Jazz live
Publié le 16 Août 2025

FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (15.08.2025)

FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (15.08.2025)

Pour le bonheur de tous, les concerts démarrent de bonne heure Au Grès du Jazz, où nous avons eu le plaisir de découvrir le duo Ziriab dès 11h du matin, dans le charmant cadre du Relais des Arts à La Petite Pierre.

photo : gnik.fr

Ziriab est composé de Lisa Meignin à la flûte et de Gaspard Schlich à la guitare acoustique. L’interaction entre les deux musiciens fonctionne à merveille autour d’un univers personnel, inspiré par la musique classique, les musiques traditionnelles, les folklores du monde entier et les créations contemporaines. Le flux musical obtenu par les deux instruments dégage un son orchestral riche en mélodie, en harmonie et en rythme.

photo : gnik.fr

On y a entendu une très belle buleria andalouse : Soportujar, un morceau étonnant inspiré par les steppes de Mongolie (et joué à la flûte basse) : Oulan Bator, une très belle relecture du Ziriab de Paco de Lucia (qui a donné le nom au groupe), ainsi qu’une sensible et émouvante version de La Chanson d’Hélène de Philippe Sarde (belle comme du Debussy !)

A 17h, sur la place du Château, place au soul- jazz groovy et bluesy de l’organiste américain Delvon Lamarr. Il s’est produit en trio avec le guitariste Brice Calvin et une nouvelle recrue à la batterie : Asckey Ickes.

photo : gnik.fr

Organiste surdoué et inspiré, Delvon Lamarr nous fait plus songer à Booket T.Jones qu’à Jimmy Smith. Sa musique est ancrée dans le sud des Etats-Unis (Memphis bien sûr, mais aussi La Nouvelle-Orléans), sa soul, imprégnée de blues, n’a rien à voir avec les productions de Tamla Motown, mais lorgne plutôt du côté de Stax. Le jeu de guitare de Brice Calvin avec ses cocottes funkys nous fait d’ailleurs penser à Steve Cropper, tandis que le batteur semble très inspiré par le jeu novateur que Joseph Modeliste a insufflé à la musique néo-orléanaise des Meters.

photo : gnik.fr

Beaucoup de reprises de morceaux de la fin des années 60 et du début des années 70 dans le répertoire de ce concert, avec un final grandiose autour d’une version instrumentale gorgée de groove du célèbre Move On Up de Curtis Mayfield.

A 20h30, la Place du Château a vécu un grand moment d’un spectacle musical très impressionnant. Si vous n’avez jamais vu la chanteuse américaine Veronica Swift sur scène, vous avez loupé l’occasion de voir un phénomène scénique hors du commun – une véritable bête de scène – doublé d’une chanteuse surdouée à l’énergie démultipliée.

photo : Lionel Eskenazi

Veronica n’a pas besoin de tour de chauffe, elle démarre son concert à 100 à l’heure avec une reprise survoltée du Ain’t That Peculiar de Marvin Gaye. Ensuite, elle est capable de jazzifier des morceaux de Queen, de chanter un air d’opéra au milieu d’un morceau de jazz, ou de rendre hommage à son idole : Liza Minnelli avec une étonnante reprise de Money Makes the World Go Round (tiré de la comédie musicale « Cabaret »).

photo : gnik.fr

Entouré un trio très efficace, capable de passer en un clin d’œil, du jazz (une superbe version de The Man I Love) au rock, ou au classique, autour d’une relecture étonnante de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven ! Au sein de ce trio, nous avons eu le plaisir d’entendre le jeu – toujours très inspiré et très vif – de Laurent Coulondre au piano et à l’orgue Hammond.

photo : gnik.fr

Un concert et un show mémorable qui a ravi le public du festival et qui s’est terminé en apothéose avec son délirant tube funky-jazz : Closer.

Lionel Eskenazi