Années 1980 : Choses vues sur la scène du jazz français et alentours… / Film #1-2 - Jazz Magazine
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Publié le 4 Déc 2025

Années 1980 : Choses vues sur la scène du jazz français et alentours… / Film #1-2

Saxo 1000 rend hommage à Bobby Jaspar au Centre culturel de la Communauté française de Belgique le 16 janvier 1981.

Sur mon premier film, il restait encore largement de quoi couvrir le concert auquel j’assistai trois jours plus tard au Centre culturel de la Communauté française de Belgique pour un hommage à Bobby Jaspar par Saxo 1000 dans le cadre du Millénaire de la Principauté de Liège). Soit l’élite d’un jazz belge en plein épanouissement dont j’avais commencé à prendre conscience à travers quelques envois qui m’étaient parvenus à Antirouille, notamment “Ouverture Éclair” du pianiste Miche Herr avec le contrebassiste Freddie Deronde et le batteur Félix Simtaine. “Jumeau” de Daniel Humair à un mois près, ce dernier jouait un rôle de parrain sur la jeune scène belge alors, pour sa partie wallonne fédérée au sein de l’association Les Lundis d’Hortense créée en 1976.

Saxo 1000 offrait un aperçu intergénérationnel sur celle-ci : les saxophonistes Steve Houben (30 ans, ancien élève de la Berklee d’où il vient de ramener sur le Continent européen Bill Frisell et Kermit Driscoll au sein du groupe Taxi mauve, un peu le chef de file de cette génération, il contribuera à la création du Séminaire de jazz au Conservatoire de Liège promue par son directeur Henri Pousseur) ; John Ruocco (28 ans, américain installé en Europe, formidable improvisateur, enseignant au Conservatoire de Liège, de La Haye et de Bruxelles où son système harmonique a laissé un empreinte certaine sur nombre d’étudiants) ; Jacques Pelzer (56 ans, figure historique qu’on ne présente plus) ; Robert Jeanne (41 ans, qui apprit auprès des historiques Bobby Jaspar, René Thomas et Jacques Pelzer) ; Henri Solbach (63 ans, le vétéran, qui a traversé l’Histoire, des variétés swing des années 1930 au jazz moderne) ; le pianiste Michel Herr (31 ans, directeur musical de Saxo 1000) ; le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse (29 ans, déjà l’un des contrebassistes préférés de Chet Baker lors de ses séjours européens) ; Félix Simtaine (43 ans, rassembleur la même année de la jeune génération au sein de son Act Big Band).

Ce programme avec les mêmes musiciens étaient déjà venus au même endroit le 25 avril 1980 à l’occasion de quoi, j’avais rédigé une chronique pour Jazz Hot la concluant ainsi : « Autant de musiciens que l’on aimerait entendre plus souvent à Paris. » Ça n’allait pas tarder : de ce second concert parisien, pas de texte donc, mais ces photos, mal exposées, non retouchées en labo (je n’en ai plus et n’ai pas le temps de me lancer dans la pratique de photoshop), fantômes évocateurs de temps révolus. J’en ai retenues quatre, l’une de Steve Houben qui semble électrisé par la rythmique Rassinfosse / Simtaine, une autre du “parrain” Jacques Pelzer et deux – parce que j’avais un faible pour lui – qui évoqueront à ceux qui l’ont connu la silhouette et l’énergie de John Ruocco, dont on retrouverait bientôt les attitudes de demi de mêlée au Petit-Opportun de Bernard Rabaud où nos amis belges avait bon accueil.