas poser de notes tenues, de ne surtout pas abuser de montées vers les aiguës (exercice qui, pour la trompette, tourne vite à la version réactualisée des Coulisses de l’exploit de la  défunte TV ORTF) Airelle B -on pouvait le percevoir déjà dans sa participation à l’ONJ – oeuvre dans le construit, l’ouvrage lissé, maîtrisé avec du naturel. Bien entendu, en telle compagnie Nelson Veras ne risque pas de sur-jouer lui non plus. En brésilien fidèle à ses origines (et guitariste) il préfère jouer un temps sur l’harmonie (enrichir) un autre sur le rythme (diversifier, accentuer la part du jeu) à coup de passages d’accords judicieux. Musique en mode d’ouverture d’esprit.

 

Vincent Peirani (acc), Michel Benita (b), Benjamin Moussay (p)

Théâtre Municipal, Tourcoing  14 octobre

Il paraît tout savoir, tout pouvoir faire sur ses deux claviers d’accordéon.  À la vérité, à simplement l’observer jouer il n’affiche pas spécialement de problème pour faire bien ce qu’il entreprend de faire Vincent Peirani. Certes son complice habituel au clavier grand format, Michaël Volny n’est pas à ses côtés ce soir là. Reste que Benjamin Moussay fait parfaitement le job, rythmicien ou coloriste incisif (super boulot d’équilibriste expressif sur le thème d’Ellington Dancers in love pris sur un tempo laid back) Dans cette dimension de triangle isocèle Michel Benita lui s’affiche en  parfait agent de liaison. .Il cadre le tempo, relie les sonorités des claviers en conversation. Peirani l’avoue volontiers: il écrit très précisément le cadre des arrangements. Sauf qu’il aime aussi le plaisir du jeu, donc laisse place aux aléas de l’impro dans le rendu du trio.  Question de (bon) dosage.

 

Nicolas Folmer (tp), Bruno Ruder (p), Laurent Vernerey (b)’ Michel Portal (ss, bcl), Daniel Humair (dm)

Théâtre Municipal, Tourcoing, 14 octobre

Le projet Sphère (enregistré à Lyon en début de mois pour un disque à venir…)  recoupe également un travail d’écriture très dense, L’orchestre s’exprime dès lors au travers de longues séquences organisées :  exposition des thèmes cadrés, multiplication des unissons etc. Dans ce contexte réalisé ex cathedra c’est bien un chorus de Portal , le premier pris au sax soprano (Volcano) qui a fait craquer le carcan du set. Paradoxe peut-être, mais ce même soprano de Michel P. exsude parfois une sonorité…boisée. Une tonalité de bois tropical, dur, dense.  Le pic d’intensité, aussitôt repéré par le compagnon complice Humair  (un bruissement de cymbales en mode d’appel à la forêt)  ainsi créé le décalage. Moment dans lequel Portal se sent toujours le plus à son aise cqfd.  Nicolas Folmer ne les nomme pas « Les Maîtres » sans raison. Ces deux là par leur histoire, leur passion intacte, leur sens de l’impro comme goût du risque déclenchent toujours. De l’émotion, du plaisir donc de l’empathie pour un certain art du jazz.

A l’orée de l’automne Tourcoing Jazz Festival Planètes poursuit ses rotations dans la Communauté Urbaine de Lille avec escale en Belgique. Et chaque mois désormais Le Jazz Club apporte un supplément d’âme jazzistique dans la bulle de verre incrustée dan la très majestueuse Maison Folie Hospice d’Havré née à l’occasion de Lille Capitale Européenne de la Culture (2004) « Ces concerts nous permettent d’offrir au public local toute la diversité de la planète jazz » résume Yann Subts, directeur du festival.

 

Robert Latxague