FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (13.08.2025)

FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (13.08.2025)
Du blues, du manouche et du jazz oriental, voici le menu que nous a concocté Arnaud Bel pour la cinquième journée d’Au Grès du Jazz. Rien de mieux que de se téléporter sur les hauteurs du Parc Régional des Vosges du Nord, dans le superbe site du XIII ème siècle du Château de Lichtenberg pour accueillir le groupe Mountain Men.

photo : gnik.fr
Un blues rocailleux et poignant nous est proposé par ce duo singulier composé de Mister Mat (chant et guitare) et Barefoot Iano (harmonica). Des compositions originales, chantées en anglais par l’impressionnante voix de Mister Mat – gorgée de feeling et d’expressivité – et par la musicalité virtuose du brillant harmoniciste Barefoot Iano.

photo : gnik.fr
Quelques reprises aussi, où nous avons reconnu une version plutôt singulière de When The Saints Go Marching In et une relecture particulièrement poignante de Georgia On My Mind.Le duo, en parfaite harmonie, joue ensemble depuis une bonne quinzaine d’années et à deux, ils arrivent à créer un son de groupe cohérent, où l’absence de rythmique ne manque absolument pas.

photo : gnik.fr
Retour à La Petite Pierre sur la place du Château, pour un concert de jazz manouche – qui rappelons-le constitue l’ADN de ce festival depuis sa création.
Qui de mieux que le magnifique guitariste Angelo Debarre (toujours très élégant) pour représenter ce genre musical si prisé en Alsace ?

photo : gnik.fr
Il a démarré ce concert avec ses fidèles compagnons : Mathieu Châtelain (à la guitare rythmique) et le très inventif et efficace contrebassiste William Brunard. Une bonne demi-heure en trio autour d’un jazz manouche virtuose et excitant – où l’âme de Django Reinhard planait au-dessus de nous – et où Angelo et William ont pu montrer leurs talents de solistes autour de la rythmique implacable de Mathieu.

photo : gnik.fr
Puis place à une invitée exceptionnelle en la personne de la chanteuse Anne Sila, bien connue des téléspectateurs de The Voice (où elle est arrivée en finale en 2015). Si elle est connue dans le domaine de la variété française, il faut savoir qu’Anne Sila est avant tout une brillante chanteuse de jazz – c’est de là qu’elle vient et c’est dans cette voie que désormais elle se dirige.

photo : Lionel Eskenazi
Elle a un feeling et un sens de l’improvisation digne des plus grandes avec une technique du scat irréprochable. En compagnie du trio d’Angelo Debarre, elle a principalement interprété des standards – autour d’un habillage musical évidemment manouche – où l’on a pu apprécié : Don’t Mean a Thing, Body & Soul, Route 66 ou After You’ve Gone.

photo : gnik.fr
En dernière partie de soirée, dans le charmant cadre de l’Aire Scénique, nous avons assisté à un remarquable concert de jazz oriental du groupe Zamakan avec : Abdallah Abozekry au saz, Baptiste Ferrandis à la guitare et Baiju Bhatt au violon.

photo : gnik.fr
Une musique inclassable et difficile à mettre dans une case, ce qui fait tout son charme ! Une chose est certaine, c’est qu’il s’agit incontestablement de jazz, servi par des musiciens-improvisateurs hors pair, autour d’une couleur musicale orientale. Un mot bien pratique, désignant à la fois la musique arabo-andalouse, égyptienne ou indienne, mais qui définit surtout un voyage musical intense et profond entre l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Europe.

photo : Lionel Eskenazi
Une musique riche et exigeante, avec des rythmiques impaires complexes, où la transe n’est jamais loin, mais une musique toujours très accessible pour le public, car portée par un sens innée de la mélodie. Un public heureux et conquis par cette passionnante musique aux saveurs épicées.
Lionel Eskenazi.