John Greaves à L’Accord parfait

C’était la semaine dernière, hier encore… et c’est encore bientôt, John Greaves en toute intimité à l’Accord parfait.
Toujours sur les marges du jazz qui nous intéresse dans ces pages, John Greaves vous souvenez vous ? Henry Cow avec Fred Frith et Chris Cutler, Kew. Rhone avec Peter Blegvad (on y croisait entre autres Carla Bley, Michael Mantler et Andrew Cyrille)… Vagabond de la galaxie en perpétuelle dispersion de la dite École de Canterburry, il tiendra quelque temps la basse de Hugh Hopper dans Soft Heap, partenaire de Pip Pyle puis au sein de National Health… Son premier disque solo “Accident” (1981-1982) marque son installation à Paris dont il commence à fréquenter la scène de jazz, en sympathisant plus qu’en adhérent. Une position précisée en 1991 avec “La Petit Bouteille de linge” au Label La Lichère (outre d’anciens complices de ses aventures d’Outre-Manche, on y croisait entre autres Sylvain Kassap, Sophia Domancich, François Ovide, Jean-François Jenny-Clarke…). S’y signalait son intérêt pour la langue française.
Ce bilinguisme littéraire entre celle-ci et sa langue maternelle, il n’a cessé depuis de l’associer à un multilinguisme musical entre rock, folk, jazz, classique et chanson. Le 13 septembre, il invitait le trompettiste David Lewis, le pianiste Marcel Ballot et le désormais fidèle Laurent Valero au violon alto. Hier, 19 septembre, on retrouvait ce dernier à ses côtés au sein d’un pupitre à deux archets avec la violoniste Mirabelle Gillis. Au piano, Greaves vagabonde de chansons en poèmes qu’il a mis en musique, de cette voix bohème à laquelle il nous a habitués, ses deux complices lui répliquant l’œil distrait sur le pupitre avec un naturel conversationnel alternant l’archet et le pizz, l’unisson, l’homophonie harmonisée ou le contrepoint, à mi-chemin entre le salon classique, le cabaret, le jazz club et la roulotte. De Chris Cutler à Georges Brassens avec une large place accordée à Guillaume Apollinaire et Paul Verlaine.
Changement de décor le 25 septembre, toujours dans cet intime espace de L’Accord Parfait, au 47 de la rue Ramey dans le 18e arrondissement de Paris, cette fois-ci pour une double affiche où se succéderont avant de se rejoindre John Greaves et le chanteur-guitariste Skalli. Franck Bergerot